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lundi 6 juillet 2015

Yaourt nature

Il fut beaucoup (trop) question, sur ce blog, du projet qui à l'origine s'appelait "Centre européen des sports de glisse". Un projet qui vit le jour en 2003, mais avait des allures de rêve mégalo-beauf des années '60, tant il était gaspilleur en énergie, en eau et en territoires naturels. Bref, un projet ringard et obsolète dès sa conception. Contesté de toutes parts, il s'adapta, devint "Centre Nature et Sports" et, bien cadré par le Gouvernement wallon, pourrait et devrait finalement - si ses promoteurs respectent les règles - être un village de vacances modèle, établi à deux pas d'Antoing à la frontière franco-belge.
L'Avenir - Le Courrier de l'Escaut (qui semble devenu le VRP du projet) nous apprend à présent (1) qu'il s'appelerait finalement Your Nature. On rit déjà à l'idée d'entendre certains bourgmestres du coin prononcer ce nom qui ressemble à un slogan pour un yaourt. Les rois du marketing qui ont pondu ce nom aiment le recyclage. Mais à qui fait référence ce your? A la population locale qui serait ainsi invitée à visiter sa propre nature? Aux clients étrangers, néerlandais notamment? Mais quand les visiteurs, d'où qu'ils viennent, diront qu'ils vont passer le week-end à Your Nature, de la nature de qui parleront-ils? De celle du Prince de Ligne qui a eu l'extrême bonté de rendre accessible sa vraie nature (de prince marchand)?
Les promoteurs cherchent maintenant à vendre à des particuliers les cottages qu'ils y construisent dans "un parc naturel de 280 hectares de lacs et de forêts". On crée ici la confusion entre ce centre et l'institution parc naturel, vaste territoire qui regroupe de nombreux villages et communes et cherche à respecter et développer la nature au sein de cette zone où se mêlent diverses activités économiques, commerciales, touristiques, d'habitat, etc. Mais surtout on se demande comment les promoteurs arrivent à comptabiliser 280 hectares quand on sait que la zone concernée par la modification du plan de secteur décidée par le Gouvernement wallon est de 110 hectares? Ils y ajoutent sans doute la zone sud, non concernée, et le vaste plan d'eau du Grand Large, pourtant propriété publique. Ce qui leur permet sans doute aussi de parler de "lacs" et de donner l'impression que ce petit coin de Hainaut a des allures suédoises ou canadiennes.
Reste, au-delà de ces gesticulations publicitaires, une question quant au suivi urbanistique de ce projet. L'arrêté du Gouvernement wallon prévoit une clause de réversibilité du projet: si dans un délai de x années (cinq ans?) après la modification du plan de secteur, le projet tel qu'accepté n'est pas concrétisé, le territoire doit retrouver son aspect initial. Ce qui est censé éviter une vulgaire opération immobilière. Imaginons que cette situation arrive. Quelle serait celle des propriétaires des cottages qui, normalement, se trouveraient alors forcés d'abandonner et même de démolir leur part de nature made in Wapi? Ne seraient-ils pas les dindons de la farce? On se le demande.

(1) http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150703_00673122
(2) sur ce blog: "Merci à Gaspard, Melchior et Balthazar", 12 avril 2010.

