mardi 21 janvier 2014

If

Si je disais pitch plutôt que histoire;
Si j'affirmais que j'entrevois une fenêtre d'opportunité plutôt que de dire qu' il est possible que;
Si je cherchais à faire le buzz, plutôt qu'à susciter l'intérêt;
Si je trouvais qu'il faut donner du temps au temps plutôt que de patienter;
Si je cessais de voir la vie en rose pour devenir cynique;
Si je pensais qu'il n'est point de salut hors l'argent et le marché et que l'écologie est aujourd'hui un luxe;
Si je devenais antisémite plutôt qu'antiraciste;
Si je cessais de voter à gauche pour choisir l'extrême droite;
Serais-je de mon époque?


mardi 14 janvier 2014

Embellie

J'ai beau avoir reçu, en réaction à mon billet "Ma vie en pays grognon", des messages m'indiquant que la France était bien perçue de cette manière tant en son sein qu'en Belgique, au Canada ou aux Etats-Unis, j'ai compris le message reçu par ailleurs. Je ne critiquerai plus ce beau pays qui m'accueille. Bien plus, je serai désormais positif. Et il n'est pas difficile de l'être quand on apprend par toute la presse, qui ne parle que de cela tout en soulignant que "cela ne nous regarde pas", que la France a enfin un président normal. Un chef comme on les aime, un homme, un vrai, qui sait séduire et a des amours clandestines. En cela, il ressemble à ses prédécesseurs et même au roi des Belges ou d'Espagne. Une belle année s'annonce.

lundi 13 janvier 2014

Toujours la vie invente *

En cette période qui sent le rance, qui fleure les années trente, qui cultive la désespérance, voilà une grande et belle voix (comme en espérait Christiane Taubira) qui nous ouvre l'année et un chantier: celle d'Ariane Mnouchkine, du Théâtre du Soleil. 
Elle nous invite à "fuir la peste de cette tristesse gluante", à nous mettre en marche, à expérimenter, à créer "de petites zones libres", à donner à nos enfants "la joie de savoir que la genèse n'est pas encore terminée et qu'elle leur appartient".

A écouter (lus par Edwy Plenel) sur
www.mediapart.fr/journal/france/311213/les-voeux-d-epopee-d-ariane-mnouchkine
A lire sur
http://local.attac.org/40/marsan/spip.php?article259

* titre d'une exposition de Gilles Clément, présentée à Saint-Benoît-du Sault, durant l'été 2013.

mercredi 8 janvier 2014

Nausée

Un pavé (belge) dans la mare (française). Voilà ce qu'était ce billet d'humeur qu'a bien voulu publier rue89. Je l'ai repris dans la figure. Certains diront sans doute que je l'ai bien cherché. 
Intitulé "Ma vie (de Belge) en pays grognon (la France)", je l'avais écrit encouragé par quelques amis belges, effarés comme moi de l'ambiance qui règne en France ces derniers temps. Je peux me réjouir qu'il ait été lu par quelques dizaines de milliers de personnes et commenté par près de trois cents d'entre eux.
Des commentaires sont argumentés, ils me soutiennent ou s'opposent à ma vision des choses, mais expliquent leurs points de vue. C'est ce qu'on peut attendre d'un forum de discussion. D'autres sont assez abscons, on a l'impression que leur auteur se comprend lui-même sans chercher à se faire comprendre. D'autres contributions ne contribuent à rien d'autre qu'à faire savoir que leurs auteurs n'ont rien à dire, mais tiennent à être présents dans la discussion.
Le problème, c'est non seulement de lire cette masse de commentaires et de comprendre ce que veulent dire certains intervenants et à qui ils s'adressent, mais c'est surtout la virulence de certains "commentarteurs". Ce sont des commentaires qui ne le sont pas, des messages assassins, des exécutions sommaires. On est dans le rejet brutal, dans l'invective, dans l'insulte, dans le racisme même. Pourquoi faut-il exprimer tant d'agressivité pour dire que non, vraiment non, on n'est pas grincheux?
Dans mon billet, je n'attaque personne nommément. Mais moi, en revanche, que ce soit sur mon blog ou sur rue89, j'en prends personnellement plein la figure.
J'ai pris le temps de rédiger ce billet ("Ma vie etc."), de solliciter l'avis de proches, de le nourrir, de le nuancer. Et dès qu'il est publié, bardaf, c'est l'embardée, c'est l'assaut, c'est l'hallali. De l'autre côté de l'écran, des locuteurs (à ne pas confondre avec interlocuteurs) tirent leurs salves sans prendre le temps d'arriver au bout de leur réflexion (s'il y en a une).
On est loin d'une expression assertive, d'une capacité à dire les choses clairement, fermement s'il le faut, mais en respectant ses interlocuteurs. On n'est plus dans la communication, on est dans la boxe.
Tous ces commentaires me viennent de parfaits inconnus, tous masqués par un pseudonyme. J'ai l'impression de croiser des gens en burqa qui savent qui je suis, m'identifient, sans que je ne sache rien d'eux. La relation est pervertie, elle est malsaine.

