lundi 8 septembre 2008

Je ne dois plus dire Hainaut Occidental

Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental. Je ne dois plus dire Hainaut Occidental.
Et je n’y arrive pas ! Mais j’ai des excuses : j’enseigne à la HELHO (la Haute Ecole Libre du Hainaut Occidental), j’ai des copains qui enseignent à la HEPHO (la Haute Ecole Provinciale du Hainaut Occidental), d’autres au Centre de formation permanente des classes moyennes du Hainaut Occidental. Ou encore à l’Institut provincial d’enseignement de promotion sociale du Hainaut Occidental. D’autres travaillent à Lire et Ecrire Hainaut Occidental ou à la MIRHO, la Mission Régionale du Hainaut Occidental pour l’Insertion et l’Emploi. Régulièrement, je reçois des infos de l’ACHO (l’Agence Culturelle du Hainaut Occidental) et je lis son magazine : « Culture H.O. ». Je reçois aussi des invitations de l’ARAHO (l’Association des Architectes du Hainaut Occidental). Le samedi, sur No Télé, je regarde « 7 jours H.O. », j’y ai vu un journaliste recevoir sur son plateau le représentant des Jeunesses Musicales du Hainaut Occidental. J’ai vu que le MR a une section régionale Hainaut Occidental, de même que la CGSP Cheminots, les Jeunes CSC, la CGSLB. Les Chambres de Commerce et d’Industrie de Tournai et Mouscron ont fusionné, voici quelques années, en CCIHO. Le Courrier de l'Escaut organise le Mérite Sportif du Hainaut Occidental. Et j’ai découvert l’existence des Amis diabétiques du Hainaut Occidental. Bref, j’ai beaucoup de mal à ne pas dire « Hainaut Occidental ».

Il y a quelques semaines, une étudiante m’a corrigé, me disant « Monsieur, on ne « peut » (sic) plus dire Hainaut Occidental ! » Je lui ai dit que je pensais bien qu’il n’y avait ni caméra ni micro dans la pièce où nous étions. Je le pensais sincèrement. Aujourd’hui, j’en suis moins sûr. Aujourd’hui, j’ai lu dans la presse que 15 bourgmestres sur 23 en Hainaut Occidental (oups ! ça vient encore de m’échapper !) s’étaient engagés, en jurant devant Rudy de Eerste, à ne plus utiliser que l’appellation Wallonie Picarde. Ils ont signé une charte d’ambassadeurs de la Wallonie Picarde. Et gare à celui qui ne se conformera pas aux ordres. Comme disait le journaliste de No Télé : « celui qui dira encore Hainaut Occidental se fera taper sur les doigts ». Et le ministre-président de la Région wallonne, grand mufti de la Wallonie Picarde, de confirmer : tout le monde doit utiliser cette nouvelle appellation et s’il reste quelques réticents, c’est qu’ils sont contre la modernité. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. J’ai déjà entendu cela quelque part…
Je ne sais plus quel représentant politique déclarait à No Télé (dans le même sujet) que le Hainaut Occidental, hier, c’était un cul-de-sac, mais que la Wallonie Picarde, c’est un carrefour. Ca devait être un (très) jeune, parce que je me souviens que quand je travaillais à la SIDEHO (c’était la Société Intercommunale de Développement Economique du Hainaut Occidental), celle-ci vantait la place de sa région « au cœur de l’Europe », dans une région carrefour…
Dans le Courrier de l’Escaut, Jean-Luc Crucke nous explique que « il s'agit pour la population de marquer une nette rupture avec un développement trop morcelé, trop disparate, trop inégal et de susciter un renouveau de cohésion, de vision, mais aussi de transformation ».
La population, je ne sais pas bien comment elle se situe dans ce bazar. Il me semblait que la référence au Hainaut Occidental avait été intégrée. A preuve, tous les sigles précités. En fait, je pense que la population a d'autres priorités que ces grandes opérations de com'. Mais je peux me tromper...
Entre nous, je ne sais pas trop à quoi rime ce changement de nom, parce que derrière les mots, je ne vois pas le soleil qui poudroie, juste la neige qui brilloie… Du Hainaut Occidental à la Wallonie Picarde, les mêmes politiques se poursuivent : des zonings (oups ! je voulais dire des zones d’activité économique), des pistes de ski, des terrains (en fait non, ce sont des greens) de golf, tous des projets des sixties. Je suppose que c’est de cette modernité là que parle le Président de toutes les Wallonie. Bon sang, mais c'est bien sûr, voilà pourquoi je ne suis pas moderne!
Récemment, une consoeur de Bruxelles m’a demandé où se trouvait la Wallonie Picarde, elle croyait que la région ici c’était le Hainaut Occidental. Je lui ai dit qu’elle ne se trompait pas. C’est un peu comme la côte belge qui s’appelle Vlaamse Kust. C’est toujours la même côte, mais en plus kust. Ici, lui ai-je dit, c’est toujours occidental mais en plus wallon. J’ai l’impression qu’elle n’a pas bien compris mes explications. Moi non plus. Et dans le même temps, je me sens, allez savoir pourquoi, moins wallon que jamais… Cette Wallonie Picarde, ça m’a tout l’air d’être un truc très wallon, non ? Très baron wallon. Mais bon, « il y a un affect », diagnostiquait à No Télé le Docteur Demotte. Alors, s’il y a un affect, je suppose que c’est bien.

Post-scriptum: Parmi tous les organismes qui ont intégré à leur nom celui du Hainaut Occidental, j'oubliais le CHOQ. Qui s'est adapté au nouveau nom de la région de manière pour le moins surprenante, puisque les quatre lettres signifient désormais: Contribuons à une Wallonie Picarde de Qualité. Donc, CHOQ avec un H comme Wallonie et un O comme Picarde. Et après cela, on s'étonnera que nos enfants ont une très mauvaise orthographe!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et encore il paraît que l'abréviation sera Walpic - sans déconner - ça fait un peu Canard WC, non?
Christian Debaere.