jeudi 9 septembre 2010

On n'échappe pas à sa culture

Le lecteur attentif de ce blog aura appris que le dossier du projet dit "centre de glisse" a connu, en avril dernier, une évolution importante: le Gouvernement wallon a accordé son feu vert à la modification du plan de secteur, ouvrant ainsi la voie à ce projet requalifié de "centre de loisirs Nature et Sports". Le Ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, Philippe Henry, se réjouissant du franchissement de cette étape et constatant que tous les acteurs étaient satisfaits de l'accord, avait appelé à la paix des braves et incitait tous les protagonistes à poursuivre la concertation dans un esprit de dialogue et de collaboration.
La phase administrative suivante consiste en l'établissement d'un R.U.E. Entendez par là Rapport urbanistique et environnemental. C'est la Ville d'Antoing qui en a la responsabilité. Il doit, une fois établi, être approuvé par le Gouvernement wallon.
Un comité d'accompagnement travaille à ce R.U.E. Et voilà qu'on apprend que la composition de ce comité d'accompagnement est réservée par la Ville d'Antoing à ses propres représentants, à ceux des promoteurs, du fonctionnaire délégué, du cabinet du ministre-président de la Région wallonne et de l’intercommunale IDETA à qui la Ville a confié l'établissement du dit R.U.E. Bref, la commune se fait accompagner de camarades. Les compagnons qui ont des expertises en matière environnementale sont laissés sur le carreau.
Antoing est pourtant l'une des six communes membres du Parc naturel des Plaines de l'Escaut. Le Parc a plusieurs fois remis des avis très fouillés sur le projet. Fouillés et critiques. Voilà qui suffit à l'éviter. La Ville cotise pour être membre du Parc et bénéficier de son action, de ses études et conseils, mais ne souhaite pas mettre d'obstacles sur la route de promoteurs qu'elle vénère autant que son cher prince. La Ville d'Antoing est schizophrène. Voilà longtemps que le mal a été identifié. Mais elle ne se soigne pas.
Elle n'a pas songé non plus à inviter, au sein du Comité, des représentants de l'administration wallonne (la DGATLP et à tout le moins la Division Nature et Forêt). Pas plus qu'à inviter des spécialistes en matière d'eau, d'énergie, de mobilité ou des représentants de l'ADEPS. Et elle a oublié les communes voisines de Péruwelz et de Brunehaut, pourtant jusqu’ici toujours étroitement associées aux réflexions sur le projet.
Elle a oublié d'inviter un représentant du Ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, lui préférant un représentant du Ministre-président, Rudy W.P. Demotte. En l'occurrence, ce sera une représentante, selon toute vraisemblance. Celle qui a toujours suivi le dossier pour le cabinet pour mieux le maîtriser ensuite à la CRAT. Même si la double casquette qu'elle porte ainsi est contraire aux règles.
Voilà ce qu'on appelle un dossier sous contrôle. On ferme portes et fenêtres. Ainsi le veut la culture du Ps. On ne se refait pas. Mais pourquoi se refaire quand le parti triomphe aux élections et plus encore dans les sondages?

lundi 12 avril 2010

Merci à Gaspard, Melchior et Balthazar

Ca y est! Voilà cinq ans qu'elle était attendue ou redoutée. Le Gouvernement wallon a pris sa décision et a modifié le plan de secteur Tournai-Leuze-Péruwelz pour la création d'un centre de loisirs initialement baptisé "centre européen des sports de glisse".
Les promoteurs ont été contraints et forcés d'oublier leurs grands rêves de création de montagnes en plaine et de tropiques en Belgique. Ils ont dû se contenter de la partie située au nord du canal. Ce qui n'est pas rien tout de même: 110 hectares (plutôt que les 350 convoités au départ). La zone de loisirs elle-même sera de 55 hectares et non de 90 comme le souhaitaient les promoteurs. Ce qui n'est pas rien non plus, on en conviendra. Pour le propriétaire des terres concernées, Charles-Antoine de Ligne, c'est évidemment le jackpot. Il va vendre ces terres à la Société du bois de Péronnes qui va mener le projet.
Un projet que l'architecte Anne Fourcade nous annonce comme "un vrai projet pilote sur le développement durable, un premier projet pilote européen en Wallonie picarde". On ne demande qu'à la croire, bien sûr. Mais on attend de voir. Les conditions sont définies cependant par le Gouvernement wallon, qui cadre et encadre le projet:
- le centre de loisirs devrait être précurseur au niveau énergétique, en tendant vers le zéro-CO2;
-en matière de mobilité, il ne comportera plus qu’un seul parking d’une capacité de 750 places (plutôt que deux, pour un total de 4000 véhicules). Et un parking de dissuasion devrait être mis en place, avec l’obligation d’une desserte bus payée par l’exploitant, et plus tard des navettes fluviales;
- un « rapport urbanistique et environnemental » encadrera la mise en œuvre du projet et un comité d’accompagnement (dont sera notamment membre le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut) en suivra la réalisation.

