lundi 29 novembre 2021

Le wokisme, loin des Lumières

Quand s'éveillent les woke ? Quand il fait noir ? A force de vouloir à toute force pratiquer l'inclusion et le respect de chacun, ils tombent dans la bêtise la plus abjecte. Leur crainte de choquer qui que ce soit les fait basculer dans l'obscurantisme. Des exemples de bêtise woke, on en a déjà en pagaille (1). En voici d'autres. Le pire est toujours possible. 

Brown Sugar, un des grands titres des Rolling Stones, a été retiré du répertoire de leur tournée actuelle, No Filter. Cette chanson de 1971 "qui dénonce le racisme, l'esclavagisme et les abus sexuels des planteurs britanniques dans les Caraïbes" (2) est considérée par les woke comme "sexiste et constituant une offense aux femmes noires". On engage professeur capable d'apprendre aux mal réveillés à analyser un texte.
Au Texas, une nouvelle loi sur l'éducation oblige désormais les profs à "présenter ou respecter tout point de vue différent et se montrer sans parti pris" (3). Exemple pris par le fonctionnaire en charge de la réforme: l'Holocauste. Il faut donc comprendre que les négationnistes ont les mêmes droits que les historiens ou les victimes et que leur voix doit être entendue comme une autre.
A Toronto, on pense comme au Texas. La rencontre prévue, en février prochain, entre Nadia Murad et des étudiants de la ville a été annulée. La prix Nobel de la paix 2018, victime de l'islamisme, est accusée de « favoriser l’islamophobie ». Nadia Murad est une miraculée. " Réduite à l’état d’esclave sexuelle par les djihadistes de l’état islamique avant de réussir à s’enfuir en Allemagne, elle est, rappelle Franc-Tireur (4), un témoin majeur d’un génocide contemporain paradoxalement mal connu : celui des Yézidis. Minorité du Kurdistan irakien qui pratique une des plus anciennes religions monothéistes, les Yézidis sont haïs des islamistes, qui les surnomment les adorateurs du Diable. Les six frères de Nadia Murad ont été tués en 2014 lors de l’assaut des djihadistes à Sinjar, bastion des Yézidis. C’était le sort réservé aux hommes. Nadia Murad, elle, a été achetée, battue et violée à plusieurs reprises. C’était le sort réservé aux survivantes." Militante des droits de l'homme, elle est, depuis 2016, ambassadrice de bonne volonté de l'Organisation des Nations unies pour la dignité des victimes de la traite des êtres humains. Elle a reçu le prix Nobel de la Paix 2018, en même temps que Denis Mukwege, pour leurs efforts pour mettre fin à l'emploi des violences sexuelles en tant qu'arme de guerre. Mais voilà que pour Helen Fisher, surintendante et membre de la direction du Conseil scolaire du district de Toronto (600 écoles et 250 000 étudiants), la victime est coupable. "Le Conseil scolaire se vante d’être parmi les plus inclusifs au monde, dans une des villes les plus multiculturalistes de la planète." Dès lors, Helen Fischer a fait interdire la rencontre prévue entre les étudiants et Nadia Murad autour de son livre "Pour que je sois la dernière". La sélection des lectures se doit d’être « équitable », rappelle-t-elle. Et voilà Nadia Murad accusée de « favoriser l’islamophobie » dans son livre. "Ah, si seulement les rescapés de crimes contre l’humanité pouvaient cesser de témoigner…, écrit Franc-Tireur. Islamistes, censeurs, paresseux et trouillards pourraient enfin dormir en paix." Et l'école pourrait se contenter de faire lire aux élèves les aventures des Bisounours. 

(1) (Re)lire sur ce blog, par exemple: "Mal réveillées", 25.8.2021.
(2) P. Chesnet, "Woking Stones", Charlie Hebdo, 20.10.2021.
(3) P. Chesnet, "Bonnet d'âne", Charlie Hebdo, 20.10.2021.
(4) https://www.franc-tireur.fr/sois-nobel-et-tais-toi
(5) Nadia Murad, "Pour que je sois la dernière", éd. Fayard, 2018.

vendredi 26 novembre 2021

Ce vieil idéal oublié

Avant tout débat entre candidats à l'élection présidentielle, il faudrait leur faire lire les quelque 800 pages des trois tomes du récit graphique "L'Odyssée d'Hakim" (1). Un témoignage - qui doit être semblable à  des centaines de milliers d'autres - de ce qui pousse des hommes et des femmes à rompre, contre leur gré, leurs racines, à fuir leur quotidien pour tenter de trouver un pays d'accueil qui leur permettrait, à eux et à leurs proches, de se construire un avenir moins effrayant que ce qu'ils vivent. Un témoignage sur le chemin de croix qu'est le chemin de l'exil. S'y mêlent désarroi, faim et soif, froid, rejet, désespoir, escroquerie, danger, mépris, brimades, haine. Et, ici et là, heureusement, entraide et solidarité.
Durant un an et demi, le dessinateur Fabien Toulmé a recueilli régulièrement les souvenirs d'un jeune Syrien qui a fui son pays en guerre pour pouvoir retrouver sa famille accueillie en France. Son épouse et ses beaux-parents ont pu y obtenir le statut de réfugié, mais leur bébé et lui, pour de sombres raisons administratives, n'ont pu les rejoindre que par un périple éprouvant et dangereux via la Jordanie, le Liban, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l'Autriche, la Suisse et enfin la France. Trois ans de galère durant lesquels il a croisé des gens qui l'ont conseillé, soutenu ou aidé, mais aussi d'autres qui profitent des migrants, leur demandant des prix exorbitants pour une bouteille d'eau, un café, un taxi ou des couches pour bébés. La Hongrie est le pire pays d'Europe, qui parque les migrants comme des bêtes, les maltraite, oubliant qu'en 1956 quatre cent mille Hongrois, fuyant la répression soviétique, ont été accueillis en Europe de l'ouest (2). Parvenant enfin en Autriche, Hakim y est accueilli par des policiers "pleins de compassion". Depuis septembre 2015, la famille est réunie en France où elle a obtenu le statut de réfugié. Elle y vit à l'abri et en sécurité, même si ses fins de mois sont difficiles.

On aimerait entendre les Zemour, les Le Pen et toute cette droite qui se laisse contaminer par ce virus haineux des étrangers réagir à la lecture de cette odyssée et aussi à ces propos d'Ahmad, un autre réfugié syrien qu'Hakim a rencontré en Hongrie: "Et tous ces Européens qui s'imaginent qu'on est des miséreux qui viennent pour gagner de l'argent, prendre leurs emplois. Les miséreux, ils n'ont pas le choix, ils restent en Syrie. Et ils se prennent des bombes sur la tête. J'ai même entendu des hommes politiques dire qu'on était des lâches. Qu'on devrait prendre les armes pour défendre notre pays. Mais pour qui ? Pour les barbares de Daesh ? Ou pour les bouchers qui sont au pouvoir ? Et j'aimerais bien qu'ils me disent quel genre d'arme on doit prendre contre les bombes et les armes chimiques... Je suis sûr que si tout ça se passait dans leur pays, ils seraient les premiers à fuir. Ou pire, à profiter de la situation pour se faire du fric."
On pourrait aussi interroger les candidats à l'élection présidentielle sur la manière dont ils voient la devise fondatrice de la République française, et en particulier la valeur de fraternité, ce "vieil idéal oublié", comme l'écrit David van Reybrouck (3).

En Biélorussie, des réfugiés sont pris en otages par le dictateur Loukachenko qui les a fait venir par avions pour les pousser vers la frontière d'une Pologne qui les rejette. L'Union européenne a pris des sanctions pour tenter d'affaiblir ce régime fort. "Arrêtez les sanctions et je cesserai de vous envoyer des migrants", lui répond Loukanchenko qui n'a pas plus de respect pour les migrants qu'il n'en a pour son propre peuple. Des femmes, des hommes, des enfants sont tombés dans le piège. La Pologne les refoulent, les empêchant de déposer des demandes d'asile. Les voilà un peu plus victimes encore, victimes de situations de guerre et de misère qu'ils fuient en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Ethiopie et victimes d'une guerre diplomatique que se mènent le régime autoritaire de Minsk, avec l'appui de Moscou, et l'Union européenne. 
L'Union européenne se mure. Incapables de se mettre d'accord sur une politique migratoire, ses Etats, pour la plupart, se ferment, certains allant jusqu'à construire murs et barrières. Pour le plus grand plaisir des populistes et des nationalistes, des pays se transforment en forteresses. " Un pays comme le Danemark, pourtant dirigé par les socio-démocrates, a l’une des politiques d’immigration les plus dures du continent", soulignait ce matin Pierre Haski. Sur les billets en euros figurent des ponts. Ils sont rompus. L'industrie du barbelé ne souffre pas de la crise. Et pourtant, l'UE a besoin de cette main d'oeuvre. Les migrations ont toujours existé et les pays en ont besoin d'un point de vue économique, social et culturel, rappelait récemment un philosophe allemand. Un monde sans migration n'a jamais existé, ne pourra jamais exister. 

