dimanche 11 mars 2007

Une matinée éolienne

LES GRANDS MESSES EVENTEES DE LA WALLONIE PICARDE

Le vent soufflait fort sur la Wallonie picarde, ce samedi 2 mars. Peut-être a-t-il retenu chez eux les soutiens au projet de région ? Aussi peu suivie que celles des églises, cette grand messe avait plutôt des allures de messe basse, vu le public présent: une petite centaine de personnes plutôt que les deux cents espérés. Aucun représentant politique n’y a participé (à l’exception de deux conseillers provinciaux et de notre Rudy Demotte régional et national arrivé une demi-heure avant la fin) ; deux associations seulement y étaient représentées, mais aucune n’était invitée aux trois tables rondes dans lesquelles se sont exprimés des fonctionnaires, des techniciens et des chefs d’entreprise. En fait, c'était « les technocrates parlent aux entrepreneurs » et vice-versa, et « on-vit-dans-une-belle-région-qui-a-tout-pour-plaire ».
Heureusement qu'il y eut des interventions d'Eric Domb (directeur de Paradisio et président de l’Union Wallonne des Entreprises) et d'Engelbert Petre (directeur de la Maison Culturelle d’Ath et administrateur-délégué de l’Agence Culturelle du Hainaut Occidental) pour apporter quelques réflexions de fond dans ce nouveau salon où l’on cause.
Eric Domb a affirmé que ce serait une « fumisterie » d’imaginer qu’un territoire sans autonomie économique et surtout fiscale puisse monter un projet de développement propre. Il a stigmatisé le saupoudrage sous-régional et le gaspillage des subsides d’Objectif 1 en Hainaut, constatant que les sites touristiques qui en ont bénéficié sont tous déficitaires et ne créent pas d’emploi, contrairement au but poursuivi. Sur le plan international, il a appelé de ses vœux un contre-pouvoir à la compétition mondiale qui amène de plus en plus d’entreprises à se déplacer.
Engelbert Petre a rappelé combien la culture peut apporter du sens aux projets et à une région, tout en constatant la difficulté de la Communauté française à mener des politiques liées à un territoire. Il a appelé à la lutte contre le courant dominant d’une politique de consommation culturelle et a réaffirmé l’importance d’une réelle politique d’éducation permanente avec les populations les plus défavorisées.
De nombreux invités ont fait des efforts visibles pour dire "Wallonie picarde" plutôt que "Hainaut Occidental". Heureusement, car c’était apparemment là un des objectifs de ce forum : imposer le nouveau nom choisi par nos « pilotes ». Il y eut aussi ceux qui continuent à parler de Hainaut Occidental, comme s’ils restaient sourds à l’appel du modernisme !
Il fut beaucoup question de recherche de consensus. Un consensus qui semble peu se différencier de la pensée unique : on ne sort quasiment pas du modèle capitaliste de développement, avec des entreprises classiques, un appel aux investisseurs (parmi lesquels Pétrofina fut cité par Philippe Mettens, patron de la politique scientifique) et le développement des zonings. Tout cela vous faisait comme un bain de jouvence : on se serait cru dans les années ’60.
Bref, autant de vent à l’intérieur qu’à l’extérieur...

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