samedi 26 juin 2010

Météo ciblée

En été, on a droit à la météo des plages. En hiver, à celle des pistes de ski. Pendant un moment, la RTBF radio nous a proposé la météo des routes. Comme si le temps y était différent qu'ailleurs dans le pays. Je découvre maintenant sur Euronews la météo des aéroports. On voit par là qu'on n'arrête pas le progrès. A quand la météo des pistes cyclables?

vendredi 25 juin 2010

Rire jaune

Le difficile exercice de l'humour... Didier Porte et Stéphane Guillon viennent d'en faire les frais. Les voilà congédiés de France Inter.
Les arguments avancés par les différentes parties pour se justifier ou se défendre ne sont guère, à mon humble sens, convaincants. D'un côté comme de l'autre. Philippe Val, directeur de France Inter, estime que l'humour n'a pas sa place dans la tranche d'info du matin. Une explication qui n'en est évidemment pas. Toutes les radios ont la leur. Et France Inter en particulier. Stéphane Guillon rétorque qu'on ne vire pas quelqu'un qui fait une audience de deux millions d'auditeurs. Si les chiffres d'audience deviennent la référence ultime, on pourrait alors considérer le foot comme plus intéressant que Molière ou Handke et "Bienvenue chez les Ch'tis" aurait dû recevoir sept oscars.
J'avoue qu'il y a longtemps que je n'avais plus écouté ni Porte ni Guillon. Je les trouvais drôles, vifs, vigoureux dirais-je, féroces souvent. J'appréciais leur style, leurs formules, leur maîtrise de la langue. Mais le ton devenait trop souvent, à mon sens, plus que féroce, méchant et blessant. Volontairement. De l'humour de boxeur. On sentait bien depuis un bon moment qu'on était dans la surenchère et on se doutait quelle serait l'issue du bras de fer entre eux et la paire Hees-Val, à la tête de Radio France et de France Inter. Dans ce combat, c'est toujours le directeur qui finira par craquer et qui perdra. A tous les coups. Accusé de censurer la liberté d'expression, de protéger le pouvoir. A tort ou à raison.
Ce midi, à la fin du "Fou du roi", sur France Inter, il en était encore question. Un intervenant (que je n'ai pas identifié) affirmait que virer un humoriste de la radio parce qu'il fait de l'humour serait comme virer d'une école de chant une chanteuse parce qu'elle y chante. La comparaison me semble trop facile et impropre. Ce serait plutôt comme virer une chanteuse d'un opéra parce qu'elle chante faux. Le tout étant, je suis bien d'accord, de se mettre d'accord sur ce qu'on considère comme faux.
Voilà Val poursuivi par le syndrôme Siné qu'il a viré de Charlie Hebdo quand il en assumait la direction. A force de taper sur tout et tout le monde, Siné en avait fini par ne plus être drôle. Mais la censure ne rapporte rien au censeur. Elle sert bien le censuré. Siné a lancé son hebdo avec l'aide de nombreux autres humoristes. Les salles de Guillon et Porte seront encore plus pleines.
On peut rire de tout, disait Desproges (qui n'a jamais donné dans l'humour un peu populiste et parfois trop facile auquel on a affaire ici). Mais pas avec n'importe qui, a-t-il ajouté en recevant Le Pen au Tribunal des Flagrants Délires. La question ici, c'est: peut-on rire et faire rire n'importe comment? Quelles sont les limites de l'humour? Quand devient-il insultant? Ou agressif? Ou con malgré son semblant d'intelligence? Il est toujours plus facile d'être du côté des moqueurs. C'est moi qui le dis. Aujourd'hui, j'imagine que le politiquement correct doit consister à défendre les politiquement incorrects. Je ne défend pas Hees et Val, mais je n'arrive pas à être politiquement correct.
Une citation de Montaigne pour terminer, à l'adresse tant des humoristes que de ceux qui les ont virés et de ceux qu'ils brocardent: "Sur le plus beau trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul".

mardi 22 juin 2010

Anastasia versus Shahrâzâd

Les Mille et Une Nuits doivent être interdits parce qu'ils ont l'outrecuidance d' "offenser la décence publique et d'encourager le vice et le péché". C'est ce qu'estiment des avocats islamistes qui en ont demandé l'interdiction en Egypte. Le Vif de ce 18 juin nous l'apprend. Le Syndicat des écrivains arabes a cont(r)e-attaqué et déposé une plainte pour atteinte au patrimoine. On savait déjà que l'Egypte n'était pas vraiment un modèle de tolérance: les homosexuels y valsent en prison. Sans doute, parce qu'ils "offensent la décence publique". On sait maintenant aussi que la censure se porte bien: Millenium, un roman de la féministe égyptienne Nawal el-Saadawi et Le Monde arabe, un livre de Mohamed Kacimi destiné aux enfants, y ont déjà été interdits.
L'article du Vif n'explique pas ce que les islamistes trouvent indécent dans les Mille et Une Nuits. Sûrement pas les scènes (bien pudiques) d'amour! Encore moins les invocations à Dieu! J'ai trouvé: ce doit être les batailles des musulmans contre les chrétiens: "Pendant ce temps, le combat faisait rage. Les musulmans, enveloppant les Infidèles, les chargèrent avec pugnacité et brisèrent net l'élan de ces suppôts de l'impiété et de la dépravation. (...) La journée se solda par plus de cent mille morts chez les pourceaux de Byzantins." (p. 404)
Ou encore "les sabres taillant dans les chairs" (p. 394) ou les tortures: "je t'arracherai la langue pour la fourrer dans ton vagin!" (p. 302)