Pendant ce temps, des migrants se noient par dizaines en Méditerranée ou dans la Manche. La Grande-Bretagne menace de repousser jusqu'aux côtes françaises les migrants qui s'approcheraient des siennes. En les faisant accompagner par des jet-skis ! (5) " La seule conclusion que l’on puisse tirer de ces tragédies à répétition à presque toutes les frontières extérieures de l’Europe, disait Pierre Haski (6), est que nous, la puissante et riche Europe - Royaume Uni compris, une fois n’est pas coutume -, n’avons toujours pas de réponse à cette question. Cela fait pourtant des années qu’elle se pose à l’Europe, des naufragés de Lampedusa en Italie, aux camps de Samos aux allures de prison, en Grèce ; des grillages surélevés de l’enclave espagnole de Ceuta, à l’inhumaine jungle de Calais."
Et de souligner nos contradictions: " Lors de la chute de Kaboul aux mains des talibans, avec les images apocalyptiques de l’aéroport, tout le monde a été d’accord pour aider un maximum d’Afghans à partir. La mobilisation des villes, des associations, des particuliers a permis d’offrir un accueil honorable à des milliers d’Afghans qui avaient pu grimper à bord d’avions. Mais dans le même temps, des Afghans d’autres catégories sociales, venus par d’autres moyens, n’ont pas le même traitement, éternel dilemme". L'éditorialiste de France Inter rappelle qu'à la fin des années 70, "la France accueillait 120.000 boat people d’Indochine, après une mobilisation d’intellectuels de tous bords, de droite comme de gauche (...) Impensable aujourd’hui, avec le débat public délétère autour de cette question, les murs ont poussé, d’abord dans nos têtes." Il cite le politologue bulgare Ivan Krastev qui relevait il y a quelques jours dans le Financial Times, que " l’Europe est impuissante à aider ceux qui veulent la démocratie chez eux, et redoute l’arrivée à sa porte de ces migrants qui rêvent d’Europe. (...) L’Europe est terrorisée de sa propre attractivité. Hier, nous étions inspirés par l’idée que d’autres peuples voudraient vivre comme nous. Aujourd’hui, cette idée nous effraye ". 

(1) Fabien Toulmé, "L'Odyssée d'Hakim", éditions Delcourt / Encrages, 2020 (3 tomes).
(2) (Re)lire sur ce blog: "A la mémoire de Zsuzsanna", 10.10.2016.
(3) David van Reybrouck, "Odes", éd. Actes Sud, 2021, Ode à la fraternité, p. 36.
(4) "Vox Pop", Arte, 21.11.2021.
(5) France Inter, Journal de 13h, 26.11.2021.
(6) France Inter, 26.11.2021, 8h15

mardi 23 novembre 2021

Lapin chasseur

J'ai beau faire tous les efforts que je peux (il est vrai que je me fatigue vite), je n'ai pas la moindre once, ni même le moindre gramme de compassion pour ce chasseur qui, le week-end dernier, a été grièvement blessé par une ourse qui défendait ses petits alors que lui chassait le sanglier. Il était, nous dit-on, à 1200 mètres d'altitude, dans le « noyau central », où l’on dénombrerait la présence d’une quarantaine d’ours, sur les 70 à 80 présents sur l’ensemble du massif pyrénéen (1). L'ourse a été tuée. Défendre ses oursons lui a coûté la vie. Récemment, le président des chasseurs, l'inénarrable Willy Schraen, interpellé par rapport aux accidents de chasse dont sont victimes des non chasseurs, nous expliquait tranquillement que le risque zéro n'existe pas, comme s'il fallait de ne pas s'en offusquer et que ce genre d'accident était simplement normal. Eh bien donc, cette fois, on ne s'offusque pas. Après tout, qui peut être assez prétentieux ou stupide (les deux adjectifs sont souvent synonymes) pour aller chasser dans le jardin des ours ? Et pourquoi, se demande-t-on, la victime serait-elle toujours du même côté du fusil ? Pourquoi les animaux devraient-ils être par nature chassés ? Ne sont-ils pas, eux aussi, chasseurs ? Voilà que les chasseurs qui affirment être les meilleurs connaisseurs de la nature sont surpris par celle-ci. Ce qui vient d'arriver est donc simplement normal. Et rassurant. La chasse peut aussi se pratiquer dans l'autre sens. Cette réciprocité (rare), c'est la loi de ce qu'ils appellent sport

