jeudi 27 juin 2024

En son âme et conscience

L'amalgame de gauche qui se présente aux législatives ce dimanche ne convainc pas tout le monde. Loin s'en faut. La France insoumise apparaît effrayante et même repoussante à pas mal d'électeurs de gauche. Les hurlements et les excès divers de son gourou et de quantité de ses élus les empêchent de voter pour eux.
Comme le rappelle Riss, dans son dernier édito dans Charlie Hebdo (1), les législatives ne sont pas la présidentielle. Chacune des élections dans les 577 circonscriptions est unique et c'est la somme des résultats qui donnera la composition de l'Assemblée nationale. "Le front républicain n'a pas lieu d'être ! Au premier tour, on est libre de voter pour qui on veut. c'est seulement au second tour que cette question se posera peut-être." Pour faire barrage à l'extrême droite, on nous somme de voter pour le Nouveau Front populaire. Mais pourquoi faudrait-il absolument voter pour des haineux pour contrer d'autres haineux ?
"Charlie Hebdo a toujours emmerdé le Front national et continuera de le faire. Mais CH emmerde aussi une gauche autoritariste qui voudrait nous tordre la main pour nous forcer à glisser dans l'urne le bulletin de vote en sa faveur. Votre liberté n'est pas à vendre, et dans l'isoloir, vous agirez comme bon vous semblera, n'obéissant qu'à votre conscience."
Riss invite à juger, au-delà des programmes, les personnalités des candidats, leur parcours, leurs positions actuelles et passées. Notamment par rapport aux menaces et aux attaques sanglantes qui ont frappé CH mais aussi Samuel Paty, à la laïcité, à l'universalisme, au blasphème, au combat des Iraniennes, au pogrom du 7 octobre, au Hamas. Il constate qu'à gauche on ne se bouscule pas pour défendre la laïcité, on laisse un boulevard à l'extrême droite, puis on hurle, la tête dans le sable. "Il est d'ailleurs très dérangeant d'entendre autour de soi des gens autoproclamés de gauche exiger de nous que l'on vote aveuglément pour eux, au nom du prétendu front républicain et donc de nous faire taire sur la laïcité."
Les heures graves que nous traversons exigent non pas des votes aveugles, mais des choix responsables. "Les heures tragiques de l'histoire de France imposent parfois de mettre de côté les divergences pour défendre les valeurs communes à tous, qui structurent durablement nos vies et notre pays. Nous vivons ces heures difficiles. Dans ces moments-là, pour le salut de notre démocratie, il n'y a pas de honte à se retrouver aux côtés de femmes et d'hommes qui ne pensent pas toujours comme vous sur d'autres sujets aussi conjoncturels." Et il constate que certains candidats désignés par le NFP "nous font honte, font honte à la gauche, par leur cynisme, par leur malhonnêteté intellectuelle, par leurs trahisons incessantes à l'égard des valeurs républicaines." S'ils ne représentent rien de ce que vous êtes, ne votez pour eux, écrit encore le directeur de CH. Après tout, au second tour de la présidentielle, on vote pour le moins pire pour éviter le pire. Cette fois, sans doute faut-il sortir de ses habitudes et de ses choix de cœur pour voter pour des candidats qui  appartiennent à des partis que nous rejetons habituellement mais qui rejoignent certaines de nos valeurs humanistes et n'expriment ni racisme, ni antisémitisme, qui ne se rangent pas derrière des terroristes ou des dictateurs. "L'enjeu de cette élection est double : s'opposer au RN, mais aussi débarrasser la gauche de ceux qui la prennent en otage depuis des années." 

Des humanistes, il en faudra à l'Assemblée nationale pour (tenter de) mettre fin à cette haine qui monte. Les faits d'antisémitisme et de racisme sont en forte hausse en France. Dans un rapport publié aujourd'hui, la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) s'inquiète d'une très forte montée des actes racistes recensés en France, « dans un contexte de défiance vis-à-vis de l'Autre et de la diffusion d'un discours haineux dans certaines sphères politiques et médiatiques où la figure de l'immigré est rendue responsable des maux de la société » (2). Le journaliste Karim Rissouli, de France 5, un cas parmi trop d'autres, vient d'en témoigner en publiant un courrier raciste infect déposé dans sa boîte aux lettres à son adresse privée (3). Par un courageux anonyme bien sûr. Demain les courageux anonymes se sentiront-ils autorisés à s'en prendre à tous leurs voisins qui ne leur ressemblent pas (surtout au niveau intellectuel) ?
Il y a dans l'air une odeur d'égout.

L'anagramme de Marine Le Pen : Amène le pire.

