lundi 17 septembre 2018

Humeurs estivales

Tordons le cou à un canard: nous ne sommes pas dans l'été indien. Nous sommes en été. Pour quelques jours encore. Le 21 septembre, nous serons en automne. Et donc, très logiquement, actuellement c'est toujours l'été. Tout simplement.
L'été indien est aussi appelé été de la Saint-Martin (fêté le 11 novembre). Il s'agit donc du retour de journées estivales au cœur de l'automne, alors qu'on a déjà connu les premières gelées. Dans six semaines on pourrait donc connaître l'été indien. Patience donc. 
En attendant, on serait content d'avoir de la pluie et on aimerait beaucoup que les présentatrices et présentateurs météo cessent de nous annoncer des journées chaudes et ensoleillées comme de "belles journées". A force de se répéter depuis des mois, ce ne sont plus de belles journées pour les agriculteurs, les éleveurs, les pépiniéristes, les jardiniers. On veut de la pluie. Ce sera alors une belle journée.

Il n'y aura pas de nouveau billet sur ce blog avant le 5 octobre.

samedi 15 septembre 2018

Nous voulons des coquelicots

Qu'on en veuille ou non, ils sont partout, les pesticides: dans l'air, dans le sol, dans l'eau, dans nos cheveux, dans nos organismes. Sûrement aussi dans les légumes bio que nous mangeons.
Quinze membres de l'équipe de Charlie Hebdo ont accepté de faire analyser quelques-uns de leurs cheveux. Et le résultat est des plus inquiétants: on y retrouve, selon les personnes, entre 34 et 50 pesticides distincts, sur les 150 recherchés. La moyenne est de 40. Certains proviennent même du DDT pourtant interdit depuis 1972. Les concentrations varient de 27 pg/mg à 1572. 
"Ces pesticides, explique le journaliste Fabrice Nicolino (1), à l'origine de l'étude et de l'action qui en suit, sont d'origines diverses: agricole pour beaucoup, mais aussi employés en médecine vétérinaire (fipronil) ou dans des bombes insecticides ménagères (perméthrine). (...) Parmi les molécules retrouvées au moins une fois, plus de 30 sont suspectées d'être cancérogènes, et plus de 40 d'être des perturbateurs endocriniens."
Les autorités de contrôle se veulent rassurantes: un pesticide ne doit pas dépasser dans l'eau la norme de 0,1 microgramme/litre. "Mais, fait remarquer Fabrice Nicolino, personne - personne - ne prend en compte les effets combinés des pesticides entre eux. Or la combinaison, l'explosion, la rencontre, l'affinité sont au cœur de la grande aventure de la chimie." Interrogé sur les risques de ces cocktails, un responsable de l'Anses, agence publique délivrant les autorisations de mise sur le marché des pesticides, reconnaît qu'on n'en sait strictement rien: "on en saura peut-être plus dans une ou deux générations". On ne peut même plus dire: "après nous les mouches". Les insectes sont décimés.
Et chaque jour, des agriculteurs, des ouvriers d'usines de fabrication de pesticides tombent malades, certains en meurent. Et ils ne sont pas les seuls. "Le vrai coût des pesticides, écrit Jacques Littauer, outre les atteintes parfois irréversibles à l'environnement, ce sont les maladies provoquées: Parkinson, cancer de la prostate, mais aussi plus généralement le développement de l'enfant durant la période prénatale ainsi que la petite enfance, rien que ça." Ce qui fait que ce secteur, le troisième secteur industriel en France - dont la consommation explose - a un rendement économique négatif: les pesticides coûtent plus cher qu'ils ne rapportent. "On arrive donc, constate Littauer, à ce résultat renversant: on utilise au nom des rendements accrus, de l'efficacité, des produits qui nous tuent et qui, au final, se révèlent inefficaces."

Pour tenter de sortir de cette spirale effrayante (+ 12% de consommation en deux ans en France malgré le plan Ecophyto), Fabrice Nicolino et une série de militants lancent un mouvement, "Nous voulons des coquelicots" (https://nousvoulonsdescoquelicots.org), qui s'appuie sur un appel à signer et sur des rendez-vous réguliers. "L'objectif, cinglé, est de réunir au moins 5 millions de soutiens en deux ans d'une mobilisation intense."

NOUS VOULONS DES COQUELICOTS

Appel des 100 pour l’interdiction de tous les pesticides*

Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans; la moitié des papillons en vingt ans; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection. 
Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides* en France. Assez de discours, des actes.
*de synthèse

Le premier vendredi de chaque mois, durant deux ans, les signataires de l'appel se réuniront sur la place de leur ville ou de leur village, arborant un coquelicot à leur boutonnière en tentant de rallier autour d'eux de plus en plus de citoyens et en organisant des actions et des évènements "façon téléthon antipesticides". 
Premier rendez-vous: vendredi 5 octobre à 18h30. A chacun d'inviter voisins, amis, famille, connaissances, passants... Parce que nous ne voulons pas crever la gueule ouverte.

Rendez-nous la lumière
Rendez-nous la beauté
Le monde était si beau 
Et nous l'avons gâché
Dominique A

(1) Charlie Hebdo, 12.9.2018
http://fabrice-nicolino.com

A lire: le numéro de Charlie Hebdo de cette semaine, spécial pesticides - n° 1364, 12.9.2018
et l'interview de Fabrice Nicolino dans Télérama: https://www.telerama.fr/monde/nous-voulons-des-coquelicots-contre-les-pesticides,-fabrice-nicolino-lance-une-mobilisation,n5807287.php
A écouter: l'émission de France Inter "Affaires sensibles" du 13.9.2018 sur le combat d'un agriculteur contre les pesticides: https://www.franceinter.fr/emissions/affaires-sensibles

jeudi 13 septembre 2018

La saison des Tartarin

Face à cet été caniculaire qui n'en finit pas, au manque de pluie, aux incendies, aux typhons, à la montée du niveau des mers, à la perte de biodiversité, tout le monde est d'accord: nous devons modifier radicalement notre mode de vie et nos productions. Tout le monde sauf les pays pétroliers et les raffineurs, sauf les fabricants de véhicules à moteur et ceux qui les conduisent, sauf les agriculteurs, sauf les fabricants de béton, de plastique et de pesticides, sauf les compagnies d'aviation et les touristes. 
Et les chasseurs aussi. L'état de la biodiversité ne les inquiéte pas. De nombreuses espèces disparaissent, mais ils veulent continuer à les chasser.

De toute façon, ils alimentent chaque année avec des animaux d'élevage les populations des espèces qu'ils aiment chasser: le syndicat national français des gibiers de chasse propose chaque année aux chasseurs 15 millions de faisans, 5 millions de perdrix, 1 million de canards colverts, 100.000 lapins, 40.000 lièvres. En conseillant bien aux chasseurs, avant de lâcher à portée de leurs fusils ces animaux de compagnie, de "réguler" les prédateurs: renards et rapaces (1).
Ce qui amène Christian Ledoux, président de l'Association de gestion et de régulation des prédateurs de l'Indre (eh oui, ça existe) à  expliquer que son rôle est de "contenir les espèces susceptibles d'occasionner des dégâts, en les piégeant." En fait, ces chasseurs ne chassent pas, ils régulent. C'est-à-dire qu'ils tuent les animaux qui s'attaquent à leur cher gibier.
"Dans le département de l'Indre, écrit la Nouvelle République, c'est le renard qui figure en tête de liste, pour les dégâts qu'il occasionne au sein des populations de gibiers et chez les particuliers. (2)" Mais le pire prédateur, celui qui occasionne le plus de dégâts à la nature, n'est-il pas le chasseur? Celui qui n'a aucun aucun prédateur au-dessus de lui?
Certains d'entre eux aiment se présenter comme les plus grands amoureux de la nature que cette terre ait connus. Ils la respectent plus que n'importe qui. Même si "bon an, mal an, chasseurs, braconniers et amateurs de ball-trap tirent autour de 200 millions de cartouches et abandonnent dans l'environnement près de 8000 tonnes de plomb et autres métaux" (2). Au point que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail recommande de ne pas dépasser trois repas par an avec de la viande sauvage. Au risque de souffrir de saturnisme?
En France, 64 espèces sont chassables, alors que la moyenne européenne est de 14 à 24. Et sur ces 64 espèces, 20 ont été placées sur liste rouge par l'Union européenne de conservation de la nature. Au total, chaque année, les chasseurs français tuent plus de 30 millions d'animaux sauvages, ce qui n'est visiblement pas encore assez pour eux. Ils ont tous les droits. Même celui de chasser des espèces protègées. Plus qu'un droit, c'est leur devoir de gestionnaire.  "La gestion adaptative, c'est celle qui nous permet de pouvoir chasser toutes les espèces, mêmes celles qui sont protégées, comme le cormoran par exemple. A force d'être protégées, elles finissent par être en surpopulation!" (2).
Le chasseur français a toujours été protégé par les différents gouvernements français, quelles que soient leurs idéologies. Il convient donc de le chasser - c'est même un devoir - avant qu'il ne finisse par être en surpopulation. La prudence nous le conseille.

Post-scriptum: Il y a un excès de sangliers en Indre, ce qui a des conséquences fâcheuses sur les cultures. Aussi, le président de la fédération de chasse de l'Indre avait-il, au printemps dernier, annoncé l'interdiction du nourrissage des sangliers au maïs. "La décision a provoqué la colère des chasseurs de sangliers, vents debout contre cette mesure." (4) Aujourd'hui, la peste porcine africaine est une vraie menace. Et l'excès de sangliers inquiète. Un chasseur voit-il plus loin que le bout de son fusil?

A (re)lire sur ce blog:
- "La fable du loup et du rap", 17..2015.
- "La vache", 19.12.2013.
- "Un beau dimanche à la campagne", 20.1.2013.

(1) Jacky Bonnemains: Chasse - Le lobby qui a flingué Hulot, Charlie Hebdo, 5.9.2018.
(2) "On doit chasser certaines espèces protégées", La Nouvelle République - Indre, 10.9.2018.
(3) Jacky Bonnemains: Du plomb dans le sel, Charlie Hebdo, 5.9.2018.
(4) "Sangliers: l'urgence", La Nouvelle République - Indre, 16.9.2018.

mercredi 12 septembre 2018

Les Rêves brisés de l'entre-deux-guerres

Remarquable série entamée hier soir sur Arte: 1918-1939: Les rêves brisés de l'entre-deux-guerres.
Superbement réalisée à partir de documents d'époque (films, photos, lettres) et de scènes de fiction, elle suit le destin de treize personnes à travers l'Europe, de Paris à Vladivostok, de Madrid à Stockholm. Elles ont des positions politiques parfois totalement opposées, mais toutes espéraient au sortir de la première guerre mondiale que cette horreur permettrait d'arriver à un monde meilleur. Et toutes déchantent. Le Traité de Versailles n'aura pas été un traité de paix, mais un moyen pour les pays vainqueurs de se partager un peu plus le monde. Et l'Europe n'est que ruines sur lesquelles règnent pauvreté, inflation, mouvements sociaux désespérés, nationalismes exacerbés, rejet de l'étranger. Les rêves de vie meilleure, de solidarité, de respect, de paix n'auront pas tenu longtemps.
Comme l'écrit Télérama, "une série instructive à voir à quelques mois d'élections dans une Europe dont les rêves de paix démocratique ne cessent, eux aussi, de se briser" (1). 
La série se poursuit ces mercredi et jeudi à partir de 20h50. A voir aussi sur  Arte +7: https://www.arte.tv/fr/videos/067244-001-A/1918-1939-les-reves-brises-de-l-entre-deux-guerres-1-8/

(1) Gilles Heuré, Télérama, 5.9.2018.

lundi 10 septembre 2018

Avec son p'tit cliché

"Avec son p'tit pull, son p'tit pantalon, sa tenue très sage de bonne élève, avec sa voix douce mais ferme, Roxana Maracineanu semble avoir gagné son premier bras de fer à Matignon." Imagine-t-on une seconde la même description d'un ministre masculin sans qu'elle paraisse grotesque? C'est pourtant bien textuellement la première phrase d'un billet consacré à la toute nouvelle ministre française des sports. C'était le sujet d'ouverture du journal de France Inter à 13h aujourd'hui. Et le pire est que son auteur est une femme: la journaliste Cécilia Arbona qui participe ainsi à la perpétuation de clichés sexistes.
La dernière phrase de son billet est tout aussi troublante: "La Ministre du Sport aura-t-elle le portefeuille assez fourni pour organiser trois événements majeurs: la coupe du monde de football féminin en 2019, la coupe du monde de rugby messieurs en 2023, les Jeux olympiques en 2024? On est très loin, très loin des événènements associatifs qu'elle organisait chez elle, dans sa piscine municipale de Clamart dans les hauts de Seine". On se perd en conjectures sur ces propos. Veut-elle nous dire que ce petit bout de femme (on a déjà entendu l'expression, y compris par une journaliste) ne serait pas à la hauteur? 

samedi 8 septembre 2018

L'homme est un rat pour l'homme

L'insulte raciste se porte bien. Tout autant que l'insulte homophobe. Ou sexiste. Ou antisémite. Bref, l'insulte est à la mode. Elle s'exprime sur ces réseaux prétendument sociaux aussi bien que dans la rue. En Belgique comme au Brésil, en Allemagne comme en France, en Birmanie, aux Etats-Unis, en Pologne, en Inde, en Hongrie, en Libye, au Qatar ou en Suède. Il ne fait pas bon ne pas être comme les autres. Sachant que l'autre ici n'est pas l'autre là-bas, il convient d'être prudent. Peut-être de rester chez soi. Dans la définition la plus réduite de ce qu'est le chez soi. 
A Chemnitz, en Saxe, des manifestants d'extrême droite défilent dans les rues pour conspuer, et parfois poursuivre, tous ceux qui ont l'air étranger parce que deux demandeurs d'asile auraient tué un Allemand. Ces justiciers d'un autre âge en profitent pour agresser un restaurateur dont le seul tort est visiblement d'être juif (1).
En France, Alice Barbe, fondatrice d'un réseau d'aide aux migrants, est victime d'insultes racistes et sexistes (2).
En Flandre, des jeunes gens, bien sous tous rapports, réunis dans un groupe appelé "Schild en vrienden", multiplient les propos racistes, homophobes et sexistes (3). Ils défendent, nous dit-on, la suprématie blanche menacée par l'immigration. Leur président invite ses membres à se préparer à "aller au combat", à suivre des cours de tir et à obtenir un port d'armes.
Toujours en Belgique mais du côté francophone, Cécile Djunga a craqué face à la tempête de messages racistes et agressifs qu'elle reçoit depuis un an, depuis qu'elle présente la météo à la RTBF. Elle a le grand tort d'avoir la peau noire. Cette Belge reçoit des messages la traitant de "sale négresse" et l'invitant à rentrer dans son pays (4). Ses insulteurs sont mal informés: elle y est dans son pays. Ils devraient sortir de chez eux, ils découvriraient que leurs voisins ne leur ressemblent pas tous.
La journaliste de la RTBF Hadja Labib a reçu ce message: : "avec tes cheveux crollés, retourne sur ton île!". "Quelle île?", s'escaffle-t-elle. Existe-t-il une île pour celles et ceux qui ont les cheveux crollés (5)? Une autre pour ceux qui ont les cheveux filasses? Pour les chauves? Pour les blondes? Pour les grands, les petits, les gros, les maigres?
Que répondre à ces torrents de propos tellemment stupides? Que leurs auteurs devraient quitter leur île. Celle de ceux qui pensent que tout le monde doit être comme eux. Le monde est heureusement plus vaste et divers et on n'a aucune envie de leur ressembler. Qui voudrait être fermé, mesquin, rabougri, si petit? Ces éructeurs se croient supérieurs. Ils ne sont que petits. Ridicules et petits. Qui le leur dira?
Le monde s'ensauvage-t-il? Ou la sauvagerie s'exprime-t-elle aujourd'hui plus qu'hier? Internet et notamment ses réseaux dits sociaux lui servent de caisse de résonance. Sans doute peut-on croire que de tout temps certains ont toujours détesté ceux qui ne leur ressemblent pas. Qui n'ont pas la même couleur de peau, voire la même couleur de cheveux, pas la même origine, la même sexualité, les mêmes idées. On regrette presque le temps des lettres découpées aux ciseaux dans les journaux, méthode de corbeaux évidemment anonymes. Aujourd'hui, un clic suffit pour envoyer à des milliers de personnes des messages qui sentent l'égout, aussi simplistes qu'agressifs et stupides. On pourrait simplement s'en débarrasser d'un autre clic: celui qui les envoie vers la seule destination qu'ils méritent: la poubelle. Mais leur multiplication et leur banalisation inquiètent. 

(1) http://www.lesoir.be/177350/article/2018-09-08/agression-antisemite-en-marge-dune-manifestation-de-lextreme-droite-chemnitz
(2) http://plus.lesoir.be/177058/article/2018-09-06/alice-barbe-insultee-et-menacee-pour-avoir-pris-la-parole-en-faveur-des-migrants
(3) http://www.lesoir.be/176952/article/2018-09-06/racisme-sexisme-et-antisemitisme-au-sein-du-mouvement-flamand-schild-vrienden
(4) http://www.lalibre.be/culture/medias-tele/cecile-djunga-est-a-bout-ca-fait-un-an-que-je-recois-des-messages-racistes-je-n-en-peux-plus-5b902b99cd708f1e165beb2f
http://www.levif.be/actualite/belgique/propos-racistes-contre-cecile-djunga-la-rtbf-entend-faire-respecter-la-loi/article-normal-887563.html
(5) Crollé = frisé (en Belge dans le texte).