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lundi 6 juillet 2015

Yaourt nature

Il fut beaucoup (trop) question, sur ce blog, du projet qui à l'origine s'appelait "Centre européen des sports de glisse". Un projet qui vit le jour en 2003, mais avait des allures de rêve mégalo-beauf des années '60, tant il était gaspilleur en énergie, en eau et en territoires naturels. Bref, un projet ringard et obsolète dès sa conception. Contesté de toutes parts, il s'adapta, devint "Centre Nature et Sports" et, bien cadré par le Gouvernement wallon, pourrait et devrait finalement - si ses promoteurs respectent les règles - être un village de vacances modèle, établi à deux pas d'Antoing à la frontière franco-belge.
L'Avenir - Le Courrier de l'Escaut (qui semble devenu le VRP du projet) nous apprend à présent (1) qu'il s'appelerait finalement Your Nature. On rit déjà à l'idée d'entendre certains bourgmestres du coin prononcer ce nom qui ressemble à un slogan pour un yaourt. Les rois du marketing qui ont pondu ce nom aiment le recyclage. Mais à qui fait référence ce your? A la population locale qui serait ainsi invitée à visiter sa propre nature? Aux clients étrangers, néerlandais notamment? Mais quand les visiteurs, d'où qu'ils viennent, diront qu'ils vont passer le week-end à Your Nature, de la nature de qui parleront-ils? De celle du Prince de Ligne qui a eu l'extrême bonté de rendre accessible sa vraie nature (de prince marchand)?
Les promoteurs cherchent maintenant à vendre à des particuliers les cottages qu'ils y construisent dans "un parc naturel de 280 hectares de lacs et de forêts". On crée ici la confusion entre ce centre et l'institution parc naturel, vaste territoire qui regroupe de nombreux villages et communes et cherche à respecter et développer la nature au sein de cette zone où se mêlent diverses activités économiques, commerciales, touristiques, d'habitat, etc. Mais surtout on se demande comment les promoteurs arrivent à comptabiliser 280 hectares quand on sait que la zone concernée par la modification du plan de secteur décidée par le Gouvernement wallon est de 110 hectares? Ils y ajoutent sans doute la zone sud, non concernée, et le vaste plan d'eau du Grand Large, pourtant propriété publique. Ce qui leur permet sans doute aussi de parler de "lacs" et de donner l'impression que ce petit coin de Hainaut a des allures suédoises ou canadiennes.
Reste, au-delà de ces gesticulations publicitaires, une question quant au suivi urbanistique de ce projet. L'arrêté du Gouvernement wallon prévoit une clause de réversibilité du projet: si dans un délai de x années (cinq ans?) après la modification du plan de secteur, le projet tel qu'accepté n'est pas concrétisé, le territoire doit retrouver son aspect initial. Ce qui est censé éviter une vulgaire opération immobilière. Imaginons que cette situation arrive. Quelle serait celle des propriétaires des cottages qui, normalement, se trouveraient alors forcés d'abandonner et même de démolir leur part de nature made in Wapi? Ne seraient-ils pas les dindons de la farce? On se le demande.

(1) http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150703_00673122
(2) sur ce blog: "Merci à Gaspard, Melchior et Balthazar", 12 avril 2010.

jeudi 25 mars 2010

L'appel des carpettes

Les bourgmestres d'Antoing, de Brunehaut et de Péruwelz viennent de lancer - avec l'aide d'IDETA - un appel pressant au ministre wallon de l'aménagement du territoire pour qu'il accepte la modification du plan de secteur pour ce qu'il est convenu d'appeler le projet de "centre de glisse" de Maubray. Le bourgmestre de Péruwelz, à la mémoire visiblement défaillante, semble avoir oublié que son conseil communal s'est prononcé contre ce projet. Son collègue de Brunehaut semble aussi atteint précocement de déficiences mémorielles, son conseil communal s'était montré très critique vis-à-vis du projet, refusant notamment sa partie sud. Mais les bourgmestres restent les chefs et visiblement ils savent faire la part des choses entre leur travail de lobbyiste pour le grand capital et leur fonction de porte-parole de leur conseil communal. Il est vrai qu'il sont tous trois socialistes. Ou plutôt membres du Ps. L'un d'entre eux m'a un jour clairement laissé entendre que la qualité de membre du Ps n'entraînait pas automatiquement l'adhésion aux valeurs socialistes. La précision n'était sans doute pas nécessaire, tant elle saute aux yeux d'un observateur à peine averti.
Une citation que j'offre gracieusement à tous les membres du Ps, bourgmestres, parlementaires, ministres, qui défendent à cor (parfois à corps) et à cri les projets Citta Verde, Centre de Glisse, Cora et bien d'autres aberrations: "Tout homme s'applique à créer pour l'autre un besoin nouveau pour le contraindre à un nouveau sacrifice, le placer dans une nouvelle dépendance et le pousser à un nouveau mode de jouissance. Avec la masse des objets augmente l'empire des êtres étrangers auquel l'homme est soumis et tout produit nouveau renforce encore la tromperie réciproque et le pillage mutuel. La quantité de l'argent devient de plus en plus l'unique et puissante propriété de l'homme; de même qu'il réduit tout être à son abstraction, il se réduit lui-même dans son propre mouvement à un être quantitatif. L'absence de mesure et la démesure deviennent sa véritable mesure."
C'est un texte signé d'un certain Marx. Karl Marx, dans ses Manuscrits de 1844. Un nom qui vous dit quelque chose, camarade Bobo, camarade Pierre, camarade Paul, camarade Hugues, camarade Rudy-qui-se-tait-dans-toutes-les-langues, camarades Daniel?
Le philosophe Daniel Bensaïd, qui cite ces phrases dans un texte intitulé "Keynes, et après?" (1), enchaîne en affirmant que " l'important, c'est que l'idée même d'un développement durable, soucieux des conditions naturelles de reproduction de l'espèce que nous sommes, exige une temporalité longue, incompatible avec les arbitrages instantanés à courte vue des marchés. La gestion des ressources non renouvelables (en particulier les choix en matière de production et de consommation d'énergie) ainsi que les modifications climatiques, les conséquences de la pollution des océans, du stockage des déchets nucléaires, de la déforestation appellent des décisions et des choix de planification à long terme dont la portée dépasse de loin la durée d'un mandat électif."
Sans commentaire, camarades!