On se calme avec un extrait apaisant:
"L'effroi les fit descendre. Elle s'étendit sur le dos, écarta les cuisses:
- Frappez hardiment de la lance, leur dit-elle. Donnez-moi la charge ou je le tire de son sommeil.
Shâhriyâr, terrorisé, demanda à son frère d'obtempérer.
- Je n'en ferai rien si tu ne le fais d'abord, répondit Shâh Zamân.
Ils étaient ainsi à se disputer pour savoir qui la baiserait le premier:
- Qu'avez-vous donc à vous chamailler de la sorte? gronda-t-elle. Obéissez ou je le réveille.
Effrayés, ils s'exécutèrent l'un après l'autre.
- Mes compliments, leur dit-elle, en sortant de son corsage une bourse qui contenait un collier fait de quatre-vingt-dix-huit bagues de couleurs et de formes différentes. Savez-vous ce que sont ces bagues? demanda-t-elle.
- Non, répondirent-ils.
- Tous ceux qui les portaient, expliqua-t-elle, ont couché avec moi sous le nez et à la barbe de ce démon cornu. Donnez-moi vos anneaux à votre tour puisque vous m'avez baisée." (pp.39-40)

Un dernier petit texte pour nos censeurs islamistes pour leur démontrer que si, c'est vrai, les Mille et Une Nuits recèlent de nombreux textes cruels, il en est aussi de très beaux:
" Croupe lourde qui se balance,
chair tendre et sein délicat.
Elle sait réprimer son émoi
alors que je ne le puis pas.
Et ses suivantes l'escortent
comme un roi en sa majesté.

Gageons qu'à la lecture de ce texte, les islamistes sauront réprimer leur émoi.


Les textes cités sont extraits de "Les Mille et Une Nuits I", Folio classique 2256, édition de Jamel Eddine Bencheickh et André Miquel.

lundi 21 juin 2010

Petit jeu du jour

"A force d'être infantilisés, encensés, protégés du monde extérieur et de ses réalités triviales, les (?) courent le risque de se prendre pour ce qu'ils ne sont pas et d'ajouter le mépris à l'ignorance, la fatuité à l'immaturité, la suffisance et le cynisme à un manque cruel d'éducation, de culture et d'intelligence."
"Certains dont l'ego a remplacé le cerveau et qui n'ont manifestement pas les moyens intellectuels, ni l'éducation suffisante pour se ressaisir, en ont profité jusqu'à l'écoeurement, sans se rendre compte de la désillusion qu'ils causaient chez leurs jeunes (?)."

Par quoi remplacer le premier point d'interrogation dans ces phrases de Jean-Claude Matgen dans LLB de ce jour? Ceux qui ont répondu "joueurs de football (français)" ont gagné. Mais on ne peut décemment refuser la réponse à ceux qui auraient proposé " élus du MR" ou " membres du Ps liégeois".
Pour le deuxième point d'interrogation, il fallait répondre "supporters". Mais "électeurs" est parfaitement acceptable.

En tout cas, ça cogne dur. Les bleus vont se compter dans tous ces camps.
Dans celui d'Alexander De Croo aussi, qui se paie une deuxième chute en une semaine. De cheval cette fois. Ah, je trouve ça beau (de cheval).

Presse citron

Ah, la presse! Le quatrième pouvoir, dit-on. Espace de défouloir, parfois. Ces derniers jours, elle m'a sensiblement agacé.
Les déclarations sans intérêt de Jean-Michel Javaux concernant sa vie privée étaient des réponses à des questions stupides posées par des journalistes. Ces réponses sont aussitôt exploitées par d'autres journalistes pour le condamner. Selon certains (la Libre Belgique notamment), c'était là ce qu'il fallait retenir de sa campagne. Je me souviens qu'étant candidat, j'avais été sollicité pour répondre à des questions tout aussi idiotes: vin ou bière? moules ou frites? slip ou caleçon? brune ou blonde?). J'avais manifesté auprès de la journaliste mon peu d'intérêt pour ce genre de question. mais elles étaient posées à tous les autres candidats et ils y avaient tous répondu, m'avait-elle dit. Il s'agissait juste de donner un petit côté sympa au portrait. Alors, pour ne pas paraître bégueule ou pudibond, j'avais accepté...
Je me souviens qu'un de mes amis, qui fut brièvement secrétaire fédéral Ecolo, avait été sollicité, ainsi que ses collègues, pour poser pour des photos mises en scène. Tous trois étaient plus que réticents. Ils avaient fini par accepter, à la condition qu'ils donnent leur accord au moment de la publication et que les photos soient pertinentes par rapport à la thématique abordée dans l'article. Ils n'en ont plus entendu parler. Mais, quelques années plus tard, ils ont retrouvé ces photos dans un article dénonçant les mises en scène auxquelles se livrent les politiques...
Sur le site d'un quotidien belge francophone (j'ai oublié lequel) défilaient le 13 juin au soir les messages twitter d'élus. Karine Lallieux nous faisait savoir qu'elle quittait le plateau de RTL. Puis, qu'elle se rendait sur celui de la RTBF. Voilà ce qu'on appelle une information passionnante.
Le site du journal Le Soir nous invitait à voter pour l'événement majeur de la campagne.
Et voilà que l'Avenir-Courrier de l'Escaut, se substituant à l'enquête publique, lance un référendum pour savoir si nous souhaitons ou non qu'Holcim ouvre une nouvelle carrière.
Au JT de France2, une caméra s'attarde sur des femmes en pleurs qui prient pour leurs disparus dans une église du Var. Elles sont filmées de dos, de profil et - enfin! - de face.
Nord Eclair fait très fort: il publie une lettre anonyme critiquant l'échevin tournaisien de la Mobilité, Michel Leclercq, pour le nouveau plan de mobilité de la ville. Le courrier en question, selon LLB du 19 juin, évoque des menaces d'ordre matériel sur le véhicule de l'échevin. La lettre est signée par le MAL: Mouvement anti-Leclercq. Quand les corbeaux picorent dans le caniveau...
J'arrête là. Je sens que je vais encore me faire des amis parmi les journalistes...

