lundi 29 septembre 2008

Tous végétariens!

Pour lutter contre le réchauffement climatique, devenez (au moins un tout petit peu) végétariens! C'est l'appel du président du GIEC, Rajendra Pachauri, colauréat du Prix Nobel de la Paix 2007: dans le Vif du 5 septembre, il affirme que "le cycle de la viande génère énorménent de gaz à effet de serre. Pensez aux déforestations nécessaires pour laisser pâturer le bétail et, surtout, aux énormes surfaces nécessaires pour produire leur alimentation. Pensez aux techniques de réfrigération, grandes consommatrices d'énergie. Pensez aux émanations de méthane dégagées par les animaux eux-mêmes. Manger moins de viande - je n'ai pas dit: y renoncer -, c'est beaucoup plus facile que supprimer les déplacements en voiture. C'est aussi un win-win. Chacun y gagne: l'individu, ne fût-ce que pour sa santé, et la planète. Une simple estimation: si chaque Flamand, dans votre pays, renonçait à la viande un jour par semaine, la moitié du chemin vers le respect des obligations de réduction des gaz à effet de serre pour l'échéance 2008-2012 serait accompli."
Wallons, ne vous sentez pas exemptés de l'appel! On peut très bien vivre sans viande! Un petit pet pour la vache, un grand pas pour l'humanité!

Rendez-nous Bart De Wever!

Vous avez remarqué? Depuis que la NVA a cessé de soutenir le gouvernement, la haute finance belge vacille... Bart, reviens-nous!
Et pendant ce temps-là, la RTBF surfe sur la crise: ce soir, son "édition spéciale" du JT a consacré au moins quarante minutes à la débâcle bancaire. En interrogeant de temps en temps un spécialiste: les petits épargnants belges doivent-ils s'inquiéter? Non, bien sûr, disent les experts! On sent bien que De Brigode est déçu. Qu'est-ce qu'il aimerait que ce soit la panique!
En attendant, qui c'est qui va la payer cette crise? Suivez mon regard... Je crains fort que ce ne soit pas les gros...

lundi 15 septembre 2008

Ma réponse à Tintin (qui chasse le yéti)

Sur son blog, Rudy Demotte réagit aux deux pages du Courrier de l'Escaut sur le HO et la WP.
Et, incroyable, nous sommes d'accord. Enfin... plus qu'un petit effort! De sa part, bien sûr.
Ci-dessous, son texte suivi de la réaction que je viens de lui adresser.

De Rudy Demotte

Le courrier de l'Escaut (ré)ouvre un débat sur la Wallonie Picarde. Sur la dénomination. Ouais...
Pour moi, cette question est mal posée. Ce qui compte, c'est le contenu.

Je vais d'ailleurs le publier sur mon Blog aujourd'hui. Ce contenu, c'est un projet de région. Un projet de tous et pour tous.

Ce projet décrit les attentes de ce bout de Wallonie pour ses habitants, ses entreprises, ses collectivités et associations pour les décades à venir. C'est un projet noble et digne de sens.

Et s'il fallait ouvrir un débat, j'aurais compris qu'il porte sur le contenu et les attentes des citoyens. Mais sur le nom?! C'est un peu comme dire "nom de Dieu!". Quelle futilité, si ce débat est désincarné du sens.

Tout ce projet n'est ni libéral, ni catholique ni socialiste, ni écolo. Ni associatif, ni institutionnel. Tous les acteurs de notre vie de terroir furent associés. Et c'est cela qui est important. Rien que cela.

La parole est donnée aux "pro et contra".

Un ex-député (aussi sec que le bois mort et vert dans sa fougue anti-tout) des alpes occidentales* épanche une bile caustique sur toute une page. Il n'aime pas le projet de "Rudy de eerste" (hi hi j'adore cette manière de se moquer du pouvoir). Grand bien lui fasse!