P.S.: Une autre citation. De Pierre Desproges cette fois.
"Un gentleman, c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas."

(1) Post capitalisme, imaginer l'après - coordonné par Clémentine Autain, éditions Au diable vauvert, 2009

jeudi 8 octobre 2009

Un culot de magnétude 10 sur l'échelle de becquerel

Paul Magnette, le ministre du plaisir durable, a un culot incommensurable. Les trois ministres régionaux de l'énergie, flamande, bruxelloise et wallon, viennent aujourd'hui de lui adresser une carte blanche dans le Soir dénonçant sa décision de prolonger de dix ans la vie des plus anciennes centrales nucléaires. Il leur répond, au JT de la RTBF ce soir, qu'il n'y a, aux niveaux régionaux, pas de plan crédible de diminution des consommations énergétiques ni d'investissement dans les énergies renouvelables. Pouvons-nous calmement (ou presque) rappeler au ministre de l'investissement rentable, ses déclarations concernant le projet de centre de glisse? Répondant à la Chambre au député Jean-Luc Crucke qui s'inquiétait de "retrouver Courchevel à Antoing" et qui déplorait les impacts et les gaspillages énergétiques de ce "méga-projet", il répondait ceci: "il y a dans l'idée même de ce type d'infrastructure quelque chose de choquant. La reproduction d'un climat de type tropical ou de microclimats contraires à notre propre climat et le bilan énergétique et carbone de ce type de projet présentent des éléments choquants. Néanmoins, je me pose la question de principe: devons-nous, dans notre effort de développement durable aller jusqu'à une forme de jansénisme en interdisant ou refusant tout ce qui serait contraire? De même, lorsqu'on mange et qu'on essaie d'avoir une alimentation équilibrée, cela ne peut empêcher certains jours de se taper "un bon vieux satcho andalouse". Le principe de plaisir doit, à certains moments, pouvoir autoriser certaines formes sans oublier les retombées économiques."
Est-ce le principe de plaisir qui amène aujourd'hui le ministre à défendre le nucléaire?
Il semble évident que les retombées économiques ne lui échappent pas. Et que ce néo-élu du Ps a rapidement intégré la culture de son parti.

Notes

Le titre est inspiré par le Professeur Ponchau: www.prof-ponchau.ecolo.be

A voir ce mardi 13 octobre à 20h45 sur Arte, "Déchets, le cauchemar du nucléaire"


jeudi 1 octobre 2009

Petit cours de langue de bois

Remarquable déclaration de Pierre Wacquier, bourgmestre de Brunehaut dans le Courrier de l'Escaut de ce 1er octobre. A propos du dossier du projet de "centre de glisse" de Maubray, il déclare: "Je suis content de l'avis favorable de la CRAT surtout parce qu'il est conditionné par plusieurs remarques. L'une d'elles touche notamment au point sensible de la mobilité. Brunehaut a toujours considéré que le sud du canal ne devait pas être la porte d'entrée de toutes les activités... On ne peut pas faire fi, conclut le bourgmestre, de l'avis négatif de toutes les autres instances. Y compris celui du Parc naturel des plaines de l'Escaut qui, à mon sens, devrait peser dans l'évolution du dossier, notamment en ce qui concerne la gestion du tourisme dans notre région. »
Quand on sait que l'avis du parc naturel est totalement négatif, on a bien du mal de comprendre pourquoi le bourgmestre se réjouit de l'avis favorable de la CRAT. Quelqu'un parle-t-il le Wacquier? Un traducteur, s'il vous plaît!

lundi 7 septembre 2009

Dans la série "Qu'est-ce que j'apprends en rentrant de vacances"?... (3)

J'apprends que le princeke d'Antoing se marie et que je n'ai même pas été invité! Moi qui ai tant fait pour que le patrimoine naturel d'Antoing soit préservé. Et les princes d'Antoing, on en conviendra, appartiennent à ce patrimoine naturel. Leur reproduction tranquille a toujours été assurée. Dans le souci évident de la biodiversité, puisque le petit prince a épousé une actrice italienne.
Le parrain de celle-ci, Berlusca, n'est finalement pas venu. Dommage: on aurait pu assister à la rencontre entre le prince de glisse (père du marié) et le roi du dérapage verbal (parrain de la mariée) (1).
Ce qui me sidère, c'est la foule qui vient assister à cet "événément mondjal", comme le qualifie le Toine Culot antoinien. Il faut dire qu'il y avait parmi les invités (je l'apprends par No Télé) le prince (ou le comte? et quelle est la différence?) d'Arenberg dont le seul mérite est, je suppose (2), de posséder ce titre suranné. Et puis il y avait aussi des starlettes italiennes. Passionnantes. Tous ces people inconnus devraient en tout cas contribuer, comme le soulignait le Gustave Labarbe (3) antoinien, à ce que "beaucoup de monde viendront à Antoing, parce qu'ils ont découvert que le château est un fleuron". Un maïeur qui a reconnu, avec la modestie qu'il faut lui reconnaître, que les hôtes et les invités de la fête "ce n'est pas notre monde à moi".
Donc, vraiment c'était un beau mariage et ceux qui le critiquent ne sont que des jaloux!

