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dimanche 15 décembre 2019

La grande forme d'Anastasie

"Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît", faisait dire Michel Audiard au personnage incarné par Lino Ventura dans "Les Tontons flingueurs". Hier, une cinquantaine de cons a tout osé à Toulouse. A osé s'en prendre de manière très agressive à une crèche vivante, aux personnes, des enfants notamment, qui y figuraient. Ils se sont présentés, en hurlant, comme "anti-capitalistes" et en criant "stop aux fachos" (1). Les cons, ça ne sait pas que ça peut être soi-même facho. Apparemment, être anti-capitaliste, c'est aussi, pour eux en tout cas, être anti-intelligence, anti-respect, anti-tolérance, anti-nuance. Devant les menaces des fachos qui sont anti (ou l'inverse, on s'y perd), les récitals de chœurs ont été annulés et la ferme solidaire, qui fait de la réinsertion socio-professionnelle, est repartie avec ses moutons qu'elle avait prêtés pour l'occasion. En quoi cette crèche était-elle capitaliste et fasciste? On ne le sait. Mais les cons, ça n'a pas à donner d'explications.

Dans le même temps, d'autres cons, supporters de foot ceux-ci, s'en prenaient virulemment à la Ministre des Sports Roxana Maracineanu, venue assister tranquillement, et à titre privé, à un match de troisième division (2). Le milieu du foot n'a jamais été le plus raffiné qui soit. Mais l'extrême aggressivité et la vulgarité adressées à la Ministre indiquent combien on a là affaire à des cons sans limites. Ils lui ont hurlé: "Prends ta voiture et va-t-en!", "T'as rien à faire là" et de pires trivialités encore. La Ministre a été forcée de fuir sous les jets de bière tandis que les cons scandaient "Tout le monde déteste la ministre". C'est un signe qui ne trompe pas sur leur identité: les cons, ça pense que tout le monde pense comme eux. 

Les cons, ça ose déchirer des livres et interdire une conférence. Il y a un mois, c'est François Hollande et une librairie indépendante qui en ont fait les frais (3). Les cons étaient cette fois étudiants, quelques centaines, venus interdire à l'ancien président de la République de s'exprimer à la faculté de droit de Lille. Ils réagissaient au suicide récent d'un étudiant de Lyon qui témoignait ainsi de sa précarité. "Hollande assassin!", hurlaient-ils. On ne sait quel rôle ils lui attribuent dans ce drame, mais ils ont détruit tous ses livres. L'Inquisition et les nazis en faisaient autant. Les cons, ça ne connaît pas l'Histoire.

Les cons aujourd'hui, ça empêche toutes celles et tous ceux qui ne pensent pas comme eux de s'exprimer. Les cons, ça empêche (c'était en octobre) la philosophe Sylviane Agacinski de prendre la parole - à l'université de Bordeaux cette fois - parce qu'elle n'a pas les mêmes positions qu'eux sur la PMA et la GPA (4). Les cons, ça empêche aussi des représentations de pièces de théâtre. Par exemple celle des "Suppliantes" d'Eschyle à la Sorbonne (c'était en avril), parce qu'ils y voient ce qu'ils ont envie d'y voir sans comprendre le message (5). Les cons, ça n'aime pas réfléchir.

Toujours à la Sorbonne (c'était en novembre), les cons, ça fait annuler un séminaire sur la déradicalisation auquel participait la Grande Mosquée de Paris, sous prétexte qu'il favorisait l'islamophobie (6). Les cons, c'est incapable de comprendre que l'islamophobie est favorisée par la radicalisation.

"Ce néofascisme où l'on fait l'autodafé des livres vient, non de l'extrême droite, mais de l'extrême gauche et elle a pour théâtre, ce n'est pas tout à fait un hasard, le lieu même où naquirent la disputatio médiévale comme l'esprit critique et l'anti-racisme: l'université. C'est pour l'esprit un scandale qui n'a pas de précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, à l'exception de Mai 68. La confusion de la science et du militantisme politique n'est pas seulement un crime contre les droits de l'homme, c'est un recul de la civilisation." C'est Jacques Julliard qui s'exprime ici (7).
Il fait référence à la moraline de Nietzsche, "cette substance toxique" qui consiste à se servir de la morale pour abattre l'adversaire. "La moraline est fille du populisme, c'est-à-dire du refus des règles de la démocratie formelle, et des règles de la pensée tout court."
C'est au nom d'un prétendu progressisme que s'expriment ainsi certains de ces fanatiques. "Ce progressisme-là résonne comme un bruit de bottes", constate Gérard Biard (6). 

