Il y a peu, je me plaignais ici-même (je sais, c'est ce que je fais le mieux, inutile de me l'écrire, j'en suis bien conscient), dans un texte intitulé "Les roquets d'Internet", de ces "courageux anonymes" qui pullulent sur Internet où ils ont mille déclarations à faire, toutes plus intéressantes les unes que les autres bien sûr, mais sans jamais les signer de leur nom. Et je déplorais cette pleutrerie.
Ce 23 avril, dans Charlie Hebdo, je me découvre une "alliée" de renom et de grand talent, en la personne d"Amélie Nothomb. Sous le titre "Habeas Corpus", elle écrit notamment ceci: "Signer un texte, un article, un message de son nom, c'est produire son corps comme garantie de ce que l'on écrit. On n'a pas le droit d'écrire n'importe quoi, pour ce motif que l'on porte un nom, et que ce nom représente notre corps.
Sur Internet, le corps est le grand absent. Il n'y a pas de plus vertigineuse impunité potentielle que l'absence du corps. L'anonymat n'est rien d'autre que la représentation verbale de l'absence du corps. Tout texte courageux et juste comporte une signature. (...)
Il n'est pas question ici de la totalité d'Internet, poursuit Amélie Nothomb, mais de l'univers des blogs et assimilés. En attendant que ce juriste ou que cet internaute de génie trouve une solution, on ne peut rien faire d'autre qu'inciter les explorateurs d'Internet à la plus grande vigilance vis-à-vis de cet habeas corpus à échelle lexicale : la signature. Un message qui ne comporte pas de signature digne de ce nom doit être tenu pour inexistant."
J'imagine que, comme tout personnage public, Amélie Nothomb a reçu et reçoit des lettres de "courageux anonymes". Personnellement, comme présentateur télé d'abord, comme parlementaire ensuite, j'ai reçu de nombreuses lettres d'injures, toujours anonymes évidemment. Parfois, l'auteur du courrier tient à apposer des initiales qui ne permettent évidemment pas de l'identifier, mais qui - sans doute - le mettent en paix avec sa conscience. La plupart du temps, dès que je me rends compte qu'un courrier n'est pas signé, qu'il soit injurieux ou non, je le jette à la poubelle, sans le lire plus avant. J'agis de même sur Internet. Qu'il s'agisse de réactions sur ce blog ou de messages lus sur d'autres sites, le moindre "Zorglub", "Capitaine Haddock" et autre "Ornicar" m'invite à cliquer outre...
Michel Guilbert
J'imagine que, comme tout personnage public, Amélie Nothomb a reçu et reçoit des lettres de "courageux anonymes". Personnellement, comme présentateur télé d'abord, comme parlementaire ensuite, j'ai reçu de nombreuses lettres d'injures, toujours anonymes évidemment. Parfois, l'auteur du courrier tient à apposer des initiales qui ne permettent évidemment pas de l'identifier, mais qui - sans doute - le mettent en paix avec sa conscience. La plupart du temps, dès que je me rends compte qu'un courrier n'est pas signé, qu'il soit injurieux ou non, je le jette à la poubelle, sans le lire plus avant. J'agis de même sur Internet. Qu'il s'agisse de réactions sur ce blog ou de messages lus sur d'autres sites, le moindre "Zorglub", "Capitaine Haddock" et autre "Ornicar" m'invite à cliquer outre...
Michel Guilbert