jeudi 24 décembre 2020

Propriété privée

Les accusations d'appropriation culturelle sont à la mode (1). Des mots, des noms, des pratiques culturelles, des coiffures, des musiques, des préparations culinaires sont désormais propriétés de tel ou tel groupe (parfois peu clairement déterminé) qui s'en proclame seul détenteur.  L'heure n'est plus au métissage ou au partage, mais à la chasse gardée. Des associations de défense amérindiennes manifestaient depuis plus de vingt ans contre l'équipe de base-ball de Cleveland nommée The Indians dont le logo représente une tête d'Indien avec une plume sur la tête.  "Nous ne sommes pas votre mascotte", s'indignent les Amérindiens qui y voient un signe de "racisme latent". L'équipe a abandonné le logo et annoncé qu'elle changera de nom en 2022. L'équipe de football américain The Washington Red Skins avait déjà décidé de changer de nom, sous pression des sponsors qui menaçaient de retirer leurs billes, ne voulant pas être accusés de soutenir des équipes qui donnent dans l'appropriation culturelle (2). Dans ces équipes jouent de très nombreux noirs (ou Afro-Américains ou Africains-Américains). On voit par là que contrairement à ce qu'affirment les décoloniaux ni l'appropriation culturelle, ni le racisme (ou supposé tel) ne sont uniquement le fait des Blancs. On peut toujours être (vu comme) le colon d'un autre. Doit-on s'attendre maintenant à ce que les Indiens (les vrais, d'Inde) manifestent contre les Amérindiens pour appropriation culturelle? Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté.

(1) (Re)lire sur ce blog "Mais tissons, métissons", 15.11.2020 et "Police de la langue", 8.12.2020.

(2) Emission "28 minutes" - Arte - 15.12.2020. 

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