Parlementaire, journaliste, présentateur télé, j'ai reçu parfois des lettres d'insulte et, plus rarement, des menaces.  C'était, à l'époque, des courriers papier, toujours anonymes. Chaque fois, c'est difficile à vivre, mais ils furent très peu nombreux.
Avec Internet, on a changé d'échelle. Les forums ne sont plus seulement des espaces de rencontre, mais aussi des rings où tous les coups semblent permis, et arrivent en rafales via quelques mots à peine réfléchis. Je l'ai écrit souvent sur ce blog: l'anonymat que permet Internet normalise la parole "déchaînée". On confond liberté d'expression et liberté d'agression. La pensée régresse au profit d'une parole vomie.
Aucun site, visiblement, n'est épargné. On pouvait espérer qu'un site d'information de gauche, participatif, comme rue89 aurait un public plus policé, plus assertif. Il n'en est hélas rien et je ne suis pas le premier à le constater (1). Je n'ose imaginer ce qui s'écrit sur le site de Minute.
Un "commentateur" de mon blog m'a, un jour, demandé, de quelle maladie mentale je souffrais pour ne pas supporter l'anonymat. Qui est le malade? Celui qui s'exprime à visage découvert ou celui qui ne peut parler que masqué?
En Belgique, le groupe de presse Roularta a décidé, en octobre 2012, d'obliger ses interlocuteurs à s'identifier par leur vrai nom sur ses forums en ligne. Résultat immédiat: une perte de la moitié des réactions aux articles, mais "des réactions plus intéressantes et de bien meilleure qualité", selon le rédacteur en chef adjoint de la rédaction web de Roularta (1).

Internet peut être et est un formidable outil de communication et de mobilisation. C'est aussi un inquiétant vecteur d'agressivité, de populisme et de lâcheté.
Je sais faire la part des choses et constater que, par rapport aux dizaines de milliers de lecteurs de mon billet et aux quelques centaines de commentaires, les attaques violentes dont j'ai été l'objet sont peu nombreuses. Mais elles le sont trop en même temps et leur brutalité est difficile à  vivre.
Sincèrement désolé pour les commentateurs respectueux et intéressants qui se sont manifestés, je me refuse à jeter encore un œil sur les commentaires à mon billet. Une question de protection et d'équilibre personnel.
La contribution qui fut la mienne aura été la première et la dernière sur un autre site que mon blog où je sais me protéger.

En guise de conclusion qui n'a rien à voir (quoique...), cette jolie phrase d'une boulangère entendue hier sur le JT de France3, Région Centre: "on a le printemps à 500 mètres de chez nous". Elle est boulangère à Bourges.

(1) Sur ce blog: "Vomir, dit-elle", 18 mars 2013.
Et puis aussi:
- "Le grand complot", 10 mai 2011.
- "L'anonymat d'Internet", 29 avril 2008.
- "Les roquets d'Internet", 5 janvier 2008.


dimanche 5 janvier 2014

Ma vie (de Belge) en pays grognon (la France)

Un billet à lire sur

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20140105.RUE1161/ma-vie-de-belge-en-pays-grognon-la-france.html


Merci de signer vos commentaires. Ne perdez pas de temps à écrire des messages anonymes qui n'ont pas d'existence. Surtout si c'est pour m'informer que je suis "un vieux con", ce que je sais depuis longtemps.
"Tout texte courageux et juste comporte une signature", a écrit Amélie Nothomb (1). Un peu de courage!