Ce sont ces mêmes chasseurs qui se proposent aujourd'hui de jouer les flics de la nature. Schraen vient d'évoquer une idée lumineuse: certains chasseurs pourraient être des “policiers de proximité” à même de “dresser des procès-verbaux et de constater des flagrants délits”. Ceci pour lutter contre “une délinquance rurale et environnementale” qui serait, selon lui, en pleine augmentation (2). Parmi ces actes de délinquance, il y a une “hécatombe” d’oiseaux rapaces, victimes de tirs pendant la saison de chasse. C'est ce que dénonce la Ligue de protection des oiseaux (3) qui appelle les fédérations de chasseurs à préserver ces espèces protégées. Début novembre, un épervier d’Europe a été “la cible d’un tir au fusil dans l’Hérault” et en est resté paralysé, puis deux faucons crécerelles ont été retrouvés dans le même état dans le Vaucluse. "En région PACA en octobre, explique le HuffPost, deux autres éperviers et deux autres faucons crécerelles avaient été découverts morts. En septembre, c’était un aigle royal en Ardèche, une buse variable dans le Gard, un circaète Jean-Le-Blanc, etc.”, énumère l’association. Ces victimes ne constituent que la partie visible de l’iceberg tant la probabilité de retrouver les animaux tués est très faible. Au cours des trois dernières années, les centres de soins qu’elle gère ont pris en charge 109 rapaces plombés, dont 87% entre début septembre et fin février, soit entre les dates d’ouverture et de fermeture générales de la chasse en France." Avant de jouer aux flics, les chasseurs feraient bien de chasser de leurs rangs les inconscients, les incompétents, les délinquants et les barbares. Il y a du travail. 
Ils feraient bien, avant de jouer au shérif, d'apprendre qu'existent des règles et qu'on ne fait pas ce qu'on veut où on veut. Interviewé ce midi sur France Inter (4), Willy Schraen considère que les chasseurs ont le droit de chasser comme ils l'entendent puisqu'ils chassent chez eux. Ce qui est doublement faux. Très souvent, ils chassent dans des espaces publics ou dans des espaces privés sur lesquels ils n'ont d'autre droit que celui de passage (qu'ils s'octroient). Et Willy-Calimero semble oublier que même chez soi on ne fait pas ce qu'on veut. Qui peut prétendre construire une maison sans permis sous prétexte que le terrain lui appartient ? Qui pense pouvoir polluer sans vergogne son environnement sous prétexte que c'est le sien ? Qui pense pouvoir maltraiter des animaux sous prétexte qu'ils sont sa propriété ? Vivre en société implique des règles. Encore un petit effort, Willy, pour entrer dans le XXIe siècle.

Dans la forêt de l'automne
ce matin est arrivée
une chose que personne
n'aurait pu imaginer
au bois de morte fontaine
où vont à morte saison
tous les chasseurs de la plaine
c'est une révolution, car,

ce matin un lapin
a tué un chasseur
c'était un lapin qui
c'était un lapin qui
ce matin un lapin
a tué un chasseur
c'était un lapin qui
avait un fusil

ils crièrent à l'injustice
ils crièrent à l'assassin

comme si c'était justice
quand ils tuaient le lapin
et puis devant la mitraille
venue de tous les fourrés
abandonnant la bataille
les chasseurs se sont sauvés, car,

ce matin un lapin
a tué un chasseur

Chantal Goya (qui eût cru que je citerais un jour Chantal Goya ?)

A lire: le billet d'Alain Bougrain-Dubourg sur le site de Charlie Hebdo:
https://charliehebdo.fr/2021/11/ecologie/scandale-en-altitude-une-ourse-defend-ses-petits/?utm_source=sendinblue&utm_campaign=QUOTIDIENNE_22112021_-_ABONNES&utm_medium=email

dimanche 21 novembre 2021

Cause toujours

La COP26 est un échec. Les promesses faites par les chefs d'Etat n'engagent que leurs successeurs. Les limites fixées dans le temps pour se passer d'énergies fossiles sont suffisamment lointaines pour qu'elles ne gênent leur réélection. En attendant, la forêt amazonienne peut continuer à brûler, le charbon être extrait, les avions et les bateaux les plus polluants à circuler. Des représentants de peuples et d'îles menacés de disparition ont eu beau exprimer leur inquiétude, leurs cris ne peuvent rien face au bruit du rouleau compresseur de la croissance. Ils seront sacrifiés sur l'autel de celle-ci. "Triste spectacle que l'humanité qui s'est déjà faite à l'idée qu'il lui faudra se séparer d'une partie d'elle-même", écrit Riss (1). Le directeur de Charlie Hebdo fait un parallèle avec les choix qu'ont dû faire les soignants parmi les malades du Covid ou ceux qu'ont dû faire les sauveteurs parmi les victimes du Bataclan entre ceux qui avaient une chance de s'en sortir et ceux qui n'en avaient pas ou peu. "Cette COP26 ressemble à un poste de secours où sont triés ceux qui seront sauvés et ceux qui ne le seront pas. Les tribus qui survivront et celles qui disparaîtront. Et la nôtre semble avoir été choisie: la tribu des pays riches, bien nourrie, bien grasse, bien au chaud dans ses maisons, calée devant un écran de télé alimenté par l'énergie nucléaire. Les autres devront se débrouiller seules." On pense à celles et ceux qui au début de la pandémie ne voulaient rien changer à leurs habitudes, ni masque, ni distance physique, ni vaccin, arguant du fait que seuls les vieux mouraient de ce virus et qu'il faut bien mourir de quelque chose. Le même égoïsme pour ne rien changer à son confort personnel.
"Notre société moderne est construite sur l'idée du bien-être, de la facilité et du plaisir. les privations, les restrictions, les renoncements sont vécus non seulement comme des contrariétés personnelles, mais comme un échec civilisationnel." Dans le non-débat actuel sur la problématique énergétique, rares sont ceux qui évoquent la nécessité de diminuer nos consommations d'énergie et donc la production. Nous en voulons toujours plus, pour faire rouler les véhicules électriques, alimenter tous nos appareils branchés sur la 5G, rester connectés partout et tout le temps, produire toujours plus pour pouvoir consommer toujours plus, parce que nous avons été éduqués comme cela, en consommateurs voraces, en boulimiques insatiables. "Cette crise climatique nous déstabilise, écrit encore Riss, car elle met à l'épreuve la solidité de nos valeurs. Sommes-nous les créatures sophistiquées et raffinées que nous pensons être, ou au contraire de banals mammifères qui, pour sauver leur peau, n'hésiteront pas à dévorer leurs congénères ? Le choix sera non seulement difficile à faire, il sera encore plus terrible à assumer. En jouissant d'une vie qui devrait tout au sacrifice de celle des autres."