(1) "Si Charlie Hebdo n'en parle pas, qui le fera ?", Charlie Hebdo, 26.6.2024.
(2) https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/juifs-musulmans-immigres-les-actes-racistes-en-forte-hausse-en-france-2104282
(3) https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/26/le-journaliste-karim-rissouli-diffuse-une-lettre-raciste-envoyee-a-son-domicile-le-peuple-francais-historique-en-a-plein-le-cul-de-tous-ces-bicots_6243921_823448.html

mardi 25 juin 2024

Faut voir

On essayé beaucoup de gens en politique, des compétents, des incompétents, des élus qui ont le sens de l'intérêt général, d'autres qui ne pensent qu'à leur carrière, des battants et des mous, des visionnaires et des myopes, des généreux et des teigneux, des humbles et des prétentieux, des hurleurs et des discrets, des bosseurs et des fainéants. On a même essayé les collaborationnistes, ceux qui se rangent du côté de l'oppresseur, qui dénoncent, qui arrêtent, qui torturent. On a vu ce que ça a donné. Mais ça, c'était il y a longtemps. Et avec le temps, va, tout s'en va. Et puis, après tout, le RN, prolongement du FN, ce parti né d'admirateurs des Waffen-SS, a changé. Et on ne l'a jamais essayé. Faut voir. Peut-être que ses candidats sont différents. Et c'est sûr qu'ils ne ressemblent pas aux autres. Sophia Aram en citait hier (1) quelques effrayants spécimens.

Par exemple, "Pierre Gentillet, candidat RN dans le Cher qui, quand il n’organise pas des conférences pro-russes en la présence du chef du bureau du renseignement militaire russe, se met à rêver d’un Poutine français capable de mettre les Femen dans une geôle sous camisole ".
Par exemple, "la très fringante Agnès Pageard, candidate RN, qui en plus des tweets aux relents antisémites, antivax décomplexée, Qanon, persuadée d’un complot du réseau mondial pédosatanique qui voudrait qu’on arrête de la bassiner “avec Momo qui ne veut pas livrer de kebab casher. Alors que nos élites sodomisent leurs propres enfants“ (...) Une adoratrice de Poutine qui écrit que Poutine dit tout et qu’un président comme ça, cela fait rêver ".
Par exemple, "l’inénarrable Jacques Myard, un candidat Ciotto-RNiste qui s’opposait déjà au Pacs pour ne pas légaliser le SIDA, mais également proche de Mariani, participant à la visite chez Al Assad en 2015 et en Crimée occupée en 2016".
Par exemple, "Patrick Le Fur, candidat RN persuadé que 11 ministres de Macron font partie d’un club ultra-secret pédophile et qui reprend à son compte la propagande russe diffusée par la chaîne RT en déclarant que les Russes se démènent pour aider les Syriens".
Par exemple, "l’intrépide Françoise Billaud, candidate RN qui encore le 8 mai dernier, fêtait la victoire des alliés en saluant la mémoire du prêtre collaborationniste Jean-Marie Perrot. Si ça se trouve les collaborationnistes aussi, y en a des biens !"
Par exemple, "Stéphanie Alarcon, candidate RN, qui relaye judicieusement l’idée que l’Ukraine aurait déclenché la guerre et alimenterait le marché de la vente d’organes, ben pour financer sa guerre justement. A moins que comme l’affirme cette publication partagée par Sophie Dumont, autre candidate RN, l’Ukraine serait le plus grand fournisseur d’enfants pour les réseaux pédophiles. On sait pas ?".

Voilà, on n'a pas essayé les dingues et ça, c'est quand même dommage parce qu'ils se présentent au nom d'un parti  qui, il n'y a pas si longtemps, affirmait crânement avoir "les mains propres', même si, comme le rappelle Sophia Aram, il a été condamné pour “recel d’abus de biens sociaux“ et que l’arrêt de la Cour d’appel de Paris de mars 2023 qualifie “les prêts accordés par le micro parti de Marine Le Pen de fictifs et constituant une manœuvre frauduleuse“.
On n'a jamais essayé les fous furieux complètement givrés et haineux. Si ça se trouve, la haine et la bêtise nous feront nous sentir mieux. Faut essayer.

(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-du-lundi-24-juin-2024-3917590

dimanche 23 juin 2024

Mélenchon, ta gueule !

La France est au bord du gouffre. Demain, les nuisibles de l'extrême droite risquent d'être au pouvoir avec les conséquences qu'on imagine aisément : rejet et même agression des étrangers, des homosexuels, de qui n'est pas dans leur norme étroite, recul des droits des femmes, arrêt de toute action dans la lutte contre le dérèglement climatique, rapprochement avec le régime dictatorial et guerrier de Poutine, abandon des politiques culturelles, soutien aux politiques passéistes et de repli. On en passe et de pires encore. Déjà les chiens sont lâchés. Des militants de gauche non blancs sont agressés, une aide soignante d'origine africaine se fait insulter par ses voisins racistes qui reçoivent le soutien de la fille à papa Le Pen. "Va dans ta niche", qu'a crié la voisine n'est pas une expression raciste, estime la Le Pen. La preuve : elle l'utilise régulièrement à l’égard de ses amis, dit-elle (1). Le fiel contamine la société. Demain, les furieux d'extrême droite se sentiront libres d'exprimer leur violence, verbale comme physique.

