dimanche 26 février 2017

Courage, fuyons!

Peut-être faudrait-il que la France entière s'arrête de fonctionner jusqu'au 7 mai, jour du deuxième tour de l'élection présidentielle française. Madame Le Pen fille est en campagne et rien ne doit perturber sa marche vers le pouvoir.
Elle peste contre la Justice qui a le culot de se pencher sur les rôles qu'elle a assignés à certains de ses collaborateurs directs qu'elle a fait payer comme assistants parlementaires par le Parlement européen. Elle suggère que la Justice laisse les candidats mener leur campagne tranquillement sans les déranger avec d'aussi vulgaires affaires (qui n'en sont d'ailleurs pas). Cette période, dit-elle, ne permet "ni la neutralité, ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice". Elle préfère attendre d'être élue présidente pour ne pas avoir à répondre aux questions qu'on voudrait lui poser.
Bien sûr, elle n'a rien à se reprocher, mais fuit la Justice et la police comme si elle en avait peur. Une fois encore, elle a refusé de répondre à une convocation de la police (1), elle qui n'a de cesse de défendre celle-ci et de fustiger ceux qui la méprisent. Même en dehors des campagnes électorales, elle ne trouve pas le temps de répondre à une convocation d'un juge d'instruction. Son agenda ne le lui permet pas (2). Il faut donc croire que Madame Le Pen est hors la loi.
Ses fans et certains ténors de son parti critiquent la sortie, en ce début de  campagne, du film "Chez nous" de Lucas Belvaux. Le vice-président du parti-qui-n'aime-pas-les-autres considère comme "scandaleux" et "inadmissible" que ce film sorte deux mois avant l'élection présidentielle (3). On comprend par là qu'il faudrait ne pas faire de politique pendant cette campagne. Ou en tout cas que le débat ne peut avoir lieu qu'entre candidats, pas sur la place publique. C'est ce que laisse entendre le parti qui se présente comme celui du peuple. Ce dernier ne doit surtout pas être perturbé dans ses convictions et aller voter joyeusement, sans se poser de questions.
Heureuses perspectives. 

(1) http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/25/marine-le-pen-contre-l-etat-de-droit_5085546_4854003.html
http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/24/quand-marine-le-pen-promettait-de-parler-a-la-justice/?utm_hp_ref=fr-homepage
http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/24/assistants-fn-parlement-europeen-marine-le-pen-ne-veut-pas-repondre-aux-policiers/?utm_hp_ref=fr-homepage
http://www.lalibre.be/actu/international/marine-le-pen-ne-s-est-pas-rendue-a-une-convocation-de-la-police-58b004c3cd70e8981808ed0d
(2) http://www.huffingtonpost.fr/2017/02/24/quand-marine-le-pen-promettait-de-parler-a-la-justice/?utm_hp_ref=fr-homepage
(3)  http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/scandaleux-emules-goebbels-pot-tabac-nous-film-qui-enerve-front-national-1165057.html


1 commentaire:

gabrielle a dit…

Dans "Le Soir" du 24 février, interview intéressante de Lucas Belvaux sur la fille Le Pen qui n'a en fait jamais condamné les propos paternels et à propos de son dernier film qui énerve tant le FN. Mais bon, qu'est-ce qui n'énerve pas le FN finalement? Il y avait déjà les étrangers, les immigrés, la justice, l'Europe, les journalistes, le mariage pour tous, l'art contemporain, ... La liste est infinie.

Belvaux précise, entre autres, dans l'article que ce parti qui se clame urbi et orbi "mains propres et tête haute est celui qui a le plus d'élus condamnés (13,5%) pour diverses raisons (négationnisme, incitation à la haine raciale, violence conjugale, port d'armes, ...), contre 3,5% pour la droite parlementaire et 2,5% pour le PS."

Un parti vir-gi-nal on vous dit.