On a le droit de ne pas croire en quelque dieu que ce soit, de considérer que la Bible et les Evangiles, le Coran ou la Torah ne sont que de belles ou moins belles histoires. On a le droit de blasphémer comme d'être scandalisé par les critiques de la religion. On a le droit de ne pas être d'accord avec les positions ou les projets du gouvernement ou de telle ou telle personnalité. On a le droit et même le devoir de défendre les plus défavorisés, de s'opposer au racisme, à l'homophobie et au sexisme. Mais tout cela n'autorise pas à hurler, à censurer, à pratiquer la terreur intellectuelle, à tout oser, à exprimer une telle connerie agressive. On a surtout le devoir d'être (plus) intelligent. Mais on prend alors le risque d'être moins con. Autant le savoir.

(1) https://www.ladepeche.fr/2019/12/14/toulouse-la-creche-vivante-interrompue-par-les-manifestants,8604828.php
(2) https://www.huffingtonpost.fr/entry/roxana-maracineanu-noel-le-graet-supporters_fr_5df4e940e4b03aed50eee947?utm_hp_ref=fr-homepage
(3) https://www.marianne.net/societe/livres-francois-hollande-universite-lille-2-librairie-meura
(4) https://www.liberation.fr/checknews/2019/10/27/pma-pourquoi-la-conference-de-sylviane-agacinski-a-t-elle-ete-annulee-a-l-universite-de-bordeaux_1759987
(5) https://www.lepoint.fr/culture/eschyle-censure-a-la-sorbonne-27-03-2019-2304080_3.php
(6) Gérard Biard, "Le progressisme en rangers", Charlie Hebdo, 27.11.2019.
(6) https://www.lefigaro.fr/vox/societe/jacques-julliard-contre-la-guerre-civile-20191201
A lire aussi: "Cette haine qui monte", Serge Raffy:
https://www.nouvelobs.com/chroniques/20191113.OBS21033/france-ecoute-cette-haine-qui-monte.html

vendredi 17 février 2017

Gens honnêtes et honnêtes gens

C'est un homme politique honnête. On peut lui reprocher sa tiédeur, ses reculades, son manque d'audace. Mais pas le moindre délit, pas d'argent planqué ou détourné, pas de pratiques népotiques, pas de favoritisme de copains. A trop vouloir écouter les uns et les autres, vouloir se faire apprécier de tous, il n'a pas osé prendre de décisions fermes et s'est fait rejeter. Les Français ne l'ont jamais aimé, ne l'aiment pas. François Hollande ne se représente pas pour un deuxième mandat de président de la république.
Les candidats ne manquent pas pour la fonction.
A commencer par le champion de la droite. François Fillon incarne la rigueur et la droiture. Ou plutôt incarnait. Depuis qu'on sait qu'il a employé de manière fictive son épouse comme assistante parlementaire, il dégringole dans les sondages. 18% des Français continuent cependant à lui faire confiance.
Celle qui caracole en tête, c'est Marine Le Pen, la candidate anti-système qui a pu faire ses premières armes en politique en étant employée par son père qui lui a ensuite légué son parti. Grâce à son nom, elle a été élue au Parlement européen où elle est classée parmi les plus mauvais élèves pour manque d'assiduité. Elle collectionne les casseroles:
- Le Parlement européen lui reproche de ne pas avoir respecté ses règles et d'avoir employé des assistants parlementaires comme conseillers pour son parti ou comme garde du corps. (1) Mais il faut dire qu'elle a été initiée par papa à ces pratiques: dans les années '90, ses enfants ont eu comme baby-sitter une assistante parlementaire d'un élu européen du F.N. (2)
- Quasiment toutes les campagnes du FN menées depuis qu'elle a pris la succession de son père font l'objet d'instructions judiciaires pour "escroqueries", "recels d'escroquerie", "abus de biens sociaux", "recels d'abus de biens sociaux" et "blanchiment". Son micro-parti Jeanne se serait enrichi de 9 millions d'euros sur le dos de l'Etat. (3)
- L'agence russe d'assurance des dépôts bancaires réclame au F.N. le remboursement de neuf millions d'euros que le parti avait obtenu auprès d'une banque qui a fait faillite. Un prêt qui alimente les soupçons d'accointances entre le parti d'extrême droite et la Russie de Poutine. (4)
- La Haute autorité pour la transparence de la vie publique mène une enquête sur Marine Le Pen et son père pour "sous-évaluation manifeste de certains actifs" que détiennent en commun  père et fille. (5)
Ce parti anti-système sait comment profiter de celui-ci et aime, plus que les autres, l'argent. Ce qui n'empêche pas sa présidente d'être la préférée des Français, donnée en tête du premier tour à 25-26%.
Les électeurs sont comme des supporters de sportifs. Leurs champions ont le droit de tricher, de truquer des compétitions, de se doper, pourvu qu'ils les fassent rêver. Mais les autres qui en feraient tout autant doivent être éliminés radicalement. C'est ce qu'on appelle des fans. Des fanatiques.
Que voit-on par là? Que la démocratie représentative élective ne repose pas sur la raison. Qui peut encore croire que les électeurs mettent l'honneteté (financière et intellectuelle) en tête des valeurs qu'ils s'attendent à voir respectées au premier chef par leurs élus?