jeudi 17 juin 2010

Il n'y a pas de problème, il n'y a que des journalistes *

Nord Eclair, dans son édition d'hier, nous apprend que le bras droit du bourgmestre d'Antoing, employé communal, a participé vendredi dernier à des distributions de tracts du Ps dans la commune d'Antoing. Il affirme qu'il était cependant en congé à ce moment-là et que c'était donc à titre strictement privé qu'il opérait alors. Le bourgmestre, lui, avait affirmé auparavant que son adjoint travaillait bel et bien le vendredi. Avant de revenir sur ses propres propos, précisant que son bras droit n'a pas d'horaire. "Il s'arrange en fonction de ses besoins." Le plus inquiétant dans cette affaire, si peu étonnante en soi, au vu de tant de pratiques politiques, dans ce parti en particulier, c'est que le bourgmestre n'y voit pas malice. "Cela ne pose pas de problème qu'un employé du Cabinet, payé par la ville, distribue des tracts électoraux aux partisans pendant ses heures?", demande Marie Braquenier. "Pour moi, ce n'est pas un souci, répond le bourgmestre Bauwens. Ces tracts n'étaient pas pour moi, ni même pour un candidat d'Antoing". C'était des tracts de Rudy Demotte en fait. Donc, c'est normal. Nous pouvons en supposer que tous les employés communaux de toutes les communes ont le droit de distribuer des tracts pour Demotte. De toute façon, tout le monde le soutient. Ou presque.
C'est le même bourgmestre qui l'an dernier ne comprenait pas qu'on lui reproche de louer des locaux communaux pour faire office de bureaux pour les promoteurs du projet de "centre de glisse". On était alors en pleine enquête publique. Et la commune était censée rester neutre, en recueillant tous les avis quels qu'ils soient. Etait censée...

Allez, vivement le parti unique! Ce sera plus simple pour Bernard Bauwens. Il n'aura plus à répondre aux questions qu'il ne se pose pas. Il est vrai qu'à Antoing, le parti unique n'est pas loin.

* le titre fait référence à une phrase d'un poème de Jacques Prévert: "il n'y a pas de problème, il n'y a que des professeurs".

mercredi 16 juin 2010

Le dilemne

Franchement, je ne voudrais pas être à la place d'Elio Di Rupo, de Rudy Demotte, de Julie Fenandez2, de Laurent Devin, de Maxime Prévot. Elus il y a un an exactement au Parlement wallon, les voilà, les pauvres, aujourd'hui élus à la Chambre fédérale. Et obligés de choisir entre Namur et Bruxelles. Eux qui en juin 2009 nous avaient fait savoir à quel point la région était le choix de leur coeur. C'était là toute leur vie. Ou presque. C'est à ce niveau qu'ils voulaient à toute force s'investir. "Oui, mais c'est vraiment une surprise que cette élection", déclare Julie Fernandez2. Je ne pensais vraiment pas être élue." Elle va donc, comme ses cinq autres collègues, démissionner d'un de ses mandats. Renoncer au mandat fédéral en affirmant qu'ils n'étaient sur la liste qu'en soutien reviendrait à dire à leurs électeurs qu'ils n'avaient pas à voter pour eux. Et renoncer à leur mandat régional reviendrait à nier leurs électeurs de l'an dernier. C'est tout bénéfice évidemment pour leurs suppléants placés dans un fauteuil. S'étonnera-t-on des critiques à l'égard de la démocratie? Vivement, une seule élection aux différents niveaux de pouvoir!

lundi 14 juin 2010

Ils ont voté... et puis après?

Quelques commentaires post-électoraux. Subjectifs. Totalement subjectifs.

Quel beau dimanche pour la NVA! Le triomphe est total. Restera à le gérer, disent les commentateurs. Bart De Wever risque de devoir mettre de l'eau dans son vin s'il veut entrer dans le gouvernement. Au risque de se mettre à dos une part non négligeable de ses électeurs. De Wever croit-il réellement que la Flandre pourrait un jour prochain, ou même plus lointain, prendre son indépendance? L'Union européenne a dû lui envoyer précédemment des messages clairs, lui indiquant qu'il est hors de question qu'une Flandre indépendante soit un jour accueillie dans le grand concert européen. L'Europe des 27 n'est déjà pas une sinécure. Alors, l'Europe des 270 régions... Les Catalans, les Corses, les Bretons, les Basques, les Italiens du Nord, les Ecossais et tous les régionalistes que j'ignore encore ont déjà tous le nez au balcon. Ils frétillent comme des gardons.
Et puis la Flandre prendrait-elle son indépendance en abandonnant aux Francophones Bruxelles et tout ce que représente cette ville sur le plan international? Difficile à croire qu'on n'ait pas surtout eu affaire à une grande entreprise de musculation.
Une réflexion par rapport à l'électorat: de récents sondages en Flandre indiquaient que seuls 10% des Flamands seraient favorables à une scission de la Belgique. Mais 30% votent pour la NVA séparatiste. Cherchez l'erreur.

Quel beau dimanche pour le Ps. Les sourires paient. Elio est à nouveau empereur. Elio Di Rupo, c'est celui-là même qui se faisait élire en 2007 au Parlement fédéral. Pour en démissionner deux ans plus tard parce qu'il s'était fait élire au Parlement wallon. Un an plus tard, c'est-à-dire demain, il va en démissionner puisqu'il s'est à nouveau fait élire au Parlement fédéral. Et le Ps se présente comme un garant de stabilité. C'est sûr: Elio Di Rupo est l'incarnation même de la stabilité, capable d'assurer ses responsabilités jusqu'au bout et ne prenant pas ses électeurs pour des veaux!
Michel Daerden triomphe aussi à nouveau. Interrogé par RTL hier soir, il savourait son succès: lui en queue de liste a fait bien plus de voix qu'Alain Mathot, tête de liste. "Alain a joué, il a perdu", a-t-il déclaré de cette voix pâteuse qui, paraît-il, fait son charme. A la place d'Alain Mathot, je demanderais une protection rapprochée. A la RTBF, François De Brigode éclatait de rire, parce que Daerden l'interpellait par son prénom. De mon côté, je cherchais en vain une raison de rire. La question, après chaque élection, reste entière: comment cet individu fait-il un tel paquet de voix (72.000 cette année, si j'ai bien lu - c'est 71.999 d'inexpliquables)? Aux yeux de certains, cet homme apparaitrait chaleureux, paraît-il. Il me glace. Et on s'étonnera que les Flamands ne comprennent pas les Wallons. Je me sentais Flamand. Un souffle venu de Russie sortait de la télé. Là-dessus, j'ai repris un verre de vin.

Au JT de la RTBF ce soir, Thomas Gadisseux, face au palais royal, nous parle d'un parti de centre-droite d'un côté, d'un parti de gauche de l'autre. Ce qui me réjouit, c'est l'optimisme de ce jeune homme. Ne pas vouloir voir que la NVA est solidement ancrée à droite et que le Ps est un parti d'une vague gauche (ou d'une gauche vague), c'est faire preuve ou de naïveté ou d'incapacité d'analyse. Biffez la mention inutile, s'il échet.

Une raison de se réjouir. Quand même! Le FN disparaît totalement du côté francophone. Et le Vlaams Blokbelang perd un tiers de ses sièges. Je le disais: quel beau dimanche!

"C'est un pays qui me débèqu'te
Pas moyen de se faire anglais
Ou suisse ou con ou bien insecte
Partout ils sont confédérés...
Faut les voir à la télé-urne
Ces vespasiens de l'isoloir
Et leur bulletin dans les burnes
Et le mépris dans un placard

Ils ont voté... et puis après?

Dans une France socialiste
Je mettrais ces fumiers debout
A fumer les scrutins de liste
Jusqu'au mégot de mon dégoût
Et puis assis sur une chaise
Un ordinateur dans l'gosier
Ils chanteraient la Marseillaise
Avec des cartes perforées

Le jour de gloire est arrivé"

(Léo Ferré: Ils ont voté)

samedi 12 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 16 (et dernier)

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.
Allez, aujourd'hui, on solde.
Et avant cela, un conseil, si je peux me permettre: ne votez pas pour celles et ceux qui se sont fait élire dans un parlement régional il y a un an exactement. Et surtout pas pour celles et ceux qui sont aujourd'hui ministres régionaux ou communautaires. Ces candidats à tout qui pensent être candidats atouts. Il y a des limites à l'indécence.

"Antiféministe par idéologie, l’extrême droite exalte une conception de la famille basée sur une logique d’exclusion et de rejet de l’universalisme. Face à la libération des mœurs (…), dans ce domaine comme dans les autres, l’extrême droite veut apparaître comme une alternative capable de conjurer les peurs du lendemain. La bataille contre l’extrême droite est tout à la fois politique, idéologique et culturelle. On ne peut ignorer aucune de ces dimensions."
Hugues Le Paige : Le désarroi démocratique – L’extrême droite en Belgique

"POPULISME
Doctrine consistant à plaire au peuple, à épouser toutes ses querelles. Du coup, le populisme est populaire, c’est même son essence.
« Mes idées sont les vôtres. » (Ségolène Royal, printemps 2006)
REM. Il existe un populisme de gauche et un populisme de droite.
SYN. Démagogie."
Nathalie Segaunes et Dominique de Montvalon :
Dico inespéré de la gauche, Le Parisien – Aujourd’hui en France, 2007

"Le paradoxe est bien là : l’exigence de moralité (voire le moralisme, de l’opinion publique) est ambiguë et variable. Et il en fut toujours ainsi : le même citoyen bruxellois pouvait vilipender les partis « pourris par l’argent » et revoter pour le énième fois en faveur d’un candidat - ancien Premier ministre – condamné par la justice comme étant le « champion toute catégorie de la fraude fiscale », « viscéralement fraudeur », dit un jour un magistrat à son propos. La fraude étant dans ce cas valorisée comme un bon tour joué à l’Etat. Le populisme a deux versants : il est la manifestation du rejet virulent de la politique et l’expression de la complaisance roublarde vis-à-vis des fraudeurs. (…)
Comme si la « proximité de terrain » était retournée par ses acteurs contre les Institutions (avec un grand I) lointaines que sont la Justice et les appareils politiques centraux."
Hugues Le Paige : Vive la politique !

vendredi 11 juin 2010

Votez Néandertal

Les courriers volent ces jours-ci. Bas. C'est fou le nombre de responsables politiques qui ignorent les règles. Ou qui se trompent. Ou qui ne l'ont pas fait exprès. Ou qui tombent à cours de timbre.
Il y a eu ce bourgmestre MR (dont j'ai oublié le nom) qui appelle ses concitoyens à voter pour sa femme en utilisant un papier à lettre avec l'en-tête de la commune. Pour ce que ça change, dit-il.
Il y a Claude Eerdekens qui ne rate jamais une occasion de faire parler de lui. Cette fois en envoyant des courriers à en-tête du Parlement wallon en franchise postale. Une franchise réservée aux envois vers l'administration. Oui, mais j'étais en rupture de stock de timbres, se justifie-t-il. Fait-il venir ses timbres de Sao Paulo par bateau?
Et puis il y a celui qu'on avait presque oublié, l'ineffable José Happart. Il a envoyé un courrier à des centaines de personnes, leur rappelant qu'il est un jour intervenu pour les soutenir dans un dossier et leur demandant de lui renvoyer l'ascenseur en votant pour son ami Michel Daerden. Une attitude contraire au code des élus, lui rappelle celle qui lui a succédé au perchoir du Parlement wallon. De telles pratiques ne sont plus dans l'air du temps, relève la journaliste de RTL. "L'air du temps, ça ne me concerne pas. C'est pas mon problème, l'air du temps", déclare l'ancien belge.
Et pendant ce temps-là, Elio Di Rupo sourit dans tous les débats. Vous lui parlez intérêts notionnels? Il sourit. Contrôle des chômeurs? Il sourit. Avenir de la Belgique? Il sourit. Heureusement que les débats électoraux ne sont pas (encore) coupés par de la pub, on ne s'y retrouverait plus.

Allez voter (pour un parti démocratique)! 15

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.
Allez, j'ai des réserves. En voilà deux aujourd'hui.

"Le corps social n’accorde plus de délai aux politiques qu’il considère désormais comme des professionnels confortablement rémunérés pour gérer la chose publique, et non plus comme des militants se sacrifiant pour le bien commun. Leurs décisions doivent être suivies d’effets rapides et tangibles. L’infidélité est la règle, d’autant que les dérapages, les gaffes ou les « affaires » se succèdent à un rythme effréné et amplifié par la concurrence médiatique, réduisant parfois la vie publique à un spectacle peu engageant et laissant l’individu désabusé. Pour autant, celui-ci n’a pas beaucoup de mémoire, et sa faculté d’oubli le conduit à réhabiliter rapidement l’homme public pris en défaut. Peut-être en se disant : « que celui qui n’a jamais fauté lui lance la première pierre », ou que décidément la nature humaine ne change pas avec l’exercice du pouvoir…"
Pascal Josèphe : La société immédiate

"On ne mesure jamais assez ce que la question du temps catalyse comme enjeu pour la démocratie. C’est au nom de la vitesse que l’on présente les raisonnements les plus sommaires, que l’on phagocyte les assemblées, que l’on raccourcit les débats parlementaires. Or, la démocratie est une institution qui prend du temps et il faut savoir se le donner. La rapidité n’est pas, en elle-même, une valeur démocratique.
L’ère médiatique impose une réflexion sur l’éthique du débat. Un débat se construit. Il lui faut du temps pour être clair, la télévision n’en a pas ; il faut pouvoir y développer des idées, on n’échange que des propos partiels et hachés qui deviennent des caricatures…"
Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Editions Raison d’agir, Paris 1996

jeudi 10 juin 2010

Belgitude et inquiétude sont dans un bateau

Les musculations des uns et des autres autour de l'avenir de la Belgique, des limites des régions, de leur région, sont-elles "belges"? Tiennent-elles de la culture belge? On a l'impression que ce pays navigue aujourd'hui dans les eaux profondes de l'incommunicabilité. Deux communautés se regardent en chiens de faïence. Des chiens qui aboient de temps en temps. Chacun dans sa langue. Au coeur d'un pays de mixité, d'influences diverses, de gens curieux, ouverts, un peu rigolards. Aujourd'hui, l'enracinement prime. La terre a pris la main sur la parole. La dérision a fait machine arrière. Ne resterait-il que le dérisoire?

Dans un texte savoureux et perspicace, intitulé "Pourquoi je suis devenu belge", l'auteur néerlandais Benno Barnard, établi depuis longtemps en Flandre, se pose (en 1996) une question: "qu'est-ce que le côté flamand du Flamand sinon une question de nature, de famille, d'enracinement, de province, de dialecte, de tout ce qu'on est de soi-même, sans faire d'effort particulier? La nature est neutre, n'est ni bonne ni mauvaise, elle est, tout simplement. Les problèmes surgissent dès lors que quelqu'un se met en tête d'exalter sa nature et de parfumer la boue dont il a été tiré, ou à l'inverse, lorsqu'il méprise pour quelque raison intellectuelle cette nature et prétend être tombé des astres ou être né dans le monde entier. Oui, je ne nie pas avoir été tiré de la boue de Hollande, et je ne le regrette pas. Mais aussi m'est-il impossible de devenir Flamand.
En revanche, poursuit Benno Barnard, le côté belge du Belge, sa belgitude comme on dit, est une question de culture, de mode de vie, d'amitié, d'urbanité, de français et de néerlandais - et c'est pour cette culture que j'ai opté. (...)
Le Néerlandais rappelle vaguement le bovin qu'il élève en masse. (...) Le Belge, passez-moi l'expression, tient plutôt du cochon: un animal intelligent, à la réputation défavorable, mais qui ne le mérite pas. Terrestre. Se méfiant toujours du charcutier qui lui a fait perdre tant de ses ancêtres. (...)
Aussi la belgitude a-t-elle un caractère joyeux, épicurien, doucement cynique qui, cependant, demeure caché à tout étranger derrière des volets, beaucoup de bureaucratie, de formalisme, de distance - l'horizon de l'étranger passant en Belgique coïncide en règle générale avec le bord de sa table de restaurant. A l'inverse, cette inintelligibilité de la belgitude pour les non-initiés contribue à la joie de vivre du Belge belge, pour lequel l'être-belge comporte aussi un aspect stratégique: moins les autres comprennent la Belgique, mieux cela vaut. En ce sens, la belgitude est sa manière toute méthodique de passer dans la clandestinité de l'histoire, car sa riche expérience avec ses bouchers de diverses nationalités lui a appris à choyer les apparences comme une vertu et à les pratiquer comme on pratique un art. (...)
La confusion semée ainsi à tous vents ne fait pas qu'amuser les Belges, elle entre aussi parfaitement dans la stratégie de survie qu'est la belgitude, qui nous apprend dans son premier principe que la Belgique est occupée même si elle ne l'est pas, à savoir par la Belgique elle-même." (1)

Aujourd'hui, on peut avoir le sentiment que la nature a repris la main sur la culture. Si la Belgique devait poursuivre dans cette voie de l'incommunicabilité entre ses deux principales communautés - ou pire imploser - , c'en serait fini de cette "inintelligibilité de la belgitude". On n'aurait plus que deux pays tristement banalisés, accrochés à leurs frontières.
Resterait-il même le chagrin des Belges...? Revenant vingt-cinq ans après sa publication sur cette oeuvre majeure qu'est Het verdriet van België de Hugo Claus (on notera que le Chagrin de la Belgique est devenu en français celui des Belges), son traducteur, Alain van Crugten, estime que "vu l'âpreté et la mesquinerie des luttes linguistiques en Belgique, on peut apprécier à sa juste valeur le fait que ce soit le plus grand écrivain flamand de notre temps qui ait ainsi passionné les francophones, pourtant si prompts à dénigrer ce qui se fait dans le nord du pays. Il y eut énormément de réactions de lecteurs qui se disaient intéressés, charmés, attirés et amusés, non seulement par la beauté et la puissance de l'oeuvre, mais aussi par tout le pittoresque familier: ils se reconnaissaient dans le comportement, les modes de pensée et la façon de s'exprimer des personnages de Claus! Cela tendrait-il à montrer que, en dépit de ce qu'affirme l'ensemble du discours politique sur la coupure culturelle irrémédiable entre les communautés flamande et francophone, il existe dans le grand public un sentiment (vague) d'appartenance à une entité culturelle belge? Ce serait trop beau: un réconciliation par la littérature!" (2)

