dimanche 2 février 2014

Cavanna

Dans le numéro de Charlie Hebdo du 22 janvier, Cavanna nous racontait ses chutes à répétition. Ses points de suture, son col du fémur, puis son fémur en miettes. Il terminait en nous souhaitant une bonne année "et surtout la santé". L'année 2014 aura été brève pour lui et la santé l'a définitivement quitté.
Lui qui inventa un journal "bête et méchant" était un humain comme on devrait tous l'être. "Cette putain de gentillesse femelle que j'ai, écrivait-il (1), à quoi on ne s'attend pas vu ma gueule de casseur d'assiettes, ce gluant besoin de faire plaisir à l'interlocuteur, de me mettre à sa portée, voire à sa place, de le comprendre, de le singer..."
Daniel Schneidermann lui a écrit un bel hommage (2). 
Y a rien d'autre à dire. Merde, peut-être? 

(1) "Bête et méchant", Belfond, 1981.
(2) http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/31/declaration-damour-schneidermann-a-cavanna-249536

2 commentaires:

gabrielle a dit…

Et en plus mourir le jour de la sortie de Charlie Hebdo...

Grégoire a dit…

J'ai découvert François Cavanna il y a 22 ans. J'étais en vacances en France, et je remerciais la providence d'avoir mis une librairie dans ce coin des Landes où je m'ennuyais ferme (loin de la Bretagne). Intrigué par la couverture d'un magazine, je l'achetais immédiatement (Charlie) et conquis par la chronique de Cavanna, j'achetais le lendemain ses quelques livres présents. Je n'ai pas lu l'ensemble de son oeuvre, mais le passage où il tente, en vain, de faire revenir à la Vie une jeune déportée qu'il épousera( raconté dans son livre "Bête et méchant") est celui qui m'a donné le plus d'émotion (et les larmes qui vont avec, ce fut la seule fois) dans toutes mes lectures.
Son indignation, son talent, sa défense de la langue française et un tas d'autres choses, à défaut de l'avoir connu personnellement, me manqueront. Irrémédiablement.