Un adage chinois dit "lorsque la lune est montrée du doigt à l'ignorant, celui-ci regarde le doigt". Ne regardez pas le doigt du Yéti des alpes occidentales, s.v.p.... ;-)

*(c'est sans doute là le nouveau nom qui lui tiendrait à cœur pour notre région)

De Michel Guilbert

Eh bien, Monsieur le Ministre, si vous m’avez bien lu, je ne vais sans doute pas vous surprendre, je suis bien d’accord avec vous : ce qui compte, c’est le contenu. Je n’ai jamais dit autre chose. Et je l’ai écrit : que le développement durable soit l’un des principes fondateurs de « notre » Wallonie picarde ne peut que me réjouir. Mais je suis du genre à ne pas me satisfaire de mots et à attendre d’eux qu’ils se traduisent dans la réalité. Et là, vous constaterez avec moi qu’il y a de quoi rester sur sa faim. Le Hainaut Occidental va-t-il devenir Picardialand avec ses centres de ski et ses greens de golf ? Les zonings et les grands centres commerciaux vont-ils continuer à se développer à travers notre région ? La crédibilité de la Wallonie picarde dépendra des décisions que vous serez amené à prendre par rapport à tous les projets qui se bousculent. Et je peux vous assurer que nous sommes nombreux à être en attente de réponses claires.
Parce que j’ai l’audace d’être critique et de rechercher la cohérence, vous me traitez d’anti-tout (c’est dur à entendre pour moi qui suis un homme de projets, mais soit, j’ai l’habitude – le critique a toujours tort). (Question : les bourgmestres qui s’opposent aux éoliennes sont-ils aussi des « anti-tout » ?) J’ose espérer que vous n‘êtes pas un pro-tout. On ne peut mener à la fois une politique de développement durable et accepter tous les projets néolibéraux sous le prétexte qu’ils créent de l’emploi. Donc, pensons autrement. Et bien plus, agissons autrement.
(Quant au débat sur le nom de la région, il est effectivement futile. Je me suis laissé piéger par le Courrier de l’Escaut qui avait pioché, sur mon blog, un texte où je fustigeais l’interdiction d’utiliser désormais l’appellation de Hainaut Occidental. Je ne suis pas un défenseur (quoi qu’affirme le titre du C.E.) de l’appellation H.O ., mais il se fait qu’elle est largement utilisée. Et qu’aucun ukase n’y peut rien.)
Enfin, je constate que vous aimez les proverbes. En voici un autre : la caque sent toujours le hareng. Pour l’instant, la Wallonie picarde sent toujours les années '60.
Bien à vous.
Michel Guilbert

Post-scriptum (non envoyé à R.Demotte): je suis quand même très déçu de lire que ce projet "n'est ni socialiste, ni écolo, ni associatif". Mais pas étonné.

