dimanche 20 juillet 2025

Censeurs à œillères (et à deux balles)

Des artistes se sont scandalisés : Amir, un chanteur franco-israélien, était programmé tout comme eux aux Francofolies de Spa (1). Ils ont préféré de ne pas se produire que partager la même scène que quelqu'un qui n'a pas dénoncé le génocide en cours à Gaza. Tant pis si les juristes ne sont pas d'accord sur la qualification de génocide pour les violences en cours (2). Eux savent. Eux ont décidé que c'est le cas. Donc ils ont raison et a tort qui ne pense pas et ne crie pas comme eux. Ils reprochent donc à un collègue ce qu'il n'a pas dit, alors que quantité de festivals programment des artistes malgré ce qu'ils disent : des artistes de la haine et de l'antisémitisme, des fans du Hamas ou d'autres organisations terroristes qui eux appellent clairement à la violence , des imprécateurs qui appellent à jeter à la mer les Israéliens, à "crucifier les laïcs", à couper les mains des dessinateurs de Charlie Hebdo, à "un autodafé contre ces chiens de Charlie Hebdo", à "couper le pénis des pédés", à s'en prendre aux blasphémateurs (3).

La bruxelloise DJ RaQL a renoncé à se produire aux Francofolies. Son collectif Who's That Girl veut promouvoir les artistes femmes issues des minorités de genre, nous dit-on. On aimerait savoir ce que cette bonne âme pense du Hamas qui tue les homosexuels, fait des femmes des citoyens de seconde zone et a violé systématiquement des Israéliennes le 7 octobre.

La direction des Francofolies a tenu bon, malgré de nombreux appels à la déprogrammation d'Amir. "Nous sommes révoltés par la tragédie en cours à Gaza", a-t-elle déclaré. "Il est compréhensible que des citoyen-nes et des artistes nous interpellent sur les engagements d'un artiste à l'affiche", mais dit n'avoir constaté, concernant Amir, "aucune prise de parole propagandiste (...) sur scène". "Nous ne sommes pas en mesure d'évaluer moralement sa trajectoire personnelle" autrement que par ses chansons traitant de "thèmes universels et consensuels tels que l'amour, la fête, la quête de soi et la résilience".
Parlophone, la maison de disques d'Amir, a dénoncé un "déferlement de haine antisémite".
L'organisation antiraciste française Licra a apporté son soutien à Amir, estimant qu'il était "victime de la sottise militante". Que dire d'autre face à ces juges auto-proclamés ? 

(2) https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/07/12/israel-a-t-il-commis-un-genocide-dans-la-bande-de-gaza_6620761_3232.html

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