lundi 9 mars 2015

La journée des petits bouts

La Journée internationale de la femme est l'occasion de quantité d'articles et de reportages sur la condition des femmes à travers le monde. L'occasion de découvrir les risques que prennent en circulant sur les routes les cyclistes afghanes, victime d'insultes et de tentatives de les renverser. De voir des hommes afghans s'habiller en burqa pour dénoncer cet asservissement dont sont victimes les femmes. De se rappeler, s'il le fallait, combien les religions sont affaires d'hommes et détestent les femmes. De constater qu'en matière de salaires, les disparités sont toujours scandaleuses: 36% de moins pour les femmes par rapport aux hommes aux Etats-Unis, 18% en France.
Dans Arte Reportage (1), on apprend qu'en Italie 70% des médecins font jouer la clause d'objection de conscience pour refuser de pratiquer les avortements. Si une femme ne parvient pas à trouver un médecin qui s'en charge - ce qui devient fatalement très difficile, c'est que finalement elle avait sans doute envie de garder l'enfant, estime un médecin catholique. Toujours dans Arte Reportage, on découvre avec effarement la condition des femmes japonaises. Il est de bon ton qu'elles quittent leur emploi dès qu'elles sont mariées. Et sont en tout cas vivement pressées de démissionner dès qu'elles sont enceintes. Leur état de grossesse ne donnerait pas une image "saine" de l'entreprise". Une femme mariée a sa place à la maison, nulle part ailleurs. Et celles qui parviennent malgré tout à travailler tout en ayant des enfants mènent une course permanente contre la montre, dans ce pays qui a sacralisé le travail bien plus que la vie et où les travailleurs ne peuvent quitter l'entreprise en fin de journée qu'après que leur supérieur soit parti. Heureusement, il y a des exemples de réussite professionnelle remarquable, telle cette ingénieure tanzanienne, pilote de ligne et cheffe d'entreprise. La journaliste d'Arte Reportage nous propose le portrait de ce "petit bout de femme". Et là, on se dit qu'il en faudra encore beaucoup des Journées internationales de la femme avant qu'on ne les présente plus comme "des petits bouts".

Lisez Causette, "plus féminine du cerveau que du capiton", un mensuel intelligent, militant et plein d'humour (oui, c'est possible).

(1) 8 mars 2015, 20h (à revoir sur Arte+7).




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