Dans sa conférence de presse, le Ministre Henry a évoqué un projet d'intégration "environnement et nature", "moderne", "anticipant la crise climatique et énergétique".
Dans son intervention, Anne Fourcade a parlé d'architecture passive. Si le projet a évolué, selon elle, c'est à cause de la crise économique et parce que les promoteurs l'ont voulu ainsi. On comprend par là que personne ne les a obligés à revoir leur copie...

Bizarrerie compensatoire imposée par certains membres du Gouvernement: le Grand Large de Péronnes sera partiellement agrandi. Cette "compensation alternative" n'en est pas une, elle ne tient pas la route! Dans son avis du 9 décembre 2008, la CRAT s’interrogeait « sur l’opportunité et la sécurité juridique d’une solution qui consiste à solliciter le financement d’une infrastructure (ici, l’agrandissement du Grand Large) par un « demandeur privé », alors que le plan de secteur n’est pas lié à une personne ». Inter-Environnement Wallonie faisait la même analyse.

Les trois bourgmestres d'Antoing, Brunehaut et Péruwelz, qui s'étaient complu dans le rôle de rois mages, en se précipitant se prosterner devant l'enfant qu'était le projet, ont mené jusqu'au bout leur travail de lobbyiste. Dans une lettre ouverte, ils se targuent d'être responsables du remaniement positif du projet. Ca ne coûte rien de le dire. Dans une chanson, Jacques Higelin dit "vaut mieux être gonflé que gonflant!". Mais on peut être les deux. Stéphane Diricq, dans le Courrier de l'Escaut, estime que "on appelle cela faire du lobbying ou de la retape. Bref, du racolage..."

En attendant, on ne peut qu'espérer que le projet qui verra (peut-être - voir Snow Games, bluff total) le jour à Maubray sera véritablement visionnaire. Sinon, la lutte se poursuivra. Sinon, si les promoteurs nous mènent en bateau, la Wallonie picarde devra être rebaptisée en Wallonie Picarpetland (*)

(*) selon le bon mot de Pierre V.

mardi 23 mars 2010

Faut-il pleurer, faut-il en rire?

Décidément, le Ps envoie ses plus fines lames pour attaquer le ministre Henry. Au théâtre ce soir, après Claude Eerdekens, c'est Bernard Bauwens qui se lâche sur No Télé contre lui, cette fois à propos du projet de son ami Deligne. On apprend par le bourgmestre d'Antoing que les promoteurs ont rencontré le cabinet du ministre de l'aménagement du territoire, qu'il n'y aurait "rien sur la zone sud transformée en zone naturelle, mais qu'on peut peut tout faire sur la zone nord! Incroyable! C'est un marchandage inadmissible!", nous explique Bobo qui ne veut plus qu'on l'appelle ainsi (et on le comprend).
Le discours de Bobo est intéressant à plus d'un titre:
- il témoigne une fois encore, s'il le fallait, de sa méconnaissance du dossier: tous les acteurs concernés, la commune d'Antoing exceptée, ont remis un avis négatif sur la zone sud. Y compris la commune de Brunehaut, et donc son ami Pierre Wacquier, bourgmestre de cette commune et, depuis, président d'Ideta;
- il n'est pas plus socialiste qu'Armand De Decker: c'est le modèle même de l'élu au service de l'hypercapitalisme et de la noblesse. Il y a visiblement eu erreur sur la personne aux dernières élections communales;
- il n'a toujours pas compris que le rôle d'un bourgmestre n'est pas de faire carpette, lui qui a pour ambition de laisser faire et agir librement les promoteurs;
- il ne sait pas ce que signifient négocier et "faire de la politique".
Mais cessons de tirer sur l'ambulance lobbyiste.
Pendant ce temps-là, le patron du Gouvernement wallon joue les grande muettes et se tait dans toutes les langues. Même en picard. C'est dire! Il n'a toujours pas répondu au courrier des opposants daté du 16 décembre 2009. Il n'a toujours pas accusé réception à la remise, ce 15 mars, par ces mêmes opposants de 1900 signatures de personnes s'opposant au projet.
Ceux-là ne voient que le soleil qui poudroie et la neige qui fondoie.
C'est toujours cela de pris. Allez, c'est le printemps!

