samedi 26 février 2011

Oh! Wapidées

Tout le monde ne peut avoir l'insigne chance d'habiter en Wallonie picarde. C'est dommage. C'est the place to be. Elle porte le charmant diminutif de Wapi. C'est joli, c'est léger, c'est bondissant. La Wapi, disent ses thuriféraires, fait envie. On ne sait trop de quoi. D'être la région qui fonctionne à la méthode Coué sans doute. Elle s'est fixé des objectifs audacieux, paraît-il. On les cherche. On en trouve. Mais ailleurs.
Voici, en vrac, quelques idées appliquées dans d'autres villes et régions qui pourraient pousser la Wapi dans la voie du développement et de l'intelligence durables. Au-delà des mots dont on peut se gargariser à l'envi.
- Eclairer les trottoirs avec l'énergie des piétons *: en marchant, un passant produit jusqu'à 70 watts; la mairie de Toulouse récupère cette énergie pour éclairer les réverbères. Des détecteurs de mouvements augmentent la puissance des lampes au passage des promeneurs. Ce qui permet de n'éclairer les trottoirs que quand y passent des piétons et d'économiser 70% d'énergie. Quand on sait que l'éclairage public représente 40% de la facture d'électricité d'une ville, on voit que les piétons ont de l'or dans les pieds (1).
- Récupérer la chaleur des eaux usées pour chauffer les bâtiments: à Valenciennes, la chaleur des eaux usées issues des douches et des lave-linge est récupérée et répond à 80% des besoins en chauffage de l'hôtel de ville (1).
- Limiter voire interdire l'entrée en ville de véhicules polluants: à Orléans et à Montpellier, cités médiévales, les véhicules de livraison classiques ne sont plus autorisés que le matin. En journée, place aux petits véhicules électriques (1).
- Interdire les sachets en plastique: à New Delhi, utiliser un sac plastique est désormais passible d'une amende de 1600 euros, voire de cinq ans de prison!
- Instaurer une journée (ou plus) sans viande: à Gand, le jeudi est végétarien. C'est tout bénéfice pour la santé et pour la planète (2).
- Créer une monnaie "responsable": les habitants du quartier Rabot-Blaisantvest, à Gand également, ont lancé en octobre dernier leur monnaie, le toreke, complémentaire à l'euro. Elle est utilisable dans les magasins bios, les transports en commun, les activités socialement responsables (3).
- Interdire les panneaux publicitaires dans l'espace public: c'est ce qu'a fait la ville de Sao Paulo au Brésil pour lutter contre la culture de consommation (4).
Quelques autres idées encore:
- Interdire désormais la construction de nouvelles maisons quatre façades: c'est économiser de l'énergie et de l'espace.
- Développer les énergies renouvelables jusqu'à viser les émissions zéro de CO2: c'est bon pour la planète. Et pour le moral.
- Travailler à une mobilité plus douce (on peut compter sur ses doigts les kilomètres de pistes cyclables en Wapi) et à une augmentation de la sécurité routière (en Wapi, c'est dramatique ce que les discothèques sont meurtrières dans leurs effets secondaires).
- Etendre les mesures agri-environnementales appliquées dans les parcs naturels à tout le secteur agricole en Wapdoowap.
- Raccourcir les circuits entre producteurs et consommateurs en agriculture.
- Utiliser des plastiques biodégradables (pour les yaourts par exemple), d'autant qu'on en fabrique en Youpi.
La liste n'est pas exhaustive. Si vous avez des idées, n'hésitez pas à les envoyer au Comité de Développement de la Wapdoowap (ou quelque chose de ce genre) qui visiblement en manque.
On a appris voilà deux jours que le village de Calonne et quelques agriculteurs vont être sacrifiés sur l'autel de l'économie-qui-a-toujours-raison et
du Holcim-est-plus-fort-que-vous-que-voulez-y-faire-?.

(1) LLB, 14.02.2011
(2) voir sur ce blog "Carnaval au moins une fois par semaine", 03.12.2009
(3) FinanCité Magazine, décembre 2010 - www.torekes.be
(4) interview de l'économiste Tim Jackson, Le Vif, 11.02.2011

* L'énergie des piétons, c'est mieux que l'énergie du désespoir. Défendons les piétons. Tant qu'il en reste.

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