(1) lire sur ce blog "L'anonymat d'Internet", 29 avril 2008.


Post-scriptum après avoir parcouru une partie des commentaires sur rue89 et ceux reçus sur ce blog:


Mais qu'est-ce qui m'a pris? Mais qu'est-ce qui m'a pris?  Qui suis-je, moi, petit (et "vieux con" de) poulet wallon pour m'être laissé aller à critiquer le grand coq français? Moi qui viens d'un pays qui n'existe pas, comment puis-je comprendre cette grande nation? Voilà que j'ai confondu humeur grognonne avec esprit révolutionnaire (c'est ce qu'on me dit -  apparemment sans rire)! Comment pourrais-je le comprendre, moi, petit Belge? Quelles gènes révolutionnaires possédé-je? 
Ce billet d'humeur est lu et partagé, tant mieux. Il suscite le débat, c'est le moins qu'on puisse dire, et des réflexions diverses – c’était bien l’objectif -  parfois riches, très argumentées, mais aussi parfois assez absconses ou sans intérêt. Il y a des "bourrins" qui sont bien plus subtils qu'ils veulent le faire croire et des gros malins qui ont tout compris mieux que les autres. L'affligeant le dispute à l'intelligent. C’est le jeu, semble-t-il, des forums. Certains ont lu ce que je n’ai pas écrit ou me font dire ce que je n’ai pas dit. C’est le lot de tout texte. Mais le rôle d’un forum est de favoriser la rencontre. Aussi les réactions insultantes, agressives, stupides, qui me renvoient à mon statut d'étranger ou d'immigré, et partant à mon absence de droit à la moindre critique n'ont que le sort qu'elles méritent: la poubelle ou le mépris. Certains de ces non-interlocuteurs ne se rendent visiblement pas compte qu'en pratiquant l'insulte ils me donnent en fait raison. 
Ceci dit, certains ont confondu billet d'humeur, basé sur un vécu et une observation, et analyse sociologique et/ou socio-politique scientifique, ce que n'est en rien ce texte qui assume pleinement sa subjectivité. 
Les Français adorent débattre d'eux-mêmes. On le voit, et si certains commentateurs acceptent de se regarder dans un miroir certes déformant, d'autres ne voudraient se voir que dans celui de la reine dans "Blanche-Neige" qui leur dira qu'ils sont les plus beaux.
Un mot enfin aux cuistres qui renvoient les "Carnets de campagne" de Philippe Bertrand (France Inter) au rang du JT de Jean-Pierre Pernaut: soit ils n'ont jamais écouté l'émission, soit leur "ricanisme" (pour reprendre le terme d'un commentateur)  ne leur permet pas de la comprendre. Les associations qui s'y expriment tentent, modestement, de faire évoluer la société, de lutter à leur manière contre une société basée sur le profit et la consommation, de créer du lien entre les gens, de refuser l'exclusion, d'exercer leur rôle de citoyens. Des gens, bénévoles le plus souvent, qui préfèrent l'action positive au cynisme.

Liberté chérie

La culture ultralibérale a envahi tout l'espace. Je fais et je dis ce que je veux quand je veux et comme je veux. Je suis l'unique guide de ma vie, ma propre référence. Les règles collectives ne devraient pas exister (sauf si elles peuvent me protéger).
Voilà pourquoi certains pensent que racisme et antiracisme sont juste deux opinions différentes qui doivent avoir les mêmes droits de s'exprimer.
Voilà pourquoi certains pensent que Dieudonné et les extrémistes ont le droit de dire ce qu'ils veulent, même s'il s'agit d'appels à la haine.
Voilà pourquoi tout gouvernement a toujours tort, quoi qu'il fasse.
Voilà pourquoi il faut détruire les radars.
Voilà pourquoi l'impôt que l'on paie est toujours trop élevé et les subventions que l'on reçoit ne le sont jamais assez.
Voilà pourquoi on doit avoir le droit de vendre et d'acheter ce qu'on veut (y compris le corps des autres)  quand on veut (y compris la nuit et le dimanche).
Voilà pourquoi certains défendent - même (et surtout) à gauche - le droit  (et parfois l'obligation)  de vivre selon les règles de sa communauté d'origine.
Voilà pourquoi nous devons pouvoir satisfaire nos besoins au moment même où nous les ressentons.
Voilà pourquoi les commentaires postés dans les forums sont souvent aussi agressifs qu'incompréhensibles.

