jeudi 12 mars 2015

Et pourtant elles tournent

"Je déteste les éoliennes, me dit cet homme. Je ne peux pas les voir. C'est moche, ça coûte cher, ça ne tourne pas, ça ne sert à rien. Vraiment, faut pas m'en parler!" Qu'est-ce qui explique que l'opposition aux éoliennes provoque une telle hystérie? Il s'avère quasiment impossible de discuter avec quelqu'un qui n'en veut pas. On sent bien qu'on se trouve face à des principes érigés en murs. Les éoliennes s'apparentent sans doute à des symboles de l'écologie et doivent gêner les autruches.
Il y a quelques années, un journal régional avait rencontré des riverains de deux parcs éoliens dans le Tournaisis. La plupart étaient, avant l'installation des moulins à vent, farouchement opposés à leur installation. Après quelques années de fonctionnement, la majorité s'y étaient habitués et nombreux étaient ceux qui avouaient n'être aucunement dérangés. Dans un couple, l'un affirmait ne jamais les entendre quand l'autre disait que leur bruit incessant l'empêchait de dormir.
A Houyet, où l'association "Vents d'Houyet" a érigé ses propres éoliennes "citoyennes", un coopérateur reconnaissait entendre leur bruit de temps à autre, mais bien moins que la chaudière de son voisin ou les camions qui passent devant chez lui.
A Saint-Georges-sur-Arnon, dans le centre de la France, dix-neuf éoliennes tournent depuis 2009 (1). Leur implantation rapporte 140.000 euros par an à cette petite commune qui les a réinvestis dans un plan environnemental global. "Comment vivez-vous la proximité de ces éoliennes?", demande la journaliste à la plus proche habitante? Elle semble surprise par la question. "Très bien, dit-elle, que voulez-vous que je vous dise de plus?". Le maire, en fonction depuis vingt ans, envisage aujourd'hui onze éoliennes supplémentaires. Les recettes seront pour les habitants. Apparemment, personne ne s'en plaint. Au contraire. Pourquoi les anti-éoliennes brassent-ils tant de vent?

(1) France 3 Centre, Journal, 9 mars 2015, 19h.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Parce que les éoliennes c'est bien et ne pas les aimer c'est mal. C'est simple à comprendre, non ? Et s'il y a un mur, il est du côté borné du camp du mal. Finalement, le monde est facile à lire.

Michel GUILBERT a dit…

Pour une fois, j'ai publié un message (courageusement) anonyme. D'habitude, ils valsent à la poubelle sans que je les ouvre.
Celui-ci me laisse perplexe, je le trouve assez incompréhensible. C'est quoi, le message? Dire, c'est bien; communiquer, c'est beaucoup mieux.
Les prochains anonymes iront à la poubelle.