vendredi 2 mai 2014

Nouvel aristo

C'est l'histoire d'un homme, jeune alors, qui fut un espoir pour de nombreux militants du Ps wallon. Il incarnait le changement, il allait rénover ce vieux parti gangréné par des affaires à répétition.
Vingt ans plus tard, c'est devenu un cumulard qui a fait reculer les règles de son parti pour pouvoir être partout. Le Ps du Hainaut occidental interdisait à un mandataire de ses rangs d'être à la fois parlementaire et bourgmestre ou échevin d'une ville de plus de cinquante mille habitants. L'imperator de Wallonie picarde a fait sauter la règle. C'était nécessaire car il est indispensable. Qui d'autre que lui pourrait à la fois présider le gouvernement wallon et celui de la Communauté française, tout en étant bourgmestre de Tournai (où il s'est auto-parachuté) et grand chef de la Wapi?
Rudy Demotte méprise les règles de l'institution qu'il préside. Il refuse d'être "bourgmestre empêché",  se dit "bourgmestre en titre", et donc, en dépit des décrets dont il est censé être le garant, bourgmestre de facto de Tournai, une ville avec laquelle il "communie" (sic - et on est prié de ne pas rire).
Aujourd'hui, ce bourgmestre qui ne peut l'être mais l'est quand même annonce qu'il rempilerait volontiers à la double fonction de ministre-président (1).
On voit par là que l'ambition personnelle est toute puissante et nuit à la démocratie. Et qu'il faudrait changer les règles: un seul mandat à la fois et deux ou trois au grand maximum, et puis céder la place. Passer de gouvernant à gouverné quand d'autres feront, pour un temps aussi limité, le chemin inverse. Il faut mettre fin au professionnalisme politique, à l'aristocratie élue (selon les terme de David Van Reybrouck) (2) dont le petit marquis de Wapi est l'illustration.

(1) www.lesoir.be/533791/article/actualite/belgique/elections-2014/2014-05-01/rudy-demotte-candidat-sa-propre-succession
(2) David Van Reybrouck: "Contre les élections", Babel - Actes Sud, 2014.

(re)lire aussi sur ce blog, notamment (il y en a beaucoup d'autres sur le même monarque):
- "Un homme providentiel", 18.02.2014.
- "Premiers communiants", 04.12.2012.
- "Pêcheurs empêchés", 13.10.2012.
- "Shizophrénie", 25.11.2011.

2 commentaires:

Grégoire a dit…

Dans l'article du soir, il y a cette phrase suivante "comme candidat socialiste à la poursuite de ma mission à la tête du Gouvernement wallon". Ma mission...
Cela donne un côté "élu", mais pas vraiment dans le registe électoral.
A part lui, tous ces professionnels de la politique seraient-ils capables de faire autre chose? Quelque chose de productif qui produirait de la richesse, par exemple...

Michel GUILBERT a dit…

C'est vrai. On se demande ce que fait au Parti socialiste plutôt que dans un parti chrétien ce missionnaire si dévoué, qui a le sens du sacrifice et qui communie avec sa ville. C'est une vocation pour lui que d'occuper toutes ces fonctions.