P.S. Une citation de Desproges, spéciale dédicace au maïeur antoinien:
"Talleyrand, qui savait nager sur le dos et ramper sur le ventre comme personne, qui trahissait à Versailles comme on pète à Passy, c'est-à-dire sans bruit, a vécu tellement courbé qu'on a pu l'enterrer dans un carton à chapeau."

samedi 30 janvier 2010

Signer pour s'opposer à un projet des années '60

Le projet de "Centre de Loisirs Nature et Sports" de Maubray (d'abord baptisé Centre européen des Sports de Glisse) poursuit son parcours administratif.
Ce projet (dont j'ai déjà beaucoup parlé ici), déconnecté des réalités du 21e siècle, a été sévèrement critiqué par tous les citoyens et quasiment toutes les instances officielles belges et françaises qui se sont exprimées lors de l'enquête publique.

Bonne nouvelle: le Ministre wallon de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, Philippe Henry, considère que le projet n'est "pas acceptable en l'état". Il vient de consulter les différents acteurs du dossier et appelle les promoteurs à faire évoluer leur projet de manière plus cohérente: "plus réduit, plus respectueux des zones sensibles et moins générateur de nuisances".

La décision finale de modifier ou non le plan de secteur appartiendra cependant à l'ensemble du Gouvernement wallon. Les réponses ou les absences de réponse aux courriers envoyés par la CIAO (voir www.c-i-a-o.eu) à d'autres ministres wallons ne sont pas de nature à rassurer les opposants.

C'est pourquoi a été lancée une pétition, sous le titre "Non à un projet des années '60", que vous pouvez trouver à l'adresse suivante:
http://6161.lapetition.be
Cette pétition sera remise au ministre-président de la Région wallonne.
N'hésitez pas à la signer et à diffuser ce message largement autour de vous.

samedi 23 janvier 2010

La Wapi roule-t-elle en marche arrière?

Le monde à l'envers (voir billet précédent) réjouit l'ambassadeur de Rudy Demotte.
Le Courrier de l'Escaut (ce 23 janvier) nous apprend que pour Philippe Luyten, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Wallonie picarde et représentant personnel de Rudy Demotte (?) à l'Eurométropole, « si 2009 fut marqué par de mauvais indicateurs, des projets réjouissants devraient voir le jour en 2010 ». Il relève, parmi d'autres projets positifs dont la liaison Seine-Nord, le parc de loisirs de Péronnes-lez-Antoing. Je ne sais si monsieur l'ambassadeur connaît ce dossier et l'avalanche de critiques de toutes origines qu'il a suscitée, mais je ne saurais trop lui en conseiller la lecture. Si la Wallonie picarde veut vraiment s'inscrire dans le peloton de tête des régions qui s'inscrivent dans une logique de développement durable, on ne peut qu'espérer que ce dossier ne verra pas le jour en l'état.
Si ce devait être le cas, j'ai une proposition à formuler. Je sais que la région est à la recherche d'un événement fédérateur à son échelle. Certains ont suggéré un festival consacré à Bach. Je propose un festival de l'hypocrisie et de la langue de bois. Ce pourrait être un festival permanent. En fait, ça fait bien longtemps qu'il a commencé.

