lundi 27 novembre 2023

Les assassins d'Allah

C'est devenu un cri de criminels. Ils tuent en criant Allahou Akbar. Allah est le plus grand, disent-ils, en tirant, en poignardant, en violant. C'est le cas de la plupart des auteurs d'attentats dans nos pays (et dans d'autres sûrement), comme ce fut le cas des terroristes du Hamas lors du pogrom du 7 octobre.
Il y a quelques jours, le député belge Georges Dallemagne a visionné, avec quelques confrères, le film de 43 minutes sur ce massacre. "Barbarie des actes, écrit-il, chasse aux hommes, aux femmes, aux enfants abattus et déchiquetés par les grenades dans leurs caches, jouissance des assaillants, jeu et décapitation de cadavres. Comme médecin humanitaire, j'ai été témoin dans ma vie de crimes épouvantables : Cambodge, Rwanda, Congo, Arménie, Srebrenica, Ukraine... Ce qui frappe ici, c'est l'excitation morbide, le plaisir de tuer, la profanation des cadavres et ce cri permanent des assaillants, même lors de la décapitation au couteau de cadavres : Allahou Akbar ! Document essentiel pour comprendre la gravité de ce crime contre l'humanité."

Leur dieu n'est pas le plus grand, il est petit, rendu minable par ces fous furieux qui disent tuer en son nom. Mieux vaut ne pas croire que croire en un dieu qui vous ordonne de massacrer ceux qui ne pensent pas comme vous. Leur dieu est mort. Ils l'ont tué.
Mais ils crient son nom dans les rues de nos villes, de leurs villes qu'ils rêvent de soumettre un jour à la charia. La guerre provoquée par le Hamas est pain bénit pour les islamistes. Ils défilent dans les rues d'Allemagne ou du Danemark, mais aussi de France, de Belgique ou de Grande-Bretagne, en poussant leur cri de guerre.
Ils étaient trois mille à Essen, en Allemagne, le 3 novembre, hommes et femmes soigneusement séparés affichant clairement leur slogan : "Eine Ummah, Eine Einheit, Ein Losung : Khilafah" (une Umma (1), une unité, une solution : le califat). Les femmes, portant tchador ou niqab, levaient l'index vers le ciel, le signe de ralliement des djihadistes de l'Etat islamique. Leurs drapeaux noirs ou blancs, portant des inscriptions en arabe, rappelaient ceux du même Etat. Derrière tous ces signes, un groupe : Hizb Ut-Tahrir, une organisation qui juge l'islam incompatible avec la démocratie - mais qui profite bien sûr du système démocratique pour se faire largement entendre - et qui entend appliquer la charia comme base et norme de l'action de l'Etat au sein d'un califat. 
"Outre-Rhin, écrit Charlie Hebdo (2), Seyran Ates, avocate et imame allemande, a vu la frange islamiste radicale grossir d'année en année, jusqu'à se sentir autorisée à descendre dans la rue. Cette frange était déjà présente, et s'est particulièrement développée depuis le 11 septembre. Les islamistes contrôlent déjà de nombreuses rues et quartiers dans le pays, explique-t-elle."

Le même 3 novembre, l'appel au Djihad résonnait dans les rues de Copenhague. "Il y a des gens au Danemark qui n'adhèrent pas à nos valeurs", constatait inquiète la première Ministre Mette Frederiksen. Les manifestants étaient, eux aussi, réunis par Hizb Ut-Tahrir. En France, en Belgique, en Grande-Bretagne et ailleurs, des "Allah Akbar" ponctuent régulièrement les manifestations appelant à la fin de la guerre entre Israël et le Hamas. 