(1) voir, parmi d'autres, "De Berlusca": gaffe e frasi storiche di Berlusconi -
Perle di Berlusconi tratte da Le mille Balle Blu.. THE CHAMPIONS!!!
www.youtube.com/watch?v=ONLxH0IgyLs
(2) pour n'en avoir jamais entendu parler - mais il est vrai que je sors peu. Dans le monde.
(3) Gustave Labarbe est maire de Champignac (dans les aventures de Spirou et Fantasio)

jeudi 4 juin 2009

De veaux à nous

Invité de Matin Première ce matin, Elio Di Rupo exhortait les électeurs Ecolo à ne pas laisser leur parti s'associer au MR. Si vous voulez défendre à la fois l'emploi et l'environnement, ne comptez certainement pas sur le MR mais sur le PS, disait-il. Puis-je faire remarquer, calmement, au président du Ps que dans deux dossiers emblématiques en Hainaut Occidental, c'est exactement l'inverse? Ecolo est, depuis le début, opposé au projet Cora à Mouscron-Estaimpuis et au projet de "centre de glisse" de Maubray, parce qu'il s'agit là de projets des années '60 qui ne prennent pas en compte les critères environnementaux. Depuis le début, le Ps soutient ces projets. Et le MR aujourd'hui s'y oppose. (*) Je n'ai pas de sympathie pour le MR, mais Di Rupo ferait bien de cesser de prendre les électeurs pour des veaux et de regarder sa propre assiette avant de cracher dans celle de son voisin!
(Bon, encore raté, je n'ai pas réussi à rester tout à fait calme.)

(*) Quant au CDH, ben, c'est le CDH, certains sont pour, certains sont contre. Ca dépend du vent...

mercredi 27 mai 2009

La neige commence à fondre

L'enquête publique sur le projet de centre de glisse a généré quelque 5300 courriers d'opposition (et quand même, soyons honnêtes, une petite dizaine en soutien). Face à ce mouvement d'importance, les responsables politiques ne pouvaient conserver l'attitude des trois petits singes et continuer à fermer les yeux, à se boucher les oreilles et à se taire. Lorsque le conseil communal d'Antoing eut à se prononcer, il n'y eut pas de surprise: il vota en faveur du projet, à l'exception de trois abstentions et de l'opposition de Samuel Vincent. Les promoteurs ont dû commencer à sentir le vent tourner en apprenant la position du conseil communal de Brunehaut qui dit non à la partie sud du projet, mais oui au nord. Un oui toutefois assorti d'une série de conditions, dont celle d'envoyer le trafic vers Antoing. La vraie surprise est venue du conseil communal de Péruwelz où 11 conseillers adoptèrent la même position que le CC de Brunehaut, mais se firent battre par 12 de leurs collègues qui adoptèrent un avis défavorable au projet. Parmi eux, non seulement Yves Wuilpart, le conseiller Ecolo qui, le premier, avait invité le CC à adopter cette position ferme, mais aussi l'échevine Véronique Waroux (CDH), les échevins Dimitri Kajdanski et William Brulard (PS) et de nombreux conseillers MR. Et cela parce qu'à Péruwelz se tint un vrai débat ouvert, sans consigne de vote. un bel exemple de démocratie où - une fois n'est pas coutume - ne triompha pas la particratie.
Par la suite, ce fut le conseil municipal de Flines-lez-Mortagne qui rendit son verdict: défavorable, une position adoptée à la quasi unanimité des conseillers. Les nouvelles qui nous parviennent de la préfecture et du conseil général semblent aller dans le même sens. Celle d'un vent contraire au projet. Il faut dire que les promoteurs adoptent des stratégies de communication incompréhensibles: voir leur attitude totalement fermée lors de la réunion d'information-débat organisé par la mairie de Flines (voir www.c-i-a-o.eu). Et les sondages qui donnent Ecolo faire un bond prodigieux ne doivent pas rassurer l'équipe princière... Il est encore trop tôt pour dire "ciao" au projet, mais préparez vos mouchoirs!

lundi 30 mars 2009

Le dire, c'est bien...