Post-scriptum: voir le dessin de Vadot:
http://www.levif.be/actualite/international/la-semaine-de-vadot/diaporama-normal-595431.html#photo=1

(1) http://www.marianne.net/soupcons-emplois-fictifs-fn-bruxelles-rapport-qui-charge-marine-pen-100249922.html
(2) "Le baby-sitting, c'est le Parlement européen qui le lui a payé, avec mes indemnités!, avait déclaré Jean-Claude Martinez à Caroline Fourest et Fiammetta Venner. Ils m'ont fait engager Huguette Fatna, la marraine des enfants, comme assistante parlementaire... Mais à l'époque, le Parlement européen, elle ne savait pas où ça se trouvait, elle n'y venait jamais. Par contre, elle passait son temps à garder les enfants de Marine!" ("Marine Le Pen - biographie", Grasset, 2011, p. 120)
(3) Relire sur ce blog "Au-dessus des lois", 14 octobre 2015 - "Argent, famille, paillettes", 29 avril 2015 - "Ce peu banal parti banalisé", 18 avril 2015 - "Pauvre petite fille riche", 14 avril 2014.
(4)  http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/05/les-4-affaires-judiciaires-qui-risquent-de-parasiter-la-campagne/?utm_hp_ref=fr-homepage
(5) http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/12/21/la-justice-appelee-a-se-pencher-sur-sur-le-patrimoine-de-marine-le-pen-et-jean-marie-le-pen_4836079_823448.html#cvG1fUj0trDVtRSe.99




vendredi 2 décembre 2016

Partir, c'est grandir un peu

Il est des décisions qui vous grandissent. Celle, courageuse, de François Hollande de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2017 est de celles-là, elle témoigne chez lui d'une capacité d'humilité. Seuls ceux qui auraient été capables d'en faire autant peuvent lui jeter la pierre. Qui aujourd'hui en politique?
Certains disent le trouver pathétique. Il l'est bien moins qu'un ex-président de la République qui a tenté de revenir, à toute force, en se présentant en sauveur, alors qu'il s'agissait surtout pour lui d'éviter la Justice. Il l'est bien moins qu'une fille à papa, née avec une petite cuillère en argent dans la bouche, qui a été élevée dans un château, a hérité du parti de son père et a le culot de se décrire comme la candidate anti-système représentant le peuple.
La droite parle d'échec grave. Qu'elle crache toute la bile qu'elle a. Qu'elle se rappelle qu'en 2012 son champion Nicolas Sarkozy n'a pas hésité une seconde à se représenter alors qu'il avait réussi à agacer une bonne partie de la France, voir à s'en faire haïr.
Si Hollande avait annoncé sa candidature, les mêmes qui lui reprochent aujourd'hui de ne pas se représenter lui auraient reproché de ne pas écouter l'opinion publique qui, depuis longtemps et quoi qu'il fasse ou dise, ne le soutient pas.
Une bonne partie des citoyens critique - à raison - tous ces élus qui s'accrochent au pouvoir, pathétiquement, qui se croient indispensables, dont la prétention est sans limites. Difficile dès lors de critiquer un président de la République, ce monarque élu avec qui les Français ont toujours une relation d'amour-haine, qui décide de laisser la place.
Je n'ai jamais été dans le Hollande bashing, je l'ai souvent trouvé trop mou, trop indécis, reculant trop rapidement face aux oppositions de la rue. Mais il a aussi su tenir bon, se montrer opiniâtre dans d'autres domaines. Il a aussi dû faire face à une époque de changement de relation des citoyens à la politique. Tant d'électeurs rejettent aussitôt ceux qu'ils viennent d'élire pour en choisir de nouveaux qu'ils s'empresseront de huer. Comment être président dans une France dépressive dont le Café du Commerce est devenu le premier parti?
Barak Obama, avec une bien meilleure appréciation, a aussi fait les frais de ces condamnations à l'emporte-pièce. Ils n'auraient rien fait, ces présidents qui se trouvent sans cesse en butte à des parlementaires qui font tout pour les empêcher d'agir, à des citoyens qui réclament de tout changer mais descendent dans la rue dès que le changement s'annonce.
Il faudra bien qu'on l'admette, il n'y a pas d'homme providentiel. Il faut cesser de croire aux messies. Je sais, c'est dur à entendre. Surtout en cette période d'Avent.

