mardi 17 novembre 2015

Les crétins psychopathes

Jamais le dessin de Cabu n'aura été - hélas, 128 fois hélas - aussi pertinent. Mahomet doit disparaître sous ses larmes de se voir aimé par ces crétins obscurantistes qui ont, à plusieurs endroits dans Paris, tué aveuglément en criant qu'Allah est grand. Alors qu'il est minuscule, réduit en miettes par des barbares qui affirment agir en son nom.



Comment des jeunes éduqués dans nos écoles, au XXIe siècle, qui ont, selon les témoignages de certains de leurs proches, vécu une vie normale de jeunes, joué au foot, dragué des filles, bu et fumé, fait la fête, eu des espoirs, des joies et des déceptions, comment peuvent-ils se laisser ainsi fanatiser, rejoindre une secte violente et basculer dans l'abjection et la sauvagerie organisée? Quelle faiblesse d'esprit a pu les pousser à mourir en massacrant des innocents (chrétiens, athées, juifs, musulmans, agnostiques) qui avaient l'audace d'assister à un concert ou à un match de foot, de faire la fête ou de passer un bon moment avec des amis dans un restaurant? Quelle vision avaient-ils de la vie pour se muer en semeurs de mort? S'ils ont tué aveuglément, c'est qu'aveugles ils le sont. Incapables de voir les bienfaits de la société dans laquelle ils sont nés et ont vécu, incapables de se ranger du côté de la vie, incapables d'anticiper les suites qu'engendreront leur ignominie: le renforcement de l'extrême droite; la stigmatisation des musulmans; la méfiance vis-à-vis des candidats réfugiés, voire leur rejet, eux qui précisément fuient la violence des djihadistes; la libération de la parole d'imbéciles en tous genres (qui ne valent évidemment pas la peine qu'on relaie leurs délires et leurs haines). Ils veulent défendre leur pseudo Etat islamique qui prétend vouloir libérer les Syriens du joug du clan Assad. Et résultat: tout le monde va tomber sur le dos de Daech en épargnant le boucher de Damas, sept fois plus meurtrier encore. Leur bêtise est abyssale. Un professeur de psychopathologie (1) explique que nombre de ces jeunes, en recherche  d'identité, trouvent dans le djihadisme une raison d'exister. Si l'on peut dire. Puisqu'il s'agit de tuer et d'être tué à la fois, de mourir en martyr en pensant rejoindre un dieu dont ils ne savent rien. Ils sont tombés dans le piège que leur tendent les leaders islamistes qui amarrent, comme l'écrit Boualem Sansal, "la foi à la folie": celui des suicides assassins. Ils réalisent le but de la Guerre sainte, comme l'exprime encore l'écrivain algérien: "transformer d'inutiles et misérables croyants en glorieux et profitables martyrs" (2). Exister en mourant, sacré projet de vie! Et finalement, on se le demande: pourquoi tous ces islamistes - y compris et surtout leurs chefs de file - ne se font-ils pas tout de suite sauter pour rejoindre leur dieu, si cela leur fait tellement plaisir ? Voilà qui en ferait tout autant à la planète entière. N'hésitez pas, les gars, on est avec vous.
(A suivre)

La religion fait peut-être aimer Dieu mais rien n'est plus fort qu'elle 
pour faire détester l'homme et haïr l'humanité.
Boualem Sansal , 2084 - La fin du monde

(1) L'Avenir, 16 novembre 2015, p. 32
(2) Boualem Sansal , 2084 - La fin du monde, roman, Gallimard 2015

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