jeudi 9 septembre 2010

On n'échappe pas à sa culture

Le lecteur attentif de ce blog aura appris que le dossier du projet dit "centre de glisse" a connu, en avril dernier, une évolution importante: le Gouvernement wallon a accordé son feu vert à la modification du plan de secteur, ouvrant ainsi la voie à ce projet requalifié de "centre de loisirs Nature et Sports". Le Ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire, Philippe Henry, se réjouissant du franchissement de cette étape et constatant que tous les acteurs étaient satisfaits de l'accord, avait appelé à la paix des braves et incitait tous les protagonistes à poursuivre la concertation dans un esprit de dialogue et de collaboration.
La phase administrative suivante consiste en l'établissement d'un R.U.E. Entendez par là Rapport urbanistique et environnemental. C'est la Ville d'Antoing qui en a la responsabilité. Il doit, une fois établi, être approuvé par le Gouvernement wallon.
Un comité d'accompagnement travaille à ce R.U.E. Et voilà qu'on apprend que la composition de ce comité d'accompagnement est réservée par la Ville d'Antoing à ses propres représentants, à ceux des promoteurs, du fonctionnaire délégué, du cabinet du ministre-président de la Région wallonne et de l’intercommunale IDETA à qui la Ville a confié l'établissement du dit R.U.E. Bref, la commune se fait accompagner de camarades. Les compagnons qui ont des expertises en matière environnementale sont laissés sur le carreau.
Antoing est pourtant l'une des six communes membres du Parc naturel des Plaines de l'Escaut. Le Parc a plusieurs fois remis des avis très fouillés sur le projet. Fouillés et critiques. Voilà qui suffit à l'éviter. La Ville cotise pour être membre du Parc et bénéficier de son action, de ses études et conseils, mais ne souhaite pas mettre d'obstacles sur la route de promoteurs qu'elle vénère autant que son cher prince. La Ville d'Antoing est schizophrène. Voilà longtemps que le mal a été identifié. Mais elle ne se soigne pas.
Elle n'a pas songé non plus à inviter, au sein du Comité, des représentants de l'administration wallonne (la DGATLP et à tout le moins la Division Nature et Forêt). Pas plus qu'à inviter des spécialistes en matière d'eau, d'énergie, de mobilité ou des représentants de l'ADEPS. Et elle a oublié les communes voisines de Péruwelz et de Brunehaut, pourtant jusqu’ici toujours étroitement associées aux réflexions sur le projet.
Elle a oublié d'inviter un représentant du Ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, lui préférant un représentant du Ministre-président, Rudy W.P. Demotte. En l'occurrence, ce sera une représentante, selon toute vraisemblance. Celle qui a toujours suivi le dossier pour le cabinet pour mieux le maîtriser ensuite à la CRAT. Même si la double casquette qu'elle porte ainsi est contraire aux règles.
Voilà ce qu'on appelle un dossier sous contrôle. On ferme portes et fenêtres. Ainsi le veut la culture du Ps. On ne se refait pas. Mais pourquoi se refaire quand le parti triomphe aux élections et plus encore dans les sondages?

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