(1) "On oublie parfois quand on est journaliste, qu'on est aussi concerné", Le Courrier international, 6.11.2025.
(2) Leo Klimm, "La France a résisté à la tentation de haïr en retour", Der Spiegel, 29.10.2025, in Le Courrier international, 6.11.2025.
(3) Lire l'interview de Omar Youssef Souleimane : https://www.leddv.fr/actualite/omar-youssef-souleimane-les-islamistes-ont-trouve-chez-lfi-un-echo-pour-leur-propagande-20251111
(4) Riss, "Trente ans de franche rigolade", Charlie Hebdo, 12.11.2025.
jeudi 13 novembre 2025
La terreur perd et gagne
Voilà donc dix ans déjà que la terreur islamiste se répandait dans tout Paris. Cent vingt personnes ont été tuées froidement et sans raison, des centaines d'autres blessées, des milliers terrorisées, tout un pays et ses voisins pétrifiés par l'horreur. Mais les terroristes n'ont pas gagné par rapport à l'opinion publique. Ils ne nous ont pas fait changer nos modes de vie. On sort toujours boire un verre en terrasse, on va toujours aux stades ou aux concerts. Et contrairement à ce qu'espéraient les islamistes et ce que veulent absolument croire certains, ce qu'ils appellent islamophobie ne s'est pas développé. "Je garde une certaine admiration pour les Français aujourd'hui, affirme Stefano Montefiori, correspondant à Paris du Corriere della Sera (1). Vu le choc, on aurait pu s'attendre à beaucoup de haine, mais je retiens surtout la douleur et la dignité des réactions tout autour de moi."
Son confrère du Spiegel, Leo Klimm, lui fait écho (2) : "Je sais ce que l'on ressent quand on est la cible du terrorisme. Et à quel point une société fait la démonstration de sa force quand elle résiste à la tentation de haïr en retour. Aucun autre pays d'Europe n'a été autant mis à l'épreuve par le terrorisme islamiste que la France. Jamais elle n'a réagi en sombrant dans l'hystérie."
Si l'opinion publique a plutôt bien résisté, on ne peut en dire autant d'une bonne part des partis de gauche, devenus des culs-bénits soucieux d'accepter que se répandent dans la société les modes de vie prétendument rendus obligatoires par l'islam. Une telle attitude qui se veut bienveillante - et est très souvent électoraliste (3) - cache en fait une forme de racisme qui parfois s'ignore. Les mêmes qui montent au créneau pour pourfendre les censures qu'imposent les évangéliques se montrent très tolérants par rapport aux pratiques islamiques qui s'étendent le plus souvent au mépris des femmes et des musulmans qui ont envie de pratiquer leur religion sans ostentation.
"Les enquêtes et les ouvrages qui alertent l'opinion publique sur la stratégie des islamistes pour imposer à notre société leurs dogmes religieux ne manquent pas, écrit Riss (4). Mais l'islamisme, c'est comme le réchauffement climatique : on a beau disposer de toutes les informations sur le phénomène, personne ne le combat efficacement. Au contraire, on nous incite à l'accepter en nous habituant." Le directeur de Charlie Hebdo estime que "la couardise généralisée est plus efficace que les kalachnikovs des attentats de janvier et de novembre 2015, de Toulouse et de Montauban en 2012, et de tous les précédents. Les islamistes n'ont plus à se casser la tête pour diffuser leur idéologie : d'autres s'en chargent très bien et sans violence".
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire