mercredi 12 juillet 2017

Le temps ne fait rien à l'affaire (ni aux affaires)

Le torchon brûle, en Wallonie, entre le Ps et son allié CDH. Ce dernier a décidé de lâcher le tout-puissant parti, estimant que trop is décidément te veel. Que le niveau de gangrène atteint par le Ps le rend infréquentable. Le Ministre-Président wallon, Paul Magnette, s'indigne, il dénonce de la part de Benoît Lutgen, président du CDH, "un niveau d'irresponsabilité jamais atteint" (1). Mais ne dit rien de l'irresponsabilité de son parti qui n'a jamais été capable de modifier fondamentalement ses pratiques et de retrouver une éthique qui lui fait défaut depuis des décennies maintenant.
Le Washington Post estime que pour comprendre la Belgique et ses scandales il suffit de regarder l'Afrique. Le journal américain se centre sur Bruxelles, mais son analyse pourrait être étendue à la Wallonie. "Les bourgmestres sont (...) appelés barons, à cause du pouvoir qu'ils exercent dans leur fief. Et comme énormément de gens profitent du système de clientèle, ils dépendent de ces grands hommes dans leur accès aux logements, aux jobs et autres ressources. Et donc, le baron sera réélu. En d'autres mots, les barons bruxellois sont la version bruxelloise des grands hommes  africains."
J'avais écrit quasiment la même chose il y a un peu plus de dix ans dans un billet qui avait été publié en pages "Opinions" de la Libre Belgique (3).
Quand donc le Ps va-t-il enfin sortir sa tête du sable et se regarder en face? Il est vrai que le vieux parti risque fort d'être choqué par sa propre image. "Miroir, mon beau miroir, dis-moi que je suis toujours le plus beau!"

(1) http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/magnette-fustige-le-niveau-d-irresponsabilite-politique-jamais-atteint-par-benoit-lutgen-5965c41acd70d65d24b6e0c9
(2) http://www.lalibre.be/actu/belgique/comment-comprendre-la-politique-belge-et-ses-scandales-regardez-l-afrique-explique-le-washington-post-59648422cd70d65d24b1e8ad
(3) A retrouver sur ce blog, en date du 27 novembre 2006, "Ps: comment en finir?"


2 commentaires:

Grégoire a dit…

Excellente intervention d'Alexis Corbière
https://www.youtube.com/watch?v=DLfMxeWIwBM

Grégoire a dit…

Le "baron" socialiste que j'évoquai il y a quelques semaines a choisi son successeur qu'il considère comme son fils spirituel. Il l'a formé pendant de longues années. A vrai dire, à les voir côte à côte, on a aussi l'impression d'avoir le même en version plus jeune. Il vient de le nommer président du Centre Public d'Aide Sociale, vivier d'électeurs socialistes et marche-pied au poste de bourgmestre (maire) pour les prochaines élections communales de 2018. Personne dans le coin ne semble douter de sa victoire... Il suffira au bourgmestre actuel, qui poussera la liste, de dire que si les gens veulent voter pour lui, il doivent voter pour son successeur. Il faut changer pour que rien ne change.
Tout comme le chômage est nécessaire au patronat qui y trouve un moyen de pression sur le salariat, une certaine forme de précarité est nécessaire aux politiques afin de maintenir sous sa coupe la population.
Un lecteur d'un quotidien régional wallon a rappelé que Laurette Onkelinx, socialiste, lorsqu'elle fut ministre de l'enseignement entre 1993 et 1999 supprima 3000 postes, juste avant de devenir ministre de l'emploi... ce qui ne l'a pas empêché de dégoter des postes pour sa petite famille...
La plupart des politiques que je connais seraient bien incapables de faire autre chose comme métier. A vrai dire, même pour devenir ministre, aucun diplôme n'est formellement requis. Etienne Chouard, un professeur français dont les discours me laissent parfois perplexe, préconisait même le tirage au sort en lieu et place des élections, persuadé sans doute que la proportion de corruptibles et d'incompétents est moins grande dans la population que dans la classe politique. Ce fut un peu le même argument, mais perverti, du parti-mouvement de Macron: aller chercher des individus dans la société civile pour sortir des réflexes politiciens et renouveler la vie politique. Il semble au vu des premières décisions politiques de gouvernement français actuel que l'absence de programme est peut-être pire que l'exécution d'un programme sans compromis...