mercredi 25 novembre 2015

Qu'est-ce que vivre en son pays?

A l'heure où il apparaît de plus en plus clairement que la volonté de certains d'accrocher chacun à ses origines crée des clivages entre les citoyens, voici - pour nourrir le débat - une série de réflexions de différents auteurs, aux origines diverses, sur l'intégration et l'assimilation, sur le communautarisme et les quotas.

« Qu’on fasse des réserves sur l’assimilation dans le contexte de l’Afrique coloniale, parce que c’est de l’impérialisme de vouloir transformer les autres, cela se conçoit parfaitement. Mais qu’on me dise qu’un enfant né sur les bords de Seine ne doit pas être assimilé, c’est-à-dire qu’il ne doit pas se fondre dans le modèle culturel de son espace de vie, qu’il doit conserver ses racines, qu’il doit rester « scotché » à ses origines, alors je ne comprends plus rien. Et d’autant moins que cette conception de la fidélité à la culture ne s’applique qu’aux enfants noirs et arabes ou maghrébins, c’est-à-dire à  ceux dont la différence est visible, à eux qui sont d’origine jugée inférieure et qui ont un faciès non soluble dans la couleur ambiante. Nier l’assimilation d’un enfant noir né et élevé en France et la lui refuser, cela s’apparente à la croisade de Don Quichotte, à de l’inconscience et à du racisme. (…) « Les descendants des ouvriers polonais des mines du Nord et de l’Est de la France sont-ils assimilés ou non ? Sinon, qu’est-ce qu’ils sont ? Qui s’en soucie ? Personne ne s’en préoccupe parce qu’ils sont blancs, donc ils correspondent à l’image locale. Qui pousse des cris effarouchés quand Sarkozy, Balladur, Gomez, Fernandez, Platini se réclament fort logiquement de la France ? Qui leur martèle qu’ils ne doivent pas oublier leur culture, leurs racines, leurs origines, sauf à penser que la Hongrie, la Turquie, le Portugal ou l’Italie n’ont ni racines ni cultures ? (…) Pourquoi me regarde-t-on bizarrement quand je dis que je suis bourguignon ? Savez-vous pourquoi je ne serai pas un bourguignon comme les autres ? Tout simplement parce que je suis noir et que la France n’est pas encore acquise à la multiculturalité. » (…)
Le discours des enseignants sur les cultures d’origine des enfants scolarisés est totalement déplacé au sein de l’école républicaine et crée un profond malaise. Je m’oppose à ce que l’Education Nationale tienne compte des cultures d’origine des élèves, parce que cette prise en compte est impossible, mais aussi parce qu’elle n’a pas lieu d’être pour quatre raisons. Elle est ségrégative et infériorisante puisqu’elle ne concerne que les immigrés jugés subalternes ; ce n’est pas le rôle de l’Education Nationale ; aucun enseignant n’est censé connaître les dizaines de cultures composant ses classes ; il appartient aux parents de parler de leurs origines à leurs enfants s’ils le veulent et d’autres espaces sociaux – les associations spécialisées – peuvent y suppléer en cas d’incapacité des parents, mais jamais l’école républicaine, lieu d’apprentissage et d’ancrage de l’égalité et de la fraternité, de l’uniformisation. »
Gaston Kelman : « Je suis noir et je n’aime pas le manioc », édit. Max Milo, Paris, 2003.


« Nous les enfants de l’outre-mer, nous n’avons pas cessé de croire aux vertus du mérite républicain. Les passe-droits provisoires nuisent à l’intégration sur le long terme. La poudre aux yeux de la discrimination positive exhale les relents d’une vieille manipulation post-coloniale. Au secours ! Nous n’avons pas besoin de quelques hochets mais de projets scellés avec cœur, avec humanité et respect.
Devant le trouble créé par Nicolas Sarkozy, Raymond Domenech, le sélectionneur national de l’équipe de France de football, clarifie le propos : « Quand je fais ma liste, je n’ai pas de quotas. Je ne me dis pas : je dois mettre tant de Blancs, de Beurs ou de Noirs… Moi, je ne vois que des bleus. » (…) Personne ne sait comment instaurer la discrimination positive. Quels critères retenir pour les quotas ? Faut-il entrer dans des calculs fondés sur les groupes religieux, la nationalité ? Qui a droit à quoi sur la base de sa couleur ? A partir de quand est-on partie intégrante des « minorités visibles » ? Va-t-on établir des listes d’avancement en fonction des nuances de la peau ? Tant d’incertitudes, de récriminations et au bout, un vrai sentiment d’injustice face à une nouvelle loterie. Pourquoi lui et pas moi ? (…) Affirmer que nous, Français, partageons une identité ne veut pas dire exclure la culture des autres, dominer les patrimoines importés. Affirmer notre identité signifie que nous partageons l’essentiel : les principes à caractère universel basés sur l’égalité entre les êtres, la parité homme-femme, la dignité humaine, le respect de autres. Ce ne sont pas des idées à la carte, formatées, adaptées en fonction de groupes religieux ou ethniques derrière le paravent d’une République. » (…)
Nul besoin d’être réactionnaire pour entendre la proposition de Jean-Paul Brughelli, professeur de lettres à Montpellier : « Il faut apprendre à tous les élèves une culture commune et laisser la culture familiale à la maison. »
Dans cet esprit, Amin Maalouf – l’écrivain né au Liban mais qui a choisi d’écrire en français – affirme : « la culture jette des ponts… Le plus important dans nos histoires, ce sont les parcours et non les racines. »
Memona Hintermann, "Tête haute", JC Lattès, 2007

« Parce qu’elle remet en cause le principe républicain de l’égalité entre les citoyens, la « discrimination positive » risque de provoquer tout le contraire de l’égalité mais aussi des effets pervers et indignes d’une république. (…)
Enfermer les gens dans leurs origines, c’est tout simplement les empêcher, de facto, de faire partie de la société à laquelle ils appartiennent et c’est les mettre, en même temps, dans une position fort inconfortable. Comment regarderait-on dans une entreprise celui ou celle qui aurait été recruté en raison de  son appartenance à un groupe ethnique ou religieux ? Avec mépris et condescendance, et ce, même si sa compétence est avérée, puisque la seule chose qui apparaîtrait en amont serait son appartenance à une minorité donnée. (…)
Le fait de permettre aux étrangers résidant en France de s’intégrer sans avoir à renier pour autant leurs racines devrait être le principe fondamental  préalable à l’élaboration d’une quelconque politique d’intégration. Car l’intégration n’est pas l’ « assimilation ». La France ne doit pas, même inconsciemment, exiger une assimilation de la part de ceux qu’elle a accueillis ou qu’elle compte accueillir. L’assimilation est un choix personnel, voire une démarche philosophique de la part de l’étranger ou de celui qui est né de parents étrangers, seul apte à décider d’épouser intégralement la culture, les mœurs et les traditions françaises et à décider de franciser son prénom, ce qui implique, pour lui de délaisser la tradition de ses aïeuls. Quand l’intégration relève du seul pacte républicain : l’étranger accepte de se conformer au cadre laïc et de respecter les valeurs de la République, et en retour ses propres droits sont garantis par la loi. »
Mohamed Sifaoui : "Combattre le terrorisme islamiste", Grasset 2007.

