mardi 5 avril 2011

Où vais-je? Dans quel Etat j'erre?

Il est un problème dont on ne prend pas assez la mesure: celui qui se pose aujourd'hui à nombre de dictateurs qui ne savent où aller passer leurs vieux jours. Laurent Gbagbo, Mouammar Kadhafi, Ali Abdallah Saleh, Bachar al-Assad et d'autres encore à qui l'on demande (d'une manière assez ferme, ils semblent enfin en convenir) de quitter le pouvoir, voire de dégager, avaient un choix large, voilà quatre mois encore. En gros, il suffisait de passer chez le voisin. Mais voici qu'en quelques semaines, le choix s'est considérablement rétréci. Où se réfugier sans être à nouveau menacé ? C'est une vraie question. L'Asie semble être le continent le plus sûr. Le Kazakhstan par exemple doit constituer un modèle pour tous ces Ubu déconfits. Pensez donc: faire 95,5% des voix ce dimanche et voir même un des candidats et donc adversaires (l'écologiste, ou déclaré comme tel) voter pour vous, Noursoultan Nazarbaïev fait rêver. La Corée du Nord semble assez stable, mais on n'est pas très sûr d'y manger à sa faim. Et quand on est dictateur, on a pris des habitudes. Reste la valeur sûre qu'est la Chine. Alors que l'application de la peine de mort diminue un peu partout à travers la planète, elle est stable en Chine. Voilà qui rassure dans ce monde en plein bouleversement. Les appels au changement générés par le Printemps arabe semblent y avoir fait long feu.
Et pourquoi pas la Belgique après tout? Ici, rien ne change. Voilà un pays immuable dans une pseudo volonté de changement, où Yves Leterme n'a jamais été aussi premier ministre que depuis qu'il est intérimaire. Et cet intérim durera tant que les deux parties (qu'on appelle ici communautés) s'accuseront l'une l'autre de provocations. La Belgique ou la stabilité malgré elle.