jeudi 21 janvier 2010

Le monde à l'envers

La poste tournaisienne va fermer deux de ses bureaux. L'un se trouve actuellement dans la zone commerciale de Froyennes, l'autre à cinquante mètres de la gare. Un seul bureau remplacera ces deux-là, au milieu de l'avenue de Maire, soit à l'extérieur de la ville. La direction de la Poste a-t-elle des intérêts dans le commerce automobile? Sa décision est tout simplement stupide et scandaleuse. Récemment, je me suis rendu dans le bureau de poste de la gare. Nous y étions au moins vingt clients en permanence. Aujourd'hui, les appels se multiplient, dans toutes les villes, pour regrouper à proximité immédiate des gares, voire en leur coeur même, toute une série de services: par exemple, poste, crèche, teinturerie, épicerie, boulangerie, agence bancaire, etc. On l'a compris, il s'agit de pousser les navetteurs à délaisser leur voiture pour le train, en leur donnant la possibilité d'effectuer leurs courses en rentrant du travail. Dans le même temps, à Tournai, la Poste suit exactement le processus inverse. Les voies de la Poste sont impénétrables...

A Wambrechies, au nord-ouest de Lille, des promoteurs veulent créer un complexe de "surf indoor" sur un terrain au départ destiné au logement.
Tiffany Hus, conceptrice de l' Indoor Beachsports and Surf Center Lille (!), déclare sur Internet qu'en 2010, "nous sommes à l'aube d'une nouvelle décennie, annonciatrice de nouveautés. Nous ne sommes pas là pour apprendre chaque jour, mais pour créer chaque jour! Les mots, les pensées, les rêves tout est création.. Prenons conscience, dit-elle, que nous sommes les créateurs de nos vies, responsables de ce que nous faisons chaque jour, que nous pouvons changer les choses! Imaginez 365 jours par an les pieds dans un sable blanc , une température de 25°C, un cocktail.... Bientôt tout cela à moins de 15 minutes de Lille, pour pratiquer tous les sports de sable, pour vous essayer au surf, et vous évader au coeur d'un complexe ..."

A Maubray, malgré toutes les critiques extrêmement lourdes qu'essuie leur projet, les promoteurs du centre de loisirs Nature, Sports et Beauf n'ont pas encore jeté l'éponge.

Je sais que nous sommes à l'aube d'une nouvelle décennie (ce sera pour l'an prochain), mais je sais aussi que les promoteurs sont bien conscients qu'ils peuvent changer les choses... pour qu'elles ne changent surtout pas. Et qu'ils ont un sens des responsabilités aussi limité que leur imagination. C'est quand qu'on va où?, demandait Renaud.

lundi 14 décembre 2009

La Wallonie, à mille lieues de Copenhague

Cocorico! Le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, ne se sent plus de joie: la Wallonie est classée première de 61 zones d'Europe. Première région logistique d'Europe. Un des grands avantages, et de celui-là on peut effectivement se réjouir, c'est que la main d'oeuvre y est productive, qualifiée et multilingue. Pour le reste, qui dit logistique, dit entrepôt et infrastructures de transport. Le prix des terrains et des halls d'entreposage est faible chez nous. Traduisez: le sol (valeur première selon le Code wallon de l'aménagement du territoire) est bradé. Pour y construire d'immenses halls de stockage. C'est-à-dire des lieux qui ne sont pas des centres de production, mais de transit, à peu de valeur ajoutée. Et les autoroutes sont nombreuses et gratuites. Et génèrent des trafics de camions qui deviennent insupportables. A tous points de vue. Pour les riverains comme pour l'environnement. Ajoutons au tableau, pour qu'il soit complet, les aéroports de Gosselies et de Liège à la croissance constante, et nous comprenons de quoi nous pouvons être fiers: d'être une région qui résiste, envers et contre tout, à une évolution devenue indispensable. Voilà pourqwé, nos s'tons firs d'iesse wallons! Un mot encore, il paraît que Liège sera saturé à l'horizon 2020. Et ça, ça en jette vraiment, non?

