samedi 28 novembre 2020

Une force peu tranquille

Pourquoi donc la France a-t-elle des forces de l'ordre aussi violentes? Les gendarmes qui ont violemment insulté et surtout tabassé un homme noir, le week-end dernier, auraient voulu empêcher l'adoption de l'article 24 contesté qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement. L'Assemblée nationale a adopté en première lecture la loi "Sécurité globale" dont l'article 24 entend pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers. Les journalistes s'inquiètent de ne plus pouvoir faire leur travail. Et les défenseurs des droits humains trouvent dans les images filmées les seules preuves à avancer parfois pour confondre des policiers accusés de bavures. C'est le cas ici. Sans ces images, la victime serait restée accusée. Mais de tout temps, le pouvoir a toujours voulu contrôler le travail des journalistes. On voit par là que les temps ne changent pas.

Lors des manifestations des Gilets jaunes, la police et la gendarmerie avaient été, à de nombreuses reprises, pointées du doigt pour leur usage immodéré de la force. Elles sont équipées d'armes d'une violence inouïe qui ont crevé des yeux, arraché des mains. Dans le cas qui nous occupe, on a vu un policier jeter une grenade de désencerclement dans un hall d'immeuble. Dans bien d'autres pays d'Europe, les forces de l'ordre utilisent tant des armes que des stratégies moins violentes. Pourquoi tant de violence en France?

Il reste inadmissible que les flics soient eux-mêmes fliqués et que leurs noms, leurs adresses, leurs coordonnées soient diffusés publiquement, par de courageux anonymes, et qu'eux-mêmes et leurs familles soient menacés. Mais les images de leurs méthodes inadmissibles doivent pouvoir servir de preuves quand des excès sont commis.

Ceci dit, on se souvient qu'il y a vingt ans à peine, un peu partout, nous nous opposions à l'installation de caméras de surveillance dans l'espace public, dans un souci de protection de la vie privée. Aujourd'hui, tout le monde, ou presque, filme et se filme en permanence. Et étale sa vie publique au grand jour. Filmer et s'exposer est devenu une des activités les plus pratiquées et revendiquées. On voit par là que les temps changent.

 


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