dimanche 15 août 2010

No logo

Il y a quelques années, les écologistes flamands ont changé le nom de leur parti. Agalev est devenu Groen. L'agence de com' qui a - je suppose - "pensé" ce nouveau nom y a adjoint un point d'exclamation pour affirmer plus haut et plus fort la verdeur du parti: ne dites plus "Agalev", dites "Groen!".
Depuis, quasiment tous les journalistes de presse écrite se font un devoir de reproduire dans leurs articles ce qui s'apparente à un logo: ils ajoutent chaque fois le point d'exclamation après le nom du parti. Ce qui n'a aucun sens. Non seulement parce qu'un journaliste n'est pas un chargé de com', il n'a donc pas à reproduire un logo, mais surtout parce que la phrase y perd son sens et le lecteur son latin. Placer au milieu d'une phrase un point d'exclamation crée de la confusion. Et s'il est placé en fin de phrase, est-il la marque de l'exclamation de l'auteur du texte ou la reproduction du logo de Groen? Récemment, évoquant les négociations en cours pour la formation du gouvernement, un journal titrait: "Di Rupo reçoit Groen!". En plaçant le point d'exclamation, le journaliste veut-il indiquer que la rencontre est inattendue ou veut-il simplement respecter le logo du parti? Si c'est le cas, pourquoi alors ne pas écrire PS avec un P étroit et un S large, pourquoi ne pas écrire Ecolo en minuscules et CDH avec un h démesuré?
Et les journalistes de radio et de télé, eux, devraient alors faire entendre le point d'exclamation chaque fois qu'ils évoquent Groen. Ce qui serait tout aussi ridicule et troublant qu'à la lecture en fin de compte. Journalistes, de grâce, épargnez-nous ce point d'exclamation. On comprendra mieux quand vous vous exclamez personnellement.

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