vendredi 6 juin 2014

Perles islamistes

C'est visiblement une erreur d'être femme en milieu islamiste. Les barbus ne les aiment pas.
Ou alors voilées et soumises. Je me souviens avoir reçu d'un imam un opuscule (que j'ai malheureusement égaré...) dans lequel on pouvait lire que le voile était nécessaire pour protéger "cette perle" qu'est la femme. Mais apparemment, les perles n'ont pas grande valeur pour les islamistes.

En cas d'homicide, la loi saoudienne prévoit que l'accusé peut sauver sa tête s'il s'acquitte de la dyia, une compensation financière versée à la famille de la victime en échange du pardon que celle-ci peut accorder. Pour le meurtre prémédité d'un musulman, il en coûte 400.000 riyals (+/- 80.000 euros), mais la moitié si la victime est une musulmane. Les tarifs diminuent ensuite considérablement selon la religion de la victime, sachant qu'un homme vaut toujours le double d'une femme. Avoir tué une bouddhiste, par exemple, ne coûte que 3.333 riyals (soit 666 euros). (1)

En Tunisie, une jeune femme a porté plainte contre deux policiers qui l'ont violée. Ils ont été condamnée à 7 ans de prison, en ont purgé 2 et pourraient être bientôt libérés. Les violeurs de droit commun sont en général condamnés à 25 ans. "Si l'islam condamne sévèrement tout rapport sexuel hors mariage, rappelle Zineb El Rhazoui (2), les islamistes, eux, se font beaucoup plus équivoques lorsqu'il s'agit du viol." Ils parlent alors de rapport non consenti. Le parti islamiste au pouvoir mène une bataille sournoise contre les droits des femmes octroyés aux Tunisiennes par Bourguiba et sanctuarisés sous Ben Ali", écrit-elle.
En Tunisie, porter plainte contre la police est un blasphème. On voit par là que la religion peut être bien utile pour lutter contre les droits de l'homme. Et surtout de la femme.

Même situation en Iran: c'est la femme qui est fautive, d'emblée."Je ne sais pas pourquoi mais c'est ma faute", écrit Abnousse Shalmani. "C'est ma faute si un homme éprouve du désir à mon endroit. Quelle que soit la situation, c'est ma faute. Est-il vraiment nécessaire de rappeler les viols, en Iran ou ailleurs, où c'est la femme violée qui est jugée et condamnée pour incitation au viol?" (3).

Le petit sultanat de Brunei a décidé d'appliquer dorénavant la charia. Progressivement. Ainsi, par exemple, les femmes qui se seront fait avorter seront flagellées. Et les adultérins et les homosexuels lapidés. (4) 

Parlant de la "barbarie" de Boko Haram (l'enlèvement de plus de 200 lycéennes), un journaliste burkinabé (5) estime qu'il faut "combattre la secte sur son propre terrain: la religion. A l'instar d'Al-Azhar en Egypte, la plus haute autorité de l'islam sunnite, les organisations et les Etats musulmans du monde entier, tous les muftis et autres mollahs dont les voix font autorité dans la communauté des fidèles doivent sortir de leur silence pour dénoncer toute forme d'exploitation de la foi à des fins étrangères aux préceptes du Prophète". Et le journaliste de saluer les déclarations de Malala Yousafzai, cette adolescente pakistanaise, rescapée d'une tentative d'assassinat par des talibans, qui a déclaré que "Boko Haram ne comprend pas l'islam et n'a pas étudié le Coran. Il est en train de faire une mauvaise utilisation du mot islam".
On ne dit pas autre chose au Nigéria: "nous comprenons tous très bien que cette secte n'est pas dirigée par de pieux musulmans. Son combat n'a donc rien de religieux. Ceci étant, il est indéniable qu'elle utilise la religion pour recruter et diffuser son idéologie haineuse. (...) L'idéologie du mal doit être contrée par une autre idéologie, et c'est là que nos dirigeants, nos frères et nos sœurs musulmans, doivent faire entendre leur voix en s'insurgeant plus vigoureusement qu'ils ne le font contre le massacre des infidèles. Il faut davantage d'information, davantage de programmes, notamment à l'intention de la jeunesse, dans les mosquées, les écoles et autres groupes sociaux, afin de couper cours à ces discours de haine". (6)

Dans sa série dessinée "La vie secrète des jeunes", Riad Sattouf (7) rapporte cette scène vue et entendue dans une rue du XXe arrondissement de Paris.
Une femme voilée marche. Elle appelle son fils: "Sofiane! Dépêche!". Le gamin, 6 ans, 7 peut-être souffle: "Pfff, mais chuis fatigué". "C'est pas moi qui suis censée marcher devant toi, lui dit sa mère. L'homme doit marcher devant la femme. Allez!". "Mais c'est idiot rétorque l'enfant, interrompu aussitôt par sa mère qui le traite de "mécréant" et l'oblige à marcher devant elle.
L'éducation, oui. L'éducation...

(1) "La peine de mort a aussi sa cote boursière", Patrick Chesnet, Charlie Hebdo, 14 mai 2014.
(2) Charlie Hebdo, 7 mai 2014.
(3) Abnousse Shalmani: "Khomeiny, Sade et moi", Grasset, 2014.
(5) "Les grandes puissances en ordre de bataille", Alain Saint Robespierre, L'Observateur Paalga (Ouagadougou), 8 mai 2014 (in Le Courrier international, 15 mai 2014).
(6) "L'idéologie de la haine", Busola Jegede, The Puch (Lagos), 21 avril 2014 (in Le Courrier international, 15 mai 2014).
(7) Charlie Hebdo, 7 mai 2014.



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