Deux enseignants français, Samuel Paty il y a trois ans et Dominique Bernard en octobre dernier, ont été tués au nom d'Allah.
"Nous voulons dire (...) à tous les terroristes qui se réclament de l’islam, que le meurtre, quelles que soient les circonstances, est injustifiable, écrivaient récemment huit universitaires, chercheurs et intellectuels musulmans (3). La vie, toute vie, est sacrée. Rien ne donne le droit d’ôter la vie, de briser des familles. (...) 
Au meurtrier barbare qui prétend parler au nom de notre religion, nous rétorquons ce que dit le Coran sur la valeur de la vie : « N’attentez pas à la vie de votre semblable, que Dieu a rendue sacrée… » (Coran, 17.33). Et encore : « Quiconque tue un être humain non convaincu de meurtre… est considéré comme le meurtrier de l’humanité tout entière. Quiconque sauve la vie d’un seul être humain est considéré comme ayant sauvé la vie de l’humanité tout entière ! » (Coran, 5.32). (...) 
A tous les terroristes qui se réclament de l’islam, nous voulons aussi dire que même la guerre, le désespoir et l’injustice ne justifient pas le massacre de civils. Peu importe la nationalité, la religion, le sexe, l’âge du civil. Un civil est un civil, et cela s’applique aussi au conflit israélo-palestinien. Dans le Coran, la violence guerrière n’est permise que contre des attaquants en arme directement menaçants, donc uniquement en cas de « légitime défense » (Coran, 2.190 ; 4.75 ; 8.19 ; 9.12-13). Tuer des gens en dehors de ce cas précis relève du meurtre (Coran, 5.32). (...)
Nous voulons enfin dire aux terroristes que Dieu se suffit à lui-même (Coran, 14.8, 57.24). Ce n’est pas à l’être humain de prendre la place de Dieu et de s’autoproclamer justicier divin. Dieu est le seul capable de juger, car nul n’est son égal (Coran, 3.128 ; 22.69 ; 45.14)."

Moustapha Barry est demandeur d'asile, hébergé à Buzançais dans l'Indre. Il a fui la Guinée en 2022 "pour échapper à la chape de plomb religieuse que faisait peser sa communauté sur sa famille". Il dénonce l’idéologie religieuse, l’intégrisme et le terrorisme (4). « L’intégrisme religieux se manifeste par une interprétation étroite et dogmatique de la foi, dans laquelle la diversité d’opinions est souvent rejetée au profit d’une seule vérité absolue. Cette idéologie extrémiste peut mener à des actes de violence, à la suppression des droits individuels et à la répression des voix dissidentes, ce qui a des conséquences dévastatrices sur la liberté et le bien-être des citoyens.  (...) Ma religion, c’est l’humanité. L’objectif de toute religion, c’est le vivre ensemble et pas la pensée unique. La religion relève de la sphère privée et ne peut pas s’imposer à tous comme on ne peut pas venger quiconque au nom de Dieu. »

Ces voix-là semblent peu - voire pas du tout - écoutées par une part importante de la gauche, terrorisée, elle, à l'idée d'être traitée d'islamophobe parce qu'elle critiquerait des musulmans, même pour leur violence. Elle préfère en faire par principe des victimes et fermer les yeux sur leurs horreurs, au mépris de toutes celles et tous ceux qui en sont les véritables victimes, à commencer par les musulmans eux-mêmes et surtout les musulmanes. Mélenchon a défilé, il y a plusieurs années, dans une manifestation contre l'islamophobie où résonnaient les cris Allah Akbar. Il a marché ainsi sur le cadavre de celui qu'il présentait comme son ami : Charb, directeur de Charlie Hebdo, massacré au nom du Prophète. Il a marché sur celui de Marx qui affirmait que la religion est l'opium du peuple.
Le jour où la gauche acceptera d'ouvrir - enfin ! - les yeux, de défendre à nouveau le libre arbitre et la laïcité et de dénoncer toute violence, peut-être enfin nos sociétés pourront-elles se préserver de ce mal qui progresse de moins en moins sournoisement, de plus en plus ouvertement. Et se préserver de l'extrême droite que le silence et la lâcheté de cette gauche non laïque font prospérer.

Post-scriptum à écouter : le billet de Sophia Aram du 4 décembre :

(1) "L'oumma, ou uma, est la communauté des musulmans, indépendamment de leur nationalité, de leurs liens sanguins et des pouvoirs politiques qui les gouvernent. Le terme est synonyme de umma islamiyya, « la nation islamique »." (Wikipedia)
(2) Jean-Loup Adénor et Yovan Simovic, "Conflit israélo-palestinien - Allemagne, Danemark, France... la flambée islamiste", Charlie Hebdo, 15.11.2023.
(3) https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/22/le-coran-ne-donne-aucun-blanc-seing-pour-la-violence_6195978_3232.html
(4) https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/dans-l-indre-ce-demandeur-d-asile-de-buzancais-combat-l-endoctrinement-religieux?queryId%5Bquery1%5D=57cd2206459a452f008b4594&queryId%5Bquery2%5D=57c95b34479a452f008b459d&page=21&pageId=57da5ce5459a4552008b469a

1 commentaire:

Michel GUILBERT a dit…

L’aveuglement de la gauche est tragique et coupable. Cela dure depuis plus de 20 ans. Je l’ai vécu de près comme membre du comité de rédaction de La Revue nouvelle. J’ai démissionné pour cette raison, après le refus d’un article sur la Suède en 2018. On a vu la suite dans ce pays…

Bernard De Backer
https://geoculture.blog/