lundi 22 juin 2009

Vin, voile et burqa

Ma seule religion, c'est le vin. Mais, vous vous en doutez, je ne suis pas intégriste. J'apprécie autant un Chambolle-Musigny ou un Lalande de Pommerol qu'un petit vin de pays. Cette religion m'oblige à porter un petit chapeau en forme de bouteille. Si demain, je suis élu député, pourrais-je siéger avec mon chapeau? La question fait débat aujourd'hui.
Je n'ai pas un respect immense pour les religions. Pour la bonne raison que c'est réciproque. Elles ne représentent pas vraiment des outils de libération de l'homme. Et moins encore de la femme.
Faut-il interdire les couvre-chefs dans les assemblées parlementaires, dans les services publics, dans les écoles? Je le pense, parce que sous quel prétexte va-t-on en accepter certains et en refuser d'autres? Sous le prétexte de la religion? Et si oui, lesquelles? Celles qui sont reconnues ou toutes? Ce qui pose la question de savoir ce qu'est une religion. Une secte qui a réussi, comme disait je ne sais qui. A raison. J'éprouve toujours un malaise à demander à un étudiant de retirer sa casquette en cours, quand des filles portent un fichu. Que veut exprimer cette fille en gardant son foulard? Et ce garçon avec sa casquette? On voit par là qu'aucune réponse n'est simple. Mais aussi qu'accepter le foulard sous prétexte de non discrimination devrait ouvrir la porte à toutes les autorisations. Pour quelle raison une attitude soi disant religieuse serait plus respectable qu'une autre? Comme ma passion pour le vin qui m'amène à porter un chapeau.
J'écrivais "soi disant" parce qu'il reste à prouver que le port du voile soit chaque fois un signe religieux. Il y a quelques années, j'avais eu l'occasion de participer à une réunion autour de ce thème. Les deux jeunes filles présentes expliquaient que la raison majeure qui les amenait à porter le voile était de se protéger du regard et des insultes des garçons.

En France, où ce problème est réglé, c'est au port de la burqa qu'entendent s'attaquer de nombreux députés, de gauche comme de droite. La burqa ou le vêtement de l'anti-communication. Comment peut-on s'enfermer ou se laisser enfermer dans cette robe informe et aveugle? On ne peut communiquer avec ces fantômes que l'on croise. La communication ne s'opère pas qu'avec la voix, mais aussi avec le regard, les mimiques, la gestuelle. On ne peut vivre en société en s'habillant de la sorte. S'habiller en burqa, c'est s'extraire d'une société qui, par esence, n'est faite que de rapports sociaux. C'est refuser ses semblables. C'est refuser d'être. Ou être empêchée d'exister.
Le problème est aussi pratique. Je ne pourrais imaginer une seconde faire passer un examen à une étudiante en burqa. Comment être sûr que c'est bien elle?
Hier soir au JT de France 2, deux jeunes femmes en burqa expliquaient que cette tenue les mettait à l'abri des garçons. On n'en sort pas. Et si on travaillait à l'éducation des garçons (et de leurs pères) pour permettre aux filles de se libérer et d'oser être elles-mêmes?

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