vendredi 14 février 2014

Des frontières dans la tête

En France, le FN s'est réjoui du "oui" suisse à la limitation de l'immigration. Il perd aussitôt des voix chez les nombreux Français qui travaillent en Suisse et qui regardent d'un œil inquiet le résultat de cette votation. Les milieux socio-économiques suisses sont catastrophés par l'éventualité d'une fermeture des  frontières. C'est que la Suisse a absolument besoin de main d'œuvre étrangère. 
Mais est-ce le souci des partis populistes? Le seul souci des partis populistes et d'extrême droite est de faire des voix, pour avoir des élus, et un jour le pouvoir. Peu leur importe que leur programme soit flou, stupide, irréfléchi, inconséquent, contre-productif (1) pour leur pays. Ce qui compte, c'est qu'il séduise les "faibles".
Charlie Hebdo (2) a été faire un tour à Forbach, en Moselle, où a été parachuté pour les municipales le numéro 2 du FN, Florian Philippot. L'homme n'y est jamais, il n'a pas le temps, il court les plateaux télé. "Ici, il n'y a plus de boulot à perdre, affirme Abdel, habitant de Forbach, plus d'usine à fermer. Pour vivre, il faut travailler en frontalier en Allemagne! Et ces cons du FN qui veulent fermer les frontières!"
On voit par là que les slogans sont souvent simplistes et que ceux qui veulent à toute force fermer les frontières risquent de se les prendre sur la tête.

(1) biffez l'éventuelle mention inutile.
(2) Luz: "Florian Philippot, le fantôme de Forbach", Charlie Hebdo, 12 février 2014.

2 commentaires:

Julie a dit…

Votre raisonnement semble aussi un peu simpliste : il s'agit de contingenter le flux des immigrés. Cela signifie que la Suisse fera appel aux étrangers dont elle aura besoin. Point.
Aucun problème pour les frontaliers qui ont un job, ils le garderont mais les immigrés n'ayant aucun projet de travail ne pourront venir qu'en touriste!

Michel GUILBERT a dit…

Evidemment, on a bien compris que les frontaliers qui ont un job le garderont. Les entreprises suisses en ont bien besoin. N'empêche que certains de ces frontaliers ont exprimé leurs craintes, dans des JT notamment.
Donc, si je vous lis bien, vous défendez l'immigration sélective. Ca veut dire quoi "n'avoir aucun projet de travail"? Ca veut dire quoi "avoir besoin" d'étrangers? Que faites-vous de ceux dont "on n'a pas besoin"? On les rejette à la mer? Ah non, c'est vrai, la Suisse n'a pas de mer. Quelle chance pour les étrangers dont elle n'a pas besoin. Personnellement, plus les Suisses s'expriment, moins j'ai envie de mettre les pieds dans leurs beau pays. Je ne voudrais pas déranger.