mardi 26 janvier 2016

Fumées toxiques et vents bénéfiques

Pourquoi donc la colère s'exprime-t-elle si souvent par des actes stupides? Pourquoi est-ce devenu normal pour des travailleurs qui protestent, légitimement, contre des suppressions d'emploi, la fermeture de leur entreprise ou la détérioration de leurs conditions de vie, pourquoi donc est-ce presque un réflexe  pour eux de brûler des pneus? La colère ne peut tout excuser. Comment susciter auprès des citoyens un mouvement de solidarité si on provoque une des pires pollutions de l'environnement qu'on puisse trouver? Personnellement, je ne parviens pas à éprouver de la sympathie pour des gens qui répandent autour d'eux de la dioxine ou tout autre poison. On passe à côté d'eux, prudemment, le plus discrètement possible et, dans son for intérieur, on leur fait un bras d'honneur pour répondre à celui qu'ils nous font en agissant de la sorte. Pourquoi ces travailleurs ne s'en prennent-ils pas aux responsables de ce qui leur arrive, plutôt que de crier "après nous les mouches", ce qui est bien la pire attitude qu'on peut avoir si on veut populariser son combat?
Il ne manque pas de moyens de lutte originaux pour se faire des alliés. Les syndicats y réfléchissent-ils?

Autre chose qui n'a rien à voir (quoi que...): je l'ai écrit souvent, le combat anti-éoliennes est souvent hystérique. Ceux qui ne veulent pas de moulins à vent leur trouvent tous les défauts de la terre et estiment que leur maison perdrait, si une éolienne en était proche, toute valeur. 
A Saint-Georges-sur-Arnon, village de 576 habitants dans la région Centre - Val de Loire, tournent déjà onze éoliennes. Visiblement, personne ne s'en plaint (1). Certainement pas la commune qui engrange grâce à elles 140.000 euros chaque année. Ils sont investis dans un plan communal d'amélioration de l'environnement, bref au bénéfice de tous les Georgiens. Un chantier va démarrer bientôt d'installation de neuf autres éoliennes, en financement participatif. L'an dernier, la commune de Saint-Georges-sur-Arnon a vu trente-sept nouvelles familles s'installer sur son territoire (2). Apparemment, les éoliennes ne sont pas fuir tout le monde, loin s'en faut et quoi qu'en disent ceux qui les maudissent.

(1) (re)lire sur ce blog "Et pourtant elles tournent", 12 mars 2015.
(2) La Nouvelle République - Indre, 20 janvier 2016.

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