dimanche 5 septembre 2010

Et la tendresse, gordel?

"Chaque lapin dans son clapier", déclarait ce soir au JT de France2 un participant au Gordel, voulant signifier ainsi que Flamands et Francophones doivent vivre séparés. Ce qui - on doit bien l'admettre - ne sera pas une mince affaire à Bruxelles et dans les communes de la périphérie où le mélange s'est plus ou moins bien opéré. Mais soit, imaginons. Et observons deux lapins, chacun dans son clapier. Que constatons-nous? Ils ne communiquent pas entre eux. Ils ne se reproduisent pas. Ils finissent à la casserole.
Un autre participant estimait que nous sommes décidément deux peuples aux cultures trop différentes que pour pouvoir vivre ensemble. Mes voisins et moi aussi avons des cultures différentes. Je suis sûr que nous n'avons pas les mêmes lectures, que nous n'écoutons pas les mêmes musiques, que nous n'apprécions pas les mêmes films. Que faire? Dois-je leur demander de s'installer sur le trottoir d'en face?
La volonté de certains Flamands de scinder l'Etat belge est lamentable, mesquine, égoïste, individualiste et stupide. Les mots manquent. En un mot, elle est insensée. En ce sens qu'elle n'en a pas. De sens. On attend que se manifestent les intellectuels, les artistes, les associations de Flandre. Que la Flandre sorte de l'hystérie collective qui semble la gagner. A l'heure de l'Union européenne, la désunion de la Belgique serait rétrograde. On ne sait si on pourrait compter les pas en arrière sur les doigts d'une seule main. Qu'attend l'Union européenne pour signifier aux chantres de la Vlaamse republiek qu'elle ne la reconnaîtra jamais ? Si les Flamands ne veulent plus faire preuve de solidarité avec les francophones, pourquoi en témoigneraient-ils avec les régions les plus pauvres d'Europe? Demain, la Vlaamse kust? S'ils la veulent pour eux seuls, qu'ils la gardent pour eux seuls. Nous les prendrons au mot.
En attendant, le promeneur des rivages observe les péniches qu'il voit passer sur les voies navigables. Elles viennent de France, des Pays-Bas, de Wallonie, de Flandre. Que constate le promeneur? Que parmi les flamandes, identifiables au nom de leur port d'attache écrit à côté de leur nom, elles sont extrêmement rares celles qui arborent le drapeau flamand. Qu'en conclut-il? Que les bateliers sont peu sensibles au droit du sol et ont peu le sens des frontières. Et le promeneur de souhaiter quarante jours de déluge. Au moins.

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