lundi 6 juillet 2009

Eole, que de vent en ton nom!

Un nouveau projet éolien entre le Mont de l'Enclus et le Mont Saint-Aubert, au nord de Tournai, suscite l'émoi dans la population locale. Comme à chaque fois, dans cette Wallonie picarde qui met en tête de ses priorités le développement durable, l'idée même de vent suscite la tempête. Elle rend même frileux.
Réunis à Tournai ce 1er juillet, les vingt-trois bourgmestres de la WAPI (1) ont décidé de prendre les choses en main et envisagent un plan de développment de l'éolien dans notre région. « Nous sommes tous soucieux de deux choses, affirment-ils dans le Courrier de l'Escaut : le développement durable et le respect de l'environnement (2). Il faut trouver un équilibre entre la production d'énergie verte et l'intérêt des citoyens ». Voilà des déclarations bien fermes! Hélas, comme d'habitude, les responsables politiques du coin brassent toujours plus de vent que les éoliennes de chez nous. A part celle de Colruyt à Ghislenghien, toujours pas l'ombre d'une pale chez nous...
Dans un appel récent, Walter De Kuyssche tire la sonnette d'alarme: "le Hainaut Occidental (plus de 320.000 habitants) peut se prévaloir de n’avoir aujourd’hui toujours qu’une seule éolienne sur son territoire. Effarant ! Comme simple citoyen lambda que je suis, je suis inquiet, non sans raison, pour l’avenir de la Terre. Chaque fois qu’on essaie d’installer quelques infortunées éoliennes dans la région, on trouve toujours mille et une bonnes raisons pour reporter ou pour ne pas réaliser le projet. (...)
Chez nous, dans une région toujours gouvernée par une gauche progressiste, on trouve perpétuellement de bonnes raisons pour ne rien faire. Cela en devient exaspérant et révoltant quand on sait (...) que la plupart des scientifiques donnent l’échéance de non-retour à une dizaine d’années. (...)
Réaffirmant la détermination de la majorité des citoyens qui veulent un avenir vivable pour eux et pour les générations futures (dont les parcs à éoliennes sont une des multiples petites composantes indispensables), je tire de toutes mes forces la sonnette d’alarme sur les enjeux essentiels de l’humanité. Le réchauffement climatique, la faim et la misère dans le monde en étant à mes yeux les deux principaux. Mais aussi sur la politique suivie par les responsables politiques pour rencontrer ces enjeux, sur la règlementation qu’ils élaborent à cet effet et sur la manière dont l’Administration applique ou fait appliquer cette règlementation.
Vous excuserez mon impatience, mais je crois qu’il est super temps.
En fait, il est minuit moins cinq", conclut Walter De Kuyssche (3).

Deux jours avant la réunion des bourgmestres, dans Nord Eclair cette fois, l'un de ces maïeurs, celui de Celles, était interrogé à propos de ce projet éolien entre les deux monts. Et là, il n'y a pas été de main morte. C'est la voix de la fermeté: "Je n'ai pas à être pour ou contre. (...) Il faut voir. (...) Je ne vous laisserai pas dire que je m'en fous. Mais disons que je n'ai absolument aucun avis sur la question. (...) Je vous l'ai dit et je vous le répète, je n'ai là-dessus absolument aucun avis." (4)
Si un jour on cherche à élever un monument à la personne qui serait la personnification du courage politique, personnellement, je soutiendrais la candidature de Daniel Lefebvre!

(1) Et bientôt la WALIPI: Wallonie Libre et Picarde!
(2) Rappelons à nos bourgmestres que le concept même de développement durable sous-entend le respect de l'environnement. Qu'ils sont donc soucieux d'une chose...
(3) http://athois-la-terre.jimdo.com/hainaut-occidental-à-l-heure-des-éoliennes-il-est-minuit-moins-cinq/
(4) ce morceau d'anthologie dans Nord Eclair, 29 juin 2009

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