Post-scriptum: à lire, sur son blog, le billet de mon frère Pierre, écrit suite à la lecture du livre des journalistes du Monde: http://www.pierreguilbert.be/hollande-lincompris/

L'édito de Laurent Joffrin dans Libération:
http://www.liberation.fr/france/2016/12/01/elegance_1532374
Le bilan de F. Hollande:
http://www.lalibre.be/actu/international/quatre-ans-et-demi-apres-le-moi-president-quel-est-le-bilan-d-hollande-58409b27cd707c9b300e9980


jeudi 8 octobre 2015

Extrême grotesque

Grotesque. Grotesque et pathétique. Comment qualifier autrement la prise de parole de la fille à papa Le Pen au Parlement européen hier face à Angela Merkel et François Hollande? Visiblement très fière de ce qu'elle considère comme un remarquable trait d'esprit, elle a qualifié le président français de "vice-chancelier, administrateur de la province France". Elle a dénoncé la perte de souveraineté de la France au profit de Bruxelles, Berlin et Washington et, une fois encore, fustigé l'accueil de candidats réfugiés. François Hollande lui a répliqué vertement que la souveraineté européenne permettait de lutter contre les souverainismes, les populismes, les extrémismes (1). Le Front national et sa présidente (qui n'arrive pas à échapper à l'atavisme et éructe de plus en plus comme son père) démontrent chaque jour leur incapacité à être de leur temps: perdus dans les mouvements qui agitent la planète, ils ne voient d'autre solution que celle du repli sur soi et du rejet de l'autre . Mais  Marine Le Pen le sait mieux que quiconque, le ridicule ne tue pas, au contraire. Elle a compris que les traits grossiers, les discours simplistes, les attaques perfides rapportent des voix.
C'est ainsi qu'avance l'extrême droite. Car d'extrême droite, elle est bel et bien, quoi qu'elle veuille faire croire et imposer. Hier, la Cour d'appel de Paris a confirmé le jugement rendu précédemment: on ne peut reprocher à Jean-Luc Mélenchon d'avoir qualifié la fille à papa de fasciste. Il faut appeler un chat un chat, dit Mélenchon, suivi par le tribunal (2).
"Pour l'essentiel, c'est vrai, le programme du parti n'a pas changé, écrivait en mai dernier Olivier Bot (3). Peine de mort, préférence nationale, défense de l'identité française menacée par des éléments exogènes, souverainisme économique, gouvernement par référendum. Elles (Marine et Marion Le Pen) font du neuf avec du vieux. Pas antisémites, mais islamophobes. Actionnant les peurs de déclassement de Français modestes, elles désignent elles aussi des boucs émissaires. Comme leur champion électoral, David Rachline, quand il mène la vie dure au social et au culturel tel que les maires de la génération Le Pen (Jean-Marie) l'ont fait avant lui."
Tel Robert Ménard qui déteste les journalistes, les insulte, refuse de les recevoir. Qui, parce qu'il déteste les humoristes, a refusé (c'était le 11 mai dernier), la présence sur le plateau du Grand journal de Canal+, où il était invité, de l'humoriste Yassine Belattar (4). Qui trafique à la nord-coréenne une photo de l'AFP pour susciter ce qu'il cherche: la peur et le rejet (5).
Aujourd'hui, la tante et sa nièce sont considérées comme de potentielles présidentes de Régions. L'une est députée européenne, l'autre députée à l'Assemblée nationale et toutes deux membres d'un parti qui fustige le cumul des mandats pratiqué par les élus des autres partis, tant honnis par l'extrême droite. Mais le Front national est au-dessus des règles. Ou plutôt il a les siennes: l'arbitraire, l'autocratie, la suffisance, le mépris pour les règles et pour les gens.

Post-scriptum: bonne réaction de Frédéric Cuvillier à l'intervention de Marine Le Pen, la bobo parisienne:
http://www.huffingtonpost.fr/frederic-cuvillier/marine-le-pen-parlement-europeen_b_8263656.html?utm_hp_ref=france

(1) http://www.liberation.fr/politiques/2015/10/07/le-pen-hollande-le-clash-face-a-merkel_1399339
(2) http://www.liberation.fr/politiques/2015/10/07/pour-la-justice-jean-luc-melenchon-peut-qualifier-marine-le-pen-de-fasciste_1399043
(3) La sortie du Zebulon, Olivier Bot, La Tribune de Genève, 4 mai 2015, in le Courrier international, 13 mai 2015.
(4) L'extrême droite défiée par le rire, Télérama, 27 mai 2015.
(5) http://www.lalibre.be/actu/international/ils-arrivent-la-couverture-du-journal-de-beziers-fait-polemique-l-afp-enrage-55f141023570b0f19e8823ee
E pour rire:
http://www.liberation.fr/politiques/2015/06/02/le-fn-developpe-son-sens-des-collectifs_1321337

dimanche 30 novembre 2014

Tous les goûts sont dans la culture

Nicolas S(h)arkozy est donc redevenu le Napoléon de ses troupes. Son rictus s'agrandit, grand bien lui fasse. Mais, quand même, on se pose une question. On peut reprocher bien des choses à François Hollande: sa mollesse, son indécision, ses reculades. Mais il a, globalement, une attitude digne de sa fonction. Pourquoi ont actuellement la cote, en politique en France (relativement, il est vrai, mais plus que Hollande), des personnages tels que Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy qui personnifient la suffisance et la vulgarité? On s'interroge.

