mardi 6 novembre 2012

Tous comptes faits

L'époque est au chiffre. Devient bourgmestre qui fait le meilleur score sur la liste principale de la majorité. La vox populi a toujours raison. Elle a raison de sacrer les faiseurs de voix. Allez savoir pourquoi, les faiseurs de voix de la vox populi sont souvent des populistes. Peu importe s'ils ne sont pas des leaders, s'ils n'ont pas de compétences ou en manquent furieusement (ou même tranquillement), s'ils ne sont pas de bons gestionnaires. Ils sont gentils, voire sympathiques, "ils ne sont pas contraires", comme on dit chez nous. 
Aujourd'hui, la même logique gagne les échevins. Les candidats qui ont réalisé les plus gros scores le deviennent quasi automatiquement. Et tant pis s'ils n'ont même pas été conseillers communaux auparavant, s'ils manquent tranquillement d'expérience, s'ils sont incapables de développer un point de vue ou de terminer une phrase. Le chiffre a raison. 
Si on appliquait la même logique au niveau des gouvernements, elle aurait voulu que soit ministre Marc Wilmots. Il fait, nous dit-on, un bon entraîneur des Diables rouges. En tous cas, ceux-ci font du chiffre ces derniers temps. C'est ce qu'on leur demande, nous dit-on. Il fit aussi, c'était en 1999, 90.000 voix en se présentant au Sénat. Ou il s'ennuya tranquillement et où on n'eut guère l'occasion de l'entendre.
Si on appliquait la même logique aux écrivains, Guillaume Musso et Marc Lévy, bons vendeurs, seraient membres de l'Académie française. Les concepteurs de tablettes électroniques seraient prix Nobel d'économie.

Pendant que votaient les Belges et que se formaient les collèges communaux, deux Américains auront dépensé, à eux seuls, six milliards de dollars pour leur campagne présidentielle. Un seul des deux aura eu raison de le faire (de son point de vue). On voit par là que le chiffre n'a pas toujours raison. 
Pendant ce temps-là, un prédécesseur de Marc Wilmots reçoit trois millions d'euros pour rupture de contrat. Son équipe ne faisait pas de chiffre, lui en fait. On voit par là que la logique du chiffre est difficile à comprendre. 


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