On comprend que l'heure est extrêmement grave et que la responsabilité de chacun est engagée pour éviter le pire. Le président Macron, avec l'inconséquence du Jupitérien qu'il entend être, a tué son parti. Reste à la gauche à apparaître crédible, à inspirer confiance, à se montrer digne des espoirs dont elle est porteuse.
Et que voit-on ? Un pantin hurleur, monté sur ressorts, ne cesse de clamer : "je suis là, je suis le meilleur, je serai premier ministre !". Il fustige ses compagnons de route qui ne pensent pas exactement comme lui, il rejette quiconque pourrait lui faire de l'ombre, il est convaincu d'être le sauveur (2). Le poste de premier ministre manque à sa (trop) longue collection de mandats.
A quoi joue Jean-Luc Mélenchon ? Certains restent convaincus qu'il est intelligent. Peut-être le fut-il un jour, il y a longtemps alors (3), mais aujourd'hui, il relève de la psychiatrie. Sa prétention est sans limite, contrairement à sa culture (4). Ce n'est plus MélenChe, c'est Jean-Donald. Personne ne le fera taire. Il n'a jamais eu de niche. 

(1) https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/06/22/propos-racistes-de-sympathisants-rn-dans-envoye-special-eric-dupond-moretti-veut-la-suspension-d-une-fonctionnaire-du-tribunal-de-montargis_6242164_3225.html
https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/06/22/en-direct-legislatives-2024-pour-marine-le-pen-les-propos-tenus-par-un-couple-d-electeurs-rn-dans-l-emission-envoye-special-ne-sont-pas-racistes_6242305_823448.html
On comprend qu'on a donc le droit de dire à la Le Pen "va dans ta niche". 
(2) https://www.lalibre.be/international/europe/elections-france/2024/06/22/legislatives-anticipees-en-france-melenchon-bien-evidemment-pret-a-devenir-premier-ministre-B362N6QTZZEHVMXUFWOJSDZFRQ/
(3) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2022/03/a-mes-amies-et-amis-melenchonistes.html
(4) https://www.lalibre.be/culture/medias-tele/2024/06/21/je-ne-sais-pas-pourquoi-jai-chope-cette-info-mathilde-panot-sembourbe-sur-un-plateau-de-television-et-provoque-un-gros-malaise-video-KVKEOH4WGNBNRGC6MFF32IWWOU/

jeudi 20 juin 2024

Famille, patrie

En s'alliant avec Z. le Haineux, Marion Maréchal-Le Pen a choisi le mauvais cheval. Elle espérait sans doute dépasser sa tantine par la droite. C'est raté. A présent exclue de Reconquête, par un Z. qui s'isole un peu plus, elle tente de revenir au bercail. Un peu déconfite, mais à peine contrite, elle proclame sa proximité avec le RN. Et voilà que Marie-Caroline Le Pen, sœur de Marine et belle-mère de Jordan Bardella, annonce qu'elle est candidate aussi. Pour le RN bien sûr. Ce parti, ce n'est pas le Rassemblement national, mais le Rassemblement familial. Et il a le culot de s'opposer au regroupement familial. 



lundi 17 juin 2024

Une affaire de démocratie

Le film "Une affaire de principe" (d'Antoine Raimbault - sorti récemment) relate, sous forme d'un (excellent) thriller politique, l'enquête que José Bové, alors député européen écologiste, a mené avec ses assistants pour défendre un de ses adversaires politiques injustement accusé de corruption et poussé à la démission. Les personnages et les faits sont réels, les dialogues écrits à partir du livre que Bové a rédigé sur cette affaire.
En 2012, le commissaire européen à la Santé, le Maltais John Dalli, s'apprêtait à faire voter une directive qui avait pour objectif de lutter contre le tabagisme notamment en obligeant les producteurs de cigarettes à gommer leurs marques sur les paquets et à y afficher des messages de prévention. A la surprise générale, Dalli est contraint de démissionner, suite à des soupçons de corruption et de trafic d’influence liés à l’industrie du tabac. José Bové et son équipe feront apparaître les éléments troubles de cette affaire, révélant le sale rôle qu'ont joué le directeur de l'Olaf (l'Office de lutte anti-fraude) et José Manuel Barroso, alors président de la Commission européenne, entrant dans le jeu d'un acteur du secteur du tabac qui a tenté de faire échouer une directive qui sera finalement votée. 
Il y a donc des députés européens qui jouent pleinement leur rôle, José Bové volant même au secours d'un opposant parce qu'il pense que celui-ci est victime d’une injustice. Une question de démocratie, dit-il.