Post-scriptum: à écouter: le billet de Sofia Aram (ou plutôt Ludovine de la Malbaise) sur France Inter ce lundi matin: http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1013199
Le bon goût français.

Post-scriptum bis: rue89.nouvelobs.com/2014/12/07/sarkozy-chemin-256437

vendredi 5 septembre 2014

Le poids des mots

La France fait tout pour se décrédibiliser, estime un journaliste allemand (1). Les Français souffrent d'hypocondrie dans un pays qui va mieux qu'il ne le pense, affirme un journaliste américain (2). Rien ne fonctionne, tout va mal, disent en chœur tant de Français. Qui se jettent avec avidité sur le livre de vengeance de l'ex-compagne du président. La France sent l'égout, écrivais-je. Se mêle maintenant à ces remugles l'odeur du linge sale déballé en public par la journaliste de Paris Match. Il semble que tant de gens aient perdu la tête.
Le PS semble oublier, un peu plus chaque jour, le programme sur lequel il a été élu et ses représentants ne cessent de se quereller et d'accumuler les problèmes. La droite, elle, siffle le même air que l'extrême droite. Résultat: la fille à papa Le Pen arrive en tête des sondages. Si les Français devaient aujourd'hui se choisir un nouveau président de la république, elle l'emporterait largement au premier tour. Comment et pourquoi le parti de la famille Le Pen parvient-il ainsi à apparaître comme une alternative crédible? Pourquoi tant de Français sont-ils prêts à voter pour un parti d'extrême droite? Bêtise, naïveté, cynisme? Car il s'agit bien d'extrême droite, quoi que dise la fille à papa Le Pen. "Le FN est un parti fasciste, au sens le plus précis du terme, écrit Paul Klein dans Charlie Hebdo (4). Zeev Sternhell, un des plus grands historiens de notre temps, qui étudie depuis plus de quarante ans le fascisme français, de ses origines (des années 1880) à nos jours, le rappelle dans un magnifique livre d'entretiens", dit-il: (5). "Le principe de l'imperméabilité des cultures, écrit Sternhell, constitue un élément fondamental de l'identité d'une nation conçue comme un organisme vivant; telle est l'idée qui se dissimule derrière le 'ni droite ni gauche' du FN. (...) La présence de l'ennemi intérieur est une nécessité de méthode. Après "le Juif", "aujourd'hui, (...) c'est plutôt l'Arabe, ou le musulman, qui constitue l'anti-moi. Cependant, le vieil antisémitisme réapparaît, ce qui nous apprend que racisme, xénophobie, antisémitisme sont rarement séparables."
Si la fille à papa Le Pen apprécie qu'on la compare à Jeanne d'Arc, c'est bien parce cette dernière a bouté l'étranger dehors. Si elle n'avait pas le même objectif, elle se défendrait de cette allusion qui la flatte.
Aujourd'hui, la réincarnation de la Pucelle se tait. On ne l'entend plus depuis des semaines. Elle sait qu'elle a tout intérêt à rester muette. L'incapacité du président Hollande et de son gouvernement, les tensions au sein du PS, les discours excessifs et haineux de l'UMP, la culture grognonne qui s'est emparée de la France parlent pour elle. Elle a réussi sa grande œuvre de dédiabolisation: les journalistes viennent maintenant lui manger dans la main. Le Monde titrait en une, annonçant son interview: Marine Le Pen détaille au Monde sa stratégie de conquête du pouvoir. Et le Nouvel Obs publiait les "confidences" de papa Le Pen, seigneur de Montretout (4).
Le FN a la gueule grande ouverte. Le prédateur sait être patient.

(1) Arte Journal, 5 septembre 2014, 19h45.
(2) Libération, 29 août 2014.
(3) www.lalibre.be/actu/international/marine-le-pen-serait-en-tete-au-premier-tour-de-la-presidentielle-5409accf35708a6d4d53c51e
(4) 27 août 2014.
(5) Zeev Sternhell, Histoire et Lumières. Changer le monde par la raison, Albin Michel, 2014.

mardi 26 août 2014

Di una cosa di sinistra

La politique est décidément bien complexe. Plus le gouvernement français dérive sur sa droite, plus il est critiqué. Il n'a plus de soutien suffisant, entend-on dire de toutes parts. Alors même que l'opinion publique française est aujourd'hui très majoritairement à droite.
Ceci dit, on ne peut qu'appeler le président Hollande à remettre la barre à gauche. Lui crier ce que Nanni Moretti criait, face à son écran de télé, à Walter D'Alema, candidat de la gauche italienne, dans son film Aprile (1998): "Dis une chose de gauche! Dis quelque chose! Réagis!". 

