mercredi 18 août 2010

Contre la barbarie

Les autorités iraniennes ont fait savoir qu'elles ne tiendraient aucun compte des pressions dont elles sont l'objet pour épargner la vie de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Cette femme, mère de deux enfants, accusée et condamnée pour adultère dans un premier temps, pour complicité de meurtre dans un second temps. Ses avocats et Amnesty International affirment qu'elle n'avait tout d'abord été condamnée que pour avoir eu une relation illégale après la mort de son mari. L'accusation de complicité de meurtre n'a été ajoutée qu'ensuite pour justifier la peine capitale. Qui sera exécutée par lapidation. Par pendaison si les autorités se montrent magnanimes! Les autorités iraniennes estiment que les pressions dont elles sont l'objet sont politiques. Comme si l'attitude barbare de ces mêmes autorités vis-à-vis de leur peuple et des femmes en particulier n'était pas politique. Elles dénoncent l'ingérence dans leurs (sombres) affaires. "Lorsqu'on parle de la souveraineté d'un pays, s'agit-il de la souveraineté du peuple ou de celle d'une oligarchie qui réprime le peuple?, écrit la romancière et essayiste Chahdortt Djavann dans "Ne négociez pas avec le régime iranien" (Flammarion 2009). Elle rappelle que "des dizaines de milliers de femmes ont résisté à l'imposition du voile en Iran au début de l'instauration du régime islamique, des centaines ont été pendues, lapidées; sur le visage de certaines d'entre elles les hommes de Khomeiny ont jeté de l'acide". Visiblement, les femmes iraniennes n'ont rien gagné de Khomeiny à Ahmadinejad. L'histoire piétine. Les piétine. Nous pouvons envoyer un message de défense de Sakineh Mohammadi Ashtiani via www.isavelives.be (Amnesty International). Il y a urgence. "On est fâché d'être né. On est indigné d'être homme. Comment s'est-il trouvé des barbares pour ordonner ces crimes, et tant d'autres barbares pour les exécuter?", écrivait Voltaire (*). "Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ?"

(*) cité dans le Vif du 13 août dernier.

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