Ils sont nombreux, au Parlement européen, à se battre pour leurs valeurs, à lutter contre les lobbies dont la puissance est établie. Mais le travail parlementaire ne rapporte pas électoralement. Et on a vu, dimanche dernier, triompher ces élus RN qui, on le sait, travaillent peu et soutiennent de grands groupes économiques. Ils parviennent à apparaître comme des anti-système, eux qui profitent tant qu'ils peuvent de ce système qu'ils soutiennent ardemment. Ils défendent l'agriculture conventionnelle, notamment les pesticides et se sont opposés au Pacte vert, rejetant systématiquement les textes qui tentent de sauver le climat et d'améliorer la biodiversité. Ils ont voté à répétition pour défendre les intérêts de grandes multinationales : les super-profits de Total, les emballages jetables de McDo, les voitures de luxe… Leurs électeurs qui disent vouloir le changement sont les dindons de cette mauvaise farce. Le système, les élus du N-RN le font que le conforter.

On sort de la projection de "Une affaire de principe" admiratif du travail acharné mené par José Bové, Bart Staes (eurodéputé écologiste belge) et leurs assistants (1). Et on pense aux votes désespérants du 9 juin. Qu'attendent les électeurs de leurs élus ? Qu'ils travaillent ou qu'ils fassent du bruit ? Qu'ils affrontent les problèmes ou qu'ils leur disent que tout ira mieux demain ? La démocratie est un chantier perpétuel. 

(1) et admiratif aussi du jeu de Bouli Lanners (qui incarne José Bové), de Thomas VDB et de Céleste Brunnquell. 

samedi 15 juin 2024

Trop insoumis

La purge. C'est le terme qu'utilisent Le Nouvel Obs et Le Monde. Il convient parfaitement pour évoquer l'éviction des listes LFI de celles et ceux qui ont eu l'outrecuidance de critiquer le stalinien caractériel qui dirige ce mouvement qui n'a pas grand-chose de démocratique. On comprend par là que même si le MélenChe essaie de se faire discret aujourd'hui, et que si demain il ne devait pas figurer dans un gouvernement, il est et restera toujours nuisible. "Remarquablement assagi, (il) avait appelé à laisser de côté les envies de vendetta", écrit Marianne. Les vendettas évoquées concernaient sans doute les règlements de compte avec les autres partis, mais les opposant internes - oserait-on les appeler insoumis ? - ne pouvaient rester impunis aux yeux du Fouquier-Tinville d'aujourd'hui qui ne veut voir qu'une seule tête : la sienne. Et couper celles qui l'ont regardé de travers. You talkin' to me ?
Voilà qui jette un froid sur ce Nouveau Front qui se veut populaire.
Allez savoir pourquoi j'ai du mal à m'enthousiasmer. Etonnant, non ?

vendredi 14 juin 2024

Populaire ?

La gauche peut s'aveugler, se raconter des histoires, elle n'est pas populaire. C'est l'extrême droite qui l'est. Une frange d'extrême gauche s'est même rendue très impopulaire, à force de hurler, de menacer et de faire du bruit et de la fureur un mode d'expression. 
Suffira-t-il de se dire populaire pour le redevenir ? Rien n'est moins sûr. Nombreux sont les électeurs de gauche à n'avoir aucune envie de voter , dans le cadre du Nouveau front populaire qui vient de se former, pour un candidat de cette France qui se dit insoumise (à quoi ? à la dignité ? au respect ? à la nuance ? à la raison ? à l'universalisme ?), tant on ne peut s'empêcher de penser que quantité de ses élues et élus ont participé, par leurs excès de langage et de positionnement, à faire apparaître comme respectable le FN-RN. Mélenchon serait bien inspiré de prendre une retraite définitive (n'est-il pas pour la retraite à soixante ans ?). La vie politique française s'en trouverait déjà un peu apaisée. Mais son ego ne l'envisage sans doute pas une seconde, pas plus que ses disciples qui se sentiraient abandonnés par leur gourou agressif.

Ceci dit, la crise inquiétante que traverse aujourd'hui la France est d'abord le fait de son président. Ce matin, sur France Inter (1), Raphaël Glucksmann dénonçait la "faute immense" d'Emmanuel Macron. "J'ai une boule dans le ventre, une colère", dit-il, reprochant au président de la république de jouer avec les institutions comme on joue au poker. "Nous sommes dans une situation de bascule dans l'histoire de notre démocratie." Et Glucksmann de pointer du doigt Macron : "C'est lui le chaos. Sa responsabilité est immense". Pour le député européen, aujourd'hui, la seule chose qui compte, c'est que le RN ne gagne pas. Et la seule manière d'y arriver, c'est un rassemblement à gauche.
Il constate que dans le programme du Nouveau front populaire figurent ses incontournables : soutien sans faille à l'Ukraine, soutien à la construction européenne, reconnaissance comme terroristes des attaques du Hamas du 7 octobre en Israël, lutte contre l'antisémitisme, arrêt de la brutalisation de la vie politique.