dimanche 16 février 2014

Ca va aller

Ils sont nombreux les journalistes et observateurs à constater que la France est morose. Certains ont des solutions, tel Simon Kuper, journaliste au Financial Times. Il vit depuis douze ans en France et se permet quelques conseils aux Français pour les sortir de la sinistrose (1). Ils doivent tout d'abord accepter que la France est désormais un petit pays: "Les Français qui prennent la parole lors de réunions internationales devraient dire des choses du genre: Vous n'avez peut-être pas entendu parler de mon pays. Il a une frontière commune avec la Belgique et sa population fait les trois quarts de celle de l'Ethiopie. Notre langue ressemble beaucoup à l'espagnol."
Il propose aussi de déplacer la capitale en Provence (il y fait plus chaud), de lutter contre la grossièreté à Paris, de faire don de l'armée française aux Nations Unies. Il estime aussi qu'il faut changer de regard: "Les Français ont tendance à penser qu'ils sont moroses parce que leur situation est épouvantable. C'est le contraire: leur situation leur paraît épouvantable parce qu'ils sont moroses".
Il envisage aussi le rétablissement de la monarchie, ce qui permettra de "laisser le peuple se passionner pour les scandales sexuels de la couronne".
On peut aussi suggérer aux Français de faire plus confiance à leur président. Le temps et l'Histoire lui donneront raison, estiment ses supporteurs (2). Le changement ne s'opère pas en un coup de cuillère à pot, disent-ils, et la concertation demande du temps. Et la stratégie de ce président trop gentil échappe aux Français pressés, qui ne savent plus raisonner.

(1) "Recettes anglaises pour sauver l'Hexagone", in Le Courrier International, 13 février 2014.
(2) http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/14/fans-hollande-quand-les-gens-reveilleront-ils-seront-etonnes-249843

lundi 21 octobre 2013

De l'indignation

"Il faut savoir contrôler ses nerfs quand on est ministre", voilà ce que dit Florian Philippot, numéro deux du F.N. à Christiane Taubira (1). Une tête de liste frontiste traite la Garde des Sceaux de singe et de sauvage, mais celle-ci doit rester digne et sans doute courber l'échine. Il ne viendrait pas à l'esprit du F.N. et de sa présidente de s'excuser auprès de la ministre. Ce n'est pas le genre de la maison. On a sa dignité. Alors quand la ministre qualifie le parti d'extrême droite de "mortifère", celui-ci riposte en déposant plainte contre elle en justice. Pas question de faire profil bas. L'indignation au F.N. est à géométrie variable. Ce qui est amusant avec lui, c'est que chaque fois qu'il veut démontrer qu'il n'est pas d'extrême droite, il use de méthodes qui prouvent qu'il l'est. Dès qu'il essaie de se composer un visage avenant, il ne peut s'empêcher de laisser s'échapper un rictus. On ne se refait pas.

Sur "l'affaire" Leonarda, qui fait les gorges chaudes de la presse et d'une bonne partie de la gauche, j'ai ressenti, comme beaucoup sans doute, un malaise. Je me suis réjoui qu'en ces temps pollués par la montée de l'extrême droite, les lycéens manifestent leur solidarité avec d'autres jeunes, quelles que soient leur nationalité et leur origine. Mais, découvrant comme tout le monde, que la famille n'aurait pas, loin s'en faut, suivi la voie de l'intégration et que les règles d'expulsion auraient été respectées, je ne peux que m'incliner. Les âmes vertueuses peuvent s'indigner, la main sur le cœur, les règles sont ce qu'elles sont et c'est précisément parce qu'il y a des règles - qui doivent être respectées par toutes les parties - qu'on évitera l'arbitraire. La position qu'a adoptée le président Hollande me paraît humaine. Quel autre choix aurait-il? Laisser revenir une famille qui se moque de la main que la République lui a déjà  tendue?
Sur ce sujet, un point de vue, qui m'apparaît assez équilibré et à contre courant de la "bien-pensance": celui  de Jean Matouk, économiste. Il est publié sur son blog, relayé par rue89:

Le Conseil constitutionnel a refusé le droit aux maires d'invoquer une clause de conscience pour refuser de célébrer un mariage homosexuel. On respire. Quelles auraient été les limites d'une clause de conscience? Aurait-on vu des maires refuser d'enregistrer la naissance d'un enfant parce que ses parents veulent lui donner un prénom qui ne serait pas traditionnellement français? Pas d'Ilan, d'Ibrahim, d'Amel ou de Leïla, mais uniquement des Albert, des Gaston, des Jeanne et des Chantal? Aurait-on vu des maires refuser un permis de bâtir sous prétexte que la maison ne serait pas construite en pierre de pays et selon des méthodes traditionnelles? Il est logique qui si on est incapable d'être de son temps et de respecter les lois de la République, on ne puisse être maire.

