vendredi 31 mars 2023

Colosse aux pieds d'argile

On n'imaginait pas la dictature russe aussi fragile. La voilà ébranlée par le dessin d'une jeune fille de 13 ans, un dessin contre la guerre d'Ukraine, qu'elle avait réalisé à l'école. Il montre des missiles ciblant une femme et un enfant avec un drapeau ukrainien. Le régime de Poutine est tellement menacé par ce dessin que la jeune fille a été placée sous tutelle et qu'elle pourrait être « envoyée dans un orphelinat d’ici un mois ».  La voilà donc séparée de son père qui risque d’être définitivement privé de son autorité parentale. Les publication de ce dernier sur Internet ont été fouillées par les autorités qui disent y avoir trouvé des textes critiquant l’opération en Ukraine. Alexeï Moskalev, ce père, a été condamné à deux ans de prison pour avoir « discrédité » les forces armées russes. En fuite, il a été arrêté à Minsk, la capitale biélorusse.
L’ONG Memorial le considère comme un prisonnier politique et a dénoncé « la répression » visant Alexeï Moskalev et sa fille Maria, y voyant « une tentative d’intimider tous les opposants à la guerre ». 
"Signe de l’indignation suscitée par cette affaire, rapporte Le Monde, une pétition a été lancée en ligne, malgré la pression des autorités, pour demander le retour de l’enfant chez son père."
C'est la directrice de l'école qui a transmis le dessin aux autorités. On se demande quel rapport cette femme peut entretenir avec la pédagogie. Que seraient les régimes dictatoriaux sans ces chiens de garde qui aboient au moindre geste qui pourrait déranger leur bon maître ?

(1)  https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/28/guerre-en-ukraine-un-russe-separe-de-sa-fille-de-13-ans-pour-un-dessin-anti-guerre-condamne-et-en-fuite_6167326_3210.html

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