Le philosophe Jean-Claude Michéa constate (1) qu'on trouve peu d'esprits à gauche "encore capables de critiquer - comme jadis Engels - la dynamique aveugle qui conduit peu à peu le marché capitaliste à désagréger l'humanité en monades dont chacune a un principe de vie particulier et une fin particulière (ou - version saint-simonienne - à transformer la société en une agrégation d'individus sans liens, sans relations et n'ayant pour mobiles que l'impulsion de l'égoïsme)".
Selon Jean-Claude Michéa, ce sont aujourd'hui principalement "des intellectuels issus de la droite anticapitaliste qui parviennent le plus souvent (sous des formes, on s'en doute souvent très ambiguës et parfois ouvertement antisémites) à proposer (...) certaines des critiques les plus lucides de l'individualisme libéral, de ses fondements anthropologiques et de ses conséquences morales et culturelles sur la vie quotidienne des gens ordinaires". Il constate que ces critiques ont aujourd'hui presque entièrement disparu du discours de la gauche: "cette situation paradoxale - qui n'est, encore une fois, que la contre-partie logique de la conversion de la gauche à l'idée que le capitalisme est l'horizon indépassable de notre temps - n'a évidemment rien pour enthousiasmer les partisans d'une sortie aussi civilisée que possible du système capitaliste".

Question particulièrement sensible aujourd'hui: comment vivre-ensemble? Dans une société de dictature du moi et de disparition du surmoi, quelles lois, quelles normes, quelles valeurs, quels codes peuvent fonder une culture commune? Qu'est-ce qui est normal, qu'est-ce qui ne l'est pas? Quelles règles collectives nous permettent de vivre ensemble si chacun a les siennes, si le démolisseur de radar est juste un automobiliste en colère, si l'homme qui oblige sa femme à se couvrir entièrement n'est qu'un croyant dont il faut respecter la foi, si les propos de l'antisémite ou du raciste sont juste une opinion? Tant de gens sont aujourd'hui dans une surestime de soi qui les amène à l'irrespect de l'autre.
Le respect, écrit Alain Finkielkraut (2) marque la différence entre les hommes et les autres réalités naturelles: "le respect nous inhibe. Le respect nous tient en respect et nous interdit d'envahir le monde comme une force qui va. Le respect, c'est-à-dire, écrit Kant, une maxime de restriction, par la dignité de l'humanité en une autre personne, de notre estime de nous-même."
"Et toute la question, poursuit Finkielkraut, est de savoir ce qui va l'emporter du respect au sens défini par Kant de restriction de l'estime de soi-même ou du respect au sens dénoncé par Hobbes de volonté manifestée par chacun d'être évalué par son voisin au prix qu'il s'évalue lui-même. Deux régimes de respect se disputent aujourd'hui notre vivre-ensemble."

(1) Marianne, 20 décembre 2013.
(2) L'identité malheureuse, Stock, 2013.