La culture salvatrice? On peut rêver. Mais force est de constater que les crispations ces derniers temps se sont accentuées et que le climat s'est détérioré.
La NVA entendrait aujourd'hui supprimer la Région bruxelloise. Devra-t-on rattacher flamands et francophones de Bruxelles à la Flandre et à la Wallonie? Et selon quels critères?
Une proposition qui vient du champ culturel et qui a le mérite de donner dans l'absurde dans lequel baigne aujourd'hui ce pays. Elle vient de l'artiste Aimé Ntakiyika ( qui se présente 80%-20% Hutu-Tutsi). Il a présenté une oeuvre "à l'ironie inquiétante" à l'exposition Belgicarium montée à Bruxelles en 2008. C'est Caroline Lamarche qui la présente: " la pièce principale de l'oeuvre consiste en un bottin téléphonique ouvert, dans lequel l'auteur a distingué d'un trait de marqueur jaune les noms à consonnance néerlandophone et d'un marqueur rouge les noms à consonnance francophone. Un commentaire y est adjoint: Malgré une apparente complexité, la Belgique et plus précisément le peuple belge, nous montre une lecture limpide de ses différentes ethnies (...) Il est fondamental de savoir que les deux communautés parlent respectivement leur propre langue: le néerlandais pour les néerlandophones et le français pour les francophones. De ce constat évident je déduis une théorie simple et impitoyable. Toute personne ayant un nom flamand est flamande. Toute personne ayant un nom francophone est francophone. Le roi se situant au-dessus de la mêlée n'a pas de nom mais un prénom. En rire, ou en frémir?, demande Caroline Lamarche.

Et si la réponse à la question de l'existence d'une culture belge était maritime? "La culture belge existe, affirme Jean-Marie Klinkenberg. La culture belge existe. Mais deux à trois mois par an, sur une bande de sol friable, large de quelques centaines de mètres, longue de quelques lieues. Ce terreau où fleurit la culture belge, c'est la Côte. De Kust." (4)
La mer, comme la Belgique, sans cesse recommencée.


(1) Benno Barnard: "Pourquoi je suis devenu belge" - in "Littérature en Flandre - 33 auteurs contemporains", Escales du Nord - Le Castor Astral, 2003
(2) Alain van Crugten: "Le chagrin des francophones: le vingt-cinquième anniversaire du Verdriet" - in Septentrion - arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas, 2008/2
(3) Caroline Lamarche: "Bruxelles, théâtre magique (seulement pour les fous)" - in Septentrion - arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas, 2008/2
(4) Jean-Marie Klinkenberg: "Petites mythologies belges" - Les Impressions Nouvelles, 2009

Allez voter (pour un parti démocratique)! 14

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"L’abstrait n’a pas d’image, donc il nous faut du concret. Il faut donc personnaliser au maximum la politique. Et la vie politique devient un combat d’hommes charnels, filmables, plutôt qu’un choc d’idées. Souvent, on atteint par là le comble de l’illusion : quelques questions de plusieurs journalistes en tir groupé, sondage en direct, appels des téléspectateurs… tout tend à accréditer l’idée que le leader interrogé va être jugé sur son analyse de la situation ou sur son action. Or, en fait, le verdict détermine seulement si le responsable politique a été jugé convaincant. C’est en effet la personne qu’on juge, sa psychologie, son caractère, sa maîtrise, et non sa politique. A ce titre, il n’y a plus de différence entre une « émission politique » et une « émission grand public du samedi soir ». Ce que jugent les spectateurs, c’est la performance en matière de mentir-vrai."
Ignacio Ramonet : La tyrannie de la communication, Gallimard, 2002

mercredi 9 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 13

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"Dès que quelqu’un fait une promesse, il m’intéresse. Comme c’est souvent dans la politique qu’on fait des promesses, j’ai trouvé devant moi – et chacun d’entre nous a pu faire ces observations – des cas magnifiques. Cela ne part pas chez moi d’un intérêt particulier pour la politique(…), mais plutôt d’une fascination pour la théorie du râteau : le râteau est couché dans l’herbe avec les dents en l’air, et vous savez déjà que quand vous marcherez dessus, le manche se jettera tout droit sur votre visage. Et cela se produit, exactement comme ça. Et la prochaine fois, cela se reproduira de la même façon, comme quand vous aviez – déjà pour la troisième fois – verrouillé machinalement de l’extérieur la porte de votre voiture en laissant les clés sur le tableau de bord. Même que votre cerveau a eu le temps de vous dire (…) : « Imbécile, tu es occupé à bloquer ta portière avec les clés à l’intérieur ! » La politique, c’est comme s’ils le faisaient exprès, mais que vous continuiez à voter pour le râteau ou pour les clés – et pourtant, ils ont promis qu’ils ne le feraient plus."
Marc Moulin : A la recherche du bémol

mardi 8 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 12

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"Il est en général trompeur de parler de droite et de gauche afin de définir la place des formations politiques modernes et contemporaines.
Toute la question est de comprendre quelles revendications, quelles attitudes et quelles politiques sont de droite, et lesquelles sont de gauche."
Luciano Canfora : L’imposture démocratique

lundi 7 juin 2010

Pour qui voter

Régulièrement, le sage que je suis est interpellé: pour qui me conseilles-tu de voter?, me demande-t-on. Quelqu'un de bien et d'honnête, me précise-t-on souvent.
Voici mes choix. Sur la liste Ecolo (12), vous n'en serez pas étonné. Faites confiance aux femmes.

Au Sénat,
Marie-Christine Lefebvre,
6e effective

"2010, année européenne de lutte contre la pauvreté. On ne résoudra pas la crise économique en aggravant la crise sociale. Ecolo et Groen exigent une augmentation des pensions et autres allocations sociales. Ils prônent une contribution des revenus du capital et du travail pour maintenir une sécurité sociale juste et performante.
Le dialogue permanent entre les partis verts est un atout pour trouver des solutions durables à la mutation de notre pays.
Je m'engage à apporter ma contribution pour améliorer la vie de nos enfants demain, en Belgique et sur la planète."

tél.: 0474 64 62 39 - mariechristine. lefebvre@gmail.com - http://mclefebvre.blogspot.com - www.ecolo.tournai.be


A la Chambre en Hainaut,
Ingrid Delmot,

7e effective

"L’écologie permet de faire des économies. Petits gestes tout simples contre le gaspillage ou techniques sophistiquées d’utilisation rationnelle de l’énergie. Nombreux sont les citoyens, les administrations et les entrepreneurs qui appliquent l’écologie au quotidien. Les économies potentielles sont importantes. Ecolo propose des solutions qui permettent d’allier confort de vie, respect de l’environnement et économies substantielles. Pour la planète, c’est tout bénéfice!
Ecolo peut aider administrations, entreprises et citoyens par des systèmes de tiers- investisseurs ou de partenariats public-ménages.
L'écologie: bon pour l'économie, bon pour nos économies !!!"

idelmot@gmail.com - www.ecolo.tournai.be - voir aussi http://profponchau.blogspot.com/

A la Chambre,
à Bruxelles, je voterais pour Fouad Lahssaini (1er suppléant),
dans la province de Namur, pour Philippe Defeyt, 6e suppléant,
dans la province de Liège, pour Bénédicte Heindrichs (7e suppléante) et/ou Pierre Ozer (8e suppléant),
en Brabant wallon pour Thérèse Snoy (1ère effective),
dans le Luxembourg, pour Cécile Thibaut (1ère effective).

Vous en faites ce que vous voulez. En tout cas, je voterai pour un ou une candidat(e) qui a des valeurs fortes et sait laisser ses ambitions personnelles et son ego de côté pour viser l'intérêt collectif.
"Si le public devait retenir quelque chose de mon film, ce serait peut-être que lorsqu’on va voter, mieux vaut laisser de côté sa fascination pour la face obscure des hommes de pouvoir. Les candidats qu’on trouve vraiment, profondément, ennuyeux dans la vie, voilà, c’est pour eux qu’il faut voter. " (Paolo Sorrentino, réalisateur italien, auteur de Il Divo, film consacré à Giulio Andreotti – in Télérama – 21/05/2008)
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit: je n'ai pas dit que les candidats que je cite sont profondément ennuyeux. Ils sont honnêtes et porteurs de vraies valeurs.

Allez voter (pour un parti démocratique)! 11

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"Au-delà d’entretenir les convictions et la fidélité de ses sympathisants convaincus - c’est son fonds de commerce – l’homme politique cherche particulièrement à séduire les franges d’électeurs qui se préoccupent peu de politique. Il est essentiel de gagner leurs suffrages alors qu’elles se montrent surtout sensibles aux personnalités, plus faciles à saisir que les idées. Moins le consommateur s’investit dans son achat, moins l’électeur s’implique dans la politique, moins il se montre critique et plus il se laisse appâter facilement. La séduction se substitue à l’argumentation du débat, à l’endoctrinement de la propagande. (…)
Dans les publicités commerciales, si un personnage est présent, c’est pour nous présenter l’objet, nous dire voilà le produit ! Ici le candidat nous dit me voilà !, il EST le produit, et tous les éléments qui l’entourent participent à sa mise en scène. Tout ce qui touche, de près ou de loin, à l’homme, ce que l’on voit de sa vie privée comme de sa vie publique, son apparence physique, ses gestes et son élocution, tout doit être mis en scène.
Avec les conseillers en communication, la forme a fini par dévorer le fond. (…) Ce sont des figures, plutôt que des idées, qui tapissent les murs des campagnes."
Gabriel Thoveron, La marchandisation de la politique

dimanche 6 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 10

Chaque jour jusqu'aux élections, une citation pour vous convaincre - s'il le fallait - d'aller voter. Et de bien voter. Sinon, ce serait trop facile.

"Le nationalisme d’extrême droite se caractérise par une exaltation de la nation dont les ingrédients majeurs sont la phobie de l’altérité et la peur de la décadence. Ces phobies définissent sans doute un ennemi – l’étranger – et désignent des maux à combattre – l’insécurité, le désordre, la dislocation de la famille, la baisse de la natalité, etc. -, mais ne circonscrivent pas en soi des politiques concrètes.
Pour ce faire, le nationalisme se nourrit de plusieurs ferments dont principalement le racisme et le sexisme."
Bérengère Marques-Pereira : Le désarroi démocratique – L’extrême droite en Belgique

samedi 5 juin 2010

Non, rien de rien (air connu)

Franchement, je suis content de ne plus travailler à la RTBF, cette chaîne publique qui singe le privé en coupant sauvagement ses films et émissions avec de la pub.
Hier soir, je regardais la plaisante adaptation cinématographique de Michel Deville de la pièce de Georges Feydeau "Un fil à la patte". Par deux fois (au moins) le film a été brutalement interrompu par de la pub. Je n'ai pas eu l'occasion de découvrir le nom de tous les acteurs dans le générique final. Puisque celui-ci, après quelques secondes, a été hypocritement tourné de côté pour laisser place, une fois encore, à la pub. Quand une chaîne manifeste autant de mépris tant pour les réalisateurs et acteurs que pour ses téléspectateurs, elle n'est qu'une chaîne vulgaire. Une vulgaire chaîne.

