dimanche 3 novembre 2024

Colère masochiste

Dans le Michigan, des Arabes américains annoncent qu'ils ne voteront pas pour Kamala Harris. Ils veulent lui "donner une leçon" pour le soutien apporté par le gouvernement américain à son homologie israélien. On peut comprendre leur émotion tant la situation est dramatique à Gaza. Mais la colère est rarement bonne conseillère.
Une jeune femme, un keffieh sur les épaules, affirme vouloir se ranger du côté de sa famille palestinienne et a dès lors l'intention soit de voter blanc - ce qui revient à aider à l'élection de Trump, soit de voter pour la candidate écologiste - qui soutient Poutine (ce qui revient également à favoriser Trump). Sa mère est d'origine palestinienne, son père d'origine syrienne. Se rend-elle compte que Trump est un fervent soutien de Netanyahou (1) ? Se rend-elle compte que la candidate dite écologiste en soutenant Poutine soutient le dictateur syrien qu'il a aidé à massacrer la population syrienne ? Se rend-elle compte que la leçon qu'elle veut donner à Harris c'est à elle-même, à tous les gens d'origine étrangère, aux femmes, à l'ensemble des Etats-Unis et bien au-delà qu'elle va la donner ? Laisser passer Trump, c'est ouvrir la voie au chaos.
Ce qui interpelle aussi, c'est cette appellation d'Arabes américains. On ne dit pas Américains d'origine arabe, mais Arabes américains. Comme on dit maintenant Africains-Américains ou Afro-américains. Comme si l'origine des ancêtres était primordiale par rapport à la nationalité. Cette vision communautariste d'une élection amène les uns et les autres à sortir d'une vision commune de l'avenir de leur pays. Pour autant qu'ils aient le souci de leur pays.

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