(1) https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/10/24/les-bijoux-voles-au-louvre-qui-ne-valent-que-pour-leurs-metaux-precieux-sont-surtout-des-objets-desuets-et-encombrants_6649087_3232.html
A écouter : Tanguy Pastureau sur France Inter :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/tanguy-pastureau-maltraite-l-info/tanguy-pastureau-maltraite-l-info-du-mercredi-22-octobre-2025-9485674
vendredi 24 octobre 2025
Ciel, mes bijoux !
mardi 21 octobre 2025
Une misogynie plus puissante qu'un séisme
L'école leur étant interdite au-delà de l'âge de douze ans, les filles et femmes afghanes n'avaient plus qu'Internet pour se former, communiquer entre elles et s'ouvrir à l'extérieur. Même cette fenêtre leur est aujourd'hui fermée. Les talibans ont fait couper la liaison à la fibre optique. Son installation en 2007 avait coûté soixante millions de dollars au gouvernement afghan de l'époque et ses neuf mille kilomètres de réseau permettaient de relier aux réseaux mondiaux vingt-six des trente-et-une provinces du pays. Aujourd'hui, cette infrastructure ne sert plus à rien. Il ne faudrait pas que les Afghanes puissent se former. "Le plus terrifiant est la date choisie, écrit Khadija Haïdary (2). Cette décision coïncide en effet avec le quatrième anniversaire de la promulgation par les talibans de la loi interdisant aux adolescentes d'aller à l'école : les cours en ligne étaient l'une des dernières bouffées d'oxygène des jeunes Afghanes privées d'instruction ; pour des centaines de milliers de jeunes filles, la fin brutale d'Internet signe la disparition de leur seul accès au savoir et de tout lien avec le monde extérieur."
Les réfugiés afghans qui vivaient en Iran, au Pakistan, en Europe et d'autres pays sont à présent renvoyés en grand nombre vers leur pays désormais considéré comme apaisé. Apaisé mais en guerre contre ses femmes, victimes de la haine pathologique des talibans. Toutes les femmes afghanes devraient pouvoir se réfugier dans des pays qui respecteront pleinement leurs droits. Et laisser les talibans entre eux. De toute façon, ce pays sent déjà la mort.
(1) https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/09/12/seisme-en-afghanistan-les-femmes-privees-de-soins-en-raison-des-regles-religieuses-edictees-par-les-talibans_6640616_3244.html
(2) Khadija Haïdary, "Afghanistan - L'éducation ne tient plus qu'à la fibre", Zan Times, 23.9.2025, in Le Courrier international, 9.10.2025.
Zan Times est un site d'information et d'enquêtes créé par des femmes journalistes suite à la reprise de Kaboul par les talibans an 2021. Dirigé depuis le Canada, il couvre l'actualité de l'Afghanistan.
dimanche 19 octobre 2025
La guerre sans fin
Et est stupide et naïf celui qui prend Poutine au mot. Borukh Taskin et Aaron Lea rappellent que le 28 mai 2002, après la réunion constitutive du Conseil Russie-OTAN, Poutine déclarait : « L’Ukraine est un État souverain et a le droit de décider de manière indépendante de son adhésion à l’OTAN». Huit ans plus tard, il commençait à envahir l'Ukraine. L’extrémisme de Poutine se manifeste également dans le démantèlement des accords multilatéraux de sauvegarde, dans le retrait de la Russie du Conseil de l’Europe et de la Convention européenne des droits de l’homme, dans la suspension de sa participation au traité New START, dans le rejet des conventions internationales, y compris la Convention contre la torture. Ce "ne sont pas des « signaux » diplomatiques, mais des obus lancés contre la normalité qui a vu le jour dans le monde d’après-guerre", affirment Borukh Taskin et Aaron Lea.
Mais le roi Donald qui s'impose lui aussi comme un autocrate ne veut rien savoir de tout cela et veut réduire la guerre d'Ukraine à une querelle de voisinage. Jamais il ne fera quoi que ce soit pour gêner l'empereur Vladimir pour qui il a tant d'admiration (ou dont il a peur ?).
(1) https://desk-russie.eu/2025/07/28/le-cloaque-et-le-chaos-la-russian-connexion-de-laffaire-epstein.html
(2) https://www.lemonde.fr/international/article/2025/10/18/donald-trump-presse-l-ukraine-et-la-russie-de-conclure-la-guerre-affichant-a-nouveau-sa-confiance-en-vladimir-poutine_6647943_3210.html
(3) https://desk-russie.eu/2025/10/12/la-guerre-sans-fin-de-poutine-ambitions-imperiales-et-moment-de-verite-pour-leurope.html
mercredi 15 octobre 2025
Réparer
(3) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2025/09/impasse-des-religions.html
(4) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-13-octobre-2025-1749423
(5) selon le titre du roman de Maylis de Kerangal.
lundi 6 octobre 2025
Cherche (désespérément) hommes et femmes d'Etat (s'adresser à l'Elysée)
Ces derniers temps, on n'entend plus les Français chambrer les Belges sur leurs difficultés à former un gouvernement.