Ici, au coeur de cette merveilleuse "Wallonie picarde" (dont j'ai malheureusement oublié le slogan *), ce sont les bourgmestres concernés par le projet d'un centre de glisse qui n'ose plus dire son nom qui font de la résistance. Quoi, s'étranglent-ils, le Ministre de l'Aménagement du Territoire demande aux promoteurs d'aménager leur projet pour l'adapter aux nécessités d'aujourd'hui? Mais c'est insensé, s'exclament-ils en choeur dans le Soir du 12 décembre!
Daniel Westrade, bourgmestre de Péruwelz, estime que «un projet comme celui-là sera mieux chez nous qu’ailleurs. Il est sans doute à revoir mais il est vraiment porteur pour notre territoire». On notera qu'il concède que le projet doit sans doute être revu.
Pierre Wacquier, son collègue de Brunehaut, se dit " un peu déçu par le ministre de tutelle. (...) On ne peut plus se permettre d’attendre, dit-il, car il ne faut pas oublier la création énorme d’emplois». C'est le même Pierre Wacquier qui, à propos du projet d'éoliennes à Saint-Maur, déclarait que « la Commune de Brunehaut attache une énorme importance à l’avis du Parc Naturel des Plaines de l’Escaut » (sur No Télé, le 26 avril 2008). Or le PNPE a remis un avis extrêmement défavorable au projet de Maubray. Un avis que le Parc a adopté à l'unanimité, les représentants de Brunehaut ont donc exprimé leur refus du projet. Rappelons d'ailleurs que la commune de Brunehaut a remis un avis critique sur le projet, refusant, notamment, sa partie sud. Ce qui est pris en compte par le cabinet Henry. Mais le bourgmestre de Brunehaut semble brouillé à jamais avec tout sens de la cohérence.
Quant à Bernard Bauwens, bourgmestre d’Antoing, lui au moins reste cohérent avec lui-même et demeure, contre vents et marées, le porte-parole des promoteurs: «une fois encore, on recule dans ce dossier. Les promoteurs en ont ras-le-bol, plus de dix millions ont déjà été dépensés depuis 5 ans ».
Pour Bobo et Wawa, l'enquête publique qui a suscité des milliers d'avis négatifs, très argumentés, de toutes origines, semble nulle et non avenue. Etrange conception de la démocratie.
Et Copenhague est bien loin. On se souvient que le bourgmestre d'Antoing, à l'issue de la projection du film "Une vérité qui dérange", s'était dit extrêmement préoccupé par l'évolution de la planète, avant de défendre ardemment un projet de centre de loisirs gaspilleur en eau, en nature, en énergie, producteur de CO2 et de trafic automobile.
Finalement, c'est vrai qu'une des forces de la Wallonie, c'est le multilinguisme. Ici, on pratique couramment le double langage.

* assez amusant: cherchant le slogan, j'ai tapé www.walloniepicarde.be et je suis tombé sur un site qui me souhaite la "bienvenue en Tournaisis". On dirait que le Hainaut Occidental bouge encore! (je n'ai pas trouvé le slogan)