Raphaël Glucksmann a fait l'objet d'attaques immondes durant cette campagne, venant parfois du camp LFI. "Je n'ai aucun oubli, dit-il, mais il faut regarder l'Histoire, prendre conscience de ses responsabilités. Il dit comprendre que nombre de ses électeurs puissent se sentir trahis par cet accord conclu notamment avec ceux qui l'ont traîné dans la boue, mais il faut une unité d'action contre le RN. "On ne peut pas laisser la France à la famille Le Pen !" Imaginez, dit-il, 300 députés RN, imaginez Mariani, l'ami de la Russie de Poutine, ministre des Affaires étrangères, Maréchal ministre de la Culture, Ciotti à l'Intérieur. 
Si la gauche devait gagner, qui serait premier ministre ? Une personnalité qui fasse consensus. Et donc pas Mélenchon. De toute façon, ce n'est plus LFI qui est à la manœuvre, le rapport de forces s'est inversé. Mais pour l'heure, l'objectif est de tout faire pour empêcher le RN d'arriver au pouvoir. Et le second tour sera le rendez-vous des démocrates : si cela s'avère nécessaire, il faudra soutenir tout opposant à l'extrême droite, de gauche ou non. C'est la démocratie qui est en jeu.
Imaginer une seule seconde Marion Maréchal - Le Pen ministre de la Culture ôte toute hésitation.

(1) https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-du-we-du-vendredi-14-juin-2024-2593243

jeudi 13 juin 2024

Au nom du père, de la fille et de la nièce

Fontgombault, commune du sud-ouest de l'Indre, est connue pour son abbaye. Et aussi pour son ancien maire qui avait déclaré en 2014 qu'il était pour lui "hors de question de marier des pédés". Il avait fait adopter par son conseil municipal une résolution en ce sens. Elle avait été annulée par le tribunal administratif de Limoges (1).
Le village compte quelque trois cents âmes. Le terme est approprié. L'abbaye attire les bonnes. "La majorité des maisons vendues dans la commune ces dernières années l’ont été à des familles ultra-catholiques", selon une habitante du village (2). A l'élection européenne de dimanche dernier, c'est Marion Maréchal - Le Pen qui est arrivée largement en tête avec 28,08 % des voix (cinq fois le taux national), devant le FN-RN avec 23,97 %, puis François-Xavier Bellamy (Les Républicains) à 21,92 %.
"En 2022 déjà, rappelle La Nouvelle République, lors du premier tour de l’élection présidentielle, Éric Zemmour était arrivé en tête à Fontgombault avec 38 % des voix, 20 points devant Marine Le Pen, à 18 %."
Le parti de la Maréchal est connu pour son rejet virulent des étrangers. Comment peut-il être soutenu par des catholiques ? Il nous semblait avoir compris que le message principal de Jésus-Christ est "tu aimeras ton prochain comme toi-même" ou encore "aimez-vous les uns les autres". Il nous semblait aussi que si Jésus est né dans une étable, c'est parce que ses parents étaient rejetés de partout. Ils sont les figures de l'étranger rejeté. 
On nous dit qu'à Bélâbre, village voisin, une des principales opposantes au projet de centre d'accueil de demandeurs d'asile serait une grenouille de bénitiers. Elle comme les électeurs de Fontgombault n'ont visiblement pas bien compris le message de l'Evangile. Mais peut-être l'ont-ils entendu en latin, et donc pas compris ?

Dans "Jésus contre Jésus" (3), Gérard Mordillat et Jérôme Prieur citent Freud : "Après que l'apôtre Paul eut fait de l'amour général de l'humanité le fondement de la communauté chrétienne, la plus grande intolérance vis-à-vis de ceux qui restèrent à l'extérieur de cette communauté fut une conséquence inéluctable". Constatant que "ce commandement d'amour" est inapplicable, Mordillat et Prieur citent aussi Guy Stroumsa : "Les croyants de la religion de l'amour (vont) inventer des formes de violences et d'intolérance religieuses jusqu'alors inconnues dans le monde ancien". 

(1) https://moeursethumeurs.blogspot.com/2014/02/des-urnes-des-hommes-et-des-moines.html
(2) https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/commune/fontgombault/elections-europeennes-dans-l-indre-le-village-de-fontgombault-a-l-extreme-droite-toute
(3) Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, "Jésus contre Jésus", Seuil (Points Essais n°610), édition 2008. 