Dans « La tentation obscurantiste », Caroline Fourest rappelle l’histoire d’Ayaan Hirsi Ali, députée néerlandaise qui fut menacée de mort par des islamistes pour avoir écrit le scénario de Soumission, un court-métrage dénonçant le sexisme de la charia qui a coûté la vie au réalisateur Théo Van Gogh. Née en Somalie, excisée à l’âge de cinq ans, elle a fui un mariage forcé et s’est réfugiée aux Pays-Bas. Elle y est devenue députée dix ans plus tard. Protégée en permanence par des gardes du corps, elle a voulu se battre contre l’excision et les mariages forcés, mais s’est fait traiter de « pasionaria islamophobe », y compris par des gens qui sont les premiers à défendre les droits de la femme et de l’enfant.
« Le multiculturalisme d’aujourd’hui, dit-elle, signifie réguler les gens en fonction de leur communauté, de leur religion et de leur culture. Très bien. Mais que fait-on des individus ? Les gays, les femmes, les enfants ? Ceux qui ne veulent pas suivre les lois de la communauté ? Ce système est un cauchemar pour les femmes comme moi qui se sont enfuies de pays où le système les subordonne aux hommes et qui viennent dans cette société pour être égales. Soudainement, les multiculturalistes vous rappellent à l’ordre et vous disent non pas vous ! Vous, vous devez rester avec votre communauté et écouter votre père, votre frère, votre mari. On ne vous aidera pas… C’est ça l’égalité ? Quand on y réfléchit, le multiculturalisme est un système purement raciste. »
Ayaan Hirsi Ali, ex-députée néerlandaise, cité par C. Fourest, 
in « La tentation obscurantiste ».

« Les deux pays européens à la pointe du modèle multiculturaliste, la Hollande et l’Angleterre, ont été sérieusement ébranlés dans leurs convictions ces derniers mois. L’assassinat de Van Gogh et l’attentat de Londres du 7 juillet, commis entre autres par un citoyen d’origine pakistanaise issu des classes moyennes soulève des questions. Le modèle multiculturaliste favorise-t-il vraiment l’harmonie sociale par le respect des différences, ou exacerbe-t-il les divergences au point de mettre en danger 
le vivre-ensemble ?
C’est au moment même où l’Angleterre et les Pays-Bas ont décidé de se poser ces questions, souvent à la demande de citoyens de culture musulmane, que la France envisage de torpiller son modèle universaliste.
Il n’est pas parfait, il est même trop souvent mis au service d’anathèmes visant à protéger la norme et à faire traire l’exigence d’égalité. Mais faut-il abandonner un idéal parce qu’il n’est pas encore atteint ou, au contraire, se donner les moyens de le réaliser ? On peut être universaliste sans être assimilationniste ou normatif.  L’universel n’interdit en rien l’existence de mouvements identitaires permettant d’enrichir la norme par la diversité culturelle, ni de combattre les discriminations se mettant en travers de l’universel, au contraire. Mais pas en adoptant des mesures communautaristes comme la délégation du lien social à des groupes religieux, ce qui enferme les individus dans leur appartenance confessionnelle au risque de les soumettre aux diktats communautaires. Voire les soustrait, sinon en droit du moins dans les faits, à la protection des lois de la République. »
Caroline Fourest : "La tentation obscurantiste", Grasset 2005.

« Le système britannique parvient à gérer mieux que d’autres une plus grande affirmation des différentes communautés.
De nos jours, le gouvernement britannique lui-même semble oublier la condition première du modèle britannique en essayant de répondre à la demande de reconnaissance publique de communautés particulières. Il favorise par exemple la subvention d’écoles confessionnelles. (Amartya) Sen (1) estime que c’est regrettable parce que cela conduit à donner la priorité à l’une des identités des individus – souvent l’identité culturelle ou religieuse -  par rapport à toutes les autres, au moment où il est essentiel que les enfants élargissent leur horizon intellectuel. Avec ce type de séparatisme scolaire, les Britanniques disent : « Telle est votre identité et rien d’autre ». Cette approche relève du communautarisme, pas du multiculturalisme.
Au cours de ces dernières années, le modèle « français » a également donné cours à des erreurs d’interprétation quant à ses fondements, l’authentique intégration dans la vie sociale, ce qui passe par une véritable égalité en termes d’accès aux services publics, aux services d’aide sociale, à l’école et à l’université, à l’emploi et ainsi de suite. Le républicanisme garantit à chacun les mêmes droits, indépendamment de ses identités, pour parvenir à une égalité universelle. Il ne nie pas les identités distinctives de chacun et donne le droit de les exprimer au sein de la sphère privée.
La tentation du communautarisme dont les Français débattent depuis au moins dix ans vient du désir de transformer l’échec de parvenir à une véritable égalité en quelque chose de positif. Le communautarisme permet l’intégration par défaut dans les espaces clos des différentes communautés – ce que Sen appellerait une forme d’emprisonnement par la civilisation ».
Jean-Paul Fitoussi : "Non à l’emprisonnement identitaire !", La Libre Belgique, 04.01.08.

