mardi 5 octobre 2010

Il n'y a pas de pire sourd...

Que faire pour sortir la Belgique de l'ornière dans laquelle elle s'est fourrée? On me le demande. Je me le demande. Qui jouera le rôle de la dépanneuse? Faut-il faire appel à Europe Assistance? C'est une des pistes. L'Union européenne sait que l'indépendance de la Flandre ouvrirait la boîte de Pandore. Demain, les Ecossais, les Gallois, les Bretons, les Siciliens, les Catalans, les Basques, les Irlandais du nord, les Italiens du nord, les Luxembourgeois du sud, les Estoniens de l'est (tout est possible, allez savoir!) s'engouffreraient dans la brèche. L'Europe a donc logiquement dû envoyer des messages aux chantres de la nation flamande. A dû (ou devrait) leur faire comprendre que jamais elle ne la reconnaîtrait. Les raisons ne manquent pas. L'Union européenne repose sur le principe de la solidarité: les Etats les plus nantis contribuent à aider les plus "en retard de développement" à se remettre à niveau. Voilà ce qui s'appelle solidarité. Or, c'est précisément cette valeur que les Flamingants veulent mettre à mal en Belgique. Si demain un (encore à ce jour) hypothétique Etat flamand devait voir le jour au sein de l'Union européenne, il contribuerait, indirectement cette fois, à soutenir la Wallonie, quelle que soit la forme de celle-ci. Cherchez l'erreur. Ou l'incohérence. Ou l'absurdité. Et biffez la mention inutile, s'il devait y en avoir une.
La solution peut donc venir de l'Europe. Mais aussi de Flandre bien sûr. Si les autres partis démocratiques avaient le courage de mettre la NVA hors jeu pour former une majorité sans elle. Ce qui ne sera pas le cas. On a compris que, pour d'inexplicables raisons (1), le CDV s'est intimement scotché à la NVA. Il pense comme elle, rêve comme elle, ricane comme elle. Il est l'ombre de son ombre. Il pourrait être l'ombre de son chien, l'ombre de sa main. Peut-être même se teindrait-il en blonde. On a compris qu'il ne fallait rien en attendre. Reste l'opinion publique flamande. On a un peu entendu les syndicats nationaux affirmer que les priorités sont ailleurs. La FGTB se dit révoltée par l'idée de la régionalisation de l'impôt sur les personnes physiques et de l'impôt des sociétés. Elle voit l'Etat social menacé. Mais la réaction est peu forte et guère audible. Il faudrait que la rue se fasse entendre. On nous dit que la majorité des Flamands tient à la Belgique. Mais la rue semble bien tranquille ces temps-ci. Une solution à la crise? Honnêtement, en ce moment, Anne, ma soeur Anne, je ne vois que le soleil qui poudroie et l'herbe qui verdoie. En fait, l'herbe verdoie peut-être, mais sa verdoyance est peu visible à cause des feuilles mortes qui la recouvrent. Bref, et désolé, de mon point de vue, le temps n'est guère à l'optimisme, vous l'aurez compris.

(1) en fait elles sont parfaitement explicables puisque trivialement électoralistes, même si on sait que les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie. Le positionnement du CDV semble relever d'une attitude politique naïve, ou absurde, ou simpliste. En tout cas ahurissante.

Ps-scriptum: pour essayer de comprendre un peu mieux ce bazar et surtout pour en rire, voir "La Flandre pour les nuls", par Bert Kruismans, à la salle La Fenêtre à Tournai le samedi 16 octobre à 20h (www.lafenetre.be).

1 commentaire:

gabrielle a dit…

On peut aussi écouter Bert Kruismans, délicieusement décoiffant et rafraîchissant, le vendredi matin sur les ondes de Matin Première aux environs de 8H30 (chronique 'Café serré').