jeudi 14 octobre 2010

Une bonne et une mauvaise nouvelle

La bonne nouvelle, c'est que la Belgique existera toujours en 2018. Certains y croient en tout cas. Ils ont déposé, conjointement avec leurs collègues néerlandais (entendez par là les Pays-Bas, que les choses soient claires), la candidature de la Belgique pour une Coupe du Monde cette année-là. Alain Courtois, ce soir, se dit confiant. Dans tous les journaux, parlés ou télévisés - et sans doute écrits, qui l'interrogent.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'il s'agit de la Coupe du Monde de Football. Et là, on est moins sûr que ce soit la meilleure des idées. La Fifa, la Fédération internationale de Football, pose, pour cette organisation, ses conditions. Elles sont nombreuses.
Passons-les en revue. La FIFA exige un accès gratuit au territoire belge pour les personnes qui doivent être en possession d'un visa. Elle exige l'octroi de permis de travail en quatrième vitesse. Peut-être même en cinquième. Elle veut que ses revenus, ses dépenses et celles de ses partenaires soient exonérés d'impôts. Qu'elle et ses amis puissent convertir en euros des dollars et des francs suisses sans coût. (On s'interroge: pourquoi des francs suisses? La Suisse est-elle déjà qualifiée pour la Coupe du Monde 2018?) La FIFA veut un accès gratuit aux installations de télécommunication. Elle exige que dans un rayon de deux kilomètres autour des stades qui accueilleront cet événement planétaire seules les publicités de ses sponsors soient affichées et que les cafetiers situés dans le même rayon ne puissent vendre que la bière du sponsor officiel. Tandis qu'elle puisse vendre dans ces mêmes stades ses produits dérivés. On voit par là que la FIFA veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. Et qu'elle n'aime pas la contrainte. Willy Borsus, vice-président du MR, joue à merveille le rôle de la crémière: "il faut savoir ce que l'on veut, déclarait-il dans LLB du 4 août dernier. Et si l'on veut concurrencer les autres nations concurrentes, il faut être attractif", ajoutait-t-il, signifiant par là qu'il faut être plus libéral qu'il ne l'est. Ce qui n'est pas rien, on en conviendra. On s'interroge: les citoyens habitant dans un rayon de deux kilomètres autour des stades pourront-ils encore boire de l'eau? Seront-ils forcés de boire la bière du sponsor? On attend impatiemment la Coupe du Monde de Foot 2018 et on se dit qu'on vit quand même une époque formidable.

1 commentaire:

gabrielle a dit…

Si vous avez le temps, lisez le bouquin (Carton rouge!) d'Andrew Jennings, journaliste anglais le plus détesté (euphémisme) de la FIFA et de son président. Quatre ans d'anquête sur les dessous peu reluisants de cette organisation.