« Pendant des années, l’on s’est torturé les méninges à propos du foulard islamique. Quand la loi d’interdiction dans les écoles a été votée, son application est passée comme une lettre à la poste. La preuve a été faite que la plupart des musulmans n’y étaient pas hostiles. (…)
La diversité culturelle et le multiculturalisme sont deux choses différentes. La diversité n’empêche pas l’adhésion à des valeurs communes (la liberté d’expression, l’égalité des sexes, etc.), alors que le multiculturalisme conduit à la juxtaposition de valeurs qui, par hypothèse, sont antagonistes. Je l’ai déjà dit : ce que les démocrates ne feront pas pour l’intégration des immigrés, les fascistes le feront pour leur expulsion. »
Elie Barnavi, historien : interviewé par le Vif/l’Express, 19.06.2009.

« Même les sympathiques alterrégionalistes, les défenseurs d’une « diversité culturelle » plus soucieuse d’appartenance locale que d’appartenance au monde, devraient se poser des questions. Si cette identité d’origine se nourrit principalement des passions nationales et religieuses, il est clair que plus elle est forte, plus la liberté est faible. Du point de vue de l’espèce, plus il y a d’identité de groupe, moins il y a de liberté. Si je suis, avant tout, d’une nation, d’une ethnie, d’une religion et d’une famille, que me reste-t-il pour être autre chose que ce qui est prévu par le programme national, ethnique, religieux et familial ? Que suis-je d’autre que le chien de Schopenhauer ? Dans ce cas, la part de l’espèce approche les 100%. 
Et la part d’accomplissement du désir personnel de réussir sa vie est proche de zéro. »
Philippe Val : "Traité de savoir-survivre par temps obscurs", Grasset, 2007.

« Bien sûr qu’il faut renforcer la diversité culturelle, mais en tenant compte de la culture populaire, celle qui est commune aux jeunes Belges et aux jeunes issus de l’immigration, indépendamment de l’origine ou de la religion. Or quand on parle de diversité on pense par exemple à la culture musulmane, mais moi je pense plutôt que les jeunes ici ont innové – même s’ils n’arrivent pas à la verbaliser – avec une culture mixte, qui n’a pas beaucoup de rapports avec la culture traditionnelle musulmane. Ces jeunes sont plus capables de parler de leur culture que des gens qu’on fait venir du pays d’origine… Ils sont déjà assez fragilisés, pleins de questions, ils manquent de balises et on vient compliquer les choses en leur disant : votre culture, c’est ça… quelque chose qu’ils ne connaissent pas, que leurs parents ne leur ont pas transmis. Alors qu’il existe une identité bruxelloise qu’il me paraît important de défendre en mixant les publics. »

Nordin Boulahmoum, codirecteur de la Mission locale de Forest, 
« Pour faire de la culture, il faut bricoler ! », in Politique, juin 2005


Le lauréat du prix Nobel d’économie Amartya Sen explore comment les « civilisations » statiques et en vase clos conduisent à une fragmentation du monde et sont source de conflits. Et il montre comment ce processus peut être renversé. 

Amartya Sen s’est acquis une renommée internationale (et a mérité un prix Nobel) grâce à ses travaux novateurs en économie, mais la lecture de son dernier ouvrage, Identity and Violence: The Illusion of Destiny, révèle clairement que sa curiosité intellectuelle et sa préoccupation pour le genre humain débordent les limites d’une seule discipline.