(1) Riss, "Morituri", Charlie Hebdo, 10.11.2021.

lundi 15 novembre 2021

Le MélenChe, un festival à lui tout seul

On ne l'arrête plus, le MélenChe. Depuis qu'il se voit en sauveur et en champion de la gauche (malgré un piètre score dans les sondages), il distribue les bons et les mauvais points autour de lui. Yannick Jadot, candidat écologiste, vient d'en recevoir de bons: "je suis très satisfait de lui parce qu’il a élargi le champ de nos idées, sur la planification écologique, sur le protectionnisme… Il avance bien” (1). Le maître est content, mais trouve cependant que cet élève peut mieux faire.
Il a mis au coin François Hollande. "Au secours, le zombie Hollande est de retour, s'écrie Mélenchon. Plus méchant que jamais, il mord tout ce qui bouge. Changez de trottoir quand il passe." (2) Comme l'écrit Charlie Hebdo, il change de trottoir quand il voit Hollande, mais traverse la rue pour bavarder avec Zemmour. 

Jean-Luc Mélenchon reste convaincu que son heure arrive: celle du grand soir. "Il y a une classe moyenne qui hésite. Elle se lève zemmourienne, puis elle déjeune jadotiste et se couche mélenchoniste", dit-il (3). Le problème, c'est que quand on se couche, en général, c'est pour dormir. Et il n'est pas sûr qu'on fasse de beaux rêves en s'endormant mélenchoniste. D'autant que l'avenir qu'il se voit a de quoi inquiéter: "si je suis élu, je me considèrerai comme un chef d'Etat latino-américain" (4). On ne sait s'il se voit en Lula, en Bolsonaro, en Maduro, en Castro ou en Peron. Ou alors en Ortega, cet ex-rebelle marxiste devenu sombre dictateur.
Et on craint effectivement que ce soit dans cette catégorie des autocrates qu'il se classe quand on lit ses déclarations sur Taïwan: " Les Chinois n'ont pas l'intention d'envahir Taïwan, mais si Taïwan se déclare indépendante, alors, il est possible, à juste titre, que la Chine trouve qu'une ligne rouge a été franchie, donc il faut trouver le moyen qu'il ne se passe rien" (5) On voit par là que le MélenChe est déjà en train de justifier l'injustifiable. Comme l'écrit Guillaume Erner, "Taïwan n'a pas à se déclarer indépendante: l'île l'est de facto. Elle a une armée, une monnaie, accorde des visas. la seule chose qui la distingue d'un pays souverain, c'est le refus chinois. A priori, entre une dictature implacable et une démocratie, le choix devrait être rapide...". Mélenchon visiblement a fait le sien. Un ami qui connaît bien Taïwan me disait qu'il y a quelques années le MélenChe avait comparé la présidente taïwanaise, élue au suffrage universel, à Marine Le Pen: elle refuse la mainmise de la Chine, donc elle est anti-communiste, donc elle est d'extrême droite. Quand les analyses politiques sont aussi simplistes, elles vous mènent au goulag.

A (re)lire sur ce blog: notamment "Merci, Jean-Luc", 20.10.2018.

(1) https://www.huffingtonpost.fr/entry/presidentielle-jean-luc-melenchon-tres-satisfait-de-yannick-jadot-enfin-presque_fr_618e2c30e4b0a96e518c4ad8
(2) Twitter, 20.10.2021, cité par Charlie Hebdo, 27.10.2021.
(3) L'Obs, 14.10.2021, cité par Charlie Hebdo, 20.10.2021.
(4) Libération, 21.10, cité par Charlie Hebdo, 27.10.2021.
(5) Guillaume Erner, "Mélenchon le mandarin", Charlie Hebdo, 27.10.2021.

vendredi 12 novembre 2021

L'élégance du sanglier

Mais quelle surprise ! Que lui est-il arrivé ? Voilà que le patron des chasseurs français n'est qu'un chasseur. Il aimait présenter les chasseurs comme les premiers et les meilleurs des écologistes. "La chasse durable que nous pratiquons a une fonction dans une approche écologique moderne de nos territoires", écrit-il dans une luxueuse plaquette intitulée "La chasse, cœur de biodiversité". La Fédération nationale des chasseurs qu'il préside entend "agir encore et toujours pour la biodiversité", se vantant de "sauvegarder et exiger que les biocorridors soient respectés", de "ramasser annuellement des déchets dans la nature", d' "entretenir des passages à faune", de "suivre et étudier les espèces migratrices" ou encore de "réguler les espèces invasives exogènes". Et voilà que, sans crier gare, il nous dit: "j'en ai rien à foutre de réguler". Quelle déception ! On lui faisait tellement confiance à cet homme délicat. Invité, sur RMC, à réagir à des images montrant des daims parqués dans un enclos pour y être tranquillement tirés, Willy Schraen a affirmé qu'il n'a pas à jouer “les petites mains de la régulation” de la biodiversité. “Moi mon métier c’est pas chasseur, j’en ai rien à fout' de réguler”, a-t-il déclaré. Son truc, c'est “du plaisir dans l’acte de chasse”. 
Voilà donc que les chasseurs prennent plaisir à chasser. Qui s'attendait à une déclaration aussi bouleversante ? "T'as rien compris à la chasse ! J'vais t'expliquer ce que t'as pas compris. Toi, tu penses qu'on est là pour réguler ?, demande-t-il à son interlocutrice (1). Mais t'as pas compris ?  T'as pas compris que nous c'est une passion ? T'as pas compris qu'on prend du plaisir dans l'acte d'chasse. T'as compris ça ? Tu crois qu'on va dev'nir, nous, les p'tites mains de la régulation ? Moi, mon métier, c'est pas chasser. J'en ai rien à fout' de réguler ! Je vais à la chasse parce que c'est une transition extraordinaire dans ma passion et j'y prends du plaisir." Bientôt, il nous dira qu'il n'en a "rien à fout'" des accidents de chasse - dont certains mortels - qui se sont multipliés depuis le début, récent, de la saison.

Sur la couverture de la plaquette de la Fédération nationale des Chasseurs, on découvre qu'il s'agit d'une "association agréée au titre de la protection de l'environnement" dont elle n'a rien à fout'.  Y est reproduite cette phrase de Rudyard Kipling: "N'admettez rien a priori si vous le pouvez le vérifier". Je l'avoue: je n'avais pas admis que les chasseurs étaient les rois des écolos. Ce brave Willy, qui tutoie si sympathiquement ses détracteurs, vient de m'aider à le vérifier.

(Re)lire sur ce blog: "Chasse punitive", 25.9.2021; "L'âge de chasse", 22.9.2019; "La saison des Tartarin", 13.9.2018; "La fable du loup et du rap", 17.2.2015.

(1) https://www.huffingtonpost.fr/entry/chasse-willy-schraen-nen-a-rien-a-foutre-de-reguler-avec-la-chasse-et-provoque-un-tolle_fr_618bebfee4b06de3eb7e05cf

mardi 9 novembre 2021

L'Europe du sexisme

"La liberté, c'est l'esclavage" proclame un des slogans du régime totalitaire de 1984, le terrifiant roman de George Orwell. Aujourd'hui, c'est le Conseil de l'Europe (1) qui affirme que la liberté, c'est la soumission. Des affiches présentent des jeunes femmes souriantes dont la moitié de la tête est voilée et l'autre pas. "Beauty is in diversity as freeedom is in hijab", nous dit-on, ajoutant que le monde serait sacrément ennuyeux si tout le monde se ressemblait et nous invitant à célébrer la diversité et à respecter le hijab. Oui, à respecter le hijab. Avec tout le mépris qu'on peut imaginer derrière ce slogan pour toutes les femmes qui, dans des pays islamiques, sont sommées de porter ce voile sous peine de prison, de violence ou même de mort. Pour elles, le hijab est l'exact contraire de la liberté. Vêtement politique (le dira-t-on jamais assez ?), il marque la soumission de la femme aux lois du Coran et à l'homme. Il indique une société patriarcale dans laquelle la femme doit tenir son rang qui ne sera jamais le premier. Il y a une bonne quinzaine d'années, j'avais reçu de l'imam de Ronse/Renaix un fascicule (que j'aurais dû conserver) de promotion du voile. Ce dernier était présenté comme un moyen de protéger, même contre son gré, cette perle qu'est la femme.
Le Conseil de l'Europe explique que ces visuels diffusés par tweets ont été réalisés par les participants d’un atelier "contre les discours de haine anti-musulmans" qui s’est tenu en ligne fin septembre, qu'ils ont fait "usage de leur liberté d’exprimer leur identité et leurs points de vue ", mais que leurs affiches ne représentent pas la position du Conseil de l’Europe ou de sa Secrétaire Générale". C'est pourquoi elles ont été retirées suite aux réactions indignées qu'elles ont suscitées principalement en France. 

"La campagne ne serait donc que le fruit de membres lambda de la société civile désireux de s’engager pour les droits humains ?, se demande l'hebdomadaire Marianne (2). Pas vraiment. Comme l’annonce d’ailleurs très ouvertement le site du Conseil de l’Europe, l’atelier en question a été organisé en collaboration avec le Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (Femyso) », une association bien connue pour son lobbying pro-voile. « Le Femyso est la branche jeune d’une organisation réputée proche des Frères musulmans, l’Union des Organisations Islamiques en Europe (UOIE), qui représente le courant fondamentaliste de l’islam en Europe et dont l’objectif est de former une élite musulmane européenne », explique à Marianne Florence Bergeaud Blackler, anthropologue au CNRS et spécialiste des mouvements islamistes. D'autres participantes à l'atelier sont membres de l’European Forum of Muslim Women (EFMW), une émanation féminine de l’UOIE. Bref, des organisations fondamentalistes islamiques se sont bel et bien glissées dans les petits papiers du Conseil de l'Europe en parvenant ici à mener, sous couvert de lutte anti-raciste, une campagne sexiste.  

Naëm Bestandji, essayiste, auteur de Le linceul du féminisme, Caresser l'islamisme dans le sens du voile (Seramis) estime (3) que cette campagne cherche à "assigner toutes les musulmanes à la frange extrémiste de l'islam par la promotion de son étendard sexiste et patriarcal. L’objectif est l’avancée de cette idéologie totalitaire aux antipodes des valeurs défendues par les diverses instances européennes. Comment est-ce possible ? Depuis plusieurs décennies, les Frères musulmans considèrent l’Europe comme un territoire à conquérir. Cela passe d’abord par la réislamisation des musulmans et l’adaptation des pays européens aux demandes islamistes." L'essayiste considère qu'avec le voile, "outil politique de prédilection de l’islamisme," et la rhétorique d’inversion "les islamistes se présentent en défenseurs des droits humains, de la laïcité et de la liberté des femmes et en combattants de la lutte contre le racisme. Comme pour toutes les idéologies totalitaires, la jeunesse est une cible fondamentale." Et un de leurs outils est dès lors le Forum des organisations européennes de jeunes et d'étudiants musulmans (Femyso). "La jeunesse a toujours été une cible privilégiée de l’islamisme politique. Sa vision s’inscrit dans le temps long. Cette idéologie veut influer sur les futurs citoyens pour que, à moyen et long terme, l’islamisme soit mieux accepté. Obsédés sexuels et nostalgiques d’un patriarcat multimillénaire, le sexisme du voile est leur outil politique de prédilection." 

Les islamistes sont doués pour les tours de passe-passe. Ils sont parvenus à tétaniser une bonne partie de cette gauche qui se veut bien pensante et ne craint qu'une chose: passer pour raciste en étant critique par rapport à une injonction de l'islamisme. Résultat: en pensant lutter contre ce qu'elle appelle islamophobie, elle nourrit le sexisme et le machisme. "La femme est considérée comme un objet sexuel tentateur qui doit être caché sous un voile pour ne pas exciter la libido masculine, écrit encore Naëm Bestandji. Il n’existe aucun discours équivalent pour les hommes. Cette campagne s’enfonce dans l’abject lorsqu’elle partage un dessin animé de dix secondes qui met en scène des petites filles voilées avec le slogan unis dans la diversité. Le sexisme, le patriarcat et, ici, la sexualisation des fillettes sont présentés comme des formes de diversités à promouvoir… Le hijab est prescrit par les islamistes afin de cacher la femme pour des raisons sexuelles. Voiler une fillette est la considérer comme désirable (tout en la préparant au sort d'objet sexuel adulte qui l'attend). Cette campagne véhicule les idées les plus rétrogrades de l'islamisme. Elle banalise la pédophilie par la sexualisation des fillettes tentatrices."

Conclusion de l'essayiste: "nos sociétés, certaines plus que d’autres, ont mis des siècles à s’émanciper du poids patriarcal de l’Église catholique. Mais il semble que le patriarcat est comme la nature : il aurait horreur du vide. Ce que nous espérions être une histoire révolue est sur le point d’être remplacé par le patriarcat de l’intégrisme musulman. Le patriarcat a encore de beaux jours devant lui, grâce au soutien d’institutions européennes comme le Conseil de l’Europe, avec les deniers du contribuable, et pour la plus grande joie des islamistes."

(1) qui n'a rien à voir avec l'Union européenne.
(2) https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/derriere-la-campagne-pro-voile-du-conseil-de-leurope-la-galaxie-des-freres-musulmans
(3) https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/pub-pro-voile-du-conseil-de-leurope-une-strategie-victimaire-centrale-pour-lislamisme

jeudi 4 novembre 2021

Jeu de dupes

La COP26  est en cours. On va voir ce qu'on va voir. L'avenir de l'humanité est en jeu et les chefs d'Etats et de gouvernements le disent haut et fort: ils sont pleinement conscients de leur responsabilité historique. A l'exception des présidents chinois, russe, turc et brésilien qui ont visiblement d'autres priorités que l'avenir de leur peuple et de la planète. 
"Nous devons montrer que nous avons la maturité et la sagesse pour agir. Il est temps pour l'humanité de grandir, la COP26 est un tournant pour l'humanité", a déclaré à Glasgow le premier ministre britannique Boris Johnson, ratant aussitôt ce virage en prenant un jet privé pour regagner Londres et participer à un dîner avec ses anciens collègues journalistes du Daily Telegraph (1). 