"Les capitalistes, on doit leur rentrer dans le lard!" Discours musclé du président du Ps ce dimanche. La gauche caviar se changerait-elle en gauche épinards ? "Si le libéralisme ne marche pas, il faut changer de système. La pensée unique libérale a vécu." Voilà le Ps en guerre contre l'idéologie libérale. On applaudit bien sûr. Mais juste poliment. Du bout des doigts. Y a-t-il quelqu'un qui y croit dans la salle? C'est que, dans le même temps, on chercherait vainement, chez les responsables sociaux-démocrates une attitude en rupture avec le capitalisme. A Antoing et dans les communes environnantes, les bourgmestres soutiennent le projet de centre de glisse. Qui n'a rien de capitaliste, c'est une évidence...
Dans le même temps, le grand timonier de la Wallonie picarde socialiste part, lui aussi, en campagne, présentant son "équipe d'entrepreneurs ". Lui qui s'était autrefois auto-proclamé "manager de la santé publique" (à l'époque où il était ministre fédéral en charge du secteur) a visiblement intégré le vocabulaire capitaliste. Va falloir revoir son lexique...
Le Ps estime que "le moment est venu de reconstruire: c'est le moment des socialistes", peut-on lire dans la Libre. "C'est l'heure de l'alternative", pouvait-on entendre au JT. Et le quidam de s'interroger: quoi? les socialistes seraient donc dans l'opposition depuis longtemps? Mais on ne m'avait rien dit!
Essayer de faire croire que c'est enfin son heure alors qu'on est au pouvoir depuis vingt ans, ça s'appelle du culot. A moins que ce ne soit un aveu d'inaction ou d'incapacité.

Après le JT du dimanche soir, sur Arte, le portrait du peintre Georg Baselitz. "On ne peut pas devenir artiste en restant un gentil petit garçon, dit-il. Il faut bousculer l'ordre social". La politique, elle, n'a rien à voir avec l'art. Elle est affaire de gentils petits garçons...

P.S. (!): L'ineffable Daniel Senesael (celui-là s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer), parlant de Rudy Demotte, en a dit "c'est notre trésor à nous, notre croix byzantine retrouvée". J'ai regardé la rediffusion du JT de No Télé pour m'assurer que j'avais bien compris et je me suis pincé. J'avais bien entendu. A quand sa première plaquette de poésie? J'attends impatiemment.

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En parlant de capitalisme, une de ses plus belles vitrines se porte mal. On a pu lire dans la presse récemment que le Grand Prix de Formule 1 de Francorchamps enregistre un déficit qui dépasse les 3,8 millions d'euros. Bon, allez, on ira de notre poche, nous citoyens. Après tout, ça ne fait jamais que 1,15 € par Wallon.
Seuls 52000 spectateurs sur les 65000 attendus se sont déplacés pour aller voir tourner ces magnifiques bolides.
Ce déficit est évidemment très inquiétant pour la Wallonie. Il y a quelques années, quand Ecolo avait refusé de faire une exception à la loi anti-tabac pour ces pauvres petits constructeurs automobiles sans le sou, il fallait entendre les imprécateurs affirmant haut et fort combien ce grand prix constituait un atout économique de premier ordre pour la Wallonie. Et lui rapportait un argent considérable. Et voilà que c'est l'inverse! Voilà que ce grand prix nous coûte de l'argent. Qui l'eut cru? La Wallonie va fermer boutique bientôt, non?

mercredi 25 mars 2009

La république des satisfaits

Le débat sur le projet de centre nature, glisse, loisirs, sports, commerces et tout le bazar, à No Télé hier soir, a indiqué combien est toute puissante la loi du marché. C'est l'union sacrée entre l'ultra libéralisme, la noblesse et le Ps (on y ajoutera le CDh, non représenté sur le plateau, mais à la manoeuvre au sein du Gouvernement wallon). La nature est marchandisée au nom de la création d'emplois dont la porte-parole des promoteurs est toujours incapable de citer le nombre.
Les arguments sur toutes les incohérences dont est porteur ce projet ne comptent pas pour les bourgmestres qui n'ont d'yeux que leurs antoiniens, leurs brunehautois et leurs péruwelziens. Il importe plus que les enfants de leurs écoles puissent accéder à la piscine que l'absurdité de ce projet bien plus pharaonique que princier. La vision du projet n'est que localiste: tant que les enfants pourront aller à la piscine du centre, que les taxes rentreront et que les riverains ne seront pas trop perturbés par le trafic automobile, roulez, jeunesse!
Leur argumentation est pathétique: la référence à l'exemple allemand (700.000 emplois créés durant la dernière décennie en axant l'économie clairement dans la voie du développement durable) ne suscite que rejet de la part d'un des bourgmestres: "oui, mais ici on n'est pas en Allemagne! On est en Wallonie picarde!" Bon sang! Comme si je l'avais oublié... Et hélas! Dans Wallonie picarde, il y a Wallonie, donc inertie, vision localiste et soumission à l'économie. Mais "il faut être optimiste", déclarait un autre bourgmestre, suivant la voie ouverte par le guide suprême wallon (picard), Rudy Demotte qui, récemment dans un tract de son parti, disait s'investir à 100% dans "la positive attitude wallonne".
Faut-il pleurer? Faut-il en rire? Quelle réflexion à long terme de la part des politiques? Quelle réflexion éthique? Quelle prise de responsabilité par rapport au reste de la planète, aux générations futures? Finalement, la question est: à quoi sert le politique?
Plus que jamais, il est indispensable que les citoyens et les associations se mobilisent, face à un pouvoir économique tout puissant et à un pouvoir politique soumis.

samedi 14 mars 2009

La majorité silencieuse peut-elle s'exprimer?