Dans cette magistrale et fascinante enquête philosophique, il examine comment les paramètres que nous choisissons pour nous définir façonnent notre culture planétaire. Amartya Sen croit que, de plus en plus, des gens vivant dans des régions situées aux antipodes les unes des autres choisissent de se définir selon des paramètres très étroits – souvent uniquement en fonction de leur religion ou de leur nationalité. Au cours d’une conversation tenue à la suite de la conférence organisée par le CRDI qu’il a donnée à Ottawa le 12 avril 2006, il a qualifié ce processus de « réduction des êtres humains, nous obligeant à demeurer des personnes unidimensionnelles, opposées à tout ce qui leur est extérieur. »

Ce n’est pas qu’un fort attachement à un lieu, une culture ou une communauté soit forcément un mal en soi. Amartya Sen signale dans Identity and Violence que l’attachement à une culture et à une communauté est au cœur même de ce que les théoriciens du développement appellent le « capital social » : une force invisible quoique puissante, capable d’entraîner de grands changements bénéfiques.

Par ailleurs, il n’existe aucune raison de croire que le fait de se sentir lié à sa communauté puisse nous empêcher de nous définir en termes plus larges et de faire preuve de tolérance et d’empathie envers les autres. « Nous appartenons simultanément à toute une gamme de catégories », souligne Amartya Sen, qui dit se définir lui-même comme « un Asiatique, un citoyen indien, un Bengali d’origine bangladaise, un citoyen américain ou britannique… un homme, un féministe » et ainsi de suite.

Toutefois, Amartya Sen croit que c’est lorsqu’une personne met l’accent sur un seul paramètre de son identité qu’elle s’expose à des problèmes. Elle devient alors vulnérable à la manipulation de la part des partisans du chauvinisme ethnique – attitude qui a toujours provoqué des effusions de sang sur son passage, que ce soit en Allemagne nazie ou en Irlande du Nord, au Nigéria ou au Rwanda, en Inde ou au Pakistan, et dans bien d’autres régions du globe.

Cette tendance à se définir en fonction d’un seul paramètre s’est accentuée avec la mondialisation de l’économie et de la culture. Pour Amartya Sen, ce phénomène s’explique en grande partie parce que l’on croit à tort que la société « moderne » est synonyme de culture occidentale, ou qu’elle en est le produit. Il croit par ailleurs que cette conception du monde est intimement liée à une interprétation erronée de l’histoire. Ainsi, fait remarquer l’auteur, alors que les sciences et les mathématiques sont souvent tenues pour des « inventions » occidentales, déjà, au Ve siècle, le mathématicien indien Aryabhata expérimentait des notions de trigonométrie, jonglait avec des modèles d’attraction gravitationnelle et élaborait des théories sur la rotation de la Terre – pendant que l’Occident était encore dans la noirceur. Il montre également que les notions de démocratie et de liberté individuelle – bien qu’ayant suscité la controverse partout où elles ont été introduites – ont des racines historiques plus profondes en Orient qu’en Occident.
« Au début du XVIe siècle, écrit Amartya Sen, lorsque l’hérétique Giordano Bruno a été brûlé sur le bûcher de Campo dei Fiori, à Rome, Akbar, le grand empereur moghol (né et mort dans la foi musulmane), venait de terminer à Agra son colossal projet de codification juridique des droits des minorités, qui incluait la liberté de religion pour tous. »
Cette vision de l’auteur d’une civilisation planétaire – issue de siècles d’échanges culturels et intellectuels constants – est à l’opposé du « choc des civilisations » proposé par les théoriciens politiques occidentaux contemporains, mais soutenu avec enthousiasme, fait remarquer M. Sen, par les fondamentalistes islamiques, désireux de voir leurs adeptes rejeter les valeurs « occidentales ». Amartya Sen croit que l’un des grands défis de toutes les nations du monde est de se libérer du « cloisonnement des civilisations » proposé par les tenants de la vision voulant que le monde moderne soit une réalisation occidentale, et que le monde non occidental devrait s’attacher à faire valoir son rôle de précurseur de l’innovation dans les sphères sociale, culturelle et scientifique.
Tiré de www.idrc.ca/fr/ev-98462-201-1-DO_TOPIC.html

2 commentaires:

Pascal Vermoeren a dit…

Merci pour ce condensé de riches réflexions.
Peut-être une solution pour le problème d'uniformisation des caractères: copier les textes dans un logiciel type "bloc-notes" et les coller ensuite dans votre article.

Michel GUILBERT a dit…

Merci. Ca marche!