dimanche 4 juin 2017

Dangereux ramadan

Depuis plusieurs années, depuis qu'une partie des musulmans a basculé dans la violence et l'extrémisme, des services de sécurité un peu partout dans le monde nous disent qu'il faut être plus prudent encore en période de ramadan. Que le risque d'attentat est alors plus important. On l'a entendu ce matin encore, suite au massacre commis à Londres hier soir.
J'avoue ne pas bien connaître le sens de ce jeûne diurne forcé, mais je comprends (très) mal pourquoi, s'ils poussent certains à la violence, il n'est pas appliqué avec plus de souplesse. Et surtout pourquoi il entraîne, chez certains, de telles dérives lâches, imbéciles et haineuses.

Quel est le rôle des religions? Servent-elles à élever ceux qui y croient ou à les écraser en leur faisant sentir leur poids ? L'imposition du ramadan est-elle humaine? A-t-il réellement du sens?
Je pense à ce jeune homme qui, il y a trois jours, a quitté rapidement le cours qu'il suivait pour rentrer dormir chez lui, affirmant combien ce jeûne est difficile à vivre. Que gagne la religion et ceux qui la guident à rendre la vie impossible aux croyants, à amener ceux-ci à préférer dormir que se cultiver? Comment des étudiants peuvent-ils étudier et espérer réussir leurs examens en luttant toute la journée contre la faim? En quoi cette imposition de la privation peut-elle rendre les gens plus intelligents?
Comment des personnes qui connaissent des conditions de travail extrêment pénibles, sur des chantiers, dans des ateliers, peuvent-elles travailler sans manger ni boire durant dix-sept heure sans mettre leur santé en péril? Certains rares imams affirment que "la religion musulmane n'oblige pas les fidèles à se mettre en danger pour suivre le ramadan". Mais la toute grande majorité considère que tout bon et vrai musulman ne peut rien avaler, pas même un verre d'eau. Quelle est la part d'humanité d'une telle religion?

En Tunisie, un prédicateur s'est institué flic du ramadan. Il filme les gens qui ne le respectent pas et diffuse ses images sur les réseaux sociaux. Il dénonce les patrons de bars et de restaurants qui laissent leur établissement ouvert, même discrètement. Le harceleur va jusqu'à se faire accompagner d'un huissier de justice pour mieux stigmatiser les gens qui entendent vivre librement (1).
Le respect du ramadan n'est pas une obligation en Tunise, ce qui n'a pas empêché la justice de condamner jeudi dernier à trois mois de prison quatre jeunes qui avaient eu l'outrecuidace de manger et de fumer dans un jardin public (2).
On voit par là, une fois encore, qu'il n'y a pas d'un côté un Islam tranquille et de l'autre des fous furieux qui utilisent la religion musulmane come prétexte mais n'y entendraient rien. Il y a une lente dérive stalinienne d'une religion qui, de plus en plus en plus, impose ses règles draconiennes par le contrôle social. "Le problème, écrit Chadortt Djavann (3), vient de cette plus-value morale accordée depuis des années aux pratiques religieuses. Le problème vient du fait que, depuis trente ans, les islamistes ont inculqué à des adolescents de confession musulmane que manger du porc est mal, que ceux qui mangent du porc sont impurs. Le problème, c'est que, dans un environnement islamisé, idéologisé, des crétins mentalement fragiles et manquant de culture et de langage peuvent se sentir coupables et impurs parce qu'ils forniquent ou ne font pas le ramadan, et risquent de se radicaliser rapidement, sans même jamais avoir été des musulmans pratiquants."
Le problème, c'est que nous, braves démocrates soutiens de la diversité culturelle, tout athées, agnostiques ou non pratiquants que nous soyons, nous considérons que les religions sont respectables, mêmes dans leurs pratiques stupides qui semblent n'avoir d'autre objectif que d'empoisonner la vie des croyants.

"C'est à chaque musulmane et à chaque musulman, estime Abdennour Bidar (4) de décider librement du rapport qu'il veut avoir à sa tradition spirituelle. Il faut que les musulmans fassent le ménage - pas par la violence mais par l'éducation, le débat interne - de tous les stéréotypes du bon musulman et de la bonne musulmane: faire ses cinq prières, ne pas manger de porc, vivre halal, etc. Et qu'ils se débarrassent aussi de tout ce qui est archaïque: la dissimulation complète du corps pour les femmes, y compris les petites filles, le refus de la mixité, l'école musulmane pour se couper des infidèles, la conviction que l'islam est la meilleure des religions, l'interdiction de remettre en cause le caractère de vérité absolue du Coran, le dogme d'une doctrine unique qui doit rester vraie et appliquée sans tenir aucun compte des changements de temps et de lieu, etc. Nous sommes au XXIe siècle!"

(1) http://www.lalibre.be/actu/international/faites-le-ramadan-ou-vous-serez-filme-et-denonce-5931a75acd702b5fbeeec05c
(2) Le non respect du ramadan est aussi devenu un délit en Algérie et au Maroc. Relire sur ce blog "En cas de faim, est-ce le loup qui fait la loi?" (22.9.2010) et "Les criminels au jus d'orange" (14.7.2015).
(3) Chadortt Djavann, "Comment lutter efficacement contre l'idéologie islamique", Grasset, 2016.
(4) Abdennour Bidar, "Plaidoyer pour la fraternitéé, Albin Michel, 2015.