(1) JT de France 3, 20 octobre 2013, 19h30.

P.S. Toujours sur ce qu'on appelle "l'affaire Leonarda, ce billet de Daniel Schneidermann:
www.rue89.com/2013/10/22/leonarda-quand-pen-denonce-lepenisation-tele-246832

mardi 15 octobre 2013

Triomphe du café du commerce

Il est de bon ton de dire qu'on ne l'aime pas, qu'il déçoit. Ou plutôt qu'il a déçu. On en parle déjà au passé. François Hollande ne fait plus illusion, si tant est qu'il l'ait fait. Ce fut, en mai 2012, un choix par défaut dont aujourd'hui la plupart des électeurs français se défaussent. Ils ne voulaient plus du "teigneux monarque" (1) qu'était Nicolas Sarkozy, de son attitude rogue et suffisante, de sa vulgarité. Aujourd'hui, de  quoi rêvent-ils? D'un chef, un vrai, un fort un gueule? En tout cas pas d'un président trop normal, voire bonhomme. Avec Sarkozy, c'était "Au théâtre ce soir" tous les jours, le spectacle était permanent. Avec Hollande, c'est "Faut pas rêver".
Hollande perd des points dans les sondages chaque jour. Et les sondages mènent la France. Ils font la part belle à la fille à papa Le Pen.
Opinion publique (?) et médias s'accordent à dire que ce président est mou, que rien ne change, sauf l'espoir qui se désespère. Les Français sont grincheux et on ne le sait pas assez. Au point que le Journal télévisé de France 2 se sent obligé de leur donner la parole: "on va les écouter, cette France qui en a ras le bol, qui s'exprime. On ne les entend pas toujours", disait Laurent Delahousse le 22 septembre dernier dans le "13h15" (2). Et de donner la parole à  des réacs qui font le café du commerce à domicile. Dans son édition de demain, Charlie Hebdo exprime son "ras l'bol de la France qui en a ras l'bol". Ils râlent sur les impôts, sur l'insécurité, sur les jeunes, sur les Roms, sur les autres, sur le temps qu'il fait ou qu'il va faire. 
Et pourtant, même si on n'est pas hollandiste, on peut reconnaître au président normal et à son équipe quelques belles avancées. Le droit au mariage pour les couples homosexuels, malgré la résistance de réactionnaires particulièrement excités; la réforme annoncée du système pénitentiaire, qui tente de remplacer pour les peines les plus légères, la prison criminogène par une réparation qui ferait plus sens; les contrats de génération; les emplois d'avenir (des "emplois aidés" par les pouvoirs publics, critique l'opposition de droite, qui ne veut pas voir que c'est presque la seule solution en ces temps où le capitalisme, qu'elle défend, les supprime par milliers); le départ à la retraite facilité pour les carrières longues ou pénibles; l'interdiction du cumul des mandats; la création de huit mille nouveaux postes dans l'éducation (au déficit du secteur de la Défense qui perdra autant d'emplois); la garantie universelle des loyers. Bien sûr, il reste des motifs d'insatisfaction: une politique environnementale et énergétique à la traîne, le report sine die du droit de vote des étrangers, le redressement de l'économie, des projets aberrants comme celui de l'aéroport nantais...
Mais les avancées du gouvernement sont passées au bleu et le président est présenté comme inactif. Plantu, en première page du Monde de ce jour, le montre dormant sur ses dossiers. Une analyse populiste en quelques traits qui renforcent l'image. Car on est ici dans l'image, et presque uniquement dans l'image.
"La question principale, estime Denis Pingaud, conseil en stratégie d'opinion et de communication, auteur du livre L'homme sans com' (Seuil), est que les Français, particulièrement défiants vis-à-vis de leurs élites politiques, se mobilisent aujourd'hui autour de ceux qui leur paraissent les plus proches de leurs préoccupations par-delà même la pertinence de leurs propositions." (3) Derrière "ceux, il faut surtout voir "celle" qui  "paraît" ne pas appartenir à une élite qu'elle dénonce, elle qui est née avec une cuillère d'argent dans la bouche et qui sait, mieux que beaucoup d'autres, profiter d'un système qu'elle dénonce.
La politique est art du compromis et du dépassement de la complexité. Pour trop d'électeurs, elle est simple, voire simpliste, dans une société qui veut des réponses immédiates aux effets directement vérifiables. "Pour le gouvernement, dit Denis Pingaud, l'enjeu est désormais de faire comprendre le lien qui existe entre des décisions apparemment lointaines, macroéconomiques, souvent peu compréhensibles, et un quotidien proche marqué par l'angoisse du chômage et la peur du déclassement. C'est un exercice difficile qui suppose de quitter le seul registre de l'explication et de la pédagogie pour aborder celui de l'écoute et de la relation."


