mardi 29 avril 2014

A tombeau ouvert

Pauvres automobilistes. Ils sont devenus les vaches à lait de l'Etat. C'est ce que pensent beaucoup d'entre eux. Certains vont même jusqu'à détruire des radars qui leur volent leur argent. On connaît pourtant un moyen assez simple de ne pas se faire avoir: respecter les limitations de vitesse. Ce qui est pourtant à la portée du premier benêt (rouge ou autre) venu. Mais pas des cow-boys, sans foi, ni loi, qui veulent pouvoir rouler comme bon leur semble et ne maîtrisent pas le poids de leur pied sur l'accélérateur. 
"Les amendes des radars, ça rapporte 600 millions d'euros. L'insécurité routière, ça coûte à la Sécurité sociale, c'est-à-dire à la société, 35 milliards d'euros", rappelle Coline Serreau (1).
La réalisatrice dénonce le lobby automobile. Elle n'a pas pu obtenir d'avance sur recettes du Centre national du Cinéma, parce que, selon elle, "ce film est trop partisan, trop pour la sécurité routière... Quant aux chaînes de télé, on n'a eu aucun financement. Elles sont toutes muselées par les lobbies".
Quand on voit les innombrables émissions sur les multiples chaînes françaises, qui suivent des policiers traquant les malfrats en milieu urbain, en milieu rural, dans les quartiers chics, dans les banlieues, dans les gares, dans les galeries commerciales, dans nos penderies et sous nos lits bientôt, pour nous montrer combien nous vivons dans l'insécurité, on a du mal à imaginer qu'un documentaire soit "trop pour la sécurité routière". Il doit y avoir de bonnes insécurités et de mauvaises.

(1) à propos de son film documentaire "Tout est permis", in Charlie Hebdo, 9 avril 2014.

1 commentaire:

Grégoire a dit…

LEs Danois, qui seraient le peuple le plus heureux du monde, ont calculé qu'utiliser son vélo rapportait à la société chaque année par habitant 0,16 centime d'euro (moins de pollution, plus d'exercices physiques, donc moins de frais de santé, etc.) alors que prendre sa voiture coûtait 0,25 centime d'euro (frais inhérents à son utilisation, problèmes de santé, etc.). 35 % des travailleurs à Copenhague se rendent à leur travail en vélo, et ce pourcentage devra augmenter, c'est une volonté politique. Et pour être aller au Danemark, j'ai vraiment eu l'impression qu'ils avaient l'air heureux, en dépit d'hivers longs et froids...