Franchement, je ne regrette pas de ne pas faire campagne cette année. Elle est morne, sans âme, sans vie. Les panneaux électoraux peinent à se remplir. Les candidats eux-mêmes n'ont pas l'air d'en vouloir. Ou même d'y croire. Des déclarations passe-partout. Des projets banals. Le président du Ps rêve d'un "fédéralisme de prospérité". Un message petit-bourgeois. Prosper Di Rupo nous promet un impôt sur les grandes fortunes le jour où la famille socialiste aura la majorité absolue. Autant dire jamais. Pourquoi ne pas en appeler à un gouvernement rassemblant toute la gauche? Si tant est qu'il y ait encore une gauche chez nous. Une campagne mollassonne. Triste comme un frigo vide.
Ce qui ne m'empêchera pas d'aller voter quand même, bien sûr.

Allez voter (pour un parti démocratique)! 9

"Quand un homme oscille entre l’être et le paraître, et quand le paraître plus que l’être lui ramène les ovations, alors il finit par perdre jusqu’au besoin de mentir, il convainc naturellement parce qu’il a lui-même dissipé ses doutes, parce qu’il adhère à ses paroles par les fibres essentielles de son être. Sans doute garde-t-il un noyau de lucidité, il sait bien qu’il ne pourra pas tenir ses promesses, mais ce savoir-là ne l’encombre aucunement tandis qu’il s’exprime à la tribune, tout occupé qu’il est de plaire à l’auditoire. Il croit en qu’il dit parce qu’il croit en ce qu’il montre, je veux dire qu’il devient son personnage, se regarde au travers des yeux de tous ces gens qui l’approuvent et l’applaudissent, et finit par se pénétrer de son rôle et de sa vocation. Il gagne en sincérité parce qu’il ajuste non ses paroles à ses croyances, mais ses croyances à ses paroles, et cette sincérité est la condition même de son leadership."
Alain Eraly : Le pouvoir enchaîné

vendredi 4 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 8

"Lorsque vous jugerez nécessaire de vous mettre en colère, choisissez, pour vous mettre en colère, un moment où vous ne serez pas en colère. Vous n’aurez jamais l’air mieux en colère et vous proportionnerez exactement ainsi votre colère à l’objet de votre colère, ce qui deviendrait impossible si vous étiez vraiment en colère."
Pierre Gatérat : Vade-mecum du petit homme d’Etat, Seuil, 1952

jeudi 3 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 7

"L’autre jour, un ponte politique était au Claridge. Quand ferez-vous quelque chose pour les loyers ? a demandé quelqu’un. Eh bien le ponte lui a répondu qu’aujourd’hui un ministre n’était le plus souvent que le commentateur de son impuissance. On l’a bien vu avec la dernière fermeture d’usine, des centaines de travailleurs sur le carreau, les larmes n’ont pas manqué et le gouvernement en a versé sa part, c’était bouleversant de voir les ministres tellement abattus, tellement défaits, si pâles qu’on avait envie de leur dire allez, remettez-vous, remontez en selle, ça ira, c’est vrai que c’est dur pour vous, mais c’est comme ça, faut tenir, on a besoin de vous."
Jean-Marie Piemme - Dialogue d’un chien avec son maître sur la nécessité de mordre ses amis

mercredi 2 juin 2010

Pauvre B

Une maison à Tournai. Sur la façade flotte en permanence un drapeau belge. A la fenêtre, un autocollant: "fier d'être belge". Et puis maintenant, sur la porte, cette annonce: "Publicités électorales: non!!! Toutes publicités électorales mises dans cette boîte ou posées sur le seuil de porte seront systématiquement jetées sur la voie publique"
Ah! C'est donc ça être belge? Y a de quoi être fier, en effet.

Allez voter (pour un parti démocratique)! 6

"Aujourd’hui, le citoyen s’engage de façon provisoire, ses choix ne sont valables que dans le moment où il les exprime. Le consentement politique est sans cesse renouvelable, limité au temps présent. Se sentir lié dans la durée par un engagement, par une opinion, c’est déjà renoncer à une part de liberté. D’où la nécessité et l’importance des sondages dans les démocraties modernes : un électeur ayant voté pour Nicolas Sarkozy le 6 mai 2007 peut très bien exprimer sa préférence pour le Parti socialiste quelques jours ou quelques semaine plus tard, et inversement. Il ne verra dans ce changement ni contradiction ni incohérence. Les notions de « peuple de gauche » ou « de droite », d’appartenance à un « camp » se dissolvent dans le libre choix du citoyen-consommateur.
Avec l’hyperindividualisme et le culte de l’immédiat qui caractérisent les sociétés postmodernes, on peut diagnostiquer la fin de la politique telle qu’elle existait jusqu’à présent. Les identités et les projets collectifs, la responsabilité sociale disparaissent au profit d’une revendication généralisée des droits individuels."
Pascal Josèphe : La société immédiate

mardi 1 juin 2010

Allez voter (pour un parti démocratique)! 5

"J’apprécie la politique, et à chaque fois que j’entends « homme politique pourri, c’est un pléonasme » et que toute la salle applaudit, j’ai envie de dire : mais sans politique, c’est la sauvagerie, le western. Elle est de plus en plus décriée, et j’ai peur qu’à la longue plus personne ne veuille en faire, sauf de vrais fous, ou des nazes. Il y en a déjà quelques-uns, je ne dis pas qu’ils sont tous parfaits. Quand les gens parlent de leurs hommes politiques, ça me fait le même effet que ces parents qui disent que leurs enfants sont nuls. Là aussi, j’ai envie de leur dire : c’est quand même toi qui les as fait tes enfants. On dit qu’on a les hommes politiques qu’on mérite, c’est pas faux… "
Agnès Jaoui, interviewée à l’occasion de la sortie de son film « Parlez-moi de la pluie », in Charlie Hebdo, 17/09/2008