Jeudi soir, la CIAO organisait une réunion publique pour présenter son analyse du projet de "centre de glisse", actuellement soumis à enquête publique (voir www.c-i-a-o.eu) et inviter un maximum de citoyens à exprimer leur opposition à ce projet d'un autre âge. Ces citoyens sont venus nombreux (+/- 220 personnes), la salle du foyer socioculturel était comble et personne n'y a soutenu le projet. Au contraire!
A l'entrée, trois personnes distribuaient des tracts (au texte assez obscur, tant sur la forme que sur le fond) pour dénoncer l'expression et la position de la CIAO.
La CIAO n'a jamais prétendu représenter personne d'autre que les (nombreux) membres qui la composent. Les trois "anti-anti'" (comme les présente le Courrier de l'Escaut) se présentaient comme les porte-parole d'une certaine majorité silencieuse qui, selon eux, ne verrait que des avantages à ce projet pharaonique.
L'expression "majorité silencieuse" est amusante et... fallacieuse.
De quelle fraction de la société seraient-ils majoritaires? Des vassaux du prince? Des vendus aux promoteurs? Des naïfs? Des populistes? Des citoyens antoiniens? Des habitants de la planète? Ils reconnaîtront aisément que n'être que trois pour représenter la majorité, c'est un peu court...
L'autre problème, c'est qu'ils s'expriment et que, aussitôt, ils ne sont plus silencieux.
Donc, cqfd, la majorité silencieuse n'existe pas. Elle n'est qu'une expression leurre qui tente de faire croire que ceux qui s'expriment contre le projet sont largement minoritaires.
A charge, dès lors, à ceux qui prétendent représenter la majorité de... le faire. Et donc de faire s'exprimer en nombre les supporters du projet. C'est le jeu démocratique. Même à Antoing...
Il est piquant de constater qu'à la réunion organisée par les promoteurs à Antoing le 20 janvier dernier, il n'y avait dans la salle que quarante personnes, dont une trentaine de membres de la CIAO. Personne, hors les promoteurs, n'y a soutenu le projet. Bien au contraire!
Où était donc cette fameuse majorité silencieuse? Ah, mais c'est vrai, j'oubliais: elle est silencieuse. Elle ne peut, par définition, s'exprimer. Et elle est sans doute invisible.
En réalité, l'expression majorité silencieuse est souvent utilisée par les poujadistes, voire par une droite plus extrême.
Que ceci vous / nous motive un peu plus à dénoncer un projet totalement incohérent avec les politiques actuelles. Faites part de votre opposition auprès des communes concernées (voir www.c-i-a-o.eu)!

samedi 14 février 2009

Mobilisation générale pour éviter des dérapages...

L'enquête publique pour la modification du plan de secteur pour le projet du Centre de Loisirs Nature et Sport (1) démarre ce 14 février dans les trois communes de Brunehaut, Antoing et
Péruwelz. Elle se poursuivra jusqu'au 30 mars.
On sait que ce projet aura des répercussions bien au-delà des trois communes pré-citées. C'est pourquoi tous les citoyens, quelle que soit leur commune de résidence, peuvent y participer en faisant valoir leurs points de vue et en exprimant leurs remarques et réclamations.

Le dossier de l'étude d'incidences sur l'environnement et tous les documents relatifs à l'enquête publique sont consultables dans les bureaux des administrations communales concernées, mais il est possible également de les télécharger via les sites internet des communes:
www.antoing.net - www.brunehaut.be - www.peruwelz.be

Ce mardi 17 février, de 19 à 21 h, la Cellule de Développement Territorial (Administration wallonne) présentera le dossier à la population au Centre ADEPS de Péronnes.
Soyons nombreux à y être!

Prochainement, la CIAO présentera son analyse, lors d'une réunion publique. Elle y proposera des questions-types, des suggestions de remarques et des modèles de courriers.
Tous ces documents seront publiés sur son site: www.c-i-a-o.eu.

L'enquête publique se terminera par des réunions de clôture d'enquête qui auront lieu à 19h, aux dates et dans les communes suivantes:
* Péruwelz: 31 mars
* Brunehaut: 1er avril
* Antoing: 2 avril
Notez dès à présent ces dates dans vos agendas. Il faudra que nous soyons nombreux à ces réunions.

Il faut que la mobilisation de tous soit importante pour démontrer que ce projet, quoi qu'en disent ses promoteurs et certains responsables politiques (voir les nombreux articles précédents), reste un projet d'un autre âge, en totale contradiction avec la politique de développement durable prônée actuellement et n'a pas sa place au sein d'un parc naturel.

(1) c'est le nom plus pudique (et plus vendeur?) qu'on donné les promoteurs à leur projet de "centre européen des sports de glisse"

vendredi 26 décembre 2008

Des réfugiés des Maldives à Maubray?

Vu ce soir au JT de France2: un sujet sur les réfugiés climatiques aux Maldives. Près de 1200 îles qui ne dépassent pas deux mètres d'altitude et qui sont condamnées à moyen terme par le réchauffement climatique. Déjà, il y a quatre ans, le tsunami a contraint des populations entières à se réfugier sur d'autres îles.
Une idée: et si le centre de glisse de Maubray prenait sa part de réfugiés climatiques? Après tout, il va contribuer à ce réchauffement avec ses 20.000 tonnes annuelles de CO2 et voilà-t-il pas qu'il offrira justement 850 bungalows? Voilà qui tombe bien!
Si on prend la régle européenne des 20% en la matière, sur les 4.000 hébergés de Maubray, il devrait y avoir 800 réfugiés en permanence.
Voilà une bonne idée, non? Qu'en pensent, en cette période de Noël (la crèche, l'accueil des réfugiés, etc.) les merveilleux promoteurs, les si gentils bourgmestres et les ministres wallons si décidés à lutter pour le climat ?

mercredi 28 mai 2008

Un vrai beau projet pour la Wallonie picarde!