samedi 4 janvier 2014

Etre et avoir été

"Qui part vivre loin de sa ville natale s'expose à la voir d'un autre œil quand il y remet les pieds". Ce proverbe syldave voit juste. 
Le regard qu'on peut poser sur Tournai, ville qui s'enorgueillit d'être "ville d'art et d'histoire(s)" et première capitale d'Occident et de posséder deux monuments (sa cathédrale et son beffroi) répertoriés au patrimoine mondial par l'UNESCO, est aujourd'hui peu positif. 
Bien des rues sont sales, parsemées de canettes, de papiers, de crottes de chien. Certaines sont tellement défoncées qu'elles ont l'aspect de pistes (d'obstacles). De très nombreux trottoirs présentent depuis des années des rustines, balafrés de goudron, de graviers, de terre. Des jonctions entre des rues récemment rénovées et les voiries adjacentes n'ont jamais été terminées.  Des escaliers et des passages sont fermés depuis des années, dans l'attente d'une improbable restauration. Des feux de passage pour piétons sont en panne depuis vingt ans, peut-être trente.
La capitale de la Wapi a peu de respect pour ses habitants et pour les touristes qu'elle espère séduire. Le nouvel office du tourisme (qu'on considèrera, selon sa bienveillance, comme une semi-réussite ou un demi-échec) n'offre aucun parking pour vélos. Les pèlerins cyclistes en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle et venus de Flandre ou des Pays-Bas sont pourtant nombreux à y faire étape. La ville considérée comme pilote en matière de circulation cycliste par la Région wallonne semble ignorer les deux-roues autant que les piétons. Et que dire du sort des personnes à mobilité réduite?
On voit par là que cette ville mériterait d'avoir un vrai bourgmestre à temps plein, plutôt qu'un maïeur cumulard qui s'enorgueillit d'être "bourgmestre en titre", mais a autre chose à faire et un "échevin délégué à la fonction maïorale" (on est prié de ne pas rire). En attendant, la ville accuse le poids de ses années et son urbanisme, même si certaines artères ont été rénovées, indique clairement qu'il s'agit là  de "la plus ancienne ville de Belgique".

Et ceci qui n'a rien à voir (quoique):
On le sait peu: on produit du vin à Tournai. On en trouve la preuve au rayon vins du Colruyt qui propose un Pinot blanc cuvée 2012. Son nom: Rudisbourg.

vendredi 3 janvier 2014

Propos ringards

Bedos a quitté la scène, mais ne se taira pas pour autant. Voilà une bonne nouvelle. Il nous annonce un blog. Me mettant (sans succès pour l'instant) à sa recherche, je tombe sur un  extrait d'une émission de Ruquier (1) qui recevait précisément le père Bedos. Celui-ci s'y fait accrocher par une certaine Natacha Polony (que je n'avais pas l'heur de connaître). Elle trouve ringard le clivage gauche-droite. La preuve, dit-elle, c'est qu'elle, journaliste, a pu travailler aussi bien au Figaro qu'à Marianne. On doit donc comprendre qu'être un mercenaire de l'information, c'est être de son temps. Tandis qu'opposer défenseurs de la répartition des richesses, de la justice sociale et des services publics et partisans de de la liberté de marché serait has been. C'est une question de génération, dit-elle. Serait-elle de la génération Marine Le Pen qui n'attend que cela? Si droite et gauche se confondent, l'extrême droite n'existe plus sous ce vocable.
On ne peut que constater, en Belgique comme en France, que certains partis n'ont plus de socialiste que le nom et sont devenus, au mieux, des partis socio-démocrates (François Hollande a été clair à ce sujet le 31 décembre). Reste que refuser par principe la différence gauche-droite et la considérer comme dépassée, c'est ouvrir une voie royale à l'extrême droite. Ces chroniqueurs qui passent leur temps sur les chaînes de télé à  se complaire à écouter l'inconsistance de leur propre discours en sont-ils conscients?

Le ringardisme français, le vrai, semble s'être coalisé. Il présente ses vœux (2). Franchement, des vœux comme ceux-là, on n'espère qu'une chose, c'est qu'ils ne se réalisent pas. Les associations réacs qui se sont constituées pour s'opposer au mariage homo sont représentées par de tristes sires et siresses qui se présentent comme des résistants. C'est à qui sera le plus sinistre. L'heure est grave et n'est pas à la rigolade. Ils vont marcher dans la rue, encore. Ils font peur. Ce qui est le plus effrayant, ce sont tous ces jeunes qui disent non au changement à un âge qui devrait être celui de toutes les audaces. Ils ont tous l'air de petits vieux acariâtres. 

(1) fred-lille.blogs.nouvelobs.com/archive/2013/04/14/video-tension-entre-guy-bedos-et-natacha-polony-dans-on-n-es.html
(2) www.rue89.com/zapnet/2014/01/02/bonne-annee-resistance-2014-mariage-tous-248734