samedi 13 septembre 2008

Hainaut Occidental ou Wallonie Picarde

Bon allez, une dernière fois, et puis on passe à autre chose!
A destination de tous "les imbéciles heureux qui sont nés quelque part" (1) (j'en suis).
Le Courrier de l'Escaut d'aujourd'hui consacre deux pleines pages à ce débat capital (!) pour notre avenir: Hainaut occidental ou Wallonie picarde, mettant en vis-à-vis mon texte précédent ("Je ne dois plus dire Hainaut occidental") et un texte de réflexion de Géry Eykerman, journaliste du Courrier de l'Escaut.
Dans son titre, le Courrier me fait dire ce que ne dit pas mon texte: je ne suis pas un défenseur de l'appellation Hainaut occidental, honnêtement, je m'en contrefous et je ne la justifie nulle part. (Dans l'absolu, peu me chaut le H.O.!) Mais je constate que cette appellation est intégrée dans quantité de noms d'organismes de notre sous-région (on peut encore dire cela, sous-région? Ou bien c'est dévalorisant, excommuniant ?) et qu'aucun ukase interdisant son utilisation n'arrivera, dans l'immédiat, à mettre tout le monde au pas et à éviter l'appellation H.O. Pour moi, ce qui est essentiel, c'est la cohérence et les valeurs défendues et je constate qu'on est, pour l'instant, uniquement dans la "com". Je l'ai dit dans d'autres textes, on change les mots, mais pas ce qu'il y a derrière. Ce qui me préoccupe, ce n'est pas le signifiant, c'est le signifié.
Les penseurs wallonpicards ont mis en tête de leur projet de région le concept de développement durable. Comme beaucoup d'autres, je m'en réjouis. Mais je constate aujourd'hui que le Gouvernement wallon et au moins quatre bourgmestres de l'ex-H.O. continuent à soutenir les projets de glisse à Lessines et à Maubray. D'autres soutiennent des projets de terrains de golf gigantesques. Et dans le même temps trois bourgmestres de Wallonie picarde (dont deux sont les mêmes) s'opposent - de manière extrêmement nymbiste, quoi qu'ils disent - à un projet d'éoliennes. Donc, sur le concept de développement durable, il me semble que nous sommes en droit d'être, pour le moins, très sceptiques.
Je suis tout à fait prêt à adhérer au concept de Wallonie picarde le jour où les valeurs qu'elle affirme vouloir porter deviendront réalité sur le plan social, culturel, environnemental, où on aura été au-delà des mots. Ce qui est tout le défi du travail politique. Pour l'instant, je constate que c'est l'économique et le souci immédiat de l'électeur qui continuent à mener la danse... Et j'ai bien compris que la charte WP signée par les bourgmestres a pour objectif de mettre en avant la nouvelle appellation. A savoir des mots. Les mots encore et toujours ...
Je ne trouve rien, dans le texte de Géry Eykerman, qui me démontre le contraire. Rien qui touche au fond. Il estime que H.O. rimerait avec Calimero et nous rappelle que Hainaut occidental serait une appellation par défaut. Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes bien situés à l'ouest du Hainaut. Comme la région Centre est au centre du Hainaut et que le Namurois se trouve autour de Namur et le pays de Herve autour de la ville du même nom. Tout cela me paraît juste logique. Il parle d'espoir, d'accord. Mais les mêmes espoirs on pourrait les avoir au-delà de cette com' qui mène aujourd'hui le travail politique. Il faut travailler sur le sens et non sur les mots et les apparences.
Aujourd'hui, il est politiquement correct de dire Wallonie picarde. Soit. Certains ont déjà imaginé, comme le rappelle Géry Eykerman, de l'abréger en WAPI. Ca fait joyeux, rigolo et ça devrait être vendeur (ce qui semble être l'objectif prioritaire), ça vous a un petit côté Walibi qui collerait assez bien avec le projet Picardialand... (1)
Je fais une proposition de compromis: puisqu'on est en Belgique, où on ne craint décidément rien - et certainement pas le ridicule - on pourrait s'aligner sur l'exemple de la Communauté française que certains voulaient rebaptiser Communauté Wallonie-Bruxelles, et qui - du coup - est devenue Communauté française Wallonie-Bruxelles.
On pourrait appeler notre région Hainaut Occidental Wallonie Picarde (HOWP), mais pour que ça sonne mieux (WP est imprononçable), on pourrait inverser des lettres, ce qui nous donnerait WHOP. Donc, Wallonie Hainaut Occidental Picard(e). Voilà une idée qu'elle est bonne, non? Allez, Whop!

(1) Georges Brassens
(2) voir "Un vrai beau projet pour la Wallonie picarde", publié le 28 mai 2008

Post-scriptum: Je me souviens de cette vieille chanson d'Yves Simon (était-ce "Respirer, chanter"?) dans laquelle il dit: "Si d'un gouvernement à un autre gouvernement, nous n'avons pas changé notre façon de tendre la main, c'est qu'un autre gouvernement ne peut rien pour nous et qu'il n'est pas aussi important que cela qu'il ait changé". Si d'un nom de région à un autre, nous n'avons pas changé de politique, mais que nous nous réjouissons de ce changement de nom, c'est que nous sommes décidément bien naïfs.
Mais je suppose qu'Yves Simon doit être bien ringard aux yeux des post-modernes qui nous régentent...

lundi 8 septembre 2008

Je ne dois plus dire Hainaut Occidental

Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental.
Et je n’y arrive pas ! Mais j’ai des excuses : j’enseigne à la HELHO (la Haute Ecole Libre du Hainaut Occidental), j’ai des copains qui enseignent à la HEPHO (la Haute Ecole Provinciale du Hainaut Occidental), d’autres au Centre de formation permanente des classes moyennes du Hainaut Occidental. Ou encore à l’Institut provincial d’enseignement de promotion sociale du Hainaut Occidental. D’autres travaillent à Lire et Ecrire Hainaut Occidental ou à la MIRHO, la Mission Régionale du Hainaut Occidental pour l’Insertion et l’Emploi. Régulièrement, je reçois des infos de l’ACHO (l’Agence Culturelle du Hainaut Occidental) et je lis son magazine : « Culture H.O. ». Je reçois aussi des invitations de l’ARAHO (l’Association des Architectes du Hainaut Occidental). Le samedi, sur No Télé, je regarde « 7 jours H.O. », j’y ai vu un journaliste recevoir sur son plateau le représentant des Jeunesses Musicales du Hainaut Occidental. J’ai vu que le MR a une section régionale Hainaut Occidental, de même que la CGSP Cheminots, les Jeunes CSC, la CGSLB. Les Chambres de Commerce et d’Industrie de Tournai et Mouscron ont fusionné, voici quelques années, en CCIHO. Le Courrier de l'Escaut organise le Mérite Sportif du Hainaut Occidental. Et j’ai découvert l’existence des Amis diabétiques du Hainaut Occidental. Bref, j’ai beaucoup de mal à ne pas dire « Hainaut Occidental ».