Quelques jours avant l'ouverture de la grand-messe consacrée au climat s'en tenait une autre: le Sommet mondial sur l'avenir du tourisme. La Covid-19 a sérieusement ralenti l'activité de ce secteur en pleine explosion et les professionnels du tourisme n'attendent qu'une chose: faire voler, rouler et naviguer comme hier avions, autocars et paquebots de croisière. L'industrie touristique se souhaite un avenir "plus durable, plus inclusif et plus résilient" (2). A l'image sans doute de celle de Thaïlande qui pour remplacer les touristes perdus veut maintenant "attirer davantage les voyageurs d'affaires et les voyageurs haut de gamme", en encourageant le tourisme médical (sic), celui du bien-être ou encore le golf, autant de secteurs si inclusifs. "La France en manque de visiteurs chinois", s'inquiète en titre le journal de France 3 (3). Leur absence pour cause de pandémie génère un manque à gagner de 3 milliards d'euros par an. Le directeur du château de Chantilly est très inquiet. Il les attend impatiemment.
Le tourisme spatial devrait aussi se développer grâce à Jeff Bezos, le patron d'Amazon. Il a l'intention d'installer une station privée dans l'espace avec un hôtel et des bureaux pour "developper l'activité économique et ouvrir de nouveaux marchés dans l'espace" (4).

A la COP26, quarante-six pays ont annoncé qu'ils abandonneraient le charbon d'ici 2040 et qu'ils n'accorderaient plus de soutien économique aux centrales à charbon. Mais uniquement pour les centrales à l'étranger et ce à partir de 2030. Ce qui laisse largement du temps pour brûler des millions de tonnes de charbon et subventionner ces centrales. La Chine et l'Inde, grands consommateurs de charbon, n'ont rien signé. D'après une étude du FMI, les grands producteurs mondiaux de gaz, de pétrole et et de charbon, reçoivent 11 (oui, onze) millions de dollars par minute (oui, par minute) dans 191 pays, soit rien de moins que 5100 milliards d'euros par an. Ces subventions représentent aujourd'hui 6,8% du PIB mondial. En 2025, 7,4%. Le secteur ne tremble pas. Mais se prépare néanmoins à une transition. Qui n'a rien d'écologique. "L'industrie des combustibles fossiles perd de l'argent sur ses marchés traditionnels de production d'électricité et transport. Elle construit donc de nouvelles usines de plastiques à un rythme stupéfiant afin de pouvoir liquider ses produits pétrochimiques sous forme de plastiques. Cette action annule d'autres efforts mondiaux pour ralentir le changement climatique." C'est une ancienne responsable de l'Agence américaine de protection de l'environnement qui l'écrit (5). Résultat: d'ici 2030, l'industrie américaine des plastiques émettra davantage de gaz à effet de serre que la totalité des centrales électriques au charbon.

Et cette décision encore au rayon des bonnes nouvelles: les dirigeants de plus de cent pays, représentant plus de 85% des forêts du monde, se sont engagés à la COP26 à mettre fin à la déforestation d'ici à 2030. Sachant que chaque minute l'équivalent d'une vingtaine de terrains de football sont "déforestés", calculez combien d'hectares de forêt il restera en 2030. Vous avez huit ans.

Autre nouvelle: le nombre d'immatriculations de voitures neuves est en lourde chute, à cause d'une pénurie de semi-conducteurs. C'est une mauvais nouvelle, nous dit-on.

Mais après tout, ce qui est important, ce sont tous ces petits gestes que nous pouvons, nous citoyens lambda, poser au quotidien pour sauver la planète: couper le robinet en se lavant les dents, prendre plus souvent son vélo, couper l'éclairage en quittant une pièce... On ne veut pas être défaitiste. Mais quand même. Après nous, les mouches. S'il en reste.

(1) https://www.lalibre.be/international/europe/2021/11/04/hypocrisie-choquant-un-choix-de-boris-johnson-provoque-la-polemique-en-pleine-cop26-NXLHTZMHQFHW7PM7SXXKBC74LQ/
(2) "Tourisme - Une pandémie, et ça repart !", Charlie Hebdo, 3.11.2021.
(3) 4.11.2021, 19h30.
(4) "Délire des hauteurs", Charlie Hebdo, 3.11.2021.
(5) "Au cul, la COP26 !", Charlie Hebdo, 3.11.2021.