mercredi 25 mars 2009

La république des satisfaits

Le débat sur le projet de centre nature, glisse, loisirs, sports, commerces et tout le bazar, à No Télé hier soir, a indiqué combien est toute puissante la loi du marché. C'est l'union sacrée entre l'ultra libéralisme, la noblesse et le Ps (on y ajoutera le CDh, non représenté sur le plateau, mais à la manoeuvre au sein du Gouvernement wallon). La nature est marchandisée au nom de la création d'emplois dont la porte-parole des promoteurs est toujours incapable de citer le nombre.
Les arguments sur toutes les incohérences dont est porteur ce projet ne comptent pas pour les bourgmestres qui n'ont d'yeux que leurs antoiniens, leurs brunehautois et leurs péruwelziens. Il importe plus que les enfants de leurs écoles puissent accéder à la piscine que l'absurdité de ce projet bien plus pharaonique que princier. La vision du projet n'est que localiste: tant que les enfants pourront aller à la piscine du centre, que les taxes rentreront et que les riverains ne seront pas trop perturbés par le trafic automobile, roulez, jeunesse!
Leur argumentation est pathétique: la référence à l'exemple allemand (700.000 emplois créés durant la dernière décennie en axant l'économie clairement dans la voie du développement durable) ne suscite que rejet de la part d'un des bourgmestres: "oui, mais ici on n'est pas en Allemagne! On est en Wallonie picarde!" Bon sang! Comme si je l'avais oublié... Et hélas! Dans Wallonie picarde, il y a Wallonie, donc inertie, vision localiste et soumission à l'économie. Mais "il faut être optimiste", déclarait un autre bourgmestre, suivant la voie ouverte par le guide suprême wallon (picard), Rudy Demotte qui, récemment dans un tract de son parti, disait s'investir à 100% dans "la positive attitude wallonne".
Faut-il pleurer? Faut-il en rire? Quelle réflexion à long terme de la part des politiques? Quelle réflexion éthique? Quelle prise de responsabilité par rapport au reste de la planète, aux générations futures? Finalement, la question est: à quoi sert le politique?
Plus que jamais, il est indispensable que les citoyens et les associations se mobilisent, face à un pouvoir économique tout puissant et à un pouvoir politique soumis.

samedi 14 février 2009

Mobilisation générale pour éviter des dérapages...

L'enquête publique pour la modification du plan de secteur pour le projet du Centre de Loisirs Nature et Sport (1) démarre ce 14 février dans les trois communes de Brunehaut, Antoing et
Péruwelz. Elle se poursuivra jusqu'au 30 mars.
On sait que ce projet aura des répercussions bien au-delà des trois communes pré-citées. C'est pourquoi tous les citoyens, quelle que soit leur commune de résidence, peuvent y participer en faisant valoir leurs points de vue et en exprimant leurs remarques et réclamations.

Le dossier de l'étude d'incidences sur l'environnement et tous les documents relatifs à l'enquête publique sont consultables dans les bureaux des administrations communales concernées, mais il est possible également de les télécharger via les sites internet des communes:
www.antoing.net - www.brunehaut.be - www.peruwelz.be

Ce mardi 17 février, de 19 à 21 h, la Cellule de Développement Territorial (Administration wallonne) présentera le dossier à la population au Centre ADEPS de Péronnes.
Soyons nombreux à y être!

Prochainement, la CIAO présentera son analyse, lors d'une réunion publique. Elle y proposera des questions-types, des suggestions de remarques et des modèles de courriers.
Tous ces documents seront publiés sur son site: www.c-i-a-o.eu.

L'enquête publique se terminera par des réunions de clôture d'enquête qui auront lieu à 19h, aux dates et dans les communes suivantes:
* Péruwelz: 31 mars
* Brunehaut: 1er avril
* Antoing: 2 avril
Notez dès à présent ces dates dans vos agendas. Il faudra que nous soyons nombreux à ces réunions.

Il faut que la mobilisation de tous soit importante pour démontrer que ce projet, quoi qu'en disent ses promoteurs et certains responsables politiques (voir les nombreux articles précédents), reste un projet d'un autre âge, en totale contradiction avec la politique de développement durable prônée actuellement et n'a pas sa place au sein d'un parc naturel.

(1) c'est le nom plus pudique (et plus vendeur?) qu'on donné les promoteurs à leur projet de "centre européen des sports de glisse"