On ne sait plus, aujourd'hui, où donner de la tête! Tant les projets d'activités sportives, touristiques et de délassement se bousculent en Hainaut Occidental - Wallonie Picarde. On sait depuis quelques années que la région la plus plate de Wallonie mise sur la neige artificielle: on pratique le ski à Comines depuis près de dix ans et, bientôt, on pourra faire de même à Lessines. Et sans doute aussi à Maubray (Antoing).
Voilà à présent que l'on apprend que les projets de terrains de golf se multiplient eux aussi: à Maubray, à Molenbaix, à Rumillies.
La Wallonie picarde est à peine fondée qu'elle a déjà trouvé sa vocation: celle de terrain de jeux entre Lille et Bruxelles.
On peut imaginer que le grand rassembleur qu'est Rudy Demotte va, dans un élan consensuel dont il a le secret, tenter - c'est à la mode - de créer des synergies entre tous ces projets.
Je me permets de lui faire cette suggestion d'un projet rassembleur: transformons la Wallonie picarde en un grand et unique parc d'attraction, Picardialand, qui s'étendrait de Comines à Enghien, de Flobecq à Bernissart. Son slogan: "Picardialand, le plaisir à l'état pur". Le Ministre fédéral du Climat et de l'Energie n'a-t-il pas déclaré récemment - à propos du projet de centre des sports de glisse de Maubray - que le "principe de plaisir doit pouvoir autoriser certaines formes"?
Les formes, les voici.
Les clôtures seront placées tout autour du Hainaut Occidental, les visiteurs n'auront qu'à payer une seule fois leur entrée sur le territoire de notre beau pays. Une fois à l'intérieur, ils ne sauront où donner de la tête, tant les attractions seront multiples.
A Aubechies, c'est une plongée dans la préhistoire qui est déjà proposée aux visiteurs; à Tournai, Lessines et Ath, dans l'histoire; à FuturX à Mouscron dans l'avenir. A Cambron-Casteau, Paradisio permet de découvrir la faune de tous les coins de la planète. Mais tous ces sites ne sont rien face aux projets à développer!
Outre celles de Comines, de Maubray et de Lessines, des pistes de ski seront créées à Mouscron, Saint-Léger, Pecq, Pottes, Mont de l'Enclus, Velaines, Mont Saint-Aubert, Ere, Bruyelle, Baugnies, Pipaix, Grandmetz, Mainvault et Papignies. De la sorte, les skieurs - sans jamais devoir déchausser - pourront traverser de part en part l'ensemble de la Wallonie picarde qui deviendrait un domaine skiable sans équivalent au monde.
Les greens de Molenbaix, Rumillies et Maubray seraient eux aussi joints pour créer le plus vaste terrain de golf de la planète.
La plongée et le ski nautique pourront être pratiqués dans et sur les innombrables plans d'eau que sont devenues les carrières abandonnées en Tournaisis, dans le Pays blanc et dans la région de Lessines. Les jet-skis circuleront sur les marais d'Harchies. On fera du rafting sur le canal de l'Espierre. Du quad et du 4x4 dans le Pays des Collines.
A Bernissart - où sera créé un gigantesque Picarsic Park - les visiteurs pourront s'essayer au maniement d'excavatrices pour fouiller le sol à la recherche de squelettes d'iguanodons. Au château d'Antoing, ce sont des pièces d'or que pourront rechercher les joyeux vacanciers (avec obligation, cela va sans dire - mais mieux en le disant - de remettre les éventuels trésors découverts au maître incontesté des lieux, sa majesté des Neiges).
Dans les bois d'Howardries et de Ligne, dans les forêts de Bonsecours et de Beloeil seront construites des cabanes par centaines et on les appellera cottages. Les touristes y passeront la nuit en pleine nature. A Laplaigne, on fera la chasse au canard. A Lesdain, on pourra cueillir des fraises (et même les sucrer!).
Les habitants du Hainaut Occidental seront baptisés Indiens ou Gaulois. Nerviens, peut-être? Assis devant leurs chaumières, ils vendront des produits de leur terroir aux visiteurs venus de tous les coins d'Europe: bières Bush, pralines au boudin, galettes de betterave...
Dans le pays des Collines, toutes les femmes seront habillées en sorcières et les hommes devront avoir l'air de vrais paysans. A Comines, Lessines et Maubray, les hommes seront moniteurs de ski, bronzés et dragueurs. A Thimougies, on reconstruira le moulin et les hommes se promèneront couverts de farine.
De vastes estaminets seront ouverts dans chaque brasserie: à Templeuve, à Brunehaut, à Pipaix, à Tourpes, à Blaton, à Silly, à Ellezelles... A Fontenoy, c'est un grand pub irlandais qui s'ouvrira.

Ce beau projet s'inscrit - c'est une évidence! - dans une perspective de développement durable.
Car c'est bien ce concept qui est le ciment de la Wallonie Picarde. Comme la neige. Et le golf. Et tout ce que vous voulez. Tout fait farine au moulin, comme on dit à Thimougies.

dimanche 25 novembre 2007

Les contes de fée, tous comptes faits...