mercredi 12 juin 2024

Ça promet

Une campagne électorale est souvent l'occasion de belles promesses.
Le FN-RN fait l'inverse. Voilà que le jeune loup Bardella nous dit que demain il ne rasera plus gratis. Il revient sur la promesse de son parti de ramener l'âge de la retraite à 60 ans. Ce ne sera pas une priorité, a-t-il déclaré. L'odeur du pouvoir le rend tout à coup prudent. Faudrait quand même pas se trouver obligé de concrétiser ses promesses. 
François Ruffin, député dit insoumis, annonce que le Front populaire (qui reste actuellement à l'état de projet), une fois au pouvoir, aura pour première mesure la réintégration de l'humoriste Guillaume Meurice à France Inter. On imaginait pour cette union des gauches des priorités autrement ambitieuses sur le plan social et environnemental par exemple. Cette déclaration en dit aussi beaucoup sur la manière dont une certaine gauche envisage l'exercice du pouvoir : en passant par-dessus les décisions de l'Arcom, cet organe indépendant du politique qui contrôle l'audiovisuel, et en intervenant dans les choix d'engagement du personnel dans la radio publique censée être autonome.
Eric Ciotti, président du parti Les Républicains, vient de conclure seul un accord avec le FN-RN. Il a en fait vendu à l'extrême droite un petit morceau du parti qu'il vient ainsi de faire éclater, démontrant du même coup que le nom de ce parti est usurpé. Il trahit les valeurs républicaines.
Heureusement que la campagne ne dure que trois semaines. 

Une promesse qui ne pourra être tenue, c'est celle du bonheur. Ce bon Willy Schraen a échoué à faire gagner son "Alliance rurale", le "parti du bonheur" (1). Allez savoir pourquoi on n'en est pas malheureux. Ce serait plutôt l'inverse.

lundi 10 juin 2024

Gueule de bois

Nous voilà triplement atterrés. Par le résultat à l'élection européenne d'hier en France de l'extrême droite et de la droite extrême  qui totalisent ensemble 40,21% (1), par la décision insensée du président Macron de dissoudre l'Assemblée nationale et par l'effondrement, dans de nombreux pays européens, des partis qui portent le combat écologique.

Ce pays conservateur  qu'est la France croit-il vraiment à la dédiabolisation du FN devenu RN ? Les visages et les discours se sont lissés et les promesses de jours heureux se sont additionnées sans qu'on sache comment le monde tournerait mieux avec cette extrême droite nationaliste et xénophobe, qui regarde l'avenir dans un rétroviseur. Les programmes sont pauvres et les arguments faibles, mais "on a besoin de changement", disent les électeurs du RN qui choisissent donc le parti qui ne changera rien. Avec le RN au pouvoir, l'environnement, les droits de l'homme, les valeurs d'accueil, d'ouverture, de fraternité, la solidarité avec l'Ukraine valseraient à la poubelle. Et son programme économique, de l'avis de tous les experts, n'a aucune crédibilité. En attendant, le FN-RN fait la course en tête. Et de loin. Le parti de la famille Le Pen, des fainéants (ses élus européens travaillent très peu), des philistins et des incompétents triomphe, avec l'aide de certains médias fascinés par Jordan Bardella, le jeune loup aux dents longues et aux idées courtes.

Le diable est à la porte et le président la lui ouvre. Emmanuel Macron obéit à Bardella qui l'avait appelé à dissoudre l'Assemblée nationale au vu de son score. Macron, "kamikaze de la dissolution" (2), tente un "pari fou", "un coup de poker", pour se redonner une majorité (un peu) plus claire, au risque d'offrir le gouvernement au parti d'extrême droite. Une explication circule : Macron essaierait de démontrer, en l'amenant au pouvoir, l'incompétence, notoire mais non démontrée, du FN-RN. Et les électeurs rejetteraient ainsi la fille à papa Le Pen en 2027. "On n'a pas encore essayé l'extrême droite", disent nombre d'électeurs. Les Hongrois l'essaient depuis quatorze ans. Orban est premier ministre de Hongrie depuis 2010. On ne se débarrasse pas facilement de l'extrême droite. Une extrême droite que le dérèglement climatique laisse indifférent. Elle préfère, courageusement, fermer les yeux. Ce qu'apprécient ses électeurs que le simple prononcé du mot écologie hérisse.

L'écologie, et donc l'avenir de l'humanité, est la grande perdante (même s'il y a d'heureux îlots de résistance et même de victoire - tel le Danemark) du scrutin européen. Quand elle n'est pas criminalisée (3), elle est traitée de punitive. Alors que ce sont nos modes de production et de consommation qui sont punitifs. En témoignent la hausse constante des températures, les sécheresses et les incendies qui y sont liés, la hausse du niveau des mers, l'augmentation du nombre de tempêtes, des précipitations et des inondations, avec leur lot de drames. Mais les électeurs préfèrent s'en lamenter sans devoir s'en soucier. 