(La brièveté de ce billet est un hommage à la durée de vie du dernier gouvernement français, celui de Sébastien Le Bref)
(Re)lire sur ce blog : https://moeursethumeurs.blogspot.com/2025/09/une-culture-politique-depassee.html
dimanche 5 octobre 2025
Moteur !
lundi 29 septembre 2025
Puissants comme misérables
L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy a donc été condamné par la justice et sera prochainement emprisonné. Le soir-même, sur le plateau du Journal de France 2, un de ses lieutenants s'indignait : cette condamnation est grave parce qu'elle prouve que la séparation des pouvoirs n'existe pas. On a du mal à le comprendre : on y voit plutôt la preuve qu'elle existe, que la justice est capable, en toute indépendance, de condamner ceux qui votent les lois et sont censés les faire respecter. Cette condamnation, rappelait ce matin sur France Inter (1) Peimane Ghaleh-Marzban, président du tribunal judiciaire de Paris, s'appuie sur plus de dix ans de procédure et un jugement de 400 pages qui en détaille minutieusement les raisons. Ce qui n'empêche pas les critiques en nombre et la dénonciation de "la République des juges". Eh quoi ? Seuls les politiques devraient donc échapper à la justice ?
"Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir", écrivait Jean de La Fontaine dans "Les Animaux malades de la peste". Cette morale est mise à mal par cette condamnation de Nicolas Sarkozy, comme elle l'a été dans d'autres affaires touchant des élus et des mandataires tant de droite que de gauche (2). Mais certains refusent de le voir. Les mêmes qui trouvent la justice laxiste la critiquent si elle condamne l'un des leurs.
(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-du-lundi-29-septembre-2025-1130494
(2) A écouter ou lire, l'éditorial de Patrick Cohen ce matin :
mercredi 24 septembre 2025
Cherchez l'erreur
lundi 22 septembre 2025
Impasse des religions
Après d'autres pays, la France s'apprête à reconnaître l'existence de l'Etat palestinien. Une reconnaissance symbolique qui ne règlera rien. Bien sûr, il est indispensable d'affirmer la volonté de la communauté (on a du mal à croire à la réalité de ce terme) internationale de voir le peuple palestinien être maître de son destin. Mais Israël ne veut pas d'un Etat palestinien à ses côtés. Pas seulement le gouvernement Nétanyahou, mais une majeure partie de l'opinion publique israélienne. Tandis que les Palestiniens, de leur côté, ne veulent pas dans leur majorité de l'Etat israélien.
On n'est pas surpris d'entendre Nétanyahou déclarer que "aucun Etat palestinien ne verra le jour à l’ouest du Jourdain". Il a de plus "confirmé, dimanche, écrit Le Monde (1), sa volonté d’amplifier la colonisation des territoires occupés en Cisjordanie – un objectif qui figurait déjà dans la plateforme de la coalition gouvernementale fin 2022". Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité nationale, d'extrême droite, estime, quant à lui que "la reconnaissance d’un Etat palestinien par des pays comme le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie (…) impose une réponse immédiate : l’annexion immédiate de la Judée-Samarie ». Il appelle également au "complet démantèlement de l’Autorité palestinienne".
Des reconnaissances inconditionnelles (la libération des otages serait logiquement une des conditions qui devraient être imposées) de l'Etat palestinien sont rejetées par l'opposition israélienne. "Depuis deux ans, écrit encore Le Monde, les sondages montrent que l’idée d’une solution à deux Etats – soutenue par une minorité des Israéliens juifs avant même le 7 octobre 2023 – est très largement rejetée. « En tant que familles qui aspirent profondément à la paix dans la région, nous pensons que toute discussion sur la reconnaissance d’un Etat palestinien doit être subordonnée à la libération immédiate de tous les otages. Il ne s’agit pas seulement d’une condition préalable, mais d’un impératif moral et humanitaire », ont condamné, dimanche, les familles des otages, habituellement très critiques de la politique du gouvernement." La droite, le centre et la gauche rejettent également, dans les conditions actuelles, la reconnaissance de l'Etat palestinien.
Selon les sondages, une majorité de Palestiniens s'opposent à la solution à deux états, en partie pour des raisons religieuses. Le partage de la Palestine contredirait les textes sacrés de l'islam. "Cette terre est islamique et il n'est absolument pas permis de l'abandonner, affirmait hier sur Arte (2) Abdel Hamid, imam de la Grande mosquée de Ramallah. C'est un waqf islamique reconnu dans la religion musulmane et il est absolument impossible de s'en défaire, ni en partie ni en totalité. Il n'y aura jamais de coexistence entre l'islam et le sionisme."