"Etre bon prince: faire preuve de générosité, de bienveillance, de tolérance" (le Petit Robert)

Le Courrier de l'Escaut de ce 24 novembre nous apprend que le "trésor" découvert dans le bollewerk du château d'Antoing sera propriété du prince de Ligne.
Vingt-cinq pièces d’or avaient été trouvées par des guides touristiques de la Ville, enfouies dans une contremarche d’un escalier à l’abandon. La loi précise, dans le code civil, qu'en cas de découverte d'un trésor sur le terrain d'autrui, ce trésor se partage en parts égales entre son inventeur (le découvreur) et le propriétaire.
Mais ici à Antoing, monsieur le prince, dans sa grande bonté, n'accorde qu'une pièce à chacun des cinq inventeurs, se gardant pour sa bourse personnelle les vingts pièces d'or restantes. Pour qui sait calculer, 50/50, c'est une proportion qui vous a des allures d'équilibre démocratique inacceptable. Tandis que 80/20, voilà une proportion qui laisse chacun à sa place. Il faut dire que monsieur a ses frais, nous dit le journal: il doit restaurer sa toiture (noblesse oblige!) et ce trésor est une aubaine qu'il n'entend pas laisser passer. Et qu'importe la loi, elle n'est de toute façon faite que pour les manants. Arrière, marauds! Les guides touristiques avaient fait part de leur découverte en toute honnêteté au châtelain. Mais face à sa menace de déposer le dossier auprès de ses avocats et sous la pression du bourgmestre qui craint de voir le château fermé au public, les guides ont décidé de laisser tomber leurs prétentions à leur part (l)égale du trésor. Et tant pis pour la famille antoinienne dans le besoin à qui - noble attitude ! - ils avaient décidé de donner leur part.

A l'heure où le même prince entend créer sur 350 hectares de ses terres un "centre européen des sports de glisse", au mépris du réchauffement climatique et de toutes les politiques de préservation de l'environnement et d'économies d'eau et d'énergie, il apparaît qu'il ne faut décidément pas croire aux princes charmants: ils se sont transformés en princes marchands.
L'autre leçon à tirer, c'est que Monseigneur Picsou, prince de Glisse (avec un petit "de" comme dans denier) continue à régner en monarque absolu sur Antoing, le bourgmestre n'hésitant pas à s’habiller en laquais pour lui venir en aide.

L'histoire n'a en tout cas pas de quoi rassurer tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, suivent le dossier du "centre de glisse": pour sa souverainissimité, seul compte l'argent et les lois ne sont que roupies de sansonnet!

Filippo de Terre

P.S. : L’anecdote nous amène à imaginer une alternative au projet de centre de glisse : le « site aux trésors » accueillerait des chercheurs qui, pour la somme de 30 €, pourraient fouiller le domaine pendant une période de deux heures. En cas de découverte du trésor, les inventeurs récupéreraient leur mise de 30 €, laissant le reste du butin aux actionnaires.

mercredi 26 septembre 2007

Wallonie, paradis des beaufs?

La Cellule de Développement Territorial, mise sur pied par le Ministre wallon à la même fonction, André Antoine, a six dossiers prioritaires sur le feu. Parmi ceux-ci, des jonctions d'autoroutes qualifiées de "chaînons manquants" et des accès aux aéroports régionaux. Pour soutenir le développement durable, on a vu projets plus novateurs! Mais pas en Wallonie visiblement. Les deux seuls projets privés retenus comme prioritaires sont le projet de technopôle moto à Elouges et le projet de "centre européen des sports de glisse" à Maubray.
L'avenir de la Wallonie repose donc sur la moto et sur le ski...
Le promoteur intelligent aura vite compris que le Gouvernement wallon l'accueillera au champagne s'il vient le trouver avec un projet de terrain de quad, de 4x4 ou de 8x8!

Si ces deux projets ont retenu toute l'attention du Gouvernement wallon, c'est qu'ils "seraient" créateurs de centaines d'emplois: la moto en générerait 300, la glisse 400. Et on ne vous parle là que des emplois directs. Le sport comme solution au chômage wallon. Evidemment, aucun de ces chiffres n'est justifié par les promoteurs qui les avancent. Au contraire.

La moto à l'entrée des Hauts Pays
Les habitants des villages de Thulin, Hainin, Elouges et Boussu-Bois se mobilisent contre l'implantation d'un circuit de sports moteurs.
"Ce projet mégalo, expliquent-ils, consiste à transformer plus de 50 ha de terres agricoles en une sorte de Francorchamps bis dédié à la moto et doté d'une piste asphaltée de 4,1 km pour permettre aux passionnés d'y faire joujou sept jours sur sept, de mars à octobre. Le prétexte utilisé est l'annonce tapageuse de la création de 300 emplois (excusez du peu !). Nous nous sommes rendus sur les circuits du nord de la France et nous avons étudié la chose, c'est du pipeau. Le potentiel de création d'emploi par rapport à ce qu'il y a sur le zoning voisin de Dour serait en fait de l'ordre de la dizaine dans le meilleur des cas. Une disproportion énorme avec le gaspillage d'argent, de terrain et de qualité de vie des villages de Elouges, Thulin, Hainin (1500 habitants dans un rayon de 1000 m!)..."
Le circuit accueillerait des compétitions de moto les week-ends entre mars et octobre. Mais qu'on se rassure (!): l'investissement serait rentabilisé durant toute l'année, puisque les voitures prendraient le relais en hiver.
Interpellé au Parlement wallon, le Ministre de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, a reconnu que le chiffre de 300 emplois pourrait finalement n'être que de... 8!
Le Ministre Antoine, toujours au Parlement, a affirmé - sans rire - que ce projet avait notamment pour objectif de "faire progresser la cohésion sociale et valoriser le capital social wallon, s'inscrire dans une perspective d'amélioration continue du cadre de vie; assurer un développement social équilibré."
"Heureusement, disent les opposants, le projet ne semble plus avoir autant le vent en poupe qu'à son annonce fin 2004. KYOTO parvient tout de même à remuer (un peu) certaines consciences !!! Pourtant la menace est de taille et n'est toujours pas écartée."
Le projet de révision de plan de secteur (procédure lancée en janvier 2005) a en effet été adopté le 19 juillet dernier par le Gouvernement Wallon. Les citoyens auront 45 jours pour donner enfin leur avis lors de l'enquête publique, attendue pour les semaines à venir.

Les riverains dénoncent les incohérences de ce projet avec toutes les politiques d'amélioration du cadre et de la qualité de vie. Eux qui, à raison, ne peuvent tondre leur pelouse le dimanche, entendraient à longueur de week-end des tondeuses puissance 100 accélérer et décélérer à proximité de chez eux. Ils se sont organisés en créant l'asbl " Un Circuit ? Non merci ! " dès 2005. Et ont lancé sur leur site (www.uncircuitnonmerci.be) une pétition on-line. Ils espèrent ainsi enterrer un projet qui s'oppose frontalement à la notion de développement durable, quoi qu'en dise André Antoine dans ses sophismes que ne renierait aucun jésuite.

Le ski sur les Plaines de l'Escaut
A Maubray dans l'entité d'Antoing, le prince de Ligne envisage de créer, sur une superficie totalement démesurée de 350 ha, un "centre européen des sports de glisse". Au départ d'une tour de 65 mètres de haut dominant le Grand Large, les skieurs pourront s'élancer sur deux pistes de.. 200 mètres de long. Le bonheur est dans le pré, sur poudreuse artificielle bien sûr. Ces sportifs en chambre pourront également s'ébattre dans un stade de glace, une piscine tropicale ou encore sur une rivière qualifiée de sauvage. Le caractère dépassé et ridicule du projet semblait avoir, au départ, échappé au Gouvernement wallon qui a mis en chantier la procédure de révision du plan de secteur pour ce "projet novateur, unique au monde".
Peu à peu, le Gouvernement, lisant le rapport de l'étude d'incidences sur l'environnement (réalisé par le bureau d'études Planeco), l'avis défavorable de la CRAT, celui du Parc Naturel des Plaines de l'Escaut (B), du Parc Naturel régional Scarpe-Escaut (F), les critiques de centaines de riverains, d'écologistes et de naturalistes, peu à peu donc le Gouvernement semble prendre conscience du caractère gaspilleur en eau, en énergie et en espaces naturels de ce projet. Le promoteur a déjà été chargé de revoir sa copie, mais semblerait cependant avoir beaucoup de difficultés à comprendre les messages qui lui sont adressés et persisterait dans le maintien de toutes ses activités gaspilleuses, polluantes et destructrices de calme et de nature.
Le Gouvernement wallon, visiblement mal à l'aise, n'en finit pas de reporter sa décision.
Au niveau sous-régional, le Conseil de Développement de la Wallonie Picarde (c'est de ce nom nettement plus vendeur (?) qu'a été rebaptisé le Hainaut Occidental) a décidé de se pencher sur le projet fin octobre en auditionnant les différents acteurs: promoteurs (jusqu'ici très taiseux), opposants (jusqu'ici très actifs), communes, parcs naturels, IDETA, etc. On ne peut qu'espérer que les pilotes de la Wallonie Picarde diront leur opposition à ce projet totalement antinomique à toute politique de développement durable, notion sur laquelle ils entendent fonder leur sous-région. Faute de quoi, leur Wallonie Picarde devrait plus pertinemment s'appeler Alpes Occidentales, comme le suggèrent les opposants qui rappellent l'existence du centre Ice Mountain à Comines (dans l'ouest du HO), le projet Snow Games à Lessines (à l'est) et ce dernier projet à Maubray (au centre). La neige artificielle sera-t-elle le ciment de la Wallonie Picarde?
Voir le site de la Coordination Internationale des Alpes Occidentales: www.c-i-a-o.eu

Demain la chasse?
Si le Gouvernement wallon veut poursuivre dans sa vocation de soutien aux projets de beauf, on peut, par exemple, lui suggérer de concrétiser une idée qu'avait lancée l'ineffable José Happart, voici quelques années alors qu'il était Ministre de l'Agriculture et de la Ruralité. Visitant la réserve naturelle des Marais d'Harchies, seule zone "Ramsar"* de Wallonie, il avait suggéré d'y créer une école de pêche. Peut-être pourrait-on aussi envisager d'ouvrir les réserves naturelles à la chasse et les sentiers pédestres aux quads...
En attendant, l'avenir wallon, s'appuyant sur la F1, la moto et le ski, s'annonce enfin rayonnant.
Voilà poukwé no s'tons firs d'iess wallons!
Michel Guilbert

* La convention de Ramsar protège les zones humides d'une grande richesse naturelle. Il s'agit d'un label international.