Il y a quelques semaines, une étudiante m’a corrigé, me disant « Monsieur, on ne « peut » (sic) plus dire Hainaut Occidental ! » Je lui ai dit que je pensais bien qu’il n’y avait ni caméra ni micro dans la pièce où nous étions. Je le pensais sincèrement. Aujourd’hui, j’en suis moins sûr. Aujourd’hui, j’ai lu dans la presse que 15 bourgmestres sur 23 en Hainaut Occidental (oups ! ça vient encore de m’échapper !) s’étaient engagés, en jurant devant Rudy de Eerste, à ne plus utiliser que l’appellation Wallonie Picarde. Ils ont signé une charte d’ambassadeurs de la Wallonie Picarde. Et gare à celui qui ne se conformera pas aux ordres. Comme disait le journaliste de No Télé : « celui qui dira encore Hainaut Occidental se fera taper sur les doigts ». Et le ministre-président de la Région wallonne, grand mufti de la Wallonie Picarde, de confirmer : tout le monde doit utiliser cette nouvelle appellation et s’il reste quelques réticents, c’est qu’ils sont contre la modernité. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. J’ai déjà entendu cela quelque part…
Je ne sais plus quel représentant politique déclarait à No Télé (dans le même sujet) que le Hainaut Occidental, hier, c’était un cul-de-sac, mais que la Wallonie Picarde, c’est un carrefour. Ca devait être un (très) jeune, parce que je me souviens que quand je travaillais à la SIDEHO (c’était la Société Intercommunale de Développement Economique du Hainaut Occidental), celle-ci vantait la place de sa région « au cœur de l’Europe », dans une région carrefour…
Dans le Courrier de l’Escaut, Jean-Luc Crucke nous explique que « il s'agit pour la population de marquer une nette rupture avec un développement trop morcelé, trop disparate, trop inégal et de susciter un renouveau de cohésion, de vision, mais aussi de transformation ».
La population, je ne sais pas bien comment elle se situe dans ce bazar. Il me semblait que la référence au Hainaut Occidental avait été intégrée. A preuve, tous les sigles précités. En fait, je pense que la population a d'autres priorités que ces grandes opérations de com'. Mais je peux me tromper...
Entre nous, je ne sais pas trop à quoi rime ce changement de nom, parce que derrière les mots, je ne vois pas le soleil qui poudroie, juste la neige qui brilloie… Du Hainaut Occidental à la Wallonie Picarde, les mêmes politiques se poursuivent : des zonings (oups ! je voulais dire des zones d’activité économique), des pistes de ski, des terrains (en fait non, ce sont des greens) de golf, tous des projets des sixties. Je suppose que c’est de cette modernité là que parle le Président de toutes les Wallonie. Bon sang, mais c'est bien sûr, voilà pourquoi je ne suis pas moderne!
Récemment, une consoeur de Bruxelles m’a demandé où se trouvait la Wallonie Picarde, elle croyait que la région ici c’était le Hainaut Occidental. Je lui ai dit qu’elle ne se trompait pas. C’est un peu comme la côte belge qui s’appelle Vlaamse Kust. C’est toujours la même côte, mais en plus kust. Ici, lui ai-je dit, c’est toujours occidental mais en plus wallon. J’ai l’impression qu’elle n’a pas bien compris mes explications. Moi non plus. Et dans le même temps, je me sens, allez savoir pourquoi, moins wallon que jamais… Cette Wallonie Picarde, ça m’a tout l’air d’être un truc très wallon, non ? Très baron wallon. Mais bon, « il y a un affect », diagnostiquait à No Télé le Docteur Demotte. Alors, s’il y a un affect, je suppose que c’est bien.

Post-scriptum: Parmi tous les organismes qui ont intégré à leur nom celui du Hainaut Occidental, j'oubliais le CHOQ. Qui s'est adapté au nouveau nom de la région de manière pour le moins surprenante, puisque les quatre lettres signifient désormais: Contribuons à une Wallonie Picarde de Qualité. Donc, CHOQ avec un H comme Wallonie et un O comme Picarde. Et après cela, on s'étonnera que nos enfants ont une très mauvaise orthographe!