(1) expression de Patrick Rambaud dans "Tombeau de Nicolas Ier et avènement de François IV", Grasset, 2013.
(2) cité par Luz, dans Charlie Hebdo, 2 octobre 2013.
(3) La Nouvelle République, 15 octobre 2013.

samedi 8 septembre 2012

Bernard Arnault, vite!

Qui croit encore en la Belgique? Plus aucun Belge. Le Belge est morose. Les Belges s'auto-dénigrent. Ils vivent dans un petit pays qui est aussi un pays petit, comme le chante Claude Semal, et ils le savent. Et en souffrent. Une enquête mondiale le démontre (1). Nous manquons de success story, nous dit un expert au JT. En voici une: celle de Bernard Arnault, première fortune de France et d'Europe, quatrième mondiale. Le citoyen français veut devenir belge. Les mauvaises langues affirment qu'il veut donner une leçon à François Hollande qui entend taxer à 75% les Français qui gagnent plus d'un million d'euros. Même François Fillon le croit: "le patron d'une des plus belles entreprises au monde quitte la France pour des raisons fiscales, à cause des projets de taxation du gouvernement", dit-il (2). Certains disent même qu'il voudrait profiter de cette nouvelle nationalité belge pour s'installer, ensuite, à Monaco et y planquer ses sous. Mais que ne disent les gens? Qui peut croire à cette explication? Arnault possède une fortune évaluée à 41 milliards de dollars. Taxés à 75%, il lui resterait, si on compte bien, quelque 10 milliards et 250 millions de dollars. Quitter la France pour éviter d'être taxé ne serait que mesquinerie. L'homme ne fait pas ce genre de calcul. 
Ce qu'on sait peu, c'est que Bernard Arnault est fan d'Arno, de Jean-Luc Fonck, d'Eddy Merckx, de Kim Clijsters, des Diables Rouges (depuis hier soir), de Jan Bucquoy. Qu'il adore les pralines, qu'il est un consommateur compulsif de frites au pickles, de babeluttes, de bières trappistes et de speculoos. Bref, Bernard Arnault est plus belge que belge. On sait qu'Elio Di Rupo s'est sacrifié pour garder un avenir à la Belgique, mais qu'il a hâte de redevenir bourgmestre de Mons et président de ce parti qui s'appelle socialiste. Dès qu'il aura obtenu la nationalité belge, Bernard Arnault devrait devenir premier ministre. Il a tout notre soutien.

(1) JT de la RTBF, 8 septembre 2012, 19h30.
(2) JT de la France2, 8 septembre 2012, 20h.

mercredi 15 février 2012

Echos de campagne

Marine a de la peine. La pauvre a une grande crainte: celle de ne pas réunir ses cinq cents signatures de maires pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles. Mais où est la démocratie?, demande-t-elle. C'est la démocratie, lui rétorque-t-on. Chaque élu local a le droit de choisir (ou de refuser de choisir) qui il soutient. Elle a toujours rencontré certaines difficultés à comprendre comment fonctionne la démocratie. Il est vrai qu'elle est compliquée à comprendre. La Démocratie. Pas la Le Pen. Elle, on la comprend facilement. Elle utilise les techniques de papa. Se faire plaindre, se poser en victime. La télé court derrière elle et ses affidés qui chassent les signatures comme ils chasseraient la palombe. Mais qui a envie de voter pour une victime pleurnichante et menaçante?

François Hollande, lui, a été clair. Il n'a qu'un et un seul adversaire: la finance. C'est ce qu'il a déclaré dans son discours français. Dans son discours anglais, il est plus nuancé: au Guardian, il rappelle que la gauche au pouvoir en France durant quinze ans a toujours respecté la logique de marché. Que le marché ne doit pas s'inquiéter. Qu'il est gentil, lui, Hollande, pas le marché. Enfin, oui, si, qu'on ne se méprenne pas, le marché n'est pas méchant. Qu'il doit juste être un petit peu régulé. Si ça ne le dérange pas trop. On pense à Lionel Jospin qui déclarait qu'il ne tenait pas un discours de gauche. Juste un discours de rassembleur. Mais rassembler le vent n'est pas une sinécure.

En Belgique, les politologues, les journalistes ne cessent de nous convaincre que, depuis des temps immémoriaux, nous sommes plus, beaucoup plus, passionnés par la politique française que par la politique belge. On comprend pourquoi. D'un côté, on entend des pleurnicheries, de l'autre, on entend dire "ne me faites pas dire ce que j'ai dit". Motivant et passionnant en effet. Et puis, on apprend aussi qu'aujourd'hui sera un grand jour: le non candidat ne le sera plus. Magnifique. Tout arrive.