Le monde meurt de l'absence de femmes et d'hommes politiques à la hauteur des enjeux actuels : dérèglement climatique, guerres, migrations, surpopulation. Qui fait encore de la politique aujourd'hui ? La plupart des élus (il est quelques heureuses exceptions) font de la politicaille, pas de la politique. Ils cherchent le pouvoir, pensent à leur avenir, pas à l'avenir commun, à celui de l'humanité, de la planète. Allons-nous hériter des pires ?
Après "Ma vie en pays grognon" (4), vais-je écrire "Ma vie en pays haineux" ? Allons-nous passer d'une peste sanitaire à une peste politique ?


dimanche 9 juin 2024

Pestilence

Un mélange de rance et de renfermé, c'est l'odeur que dégage la France ce soir d'élection européenne. 
Si on en croit les estimations à 20h, près de quatre électeurs français sur dix ont voté pour l'extrême droite. 

jeudi 6 juin 2024

Protéger la famille des gendres nuisibles

"L'Europe, ça suffit !", crie le slogan de campagne d'un triste sire. Comment peut-on vouloir en finir avec l'Union européenne ? Quelle méconnaissance de l'histoire faut-il avoir ? Quelle prétention nationaliste faut-il avoir pour penser qu'on peut exister seul ? De quelle bêtise faut-il être pétri pour appeler à une fermeture des frontières ? L'Union européenne, c'est la liberté de penser, de s'exprimer, de circuler, de s'installer où l'on veut, et certains qui bénéficient de tous ces indispensables avantages voudraient y mettre fin ? Aucune autre entité politique au monde n'offre une telle liberté.
Les membres du groupe musical allemand Sparkling constatent (1) que "en Europe, il est très simple de passer d'un pays à l'autre, à tel point qu'il semble ne plus exister de véritables frontières : c'est ce qui en fait toute la beauté et c'est une grande chance." Depuis que la Grande-Bretagne a quitté l'UE, le groupe hésite à aller y jouer, tant l'administration s'est compliquée.
Le camionneur tchèque Damian Kysely se réjouit de la disparition des frontières : "voilà plus de trente ans que j'exerce ce métier, et j'ai vu la différence avec l'entrée en vigueur de l'espace Schengen. Avant, on gardait dans son camion un dossier rempli des papiers qu'il fallait présenter à la frontière, et l'on pouvait jusqu'à une journée et demie à la douane. Maintenant, on ne s'arrête même plus". 
Katrin Spak est allemande. Elle a vécu à Budapest dans le cadre d'un Erasmus et travaille comme bénévole dans une association humanitaire espagnole. "Ayant grandi avec l'Europe, je n'ai même pas l'impression qu'il existe de véritables frontières. (...) Vivre sur ce continent, où l'on a pas à se préoccuper de sa sécurité et de sa subsistance au quotidien, c'est un véritable privilège."
L'Irlandaise Emer Mac Diarmada, chargée de la promotion du tourisme irlandais dans les pays scandinaves, estime que "grâce à son adhésion à l'UE, le processus de paix a beaucoup avancé en Irlande et le pays s'est considérablement transformé". Elle se félicite que l'Union facilite la libre circulation en son sein.
L'écrivain espagnol Javier Cercas le répète : "seule l'Europe unie peut préserver la paix, la prospérité et la démocratie - démocratie que le national-populisme, réactionnaire et en progression partout dans le monde, veut détruire en prétendant la protéger. C'était d'ailleurs aussi le discours de ceux qui ont pris d'assaut le Capitole, à Washington, en 2021".

Dimanche 9 juin, c'est pour cette Union qu'il faut voter, en barrant la route aux sinistres corbeaux, même s'ils sont déguisés en gendre idéal. Il est des gendres idéaux tellement pervers et nuisibles qu'ils détruisent leur famille. 

(1) Tous les témoignages cités ici sont extraits de l'excellent hors-série de Zadig, publié en partenariat avec Arte, intitulé "Rêver l'Europe" (2024). 


Message d'Avaaz :

dimanche 2 juin 2024

RN comme Rance National

Que s'est-il passé ? Il y a vingt ans, la jeunesse disait haut et fort qu'elle "emmerde le Front national" et voilà qu'une part importante de la jeunesse actuelle se laisse séduire par le Rassemblement national, frère jumeau du même Front bas.
Le jeune loup et la mère grand s'affichent côte à côte, tout sourire, sur toutes les places de France et s'apprêtent à faire un carton à l'élection européenne dimanche prochain. Lors de débats, l'un et l'autre ont fait et font la démonstration de leurs grandes limites intellectuelles, mais peu importe pour leurs électeurs leur absence totale d'idées novatrices et audacieuses, leurs revirements, leur bêtise et leurs contradictions. Les sourires, les tapes dans le dos, les flatteries, les phrases creuses et les selfies font office de programme.

