lundi 24 septembre 2012

Flexions

Mahomet a beaucoup fait parler de lui ce week-end. Dans les rues dans certains pays musulmans et sur les chaînes de télé dans nos pays. A-t-on le droit de se moquer? Les religions sont-elles intouchables? La loi doit-elle punir les blasphèmes? A partir de quand est-on dans l'irrespect? 
Il y eut aussi cette question: "à quoi sert une caricature?" "A se défouler", répondit un caricaturiste. La réponse est un peu courte. Une caricature, comme d'ailleurs un dessin, une peinture, une pièce de théâtre ou un film, sert à représenter. Et ainsi à mettre une distance entre l'objet ou le sujet représenté et nous. Cette distance permet critique et réflexion. Cette représentation, qu'elle se fasse avec sérieux ou avec un humour même corrosif, donne une perspective. "Elle permet de mettre les choses à distance afin d'entretenir un rapport avec elle. C'est dans l'entretien de ce rapport que se manifeste la liberté humaine de construire son bonheur", écrit Philippe Val (1).
Les fanascistes (2) n'aiment pas la mise à distance, ils n'aiment pas la réflexion. Ils lui préfèrent la génuflexion. Quand on a le nez au sol, on se soumet, on ne regarde rien, on ne voit pas la lumière.

(1) Traité de savoir-survivre par temps obscurs (Grasset 2007)
(2) Le terme est cité dans le film "La classe américaine - Le grand détournement" (M. Hazanavicius et D. Mézerette), contraction entre fanatiques et fascistes.


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