samedi 9 janvier 2016

Dieu existe, Charlie Hebdo l'a rencontré

Il va falloir se rendre à l'évidence: Dieu existe. Tout le monde l'a reconnu à la une de Charlie Hebdo de cette semaine. Certains y voient le dieu des Chrétiens, d'autres Allah ou Yaveh ou Jehovah. Même des athées l'ont reconnu, lui qui n'est, nous dit-on, qu'esprit. C'est dire si c'est bien lui ou en tout cas l'un de ceux-là. Mais peut-être ne voient-ils pas que c'est le même.
A nouveau, le dessin fait débat et pas ce qu'il indique. Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. Ce dessin est l'arbre qui cache la forêt des dieux au nom desquels il est légitime de faire la guerre et d'agresser ceux qui n'y croient pas. Cette sombre forêt où opèrent les islamistes et leurs idiots utiles (et dangereux) de la gauche anti-colonialiste (et bien plus raciste qu'elle ne le pense).
Dans un coup de gueule pleinement justifié (1), Mohamed Sifaoui explique que oui, hélas, l'assassin court toujours. Depuis des années, le journaliste algérien, menacé de mort depuis longtemps par les islamistes, ne cesse de nous mettre en garde contre ce fléau. En 2007 déjà, dans "Combattre le terrorisme islamiste", il affirmait que (2) "une certaine gauche sert non seulement les intérêts d'islamistes en herbe, qui tentent d'exciter les jeunes des quartiers difficiles, mais aussi ceux d'idéologues salafistes aguerris ayant mis en application une stratégie visant à faire accepter l'islamisme en Europe, et enfin ceux des émules de Ben Laden dont les actions ont considérablement bouleversé les habitudes des sociétés occidentales".
Aujourd'hui, il tempête, avec force, contre tous ceux qui continuent à minimiser le danger ou, pire, à le renforcer. "On oublie, le plus souvent, de parler de la matrice idéologique qui ne cesse d'expliquer, par la voix de prêcheurs et de prédicateurs, en France ou à l'étranger, à travers les réseaux sociaux et les chaînes satellitaires, que le fait de massacrer à la kalachnikov un journaliste blasphémateur est un acte qui plaît à Dieu." Et ce sont aujourd'hui celles et ceux qui défendent la liberté d'expression et s'engagent, au péril de leur vie, contre le totalitarisme islamiste qui se font traiter de terroristes. "Ce cheptel de haineux est toujours là, sous nos fenêtres." (...) Et, dit-il, ils nous demandent "de rester silencieux, y compris devant ces crimes barbares, au nom du pas de stigmatisation. (...) Cette volonté d'anasthésier le débat montre que l'assassin court toujours."

On pouvait penser que ceux qui ne veulent pas voir auraient enfin compris où est le danger et auraient accepté de regarder en face la sinistre réalité, mais non, le monde musulman continue à se mettre la tête dans le sable et à pleurnicher qu'il est mal-aimé et les islamo-gauchistes à prendre le parti des fascistes qui ont pris l'islam en otage.
Grâce à tous ceux-là, l'islamisme continue à gagner du terrain, de manière parfois plus rampante, comme dans les universités ou les hôpitaux. Dans les universités, ces vénérables institutions d'apprentissage des sciences, les lieux de prière et les signes religieux se multiplient  et des cours de biologie sont régulièrement contestés par des créationnistes (3). Dans les hôpitaux, il devient courant "que des musulmans intégristes accompagnent des femmes entièrement voilées et refusent qu'elles soient examinées par des hommes" et que "des patientes refusent l'entrée d'un homme, même médecin, dans leur chambre d'hôpital" (4). Et celles et ceux qui s'opposent à ces pratiques et attitudes intégristes se font traiter d'islamophobes, si pas de racistes, par les obscurantistes de toutes obédiences. "Ainsi, pour la gauche de la gauche, écrit Richard Malka, la laïcité consiste-t-elle dorénavant à accepter des accomodements raisonnables de la République aux religions plutôt que de réclamer des accomodements raisonnables des religions à la République." (5).
Voilà pourquoi, à force de crier à l'islamophobie, elle se répand. Comment ne pas craindre une religion qui veut, par la force, imposer ses règles dans l'ensemble de la société? "J'ai peur des religions, dit encore Richard Malka, parce qu'elles portent un absolutisme qui menace mes libertés et mon libre-arbitre, et je ne vois pas pourquoi on aurait le droit de craindre le christianisme, le judaïsme et pas l'islam. Le simple fait de l'écrire crée un malaise, car la peur, justement, a gagné les esprits. Pas la peur des terroristes, mais celle que nous font ressentir les chasseurs professionnels d'islamophobes. (...) Nous devrions pouvoir exprimer les mêmes analyses critiques à l'égard de toutes les religions parce que nous considérons égaux en esprit critique tous les croyants. Renoncer à cette exigence au nom d'une posture, c'est cela le racisme."
Finalement, devrons-nous nous revendiquer comme islamophobes pour apparaître comme anti-racistes et défendre la laïcité? "Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe", affirme Elisabeth Badinter (6), "qui a été pendant pas mal d'années le stop absolu, l'interdiction de parler et presque la suspicion sur la laïcité. A partir du monent où les gens auront compris que c'est une arme contre la laïcité, peut-être qu'ils pourront laisser leur peur de côté pour dire les choses."

Le jour où la souffrance ne sera plus vue comme une obscénité et que la violence ne sera plus vue comme une toute-puissance fascinante là où elle n'est que le témoignage d'une impuissance, alors se profilera l'horizon de la liberté.
Elsa Cayat, psychanalyste, membre de l'équipe de Charlie Hebdo, lâchement assassinée le 7 janvier 2015 (citée dans Charlie Hebdo du 6 janvier 2016).

(1) http://www.huffingtonpost.fr/mohamed-sifaoui/oui--lassassin-du-7-janvier-court-toujours_b_8929136.html
(2) Grasset, 2007.
(3) Jacques Littauer: L'université a les foies, Charlie Hebdo, 6 janvier 2016.
(4) Patrick Pelloux: Les djihadistes sur le front de la santé, Charlie Hebdo, 6 janvier 2016.
(5) Richard Malka: Avec ma laïcité de métèque..., Charlie Hebdo, 6 janvier 2016.
(6) sur France Inter, 6 janvier 2016, 8h20
http://www.marianne.net/elisabeth-badinter-il-ne-faut-pas-avoir-peur-se-faire-traiter-islamophobe-100239221.html

Aucun commentaire: