lundi 9 juin 2025

Des suicides assassins

Le gouvernement israélien n'a visiblement plus aucune limite. La vengeance compréhensible des attaques barbares du 7 octobre semble inextinguible et ne prendra fin que quand les habitants de Gaza seront tous morts ou exilés. De son côté, le Hamas n'exprime aucune envie de voir cesser le massacre des siens, pas plus que de libérer les otages israéliens. Tout cela doit s'arrêter immédiatement, comme l'affirment de nombreuses personnalités françaises qui appellent l'Union européenne à agir et exhortent le président français à l'organisation d'un congrès mondial pour la paix, ouvert à la société civile, dont les objectifs seraient les suivants (1).

"1. Les Israéliens et les Palestiniens ont le droit les uns et les autres à un Etat souverain, constitué selon les normes démocratiques, respectueux de l’Etat de droit et dont la sécurité est garantie. Ils doivent l’accepter les uns et les autres et se reconnaître mutuellement.
2. Tous les otages vivants et les dépouilles de ceux qui sont morts doivent être rendus. L’intervention militaire d’Israël à Gaza doit s’arrêter immédiatement. Le Hamas doit rendre les armes. Gaza doit être administrée par une autorité palestinienne ou arabe à laquelle l’organisation terroriste ne participe pas. Ce sont les concours financiers des pays arabes qui assureront sa reconstruction. De nouvelles élections doivent être organisées en Israël.
3. Les négociations doivent s’engager entre Israéliens et Palestiniens sur la base, entre autres, des « paramètres Clinton » de 2000, de l’initiative arabe de 2002, de l’initiative de Genève de 2003, des propositions Nasser al-Qidwa/Ehoud Olmert de 2024 qui, les unes après les autres, ont permis de préciser les contours possibles des solutions à apporter aux différents problèmes épineux que sont le tracé des frontières, le sort des colonies israéliennes dans une Cisjordanie qui doit évidemment faire partie de l’Etat palestinien, le statut de Jérusalem, la question du droit au retour… Il devra sans doute être envisagée une démilitarisation provisoire de l’Etat palestinien avec des garanties internationales pour sa sécurité.
4. Les pays démocratiques doivent lutter de toutes leurs forces pour combattre chez eux l’antisémitisme et la haine contre les musulmans. Etre sioniste n’est pas un crime, être pro-palestiniens non plus. L’un et l’autre points de vue doivent pouvoir s’exprimer librement dès lors qu’ils ne recourent pas à un discours de haine, ne nient pas le droit à l’existence de l’autre ni ne le déshumanisent. Les Palestiniens ne sont pas des nazis et les Israéliens non plus. Les musulmans ne sont pas comptables des crimes du Hamas ni les juifs responsables de l’extrême droite israélienne. Les juifs et les musulmans ont droit à une existence normale et sûre dans les pays où ils vivent quoi qu’il arrive au Proche-Orient. (...)
5. Les forces politiques qui instrumentalisent le conflit, exacerbent les tensions entre les juifs et les musulmans, jettent de l’huile sur le feu par des propos excessifs et des anathèmes inutiles doivent être combattues et mises au ban du débat public."

Ces objectifs semblent tomber sous le sens, mais la raison et la guerre ne font jamais bon ménage. La haine réciproque que se vouent le Hamas et l'actuel gouvernement israélien les entraîne dans une forme de suicide qui emporte tant de vies innocentes. 

 (1) https://www.nouvelobs.com/monde/20250603.OBS104551/israel-palestine-l-appel-de-152-personnalites-pour-un-congres-mondial-pour-la-paix.html

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