Bref, tout le monde se rejette et refuse de reconnaître celui d'en face. La solution à deux Etats, pour logique et attendue qu'elle soit, n'est pas près de voir le jour et la paix n'est aucunement envisagée. Les religions ont aujourd'hui pris la main dans ce conflit. "Il ne s’agit pas d’un retour, estime Haoues Seniguer, professeur des universités en histoire contemporaine des relations internationales à l’université de Montpellier Paul-Valéry (3), car le religieux a toujours été présent dans cette zone du monde marquée par une forte imprégnation du sacré. Néanmoins, le développement d’un religieux létal est beaucoup plus récent. Dans le monde arabe, il apparaît consécutif à la défaite de la guerre des Six-Jours, en 1967. L’échec idéologique et matériel du nationalisme arabe a fait le lit du retour d’une religion idéologisée, tandis qu’en Israël l’absence de solutions pérennes et acceptables sur la Palestine a fait fructifier une rhétorique religieuse agressive. L’hypothèse en toile de fond de mon ouvrage est que, dans le conflit israélo-palestinien, l’absence de solution politique fait le jeu d’un religieux ensauvagé. Moins les solutions politiques se profilent pour une résolution pacifique du conflit, plus la rhétorique religieuse est mobilisée face à des institutions qui ne jouent plus leur rôle, sur le plan tant national que mondial – avec la faillite du droit international."
Hier, à Châteauroux, quelque 80 personnes manifestaient, ensemble mais à distance, pour réclamer la paix à Gaza. "Dans le cortège, les fractures de la gauche étaient à vif", écrit La Nouvelle République (4) qui cite une élue LFI interrogée sur ses relations avec le PS : "De moins en moins frères, de plus en plus ennemis". Comme l'écrit la NR, "quelle qu’en soit la raison, cela traduit que même pour des enjeux de paix, c’est la guéguerre qui règne à gauche". Avec de tels soutiens, la paix au Proche-Orient attendra.
(2) https://www.arte.tv/fr/videos/128952-000-A/la-palestine-cet-etat-qui-n-en-est-toujours-pas-un/(3) https://www.lemonde.fr/le-monde-des-religions/article/2025/09/21/haoues-seniguer-politiste-l-absence-de-solution-politique-dans-le-conflit-israelo-palestinien-fait-le-jeu-d-un-religieux-ensauvage_6642188_6038514.html
Haoues Seniguer est l’auteur de "Dieu est avec nous ! Le 7-Octobre et ses conséquences. Comment les religions juive et islamique justifient la violence" (Le Bord de l’eau, 280 pages, 20 euros).
(4) https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/a-gauche-on-manifeste-pour-la-paix-ensemble-mais-separe-a-chateauroux-1758468612
samedi 20 septembre 2025
Fini de rire
Ce monde est de plus en plus difficile à comprendre. Voilà qu'on n'a plus le droit de rire des bouffons. Donald Trump est risible. On ne peut s'empêcher d'en rire quand on le voit dans sa position habituelle, l'air rogue, penché vers l'avant, les mains pendantes entre les genoux. Il a toujours l'air de ne pas partager ou même de ne pas comprendre ce que dit son interlocuteur. Quand il sort d'un avion ou qu'il entre dans une pièce, quand il prend la parole, c'est avec l'air le plus mauvais qu'il puisse se donner. On dirait un dogue prêt à attaquer. Mais le bouffon qui ne rit jamais interdit qu'on rit de lui ou qu'on le critique. C'est peut-être son côté soviétique. En tout cas il s'affirme de plus en plus comme un autocrate.
Récemment, Jimmy Kimmel, l’animateur d’un late-night show sur ABC a été suspendu par sa chaîne pour avoir reproché à la sphère MAGA d’exploiter politiquement le meurtre de l’influenceur conservateur Charlie Kirk. "C'est une excellent nouvelle pour l'Amérique, a aussitôt commenté le petit président Trump. Félicitations à ABC d'avoir finalement eu le courage de faire ce qui devait être fait." Auparavant, c'est CBS qui avait décidé l'arrêt de l'émission de Steven Colbert, animateur jugé trop critique, lui aussi, du Père Ubu américain. Seuls ceux qui se sentent peu sûrs d'eux-mêmes jouent ainsi les censeurs et abusent des menaces contre la liberté d'expression et la liberté de la presse. Trump vient de porter plainte contre le NewYork Times pour diffamation, il réclame 15 milliards de dollars. Il estime qu'il a contre lui 97% de la presse et annonce qu'il compte suspendre les licences des chaînes télé qui le critiquent. Le bouffon est décidément de moins en moins drôle.
C'est Le Monde qui l'écrit (1) : "l’administration de Donald Trump s’est lancée dans une nouvelle croisade contre la presse. Dans un e-mail envoyé aux médias, le Pentagone exige des journalistes qu’ils s’engagent à ne pas recueillir ni publier d’informations sans autorisation préalable, a révélé The Washington Post, vendredi 19 septembre. Le département de la défense américain avertit qu’il révoquera les accréditations de presse de ceux qui ne se conforment pas à cette mesure, s’il considère qu’il y a une menace pour la sécurité nationale."
Trump et sa clique (qui est aussi sa claque) ont le droit de tout dire, même les informations les plus fausses. Mais leur parole est sacrée. La critiquer, c'est désormais blasphémer. Blasphémons ! Blasphémons !