lundi 6 septembre 2010

Pire que pire, triste que triste

Dans la crise que traverse la Belgique et qui tourne un peu en rond, la presse s'est trouvé un os à ronger. Quelques associations de défense de l'environnement, inconnues au bataillon, crient haro sur le baudet Henry. C'est le pire ministre de l'environnement et de l'aménagement du territoire qu'on n'ait jamais eu, disent-elles. Elles lui reprochent d'avoir remis un avis tantôt trop tard, tantôt trop tôt, par rapport à l'un ou l'autre dossier. J'ai été collègue de Philippe Henry quand nous étions parlementaires. Nous n'étions pas amis. Mais prenons le dossier de ce qui s'appela longtemps le projet de centre de glisse de Maubray. Critiqué de toutes parts pour son incohérence, voire sa bêtise, ce projet avait le soutien implicite tant du Ministre-Président Demotte (l'homme qui ne dit ni oui ni non) que du Ministre de l'Aménagement du territoire de l'époque, André Antoine, qui refusa tout contact avec les opposants. Le Ministre de l'Environnement d'alors, Benoît Lutgen, ne cachait pas son malaise, mais avait appris à se taire. Prudemment. Puis Philippe Henry prit en charge ces deux matières et son cabinet et lui-même rencontrèrent tous les acteurs, y compris les opposants, et amenèrent tous les protagonistes du dossier de Maubray à une ferme et claire solution de compromis que n'avaient pas osé envisager les autruches qui avant lui géraient les mêmes matières. Malgré tout, Philippe Henry est décidément donné comme le maillon faible (1). Il serait le pire de tous, à entendre ces environnementalistes sortis d'on ne sait où qui ont visiblement oublié le sinistre Happart qui avait réussi à se faire honnir même des chasseurs. Lui qui est l'incarnation du Nemrod wallon. Régulièrement, Henry est l'objet de critiques dont on ne connaît jamais clairement l'origine. N'est-ce pas lui qui eut l'audace de refuser ce beau projet socialibéral de Citta Verde à Farciennes? Qui est aujourd'hui derrière ces petites associations qui l'attaquent à la tronçonneuse? Le MR? Le PS? C'est que, s'il s'agit d'éliminer Ecolo du grand raout fédéral et, partant, des majorités régionale wallonne et communautaire francophone, il faut bien trouver une raison. Ou un responsable. Et la presse de tendre son micro derrière la meute.

(1) lire le billet du 13 février 2010 intitulé "Wallonie, le pays qui dit oui à tout"

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