samedi 19 mai 2007

La parade des paons

Est-ce la contagion du Festival de Cannes? En ce moment, chez nous, là où il y a des gens, il y a des paons. Et les paons font ce qu'ils savent faire de mieux: ils se pavanent.
En campagne, les paons n'ont aucune honte. Ils sont capables de plastronner même dans des organisations auxquelles ils n'ont jamais prêté le moindre intérêt, auxquelles ils n'ont jamais voulu accorder le moindre subside, parce que ces organisations n'entraient pas dans leurs cases élitistes ou partisanes.
Mais les paons ne ratent aucune occasion de se montrer, de serrer des mains, tout sourire, le noeud-pap' frétillant, la bouche en coeur, un petit mot gentil pour chacun. Ces fêtes prennent brusquement - pour eux - tout leur sens, même si, en temps ordinaire (1), les paons ne leur manifestent, au mieux, qu'indifférence.
A peine ont-ils traversé à pas mesurés l'espace populeux qu'ils sont partis ailleurs, à la recherche d'autres mains à serrer.
"Non, je ne puis souffrir cette lâche méthode qu'affectent la plupart de vos gens à la mode. Et je ne hais rien tant que toutes les contorsions de tous ces grands faiseurs de protestations. Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, ces obligeants diseurs d'inutiles paroles..." (Molière - Le Misanthrope)
(1) les temps ordinaires sont ceux où les paons ne sont pas en situation de ne pas être réélus.