Jordan Bardella, tête de liste, évite tant qu'il peut de participer à des débats collectifs, préférant y envoyer certains de ses colistiers, bien conscient de sa faiblesse argumentaire. Le récent débat entre lui et le premier ministre Gabriel Attal a vite tourné à l'avantage de ce dernier qui n'a eu aucun mal à démontrer que le jeune leader d'extrême droite ne maîtrise aucun dossier. Bardella est capable, sur un même sujet, de dire blanc un jour et noir le lendemain, sans sembler se rendre compte de ses contradictions. A moins qu'il s'en moque, convaincu que ce ne sont pas ses idées faisandées qui lui permettront de l'emporter.
Le FN-RN se présente comme anti-système, mais ne fait que conforter le vieux système. Au Parlement européen, ses élus ont systématiquement rejeté les textes qui tentent de sauver le climat et d'améliorer la biodiversité. Et dans le domaine économique, ils défendent les intérêts des plus grands groupes capitalistes. "Selon l'enquête publiée par jevotelobby, des élus du Rassemblement National ont voté à répétition pour défendre les intérêts de grandes multinationales. Super-profits de Total, emballages jetables de McDo, voitures de luxe… loin de son image “antisystème”, l’extrême droite protège les intérêts des puissants et bloque les changements indispensables sur l’urgence climatique."  (1) Deux exemples parmi beaucoup d'autres : le RN a voté l’amendement McDo contre l’interdiction des emballages jetables à usage unique et a rejeté l’amendement Ferrari, accordant ainsi un privilège aux voitures de luxe non françaises sur la réduction des émissions de CO2. 

Un sondage réalisé pour Arte (2) dans l'ensemble de l'Union européenne fait apparaître les priorités des électeurs européens : la santé (41 %), la guerre (38 %), puis à égalité l'environnement et le pouvoir d’achat. L'immigration vient en cinquième position. Le FN-RN prétend défendre, avec des arguments de repli économique suicidaire, le pouvoir d'achat et met en avant la lutte contre l'immigration tout en rejetant systématiquement toute tentative de protection de l'environnement. Sur sa liste figure Thierry Mariani, un élu européen cul et chemise avec le régime de Poutine pour qui il affiche toute son admiration. Le FN-RN est ainsi un parti totalement à côté des enjeux actuels mais qui doit son succès à ses analyses tronquées, au repli identitaire et à la résistance au changement. 

Un texte de loi sur les salaires minimaux dans l'UE a été rejeté par les élus RN (3). Et ils se sont abstenus sur la directive sur la transparence salariale qui permet de lutter contre les écarts de rémunération entre hommes et femmes. Ce sont ces mêmes élus qui osent prétendre être les seuls à défendre le peuple.

"Sur tous les sujets qui font l’actualité, écrit Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde (4), la guerre en Ukraine, la menace russe, le RN a de quoi inquiéter tant sa défense autoproclamée de la souveraineté française s’accorde mal avec la complaisance manifestée par ses dirigeants à l’égard de Vladimir Poutine. En matière économique, les incohérences de son projet sautent aux yeux car si elle a renoncé à torpiller la monnaie unique, Marine Le Pen n’a pas pour autant validé ses règles de fonctionnement. La politique budgétaire qu’elle défend – une accumulation de dépenses et de baisses d’impôts à vocation électoraliste – l’expose à de sérieuses déconvenues."
Du FN au RN, c'est toujours le même vieux parti réac. Cécile Prieur, directrice de la rédaction du Nouvel Obs (5): "Derrière l’image normalisée de ses 88 députés et de son candidat aux européennes, c’est bien un repli hors d’âge que nous vend le parti lepéniste, un Frexit à bas bruit qui découlerait du détricotage méthodique des traités européens qu’il prône. Quant à la préférence nationale, cette idéologie rance, xénophobe et raciste, elle est toujours la pierre angulaire du programme frontiste, brandie sans rire comme la réponse à tous les maux sociaux. Plus c’est gros, plus ça passe : il n’est qu’à voir l’expression de plus en plus décomplexée du racisme, à la table des éditorialistes comme sur les réseaux sociaux, pour comprendre à quel point sont désormais grandes ouvertes les vannes identitaires."

Dimanche prochain, les jeunes électeurs (et les moins jeunes) diront s'ils préfèrent un avenir certes plein d'incertitudes mais vivable et séduisant à un passé moisi et malodorant.

(1) https://secure.avaaz.org/campaign/fr/jordan_bardella_doit_sexpliquer_loc/?baluBfb&v=158274&cl=21400540821&_checksum=93b8fca16515295a4aed277f616d3610bbc13ffa19a7e06dca29cf6b49d897cb
(2) Arte, Journal, 6.5.2024.
(3) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/05/16/europeennes-2024-comment-ont-vote-les-eurodeputes-francais-sur-les-textes-concernant-l-emploi-et-la-protection-sociale_6233542_4355770.html
(4) https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/14/l-extreme-droite-n-est-pas-devenue-moins-radicale-qu-a-l-epoque-de-jean-marie-le-pen-mais-elle-est-plus-difficile-a-combattre_6233034_3232.html
(5) https://www.nouvelobs.com/politique/20240516.OBS88442/derriere-le-storytelling-bardella-le-vrai-visage-de-l-extreme-droite.html