mardi 21 août 2012

Cadre spécial

"Dieu est mort", nous annonce le JT de la RTBF qui consacre vingt-cinq minutes de son temps à sa disparition. On n'avait pas été préparé à une telle annonce. Elle est rude. Guy Spitaels n'a pas choisi son moment en cette fin de canicule, lui qui était reconnu pour ses capacités intellectuelles bien plus que pour sa chaleur humaine. "Quand il apparaît à la télévision, le Belge, machinalement, remonte son chauffage", écrivait l'un des auteurs de l'ouvrage collectif Les années 80, inventaire et mise en boîte (1). Qui ajoutait que "il lui arrive d'afficher un relèvement des commissures labiales qui est, à n'en pas douter, un sourire".
Moi qui, comme tant d'autres, fus, un moment (osons le dire : temporairement), Cadre Spécial Temporaire, je vois disparaître un père.
L'homme tout-puissant, qui avait amené le Ps à plus de 40%, mis définitivement de côté par l'affaire Agusta-Dassault, avait eu la délicatesse de se tenir, depuis lors, à l'écart de la vie politique belge, commentant la marche du monde. Les Athois pleurent cet homme d'Etat, ce stratège érudit. On les comprend. Guy Spitaels avait su agir en vrai potentat socialiste wallon, usant de son pouvoir à la Région wallonne pour faire tomber sur sa ville la manne céleste. C'est bien le moins quand on s'appelle Dieu.

(1) Casterman 1989

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