2 commentaires:

Grégoire a dit…

Le prédicateur tunisien devrait, selon sa propre logique, être lapidé puisque la représentation humaine est interdite d'après les hadîths qui y sont globalement défavorables, et qu'il se permet de filmer des personnes.
Ainsi, selon le quotidien belge Le Soir (article mis en ligne ce matin-même) : "La chaîne de supermarché Saco présente en Arabie saoudite, a sorti un nouveau catalogue de soldes. Dans ce magazine publicitaire, on trouve notamment des piscines. Dans celles-ci, on voit une famille, heureuse de se rafraîchir. Cependant, un détail « saute » aux yeux : le visage de la femme est remplacé par un ballon gonflable. Sur la version originale de la publicité, la femme est bien présente. En effet, le supermarché a retouché la photo. Sur d’autres images, la « maman » a même disparu de la photo." Cfr : http://www.lesoir.be/1517779/article/soirmag/actu-soirmag/2017-06-06/sur-publicites-ce-magasin-saoudien-tetes-des-femmes-sont-remplacees-par-des-ball
On ne peut remettre en cause le caractère de vérité absolue du Coran, le dogme d'une doctrine unique qui doit rester vraie et appliquée sans tenir aucun compte des changements de temps et de lieu, etc., car le Coran est la parole de Dieu transmise à Mahomet par l'archange Gabriel.
L'islam, comme le catholicisme, comme d'autres religions probablement, peut engendrer des frustrations et des névroses. M. Onfray attribue d'ailleurs nombre d'interdits de la religion catholique à la névrose supposée (par Onfray) – l'impuissance, en l'occurrence, ce qui expliquerait la morale sexuelle officielle de l'Eglise – , de Saint-Paul. Et bien souvent l'argent est aussi une raison sous-jacente. Ainsi, les curés pouvaient jusqu'en l'an mil se marier. Qui dit mariage, dit enfants, dit héritage. Ne fut-ce pas un moyen bien simple pour l'Eglise de l'époque de récupérer l'héritage du futur curé? Une hypothèse comme une autre...
Au moment des caricatures du prophète publiées par Charlie Hebdo, on a vu des manifestations de plusieurs milliers de personnes dans une dizaine de pays musulmans. Celles qui eurent lieu en 2006 lors des caricatures publiées au Danemark ont provoqué une dizaine de morts. Combien de manifestations massives pour crier au monde que l'Islam ce n'est pas "ça", c'est à dire les attentats, meurtres de mécréants, etc.? C'est pourtant l'argument qu'on entend dans chaque reportage qui suit et qui interviewe un(e) musulman(e). Exiger d'eux l'expression collective d'un rejet massif de la violence impliquerait que l'adage "qui ne dit mot consent" s'applique forcément à eux, certes, mais cet adage s'applique à tout le monde. Alors s'ils trouvent le temps de manifester violemment contre quelques petits dessins, pourquoi pas pour montrer publiquement leur dégoût et leur désapprobation de l'usage de la violence et du meurtre "au service" de leur religion? Auraient-ils peur de leurs coreligionnaires?

Même si la morale catholique est devenue minoritaire, elle est toujours prégnante en occident. Les catholiques traditionalistes voteront plus pour les Républicains, très libéraux et donc individualistes, par exemple, car même s'il s'agit d'aimer son prochain celui-ci doit gagner son pain à la sueur de son front ( Genèse : chapitre 3, verset 19). La charité a donc des limites...
Côté Islam, la morale est encore, à des degrés divers, bien présente et elle s'étend.
Hélas, comme le notait déjà Denis Diderot : "Ce qu'il y a d'encombrant dans la morale, c'est que c'est toujours celle celle des autres."

Anonyme a dit…

L'Islam, c'est aussi les attentats et l’extrémisme, tout comme chez les chrétiens, les juifs, les bouddhistes pour ne citer que l'essentiel.

D'ailleurs, au cours des siècles, il y a tout de même eu plus de massacres au nom de la religion qu'au nom de l'athéisme. C'est dire l'élévation d'esprit que procure le prêt-à-penser... ... D'accord... Le dogmatisme athée s'est bien rattrapé au XXème siècle... Mais il avait un sacré retard !

Lorsque je fête noël, un anniversaire ou le nouvel an, je préviens mon voisin qu'il va y avoir du bruit. Et lorsqu'il rompt le jeûne tard le soir je n'appelle pas les flics au prétexte qu'il y a du ramdam. Et lorsque ce sera l'aïd, je lui souhaiterai une bonne fête. Je sais qu'il sera content. Et comme l'an dernier, j'aurai des petits gâteaux au miel apportés par un de ses enfants.

Bon... Ne lui dites pas que j'ouvrirai un blanc liquoreux pour les déguster, il serait peut-être foutu de les piéger !

Jean